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3,8

sur 587 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela faisait fort longtemps que je voulais découvrir l'oeuvre de Jim Harrison, j'ai commencé par celui-ci dont le titre m'intriguait. L'histoire d'une excursion, d'une aventure. Ils sont trois, deux jeunes garçons et une jeune fille. Un couple (en est-ce vraiment un ?) qui vient de rencontrer un homme un peu paumé. Ils sont partis pour faire sauter un barrage à la dynamite. Sexe, drogues etc. Amour naissant, amour perdu.
Je suis fort contente de ma lecture. J'ai trouvé le récit très intense, vif, moderne. On a vraiment l'impression d'être sur la route, au côté des personnages. Au fond, on sent que ça va mal finir tout ça. Mais on attend, on parcourt les émois du trio. L'amour est galvaudé, vulgaire parfois. le sexe est un problème : jamais au bon moment, jamais avec la bonne personne. L'acte est désiré mais jamais accompli, jamais vécu. Les personnages sont durs les uns envers les autres. Pourtant, ils sont unis dans leur projet fou, lancés bruyamment à la poursuite de leur chimère. J'ai aimé le mystère entourant les personnages : on ne sait rien de leur passé, on est totalement dans le moment présent. J'ai trouvé cette histoire, intense, brutale, violente : réelle.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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C'est le premier roman de Jim Harrison que je lis et je ne suis pas déçue.
Un trio d'allumés, composé de deux potes et l'amie de l'un deux, prend la route avec le but de faire sauter un barrage dans le Grand Canyon.
Entre alcool, cannabis et sexe, sur fond de pêche à la mouche, ce road movie ou road trip est un véritable tourbillon.
Des dialogues percutants, de l'humour, de l'évasion. On ne s'ennuie pas un instant avec ces personnages un poil déjantés.

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Il est des livres qui vous marquent un peu plus que d'autres. Sans être un chef d'oeuvre, celui-ci en fait partie.

Mais avant de vous dire ce que j'ai retenu de ce roman, un mot sur l'histoire et les personnages.

"Un bon jour pour mourir", c'est l'histoire d'un road-trip à travers l'Amérique des années soixante, au cours duquel un féru de pêche dépressif accro aux somnifères et au whisky -le narrateur-, un ancien vétéran du Vietnam impulsif qui carbure aux amphétamines et une belle blonde, un peu perdue, aux courbes pulpeuses et aux jambes interminables, décident lors d'une beuverie de faire sauter un barrage du Grand Canyon. Ainsi l'étrange équipée sauvage, unis par cette mission folle, absurde et dérisoire, balance au fil du récit entre euphorie chimique et déprime corsée avant de se terminer fatalement en une sévère gueule de bois !
Mais ne nous trompons pas, cette mission et ce voyage ne sont en fait qu'un prétexte, qui permet à Jim Harrisson de traiter, notamment travers ses 3 personnages sans repères et désenchantés, les thèmes du mal-être et de la fuite en avant d'une génération.

Alors, pourquoi ai-je apprécié ce livre ?

D'abord, c'est le livre c'est le reflet d'une époque avec des personnages et une histoire qui pointent du doigts les questionnements du moment et les spécificités de la société (Guerre du Vietnam, libération sexuelle, consumérisme, découverte des drogues, prise de drogue, refus du travail régulier, refus de la famille…). Ainsi, les voyages, l'exploration de religions orientales ou les paradis artificiels étaient autant de manières de refuser la société établie.
Bref, à travers ces 224 pages de cuites, de sexe, de drogue et de dynamite, mais aussi de vitesse, de découverte de nouveaux horizons et d'évocation des peuples opprimés (les indiens !), j'ai apprécié pouvoir me plonger dans ce concentré des années 60.

