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3,96

sur 592 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une Grande histoire simple, très touchante. Deux personnes vieillissantes se découvrent. Une proposition, qui peut paraître incongrue de la part d'Addie à Louis et ce qui ne devait être qu'une simple amitié devient, petit à petit, plus que cela. L'amour n'a pas de limite. Il survient à tout âge.

Confidence après confidence, Addie et Louis vont se découvrir. Ils vont s'apercevoir que la vie que chacun croyait connaître de l'autre n'était pas la vérité. Les apparences sont ce qu'elles sont.

Nous sommes dans une petite ville. le qu'en-dira-t-on fait son oeuvre. Des personnes jalousent, « bien pensantes », jasent, cela remonte aux oreilles du fils d'Addie qui n'acceptera pas cette liaison. Ah oui ! les conventions !

Addie se fiche de son avis, mais voilà, il y le petit-fils. Petit-fils auquel Addie s'est attachée. Si elle ne rompt pas, elle risque de ne plus le revoir. Que va-t-il advenir de cet amour ?

Kent HARUF décrit parfaitement la vulnérabilité des personnes âgées, vis-à-vis de leur descendance qui ont une influence certaine sur leurs aînés. S'ils ne veulent pas subir d'avanie, de chantage de leur part ou, pire encore, être délaissés, ils doivent faire des choix et souvent renoncer à leur bonheur. « Rentrer dans le rang », comme le dit les personnes « bien pensantes » .

Je n'ai pas Netflix et n'ai donc pas vu le film. J'ai entendu parler de ce livre lors d'une émission de la Grande Librairie dans la chronique « Parole aux Libraires».

Ce fut une très belle découverte pour moi, tant pour l'histoire que pour l'écriture de Kent HARUF, qui nous conte une histoire toute en mesure, en délicatesse. Ce fut son dernier livre avant de nous quitter. Un vrai coup de coeur !
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A la demande d'Addie, Louis, son voisin, vient la rejoindre chaque nuit afin de briser leurs solitudes.
Cet arrangement ne sera pas du goût de tout le monde car, "enfin, voyons, à votre âge !"
Un roman émouvant sur l'amour entre "personnes âgées".
Ce roman est une caresse, une tendresse, un baume.
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Quoi de plus légitime que de se retrouver en quête de l'amour à plus de 70 ans?
Il n'y a pas d'âge pour être heureux, pour partager les choses simples de la vie avec un ami, vivre des moments à deux dans le noir, se raconter ces moments qu'on a vécus quelques années avant.
Bref, le bonheur quoi... mais les choses ne sont pas aussi simples que le voudraient Addie et Louis et pourtant ils veulent juste faire un bout de chemins ensemble, leurs âmes sont si semblables et s'attirent. Hélas, les proches qui les entourent, semblent si égoïstes qu'ils ne s'aperçoivent pas du mal qu'ils leur font en voulant les séparer.
Cette lecture nous permet de comprendre qu'en jugeant trop les autres on arrive à les empêcher de trouver l'amour qui n'attend qu'une chose c'est d'être partagé.
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J'ai bien conscience que beaucoup de babeliotes, plus talentueux que moi, ont déjà posté leur critique de "Nos âmes la nuit". Mais je voulais quand même donner mon avis sur ce livre qui m'a particulièrement touchée.
Rapidement : c'est l'histoire d'une femme d'un certain âge, veuve, qui a le cran de bouleverser sa vie en abordant un homme, une connaissance (l'un de ses voisins de longue date), veuf également, pour lui proposer d'unir leur solitude en l'invitant à partager son lit, la nuit, pour discuter de tout, de rien, de leur vie.
Tout cela dans un style sobre et fluide.

J'ai particulièrement apprécié les passages où tous deux proclament fièrement qu'ils se fichent du qu'en-dira-t-on, dans cette petite ville où tout se sait.
"Les gens finiront par savoir. Quelqu'un finira par vous voir. Vous entrerez par la porte principale sur la rue de devant. J'ai décidé de ne pas faire attention à ce que pensent les gens. J'ai fait ça trop longtemps... toute ma vie. Plus question que je vive de cette façon là."

J'ai appris un mot dernièrement : l'époché (prononcer époqué), qui signifie la suspension du jugement, terme hérité de la philosophie antique et provenant notamment de la tradition du scepticisme. Il renvoie à un état d'esprit dans lequel ni nous n'affirmons, ni ne rejetons quelque chose.
Ne pas s'engager dans la conviction ou l'a priori. Je trouve que cette philosophie s'applique à cette oeuvre et devrait venir plus souvent en tête aux êtres bourrés de préjugés et de certitudes que nous pouvons parfois devenir.

