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La Bible d'Alexandrie tome 7 sur 11

Paul Harlé (Éditeur scientifique)
EAN : 9782204061476
286 pages
Le Cerf (01/01/1999)
5/5   1 notes
Résumé :
. La Bible d'Alexandrie (LXX). T. 7, Les Juges. Tradition des textes grecs de la Septante, introduction et notes par Paul Harlé, avec la collaboration de Thérèse Roqueplo, Paris, éditions du Cerf, 1999, in-8°,
286 p.
La traduction du texte grec de la Septante (c.-à-d. de la version grecque de la Bible hébraïque) se poursuit avec régularité : dans cette collection intitulée La Bible d "Alexandrie vient de paraître, en février 1999, la traduction du li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le bref livre biblique des Juges, dans la Bible grecque aussi bien qu'hébraïque, fait suite à Josué, et poursuit le récit de l'installation des Israélites en Terre Sainte, au sortir d'Egypte et des quarante ans passés au désert. La grande différence, toutefois, avec les livres précédents, c'est qu'il n'existe plus de figure centrale pour guider, inspirer, gouverner Israël, comme faisaient Moïse depuis la sortie d'Egypte, puis Josué après lui. Donc le peuple s'installe inconfortablement sur cette terre, et il semble incapable de rester fidèle à l'alliance contractée avec Dieu : régulièrement, on nous raconte comment certains tombent dans l'idolâtrie, la nation cesse d'être protégée par la Providence, est envahie par les peuplades et rois voisins. Régulièrement aussi, sous l'effet du malheur, le peuple revient collectivement à Dieu qui lui envoie un homme ou une femme d'exception (un "Juge") qui le délivrent et le font rentrer en grâce. A la mort du "Juge", le cycle reprend. C'est là qu'il faut se garder de deux erreurs : l'une consisterait à croire que ce livre ne raconte que de monotones échecs nationaux. Certes, il développe les périodes de crise, mais de longues années de paix fidèle sont résumées en un verset seulement. Comparativement, les crises sont moins longues et moins nombreuses que les deux siècles de paix que le récit résume. L'autre erreur serait de voir dans ce livre un ouvrage historique, dont il a toutes les apparences : chaque épisode, comme dans Josué qui le précède, est porteur d'une signification spirituelle que seul un bon commentaire peut dégager : il s'agit d'un livre prophétique, comme l'indique la classification juive des livres bibliques. le thème central, je crois, est celui de l'unité du peuple d'Israël, qui fait l'objet d'une longue méditation narrative au fil des chapitres. On lit souvent : "En ce temps-là, il n'y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui est droit à ses propres yeux". L'atroce épisode final souligne avec force ce thème de l'unité, qui n'est pas qu'une question politique, mais aussi théologique, morale et mystique. On voit là, comme ailleurs dans l'ouvrage, que la faute d'un petit groupe rejaillit sur la tribu entière, et de là sur toute la nation.

Plus qu'ailleurs encore, on est frappé par un trait caractéristique des récits bibliques : ils font exactement l'inverse des chroniques égyptiennes ou mésopotamiennes contemporaines, qui taisent les échecs et sont remplies d'éloges que les auteurs se décernent à eux-mêmes. L'écriture hébraïque de l'histoire fait exactement l'inverse : elle insiste sur les échecs, les reproches, les critiques, pour élever le niveau moral et spirituel des générations suivantes. C'est cela, la prophétie hébraïque : une autocritique constante, une pédagogie du reproche, mais aussi de la promesse et de la consolation. En cela, la Bible est une oeuvre absolument unique dans toute la littérature orientale, où pharaons et rois babyloniens se tressent des couronnes par scribes interposés.

La collection de la Bible d'Alexandrie propose ici deux traductions imprimées en regard, faites sur deux versions grecques antiques des Juges qui nous sont parvenues. L'explication littéraire et philologique en bas de page et en introduction est, comme toujours, d'une très grande qualité et permet au lecteur de lire la Bible selon d'autres perspectives. Cela n'empêche pas qu'il est nécessaire, bien souvent, de suivre le texte au moyen d'un commentaire juif traditionnel. La difficulté du texte hébreu a beaucoup embarrassé les traducteurs anciens, et certaines versions sont apparemment "fautives" ; en fait, elles témoignent d'un autre texte hébreu ou de lectures différentes, et les questions posées sont passionnantes.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
... La rupture [qui] s'est opérée entre une première école de traduction, au III°s avant notre ère, attentive aux équivalences entre les deux langues [hébreu et grec], et une seconde école, au moins deux générations plus tard, soucieuse de décalques et d'imitation des tours de l'hébreu les plus fréquents. Cette tendance littéraliste est à mettre au compte d'une préoccupation nouvelle chez les traducteurs : donner au texte grec, de temps à autre, une couleur sui generis qui ait pour effet de le distinguer de la littérature grecque contemporaine.
Josèphe, dans sa paraphrase des Juges (Antiquités Juives V), n'a de cesse de gommer cette couleur pour redonner au texte un style atticisant, suivant en cela la mode des historiens de son époque.
p. 35
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