La règle ? Pas de règles !

Un titre plus honnête aurait pu être : la règle? Beaucoup de règles car Reed Hastings, le créateur de Netflix supprime beaucoup de règles classiques du management pour les remplacer par des "recommandations", du "contexte", afin que les employés sachent tout de même comment se comporter.
Exemple : pas de vacances, ou plutôt vous pouvez prendre les vacances que vous voulez. Dans la tête de Reed "si on leur donne 20 jours, ils se sentent obligés de les prendre". Mais si on a une équipe de créatifs, et qu'ils se sentent contents de leur boulot, alors ils peuvent se prendre des vacances.
La plupart des "non-règles" du bouquin reposent sur l'idée d'avoir une équipe de créatifs à qui il ne faut pas trop poser de limites. Tout le monde n'a pas ce luxe.

C'est néanmoins un bon bouquin, même si les idées ne sont pas toutes applicables, parce qu'il a le mérite de nous poser des questions sur des tas de choses qu'on pense indéboulonnables en management.

La plus intéressante partie du livre, c'est le feedback. Chez Netflix, il faut exposer ses idées aux retours, bienveillants mais francs, des autres. Oui un patron de service peut s'entendre que son idée n'est pas bonne, ou se voir conseiller une meilleure approche.
Pour avoir passé beaucoup de temps dans une grosse entreprise où c'était l'inverse (ton manager est un dieu vivant, sa parole fait loi, jamais tu n'oseras lui dire qu'il se trompe même quand il fonce dans le mur), je peux vous dire que cette idée est forcément bonne. Mais attention, il y a tout un tas de règles pour bien manier la franchise, et là ça vaut la peine et il y a de bons exemples.

La fin de l'ouvrage est un peu plus fine avec une analyse de quand il faut beaucoup de règles (quand on veut éviter les erreurs/accidents) ou très peu (quand il faut être souple et créatif).
Au final, une lecture qui fait bien réfléchir sur le management.

Je trouve toujours ça très intéressant les méthodes de management alternatives, celles qui font astucieusement adhérer une équipe. Ici, ce sont les règles appliquées chez Netflix en matière de ressource humaine qu'on découvre et c'est très intriguant parfois effrayant mais assez remarquablement défendu et expliqué.
La règle c'est qu'il n'y a pas de règle. Il faut mettre l'accent sur la liberté du salarié, que ce soit dans les congés selon la volonté, les frais professionnels considérés comme étant évalués par le salarié. En donnant de la liberté aux salariés, on lui montre qu'on a confiance et il se sentira responsable des deniers de l'entreprise. Chez Netflix, on prône la franchise durant les réunions pour ne pas se censurer, même envers un supérieur hiérarchique, les remarques sont les bienvenus. La franchise, on l'attend aussi des managers. Les salaires sont importants mais non soumis aux primes pour rendement car on estime que la pression empêche la créativité.
j'ai découvert des techniques nouvelles comme le feedback à 360. La contrepartie, bien sûr, c'est que seuls sont retenus l'excellence et ceux dont on ne pourrait pas se passer.
Un autre aspect très intéressant, hors techniques de ressources humaines, c'est qu'on suit l'évolution de Netflix, initialement société de location de DVD par système postal. On découvre les débuts des séries à l'époque peu connu House of cards Stranger things, Black Mirror ainsi que les différentes stratégies selon les pays.
La construction est intéressante, les deux auteurs, le cofondateur de Netflix et la professeure prennent la parole alternativement, s'appuient sur des études et des expériences notamment psychologiques.
A la fin de chaque chapitre, un petit récapitulatif avec différents points et des encadrés pour distinguer les études ou les témoignages rendent la lecture dynamique et claire.
Une lecture vraiment très intéressante.

