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4,04

sur 1191 notes
Cela faisait un moment maintenant que je souhaitais me lancer dans la lecture de Jim Harrison. C'est désormais chose faite.
Ce recueil de 3 grosses nouvelles entraîne le lecteur dans trois univers différents relayés par la vengeance et la complexité humaine. Sans faire aucun détour, l'auteur va droit à l'essentiel et sa plume marque. L'oeuvre est tellement mythique (c'est d'ailleurs celle qui propulsera Jim Harrison) qu'il me fallait découvrir pourquoi, désormais je sais.
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(Legends of the fall 1978-79)
10/18-2019

Recueil de trois nouvelles splendides, majeures dans l'oeuvre de l'auteur, définies comme l'apogée de sont talent d'écrivain ; après avoir écrit « Wolf », « Un bon jour pour mourir » et « Nord Michigan ».
La première « Vengeance » est – « Légendes d'automne » l'est aussi finalement – une tragédie shakespearienne émouvante, aussi noire qu'une nouvelle de Flannery O'Connor.

Le lecteur est enlisé dans un Mexique sauvage, poussiéreux, un cadavre à l'agonie gisant devant lui, les vautours et le coyote témoin de la scène… Les animaux comme le coyote, ou le serpent sont des personnages, des acteurs à part entière à qui il manque le langage codé humain pour parler (vous trouverez d'autres animaux dans les autres livres). En tout cas, ils sont dépeins au même niveau que l'être humain. Cela leur confère une importance sérieuse dans le récit, bien plus qu'un simple objet de décor mouvant.


Dans la seconde, " L'homme qui renonça à son nom" , Nordstorm relate sa vie qui semblait manquer d'épaisseur malgré sa routine « exemplaire ».

En découvrant la vie de Nordstorm, amant, seul, père, amoureux de la cuisine – thème qui revient dans chaque nouvelle, comme le vin et les femmes, signature de J.H. le lecteur pourrait ressentir cette boule au creux de l'estomac, à cause de ce réalisme percutant, de cette mise en avant de la vérité douce-amère que recèle l'existence. Ce que J.H. appelle la théorie de « L'aperçu ».
Laisser tout pour vivre, pour ajouter de la consistance, se débrouiller… faire autre chose qui a un sens ou juste le faire même s'il n'y en a pas, pour toucher l'essence de ce qui nous entoure.