Qui, se retrouvant seul(e), ne voudrait pas avoir ce courage de proposer de fusionner ces solitudes et de ne vivre que pour son bonheur et celui de l'autre, surtout quand les années sont comptées et que la vie ne vous a pas épargné(e) ? Ce livre parle de complicité, d'amour, peu importe l'âge des protagonistes.
L'amour des personnes âgées si tabou dans notre société. Mais à quel âge devient-on âgé(e) et quand doit-on cesser d'apprécier la vie ?

Comme le signale la quatrième de couverture : "Difficile de ne pas terminer sa lecture les yeux rougis, la gorge serrée."

Je vous conseille vivement de passer un bon moment de vie, de sérénité et de tendresse avec Addie et Louis, personnages si attachants et bienveillants, et de partager leur chance de s'être enfin rencontrés.
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NOS ÂMES LA NUIT de Kent Haruf
Traduit par Anouk Neuhoff

Éditions Robert Laffont (GF) / PAVILLONS POCHE

Chaque mois, Leatouchbook propose une lecture commune sur le PICABO RIVER BOOK CLUB... Pour le mois de juin, il s'agissait d'un livre de Kent Haruf, "Le chant des plaines" avec une (excellente) nouveauté, puisque le groupe CAP SUR VOS ENVIES - BOOK CLUB a été associé à cette lecture.

Hélas, et c'est assez rare pour le souligner, il se trouve que j'avais déjà lu et ADORÉ "Le chant des plaines" ainsi que sa suite "Les gens de Holt County" que j'ai tout autant ADORÉ (mon seul regret pour ces deux livres se situe au niveau de la traduction car ce sont deux personnes différentes qui les ont traduit et on ressent, de ce fait, un manque d'unité mais qui s'estompe vite au fur et à mesure de la lecture).

Heureusement, il me restait un autre livre de Kent Haruf à sortir de ma PAL... "NOS ÂMES LA NUIT". C'est plus une longue nouvelle qu'un roman... mais c'est juste MAGNIFIQUE. En peu de pages, Kent Haruf nous raconte l'histoire d'un amour interdit. Parce que oui, dépassé un certain âge, il est très mal vu dans notre société (voir scandaleux) de s'aimer, de prendre du bon temps, de passer du temps ensemble tout court. Les voisins jasent, les enfants, en égoïstes qu'ils sont, ont quitté le nid depuis longtemps mais ne se gênent pas pour montrer leur désapprobation car ils ne pensent qu'à leur futur héritage... C'est un livre qui, sous des faux airs de simplicité, nous invite à réfléchir à notre propre vieillesse, à la solitude qu'elle implique et à notre regard sur nos aînés.

"NOS ÂMES LA NUIT" est un livre à lire et à offrir sans modération.
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C'est mon premier contact avec cet auteur américain et une belle réussite. "Nos âmes la nuit "est un roman très touchant, d'une grande sensiblité sur la solitude de la vieillesse.
Addie et Louis sont voisins dans une petite ville du Colorado. Addie se sent très seule et propose à Louis de venir dormir chez elle. Est-ce bien convenable? La réflexion de Kent Haruf soulève différentes problématiques : le besoin de but dans la vie, le besoin affectif, le regard des autres sur une relation entre personnes âgées, le poids de la famille qui s'immisce dans la vie des parents comme si les générations étaient inversées. Une famille qui craint de voir son héritage s'envoler et qui n'a que l'arme du chantage pour séparer le vieux couple. C'est un roman d'une beauté simple racontée dans un style sobre piqué d'humour.
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Ce livre m'a beaucoup émue. D'abord j'ai l'âge des protagonistes et je peux tout à fait m'imaginer dans leur situation, car à 70 ans il y a déjà beaucoup de personnes qui n'ont plus leur conjoint auprès d'eux. Les enfants sont partis et la solitude est parfois lourde, surtout le soir. Kent Haruf a cette idée de génie de décider que la routine, ça se casse, même à 70 printemps. Il décide donc qu'Addie, pour guérir de sa solitude, va frapper à la porte de Louis, un voisin et lui proposer de venir passer ses nuits avec elle…. pour échanger, se raconter leur vécu et se tenir chaud au coeur et au corps. Et tant pis pour le qu'en dira-t-on. Pendant 168 pages sur 185, on va suivre avec bonheur leur vie nouvelle, et la partager avec le petit fils d'Addie et un chien qu'ils adoptent pour aider l'enfant à surmonter la séparation de ses parents. Kent Haruf écrit magnifiquement, tout en pudeur et en respect du ressenti de ses protagonistes, et il réussit à nous intégrer totalement à leur quotidien. Mais nous ne sommes, hélas, ni dans un conte ni dans un roman feel good. Et il reste 17 pages pour nous prouver que dans la vraie vie, certains n'ont de cesse de détruire ce bonheur reconquit qui leur paraît indécent.
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J'avais déjà eu la chance de me régaler de la prose de l'auteur.
Dès les premières lignes de ce dernier roman qu'il a eu la grâce de nous livrer, j'ai su que j'avais un chef-d'oeuvre entre les mains.
La plume, les personnages, les scènes de la vie quotidienne, tout est beau, magnifié même les erreurs et les cruautés.
C'est la vie qui s'écoule selon les choix que l'on a faits, selon les priorités que l'on donne à ceux qui nous entourent, à commencer par soi-même.
C'est une magnifique histoire d'amour en cela qu'elle n'a rien d'extraordinaire.
Ce roman est une pure beauté.