Ensuite, il y a un une écriture formidable qui rappelle que Jim Harrisson est un grand écrivain. A l'image des 3 personnages du livre noyés par les vapeurs d'alcool, le brouillard de la drogue et la fatigue, le style se révèle parfois, fiévreux, haché, tonique et à d'autres moments décousu, à la limite de l'incohérence. Mais dans tous les cas, l'écriture colle à l'état dans lesquels les personnages du roman apparaissent : ivres, défoncés, lunaires ou ensuqués.

Notons également le ton (désabusé pour ne pas dire pessimiste, mais non dénoué d'humour) qui s'inscrit dans le courant d'une partie des écrivains de cette époque : Henry Miller, Charles Bukowski, John Fante ou Jack Kerouac. Si vous les aimez, vous apprécierez Jim Harrisson.

Il y a tout de même un bémol, c'est le sort réservé aux femmes qui dans ce roman ne sortent pas vraiment grandies. Incarnée par Sylvia, l'un des trois protagonistes de l'oeuvre, les femmes apparaissent telles des objets sexuels plutôt décérébrées. Je ne crois pas qu'il y avait là une volonté délibérée de rabaisser les femmes, mais sans doute le reflet d'une société fortement patriarcale et misogyne.

Mais en définitive, ce que je retiens avant tout, à travers ce livre mais aussi à travers son oeuvre, c'est, au-delà du ton savoureux et d'un style marqué, cette capacité à restituer, y compris dans les petits détails, les marqueurs forts d'une époque. C'est ce qui en fait pour moi un grand écrivain.
Bref, laissez-vous enivrer par ce roman stupéfiant !
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Waow !! Quell histoire que celle de ces trois personnages !! Mais où va chercher de telle situations et de telle personnes, oui... je sais.... dans son imaginaire et peut-être dans son vaincu !!! Mais alors j'ai adoré ce livre, comme tous les livres de Jim Harrison . "Un bon jour pour mourir" a quelque chose de je ne sais quoi que je n'ai pas trouvé dans d'autres, je ne les aient pas tous lu certe, mais quand même, celui-ci je l'aime .Peut-êrte est-ce les jambes où même tout le corps de Sylvia, peut-être l'esprit barré, et restait au Vietnam, de Tim . Où alors le narateur qui est pris entre sa passion de la pêche, de son ex-marige, de sa rencontre avec Tim et également Sylvia . Tous ceci nous fait une histoire des plus, sans dévoiler l'histoire, explosive .
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🗽 J'aime beaucoup la littérature américaine. Pourtant jusqu'ici je n'avais jamais été tentée par les romans de Jim Harrison car le film «Légendes d'automne» m'avait profondément ennuyée (n'en déplaise aux fans de Brad 😉).
J'ai finalement changé d'avis après avoir lu quelques retours enthousiastes sur les oeuvres de cet auteur.

Après quelques recherches, mon choix s'est porté sur «Un bon jour pour mourir» parce qu'il fait partie des premiers romans de l'auteur et que ce titre m'intriguait.

🐟 Dans un bar de Key West, un jeune pêcheur (notre narrateur anonyme) rencontre Tim, un ancien combattant du Viêtnam toxico. Leur conversation s'oriente sur les rumeurs de construction d'un barrage sur le Grand Canyon. Les deux hommes sans attache et imbibés d'alcool décident alors d'entreprendre un voyage pour dynamiter le barrage contre nature. En chemin, ils embarquent Julia, la petite amie de Tim dont le narrateur tombe vite amoureux.
Au fur et à mesure de ce road trip vers l'Ouest, des bribes du passé du narrateur sont révélées.

🌵 le style est simple et fluide. Il n'y a pas vraiment d'histoire. Pourtant j'ai aimé suivre ces trois jeunes désabusés s'improvisant écoterroristes à travers les vastes étendues américaines pour poursuivre un but environnemental à défaut d'autre but dans leur vie en dehors de l'alcool et la défonce.

Le protagoniste semble las de tout, a des tendances suicidaires et a laissé femme et enfant derrière lui, ne trouvant un peu de paix que dans la pêche à la truite et au tarpon et dans ses nombreux fantasmes.