« Légendes d'automne » est d'une puissance rare, marquée par le personnage tragique de Tristan.
Quelle dramaturgie ! Les enfants du colonel Ludlow, Tristan, Alfred, Samuel sont emmenés par Un-Coup, l'indien, jusqu'à Calgary pour que ceux-ci puissent être enrôlés dans l'armée afin de renforcer les troupes qui participent à la Première Guerre mondiale.
On retiendra surtout ce « Foutu aventurier » Tristan, « La peau tannée par le soleil, boiteux, inconsolé et regardant le monde de l'oeil le plus froid qu'on pu imaginer ».
Drame familiale, plein de péripétie, de voyage, d'amour, d'amant et de haine, probablement inspiré de la légende moyenâgeuse « Tristant et iseult » ?
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3 histoires de vie (et de mort !) qui ont comme point commun d'être, en gros, les récits, denses, serrés, intenses, de la vie d'hommes marquée par une forte histoire d'amour, zébrée de violence physique (pour 2 d'entre elles) et où l'on picole pas mal (mais pas autant que chez Bukowski et pas plus que chez Kerouac..).
Une manière tendue d'écrire : j'ai lu vite, probablement à cause de cette tension dans les récits. Pas de descriptions longues (c'est l'anti-Balzac !) ni de portraits psychologiques fouillés : la personnalité des personnages se dessinent peu à peu par leurs (ré)actions, leurs choix..
Je me demande si Harrison (dont j'avais entendu tant de compliments que j'ai été un peu déçu) part d'éléments réels rencontrés lors de voyages ou de lectures, ou s'il "invente" tout. Des personnages ayant existé apparaissent parfois (le Général Custer par exemple), ce qui me laisse supposer qu'il fait peut-être des recherches historiques pour reconstituer ces vies. Si vous avez des réponses à cette question..
Au contraire, le terme ( "légendes") laisserait penser qu'il invente des vies, des personnages, mais ça peut aussi être pris dans le sens où les hommes dont il écrit la vie, sont de véritables légendes, au sens de héros, des hommes aux parcours et personnalités fortes, ayant frôlé la mort de près ou ayant tué. Il y a aussi des portraits forts de femmes. Et puis, régulièrement, une engeance qu'il ne décrit pas et qu'il nomme "les putes". Je serais curieux de savoir s'il a consacré un récit à une de ces "putes".
Le titre originel est "légends of the fall" ("légendes de la chute". Cette chute d'eau qui sort du canyon ?), ce qui est plus fidèle à l'esprit du livre que "légendes d'automne" qui laisse penser qu'on va avoir de belles descriptions de paysages automnaux nord américains.. mais (déjà dit) Harrison n'écrit pas beaucoup de descriptions : plutôt des actions, des faits, et, de temps à autres, quelques réflexions qui m'ont paru un peu définitives...
C'est très cinématographique, très "scénario" (pas étonnant qu'il en ait écrits).
Contrairement à la majorité des critiques, c'est la deuxième nouvelle qui m'a le plus plu : pas de violence "américaine" et un personnage attachant, mais je ne suis pas sûr de bien en comprendre le titre : a -t-il abandonné son nom (tempête du nord) car il se met peu en colère et qu'il préfère le soleil ? ;)
Dalva semble meilleur. à voir..
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La première histoire m'a beaucoup plu, celle du cadre, il a la mauvaise idée de tomber amoureux de la femme d'un marchand de drogue mexicain. Laissé pour mort dans la panpa, il sera receuilli par des Mexicains qui vont le remettre sur pied ; lui laissant le temps de préparer sa vengeance.
Les deux autres histoires, m'ont très vite ennuyées ; elle sont une suite de situations dramatiques, sans un petit quelque chose qui surprenne le lecteur. La narration est la même, simple et entrainante, c'est les récits qui sont fades.
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Ce sont trois courtes nouvelles intenses. Elles ont pour thème la vengeance. Venger une injustice, un crime ou bien prendre sa revanche sur la vie.
Pourtant s'il y a de la dureté, la poésie est bien présente tout autant dans la peinture des caractères que dans la nature sauvage des grands espaces. On retrouve les contrées chères à Jim Harrison: le Mexique, le Wisconsin et le Montana.
Dalva m'avait vraiment touché et La route du retour n'avait fait que confirmer mon émotion. Et cela perdure.
A la manière de ces deux romans, Légendes d'automne véhicule la laideur du monde contemporain: une constante dans l'univers de Harrison. Et on lui donne très souvent raison.
Le style est limpide, fluide. Les évènements et les paysages s'enchaînent comme au cinéma.
La faculté qu'a Jim Harrison à nous faire voyager dans ses grands espaces, à nous transplanter dans des périodes troubles, me fascine. Je n'arrive pas à identifier clairement le moteur de cette attraction. le don de raconter simplement.
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Tout commence par la description du vol circulaire d'un vautour qui guette sa proie. Puis notre regard de lecteur, est progressivement invité à se poser sur le corps nu d'un homme, abandonné dans le désert. Une introduction très cinématographique pour débuter la nouvelle « Une vengeance...» - celle qui introduit le recueil de trois nouvelles intitulé « Légendes d'automne » de Jim Harrison.
Comme son nom l'indique tout débute par un récit de vengeance. Cochran est laissé pour mort en plein désert, pour avoir noué une liaison avec la femme de Tibey, baron de la drogue mexicain. Une fois sauvé et remis de ses blessures, il partira en quête du mari bafoué et tentera de retrouver son amante, qui fut défigurée sous ses yeux. Un récit assez linéaire digne d'un revenge movie, ou pointe une lueur de rédemption.

« L'homme qui abandonna son nom » ou l'histoire de Nordstrom, un homme que la vie a comblé, maritalement et professionnellement, mais lorsque sa femme demande le divorce, il va vivre une crise existentielle au point de remettre en question tous les aspects de sa vie. L'amenant, notamment, à flirter avec la violence.
Des trois nouvelles il s'agit de celle qui est la plus emprunte du style de Jim Harrison. Une thématique qui rappelle « Nord-Michigan » pour son côté « crise de la quarantaine », ainsi que pour son style fait d'ellipses. L'auteur s'en amuse d'ailleurs en brisant le quatrième mur : « Nous revenons maintenant à notre point de départ et le récit devient chronologique, une illusion bien rassurante pour ces gens qui demeurent encore soumis aux notions du passé, du présent et du lendemain. »

J'avais sans doute encore trop en tête les éléments qui composent l'adaptation cinématographique de « Légendes d'automne » - la nouvelle qui donne son nom au recueil-, pour l'apprécier pleinement. On en vient vite à jouer au jeu des comparaisons. Ce qui peut devenir lassant, et nous faire sentir spectateur plutôt qu'impliqué émotionnellement dans l'histoire. On retrouve la fratrie Ludlow qui part sur le front en 1914. Quand survient la mort du cadet, Samuel. Un drame qui va hanter Tristan, le plus impétueux des frères, pourtant promis à une vie sans histoire avec sa fiancée Susannah. Il va déchaîner durant son existence tout un cycle autodestructeur et les membres de sa famille en seront les victimes collatérales.

Il n'y a pas de doute, au fil des pages, nous rencontrons la quintessence du style et des thèmes chers à Jim Harrison : un peu de nature writing, des individus qui questionnent leur place et les choix de vie qui s'offrent à eux. Et n'hésitant pas à jouir des plaisirs de la vie même si cela doit les mener à flirter avec la mort.
Un classique intemporel et indémodable. Probablement une des meilleures portes d'entrée pour le découvrir.
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J'ai passé un magnifique moment à lire ce recueil de trois nouvelles, et j'ai surtout apprécié le petit côté western. La dernière nouvelle, qui porte le même nom que le livre, est pour moi la meilleure histoire.