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Finir sa vie seul est certainement l'une des plus grandes peurs que l'être humain, ce drôle d'animal grégaire, puisse nourrir dans son existence. On a beau tout faire pour l'éviter, elle finit bien souvent par nous rattraper au détour de relations familiales qui se délitent ou d'êtres chers brutalement arrachés. Cette peur est tellement présente que la première question que l'on pose à quelqu'un qui n'a pas eu d'enfant c'est s'il n'a pas peur de finir sa vie tout seul. Comme si la famille protégeait inévitablement de ce fléau et qu'elle ne servait au fond qu'à assurer cette fonction de béquille pour les vieux jours. On a rarement vu plus mauvais placement…

Si Addie se retrouve seule aujourd'hui, ça n'est pas faute d'avoir construit cette famille qui aurait dû l'entourer d'amour et d'attention jusqu'à son dernier souffle. Mais que peuvent des enfants, vivant à des kilomètres de chez elle, contre la profonde solitude ressentie depuis son veuvage. Dormir seule lui est devenu intolérable. L'absence de contact physique a fini par creuser les fondations d'un manque abyssal. Addie a bien une idée pour rompre sa solitude et elle va en faire part à son voisin, Louis, lui aussi veuf de son état. Accepterait-il de dormir certains soirs avec elle ? Cette proposition n'a rien de sexuel, le manque d'Addie se situe ailleurs : dans l'absence d'un corps à ses côtés, dans le manque de bras qui l'enlacent, dans ces discussions qui vous tiennent éveillés une partie de la nuit, dans ces rires, cette complicité, cet échange de regards qui vous font vous sentir encore vivant et digne d'intérêt pour quelqu'un. Louis veut-il tenir une place dans sa vie et laisser Addie en occuper une en retour dans la sienne ? La proposition est osée car les deux septuagénaires se connaissent à peine et l'on cancane vite dans le quartier mais à leur âge, tout cela a-t-il encore de l'importance ? Louis accède à la demande d'Addie. Il s'en suivra des rencontres pleines de tendresse, des vies que l'on s'expose, des confidences que l'on ose se faire, des secrets dont on se libère enfin. La vie reprend dans les foyers d'Addie et Louis jusqu'à ce que…
C'est par Nos âmes la nuit que je pénètre dans l'univers de Kent Haruf. Ce très court roman a été adapté au cinéma il y a deux ans avec Jane Fonda et Robert Redford dans les rôles principaux et si je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir, je ne peux imaginer meilleur duo d'acteurs pour incarner ces personnages. Avec beaucoup de douceur et de respect, ce roman met en lumière un âge de la vie où l'on a au contraire souvent l'impression d'être transparent. Qui se préoccupe au fond de l'envie et des besoins des personnages âgées, qui leur prête une oreille réellement attentive pour écouter tout ce qu'ils ont sur le coeur ? Quelle place leur accordons-nous dans notre société occidentale ? A y réfléchir un peu, il y a de quoi avoir honte. Alors, ne serait-ce qu'en cela, ce roman est important et utile dans le paysage littéraire. Toujours très mesuré, l'auteur veille à ne tomber ni dans le pathos ni dans les envolées lyriques, afin de laisser la part belle à une histoire simple et presque banale, si elle ne reposait pas sur une proposition culottée mais finalement si pertinente de la part d'Addie. Kent Haruf, parvient par ce roman à nous interroger sur la place des seniors dans notre vie mais aussi sur les seniors que nous voulons être demain : ceux qui attendent sagement dans un coin que la mort arrive sans déranger personne ou ceux qui, jusqu'à leur dernier souffle auront leur mot à dire sur ce qui les intéresse directement, leur propre vie.
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Lorsque l'on est veuve et que l'on habite dans une petite bourgade perdue dans le Colorado, il est tout à fait légitime de se soucier du qu'en dira-t-on. Mais lorsque l'on a soixante-dix ans et que l'on se rend compte que toute sa vie n'a été vécue qu'en fonction des autres, de leur bien-être ou de leur bien-pensance, alors l'urgence de vivre nous indique combien il est important de profiter de chaque instant. Cependant, ce besoin impérieux est-il compatible avec la sagesse qu'est censée apporter la vieillesse? Et quand bien même, doit-on forcément être sage lorsqu'on a soixante-dix ans? Addie, jolie vieille femme, a décidé que non. Peu lui importe ce que peuvent penser les gens, la proposition qu'elle fait à Louis n'a rien de scandaleux. Ils n'ont aucune raison de se cacher ou d'avoir honte. Leur relation sera donc connue de tous mais vécue dans la plus stricte intimité de la chambre d'Addie.