Tim est revenu écorché du Vietnam (au sens propre comme au figuré) et Julia essaie en vain de retrouver le Tim qu'elle a connu avant la guerre et les substances chimiques.

🌵 «Courage, c'est un bon jour pour mourir» était un proverbe de la tribu des Nez-Percés à l'approche de la guerre. Comme cette guerre intérieure et désespérée que mènent ces jeunes gens.
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Lorsqu'il traverse la chambre du Motel alors que Sylvia dort encore, un drap ne couvrant que très partiellement son corps magnifique, lorsque Sylvia se présente avec son short bien moulant et son dos nu, Jim Harrison veut nous faire croire que son joli postérieur lui fait penser aux pêches de Géorgie ou aux poires d'Anjou. Allez, Jim, ne nous la fais pas, on sait bien à quoi tu penses.
Mais le pire, c'est lorsqu'elle se baigne dans les rivières :
"Sylvia écarte ses cheveux des yeux. Elle est debout, dans l'eau à mi-cuisses. L'espace d'un moment, la scène est figée devant moi, comme l'image se fige parfois sur l'écran, dans les films de la nouvelle vague. Sylvia relevant ses cheveux, les épaules, le ventre et les hanches couverts de gouttelettes qui scintillent comme de petits miroirs dans la lumière du soleil, l'eau claire et bleue, et ses jambes fuyantes sous la surface de l'eau. Je ressentis une vague pitié à mon propre égard. Cette scène ne pouvait être effacée. C'était à tout jamais une trace dans ma mémoire et j'imaginais que dans vingt ans, je pourrais encore me remémorer cette vision, même si elle était plate et immobile, comme un tableau. Naturellement, les couleurs se faneraient un peu et les violents contrastes d'ombre et de lumière auraient sans doute disparu, même cette ombre légère, entre la hanche et l'aine, quand elle se détournait du soleil, pivotant doucement sur elle-même, au lieu de tourner simplement les épaules. Il y avait dans cette image une impression fugace de liberté, un bonheur évident, mais proche de la torture".
C'est un road trip à la Kerouac qui va de Key West en Floride jusque dans le Montana et qui consiste à aller poser quelques bâtons de dynamite au pied d'un barrage de manière à permettre aux truites saumonées de poursuivre leur incroyable migration. Mais qu'est-ce qu'ils ont ces écrivains américains à vouloir faire sauter des barrages ? Allusion à peine dissimulée au Gang de la clef à molette d'Edward Abbey.
Bref, après une soirée bien arrosée dans un bar de la côte est, Jim discute avec un vétéran du Vietnam nommé Tim. Sur le champ, ils décident d'aller dynamiter ce barrage. Alors on embarque quelques packs de bière, un peu de psilocybine et de méthadrine, quelques cassettes audio de Bob Dylan, de Johnny Cash (the girl from the North Country) et Grateful Dead pour le côté psychédélique, on prend au passage la belle Sylvia et c'est parti pour la route... et le supplice !