Reed Hastings, cofondateur et dirigeant de Netflix explique comment, au fil de la création de l'entreprise puis des réorientations qui ont permis sa croissance, il a, par essais successifs, avec ses collaborateurs, mis au point un mode de management particulièrement adapté au secteur de l'économie où l'innovation, la créativité, l'agilité importent plus que la fiabilité des produits, la régularité du fonctionnement et les préoccupations de sécurité.
"La règle ? Pas de règles !, Netflix et la culture de la réinvention", a été écrit avec le concours d'une consultante, Erin Meyer, qui s'est entretenue avec 200 collaborateurs de la société, dans le monde entier.
Dans l'abondante littérature américaine consacrée au management, l'ouvrage m'a paru se distinguer, outre l'originalité des options recommandées, par sa prise en compte des contraintes spécifiques des entreprises "tech-medias", par la progressivité de la démarche proposée, par le réalisme des témoignages qui n'occultent pas les risques et les difficultés et par la franchise de ses argumentaires. le dernier chapitre qui traite des obstacles culturels rencontrés lors de l'internationalisation de Netflix n'est pas le moins intéressant.
Le tout est beaucoup plus fouillé que ce à quoi je m'attendais après avoir lu au préalable plusieurs interviews de Reed Hastings.
Et, la lecture du livre achevée, on ne peut que conclure qu'au-delà de la qualité des hommes, dont l'importance est bien-sûr soulignée, c'est d'abord l'adéquation de leur culture au monde qu'elles servent qui fait la différence entre les entreprises et que bâtir une culture adaptée n'est donné qu'à des leaders hors du commun.
" La règle ? Pas de règles !" se lit sans peine, le texte est clair et vivant.
Sa lecture intéressera tout particulièrement ceux qui sont dans des jeunes pousses du secteur des tech-medias. Mais intéressera également tous ceux qui s'intéressent au management.

Un livre très inspirant qui fait réfléchir et ce à plusieurs titres.
Le premier, déjà, est de chambouler plein d'idées préconçues sur le management. Nous savons qu'il n'existe pas un seul style de management (sous-entendu l'américain) et que d'autres pays, ces dernières décennies ont réussi avec d'autres approches.
Nous avons conscience que les jeunes générations ont besoin d'une autre approche que leurs ainés.
Enfin (la liste n'est pas exhaustive), nous réalisons que les entreprises créatives du style Google ou Netflix ont réussi avec des approches différentes.
Ce livre a aussi l'intérêt d'aborder de sujets clés aujourd'hui comme la franchise, la responsabilité, le contrôle... et de montrer qu'il n'y a pas de solutions parfaites.
Ce livre illustre le cas d'une entreprise qui réussit dans un domaine versatile où la créativité et les risques associés sont primordiaux. Comme les auteurs l'expriment, la grande majorité des entreprises ne sont pas concernées pour des questions de sécurité ou d'industrialisation. Néanmoins, même dans ces entreprises, ces questions sont bonnes à se poser pour certains départements et/ou pour certaines populations.
En effet, malgré le chômage, il y a pour les talents, du manque de population : comment attirer les meilleurs ? Comment les garder , Comment les motiver ?
Plein de réflexions utiles à ce sujet.
Le dernier chapitre qui aborde l'internationalisation montre bien le chemin que nous avons à faire dans un environnement de plus en plus international pour mieux nous comprendre.
Je dirai même qu'il est aussi relevant pour les échanges entre nous au sein d'un même pays : comment faire passer son message ?

J'ai abandonné rapidement la lecture de ce livre. Je ne m'attendais pas à grand chose et j'ai été servi. Certes l'histoire de Netflix est passionnante, mais les auteurs ne font que se répéter, le livre est essentiellement creux et pourrait tenir sur moins de pages. Il y a plus d'une vingtaine de pages sur pourquoi et comment donner son feed-back à son boss et ses collègues. Beaucoup de narration et de répétitions. Peut être utile pour des personnes souhaitant se lancer dans l'entreprenariat et encore j'en doute. Netflix se targue de recruter les meilleurs talents et d'évincer la médiocrité. Encore faut il avoir les moyens nécessaires ce qui est loin d'être le cas de toutes les petites entreprises et encore moins en France.