Kent Haruf, tout en retenu et discrétion, entrebâille la porte de la chambre d'Addie et, de la pointe de la plume, il couche sur le papier leurs confidences, leurs états d'âme, leurs blessures, leurs fractures. Rassuré par cette marque d'attention et de respect, conforté par l'obscurité de la nuit, le lecteur accepte également de s'arrêter devant la porte et de coller son visage au plus près de cet interstice créé par l'auteur. Tout ce qu'il y voit, tout ce qu'il y entend n'est qu'hymne à la tendresse, à la douceur, à la résilience. Une véritable ode à la liberté. Il assiste donc, le sourire aux lèvres et le coeur léger, à la transformation d'Addie et de Louis. Malheureusement, les traditions sont tenaces et les mentalités ne changent pas aussi vite qu'on aimerait. Alors, quand Gene, le fils d'Addie, et Holly, la fille de Louis, apprennent cette étrange relation, ce désir brûlant de vivre paisiblement, à deux, entouré d'amour et de confidences, attentif à l'autre mais indifférent aux qu'en-dira-t-on, se verra ébranlé de la pire des manières qui soit.

Ce livre, vous l'aurez compris, est pour moi un chef d'oeuvre et ce, pour beaucoup de raisons.

Tout d'abord, grâce à son sujet qui n'est pas le sujet de prédilection de la littérature contemporaine, car dans cette société, souvent atteinte de jeunisme, les situations amoureuses des sexagénaires et au-delà se nimbent souvent d'un voile de mystère, comme prisonnières d'un tabou.

Outre le sentiment de solitude et d'abandon des personnes âgées, il dessine le profil psychologique des liens enfants-parents. Les enfants, arrivés à l'âge adulte, font leur vie sans l'aide de leurs parents. Ils font des choix, les assument plus ou moins. Ils leur demandent rarement conseils et ne souffrent aucun jugement de leur part. Tout conseil pourrait être perçu comme un désir d'ingérence dans leur vie. Mais lorsque les parents ne font pas des choix jugés responsables par leurs enfants, ces derniers n'hésitent pas à s'immiscer dans leur vie, à user d'un chantage affectif et psychologique affaiblissant ainsi toute tentative de (ré)conciliation.

Enfin, la puissance dramatique des dernières pages est telle qu'il est impossible au lecteur de ne pas refermer le livre la gorge serrée, les yeux rougis de tristesse, le coeur gros mais ébloui par la beauté, la poésie et l'humour dont regorge chaque page.

Kent Haruf nous offre ici son dernier livre, paru quelques mois après sa mort. Nos âmes la nuit est l'oeuvre qui l'a fait connaître au grand public. Adapté sur grand écran, il fallait deux monstres sacrés pour interpréter les rôles d'Addie et de Louis. Jane Fonda et Robert Redford sonnaient comme deux évidences.
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