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EAN : 9782702163054
380 pages
Calmann-Lévy (12/06/2019)
5/5   3 notes
Résumé :
« Auschwitz ce n’était rien [après Treblinka], Auschwitz c’était un camp de vacances. »

Ainsi s’exprimait Hershl Sperling, l’un des très rares survivants du plus effroyable centre de mise à mort de l’Aktion Reinhard. Son propos peut sembler sacrilège au lecteur peu informé de la réalité de Treblinka. En effet si le nom de ce site est connu, son histoire, comme celle de Belzec et de Sobibor, l’est beaucoup moins, les nazis ayant pris grand soin d’eff... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Auschwitz ce n'était rien, Auschwitz c'était un camp de vacances" comparé à Treblinka.
De Hershl Sperling, l'un des très rares survivants de ce camp de la mort.
Encore une fois, que dire de cette lecture ? Éprouvante sans nul doute.
Treblinka, une des plus réussies et rentables des usines à mort des juifs. Principalement des juifs polonais, soit le coeur du judaïsme européen.
La fameuse Aktion Reinhard n'avait qu'un seul but, la Solution Finale, ou pour être plus limpide, l'extermination totale et sans appel de la totalité des juifs, ces "sous-hommes", ces "cadavres en sursis", cette "vermine" sans âme, sans intérêt, ces "choses".
L'autre but des nazis, ce fut l'effacement systématique des preuves de cette annihilation systématique des juifs, il fallait une absence totale et absolue des traces du massacre. Du coup, on inventa avec de faux panneaux une fausse gare, où tous les wagons à bestiaux arrivaient avec des juifs, s'ils ne mourraient pas en route tant ils étaient comprimés dans chaque wagon. Des portes fictives furent créées, le trajet jusqu'aux chambre à gaz était tronqué, les barbelés furent garnies de branchages de sapin afin encore une fois que personne ne se doute de ce qui les attendaient.
Car Treblinka fut une usine d'extermination, c'est à dire que les juifs arrivants des trains allaient directement aux chambre à gaz. Hommes, femmes, enfants, nourrissons.
Le pire c'est que ce fut des juifs eux-mêmes qui étaient chargés de les conduire à la "douche", mais également de couper les cheveux, de ramasser les vêtements, vite, vite, toujours plus vite, le rendement devait être exemplaire. Puis ouvrir les portes des "douches", en extraire les cadavres, puis les jeter dans les fosses gigantesques, et enfin, les brûler, car pas de fours crématoires à Treblinka.
Il y eut des concerts avec des orchestres pour distraire les nazis, mais également pour ne pas entendre les cris des juifs poussés dans les chambres à gaz.
Tout était bien rodé, il y avait une Brigade du feu, une Brigade des cendres, une Brigade des objets dérobés, aux dents en or récupérées.
Treblinka, usine à morts en Pologne, fut bien rodée et bien gérée. Par des psychopathes fidèles à Hitler. Les fidèles du programme d'euthanasie, "l'Aktion T4".
Il y eut des révoltes, des évasions, même une insurrection mais peu de juifs survécurent. Les paysans polonais, dans la grande majorité, remettaient aux nazis les évadés.
Je vous passerai les détails effroyables, attention, âmes sensibles s'abstenir, mais je ne me fais pas trop d'illusions, je sais bien que ce livre ne sera lu que par une toute petite minorité de lecteurs, les temps sont plutôt aux "fell books", à la légèreté, aux contes dansants et virevoltants. On se protège, on se ment, et même on n'y croit pas. Ça dérange.
Treblinka fut une bien belle machine à détruire.
Quelques années plus tard, quand certains purent revenir sur les lieux, la terre avait rejeté les dents, les os mais également des objets usuels, comme les porte-cigarettes, les gobelets des enfants, les poupées, les jouets, les vêtements et même les cheveux.
Lecture éprouvante mais nécessaire. Au moment où j'écris ces lignes, des néo-nazis ont profanés des tombes juives dans un cimetière de l'est de la France.
Alors, non la bête immonde n'est pas morte, et cette lecture, certes bien difficile, est néanmoins nécessaire.
Plus jamais ça.


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On ne sort pas indemne de ce livre.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le fait le plus frappant dans les opérateurs du centre de mise à mort est qu'à la différence des phrases préliminaires du processus de destruction, elles n'avaient aucun précédent. JAMAIS, dans toute l'histoire de l'humanité, on n'avait ainsi tué à la chaîne.
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On ne doit laisser place (...) à aucune sentimentalité. C'est un combat à la vie et à la mort entre la race aryenne et le bacille juif. (...)
Le Führer est l'inlassable pionnier et le champion inflexible et le porte-parole d'une solution radicale que réclame l'état actuel des choses et qui, de ce fait, est inéluctable.
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Il s'est avéré que les femmes brûlaient plus facilement que les hommes. Elles ont donc été utilisées comme allume-feu. (...)
Une âme perverse se dissimulait derrière un visage d'apparence plutôt douce. Regarder brûler les corps le fascinait. Il chérissait ce feu. Il le couvait du regard, lui souriait, lui parlait.
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(...) les responsables allemands généraliseraient une méthode plus radicale d'effacement des traces que celle des fosses et de la chaux vive : la crémation en plein air appelée à Trablinka le "grill". Il s'agissait d'une sorte de bûcher reposant sur un socle confectionné avec des rails de chemin de fer sur lequel étaient empilés par couches successives le bois de combustion et les corps des juifs assassinés.
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(...) il m'a dit de prendre les tenailles et de sortir, d'arracher les dents des cadavres. (...). J'ai fait ce travail pendant un mois et demi à peu près, jusqu'à ce qu'un jour je reconnaisse ma soeur qui était la, parmi les cadavres.
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