Challenge Multi-Défis 2022.
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Une petite excursion entre amis saupoudrée de grosses défonces, de frustrations sexuelles et d'un projet dévastateur:
Un cocktail détonnant pour une virée complètement déjantée!
Ce roman à tendance à vous mettre tous les sens en éveil....
Intéressant !!
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Ceux-là n'offrent pas une photographie des plus reluisantes de l'Amérique, loin de là.
Tim, Sylvia et notre narrateur sont plutôt des personnages à vous briser le bel éclat d'un Pays-Continent qui réussit à tout va.
L'un (le narrateur) est un loser de première. Seuls, la pêche et les Grands Espaces le raccrochent à la vie.
L'autre (Tim), un ancien du Vietnam, avec sa balafre sur le visage, est un trafiquant à la petite semaine, une bête qui ne cherche qu'à assouvir ses besoins sexuels.
Et, au milieu, il y a la belle Sylvia, follement éprise de Tim, cet électron libre qui lui rend bien peu; la belle Sylvia aux jambes interminables qui créent chez le narrateur des séismes internes proches du maximum sur l'échelle de Richter.
L'histoire est simple : Tim embarque les deux autres dans une grande virée depuis les Keys en Floride vers l'Arizona. le but : faire exploser un barrage en Arizona. Mais tout ne se produit pas comme il le souhaite. Il faut dire que les cerveaux sont quelque peu embrumés par les excès d'alcool, de substances toxiques ingurgitées à tout va, et aussi d'envies impromptues de chaleur humaine.
Un Road Trip bien mené par Harrisson, où chaque personnage est rempli de mystère, d'incompréhension vis à vis de l'autre et surtout de rage intérieure que chacun ne réussit à combler qu'avec l'appui de produits vous conduisant tout droit vers des abimes sans fin.
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Le narrateur est un homme d'une trentaine d'années, divorcé, père d'une petite fille, qui s'est perdu dans les volutes de l'alcool, de la drogue et des parties de billard. Son seul et unique plaisir dans la vie ? La pêche. L'homme est passionné, de l'Alaska en Floride, des cours d'eau de l'Idaho aux ruisseaux du Montana, il connaît tous les endroits et se plaint déjà de l'impact humain sur la nature. Il pense aux truites et saumons dont les parcours sont semés d'embûche depuis que l'homme a décidé de créer des foutus barrages.

Un soir, dans un bar, il fait la connaissance de Tim, un ancien du Vietnam (nous sommes en 1973). le jeune homme est survolté: il adore la bagarre, n'a pas peur des coups et semble vivre comme si c'était son dernier jour. Tim s'était engagé une première fois à partir au Vietnam (à l'époque, on s'engageait pour douze mois de combat), à son retour sa petite amie lui avait annoncé qu'elle était enceinte – paniqué il avait préféré s'engager de nouveau. Il fut blessé à plusieurs reprises et revint avec une méchante cicatrice au visage. Les deux hommes deviennent très complices, et Tim lui présente Sylvia, sa fameuse petite amie et entre deux consommations de whisky et d'amphétamines, nos compères décident de mener une mission folle et héroïque : faire sauter un barrage du Grand Canyon !

224 pages de cuites, de gueules de bois, de descente en enfer, de petits comprimés de toutes les couleurs – voilà ce que Jim Harrison nous offre ici. Mais le talent de Jim c'est de faire du narrateur une sorte de double (déjà) de sa personne : un amateur de pêche mélancolique qui tombe raide dingue amoureux de la très belle Sylvia, amoureuse de Tim qui n'en veut plus.
Et on reconnaît déjà le grand Jim dans ses merveilleuses descriptions de la nature, de la pêche, de cette sérénité dans cette vie de débauche. Jim est un poète et ses envolées lyriques donnent de la légèreté et de la grâce à un roman qui aurait pu être lourd et indigeste. Ce roman appartient bien à son temps, les années soixante-dix, les consommations de drogues et la liberté sexuelle, cette libération qui plonge la jeune génération dans une sorte de centrifugeuse temporelle. Car tout le monde ne s'en sort pas. J'ai pensé à Jim Morrison, Janis Joplin – cette liberté a un prix.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir la verve de Jim Harrison, sa poésie, son amour de la vie, des choses de la vie

Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Du pur Harrison : pêche, nature, écologie, sexe, drogue, alcool. En avant pour cette expédition dans le genre Jules et Jim avec ces trois déjantés attendrissants écologistes qui vont faire sauter un barrage dans le grand canyon. Ce que j'aime chez cet écrivain ? C'est sa manière de décrire la vie et les sentiments de façon simple et directe alors qu'il est licencié en lettres. C'est le meilleur guide pour nous faire découvrir l'Amérique et tous ses Etats.
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