[...] il est remarquable de constater qu'après quarante années, Tristan demeure encore un objet de fascination : le dernier des hors-la-loi plutôt qu'un des premiers gangsters. - Cet extrait de ''Légendes d'automne'', de la page 294, nous montre le côté cow-boy aventurier de ce personnage haut en couleurs.
Lien : https://www.critiqueslibres...
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Ayant découvert Jim Harrison récemment avec Dalva, j'ai été tenté de découvrir une autre oeuvre de cet auteur. J'ai malheureusement été un peu déçu par ces trois longues nouvelles.
Loin de retrouver l'évocation de cette Amérique profonde et rurale, je me suis trouvé en présence d'histoires à suspense assez violentes, plutôt dignes de figurer dans la partie polars des rayons d'une librairie. Certes, les intrigues sont bien menées et ne manquent pas d'intérêt, mais ce n'est pas ce que je cherchais chez cet auteur. Il faut aussi reconnaître qu'une partie de la troisième nouvelle, qui se nomme « Légende d'automne » comme l'ensemble, se passe dans un ranch du Montana, mais ce n'est qu'un point d'attache de l'intrigue.
Quant au style, je l'ai trouvé assez plat, sans beaucoup de dialogues, manquant de dynamisme.
Pour me remettre, j'aurais peut-être dû aller boire un verre ou deux, voire une bouteille, pour faire comme les personnages de Jim Harrison (qu'est-ce que ça picole et pas toujours du bon !).
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C'est avec ce recueil que Jim Harrison a connu le succès, aujourd'hui considéré comme l'un des piliers de la littérature américaine contemporaine. Il est composé de trois novellas, reliées entre elles par le fil ténu de la vengeance. de sa plume rugueuse et si particulière, il parvient à donner lyrisme et beauté à des récits emprunts de violence et de cynisme. Sans artifice, détours romanesques ou psychologie, il dépeint avec simplicité les parcours brisé de ses protagonistes, tout en témoignant son amour certain pour les grands espaces et la nature.

Le recueil débute avec Une vengeance..., un récit bien mené autour du thème de la haine. L'homme qui abandonna son nom évoque le parcours d'un homme en pleine crise de la quarantaine. Cette histoire m'a laissée assez indifférente toutefois. Mais le recueil se termine par les magnifiques Légendes d'automne, une fresque familiale déchirante, portée à l'écran par Edward Zwick avec notamment Brad Pitt et Anthony Hopkins dans les rôles titres.
Lien : https://lullyfabule.wordpres..
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Attention ! Vous avez là un monument. Un monument de littérature, certes, mais aussi un écrivain hors pair. Haririson... Un grand Monsieur. Un peu obsessionnel, certes ! Mais quel "plume". Quelle magnifique conteur d'histoires que cet homme. Il y a ceux qui l'aiment et ceux qui ne l'ont pas encore lu.
Légendes d'automne fut mon 1er livre de Harrison. Oubliez le film avec le joli Brad Piit en cow-boy... et plongez-vous dans l'Original, sans eau oxygénée où le héros n'est pas le blondinet au sourire pour midinette mais le vieux et son vieil ami indien.... bien sur, les 3 fils ont leurs importance, mais 'l'automne" n'est pas pour eux... et les "Légendes" ne sont transmises que par des hommes qui savent écouter et parfois écouter même le silence.
"Légende d'automne" est la dernière des 3 nouvelles que composent ce livre. Difficile de vous dire, en toute franchise si elle est la meilleure... l
Oui, car la première "Une vengeance" est digne d'un grand intérêt.... le soleil vous brulera la peau, à travers les mots de Harrison... "la vengeance est un plat qui se mange froid" dit-on, mais Jim Harrison, en grand gastronome qu'il est vous concocte un bon petit plat, bien épicé, aux petits oignons... Vous en reprendrez bien volontiers.
La seconde "L'homme qui abandonna son nom" souffre un peu. le syndrome du cadet : le second : pas l'aîné, pas le benjamin...le second quoi... Bien qu'intéressante elle ne peux pas se comparer aux deux autres. On y retrouve les deux grandes obsessions de Harrison qu'est le sexe et la bouffe.
L'idéal, pour éviter la surchauffe, est de ne pas lire ces nouvelles à la suite. Lisez-en une. Prenez un autre livre et lisez-le. Puis revenez lire une seconde histoire. Et ainsi de suite. C'est un conseil, car j'e lisais, par habitude, les 3 nouvelles (beaucoup de livres de Harrison sont composés de 3 nouvelles) à la suite. A chaque fois, je décrochais sur une. En lisant par intermittence j'apprécie chaque nouvelle....




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