Le mollah noir

1981. Une Afghanistan sous occupation soviétique. Les besoins sont énormes pour les civils. Un point chaud selon MSF. Médecins Sans Frontières.
Allier son métier et ses envies d'ailleurs. Un médecin picard va tout quitter pour une mission de 4 mois. Les marches dans les montagnes, des rencontres, des jours pour installer un dispensaire dans un village perdu dans une zone non occupée mais à deux jours du front. L'aventure humanitaire. Nous sommes dans le Nouristan, un territoire de 100 km2 à trois jours de marche du Pakistan.
Ce témoignage est rare. Bernard Hébert n'est pas écrivain. Pas de romance. le titre est bien pourri par rapport au contenu, sinon, pas d'artifices.
Son regard est celui du soignant. Il sait l'utilité de son action à l'instant où il a le remède qui correspond à son diagnostic. Parfois 100 patients par jour. Il sauve des vies de la dénutrition, de la conjonctivite, de la tuberculose et des maladies infantiles.
Les villages se l'arrachent et ne veulent pas le laisser partir.
Mais il n'a pas le droit de soigner les femmes. C'est sa collègue Marie qui s'en charge. Les patients et encore moins les patientes ne connaissent pas l'anatomie. Pas d'école. C'est la religion des mollahs qui instruit.
L'Afghanistan est un ensemble de tribus patriarcales. La femme doit se dissimuler des étrangers.
C'est donc une immersion chez des machistes qui n'ont presque rien: des chèvres, une vache, une maison en torchis et ... une seule femme. Ce sont de fiers hommes des montagnes qui sortent la Kalach pour les fêtes.
Mais des personnes dépendantes de l'aide extérieur.
Le témoignage de Bernard Hébert est bien étoffé, riche et utile.

Il donne implicitement le message suivant: MSF, comme d'autres organisations humanitaires ne fonctionne que grâce aux dons.