Mort et cie

Ne cherchons pas le titre original de ce livre publié par la collection 10/18 dans les années quatre-vingts car il s'agit d'un recueil de nouvelles parues dans les magazines dans les années 20-30 et aucune collection américaine n'a réuni ces titres demeurés jusqu'à cette époque (1988) non traduites en français.
Il y a quatre volumes de cette série mettant en scène plus au moins les mêmes personnages d'enquêteurs. Pour mémoire, l'un des volumes porte le titre de « Sam Spade » que nous ne connaissons que sous les traits d'Humphrey Bogart. C'est avec cette ambiance de roman noir qu'il faut compter ici. On retrouve le détective de la Continental Detective Agency dont, mystère, on ignore le nom bien que narrateur. Bien sûr, ces privés agissent toujours à la limite de la légalité, montent des coups qui peuvent sembler tordus mais triomphent et sauvent la veuve et l'orphelin.
Pour la part, l'ensemble est inégal. Les intrigues partent de telle sorte qu'on se sent accroché, et c'est là le grand talent D Hammett, de réussir à nous intéresser même quand la scène n'a pas l'air passionnante. On a souvent affaire à de maîtres-chanteurs minables, des couples au passé trouble, des supercheries parfois un peu tarabiscotées mais foin de la « vraisemblance », les histoires fonctionnent. Je garderai une mention spéciale à ma préférée du lot : « Aux dépens d'Eloïse Morey. », à mon sens un chef d'oeuvre de cohérence et de concision.