Un jour y'a un gars qu'aimait bien écrire des jolis mots qu'a dit que le Monde finirait pas sur un boum mais sur un murmure. Ben tu vois moi j'aime bien TS Eliot (le gars qu'a écrit ça), ça veut dire que ce sera plein d'Humanité, le seul truc que ça dit pas c'est combien de temps dure le murmure, et puis qui est-ce qui murmure mon vieux hein ?
Je crois que
Jean Hegland elle a répondu à toutes ces questions là et j'ai comme une sorte d'envie de pleurer, soulagé de tristesse (ouais je sais c'est chelou comme sentiment mais t'as qu'à essayer pour voir si t'es cap, fous moi la paix).
Déjà parce que l'action de son roman se déroule comme dans un épisode de Walking Dead mais sans les zombies. À savoir, qu'on est juste au début de la fin, enfin peut-être. Tu verras bien, on sait pas et puis en fait on s'en fout c'est pas ça qu'est important dans cette histoire là.
Y'a Nell et sa soeur Eva qui au début vivent avec leurs parents puis après toutes seules alors qu'elles ont que 18 ans. Et y'a toujours cette ambiance d'apocalypse sous tranxen en fond d'écran, pas de gros bang bang, on évoque vaguement les pillages, la violence est présente mais. Mais de façon originale, presque poétique.
Mais ce qui frappe le plus c'est l'intimité qu'ont les deux soeurs entre elles, de leur rapport à la nature, à la danse, à la musique, aux livres, au jardinage, à la chasse, au fait que malgré que le monde touche à sa fin, elles refusent tout simplement d'abandonner ce qu'elles ont été.
Le parti pris de l'auteur sur certaines réflexions font mouches, comme le fait qu'on n'appartient à personne d'autre qu'à soi-même, peu importe les relations, la sororité, la filiation ou que l'avortement est un choix qui concerne uniquement la mère.
Les descriptions de l'environnement sont tellement justes que ça sent rapidement l'odeur musquée du bois des forêts tout autour de toi. Que tu sens presque la texture de la mousse qui pousse sous tes pieds, l'haleine chaude et visqueuse de la faune et de ses fauves, à la fois rassurante et inquiétante.
C'est un peu pêle-mêle tout ce que je dis, mais 2017 a pas encore commencé que j'ai déjà l'impression d'avoir vu le futur livre de l'année. le cul entre deux chaises, de savoir si ce roman pillone La Route de McCarthy, apporte un peu plus de verdure à
La Constellation du chien de
Peter Heller. Comme si
Jean Hegland avait choisi de raconter ce qui s'était passé avant que
Jack London n'écrive la Peste Écarlate. J'ai même pensé très fort à
Monde sans oiseaux de
Karin Serres. Alors tu vois rien qu'à la lecture de
Dans la forêt, tu voyages, tu prends des cours de survie. Tu prends une respiration à plein poumons et t'as envie d'aboder les choses de la vie un peu plus sereinement après.
À la fin t'en est limite à regretter que ça finisse pas par péter tellement ces conditions de retour à la nature apportent la dose nécessaire de ce qu'il faudrait à l'Homme pour qu'il comprenne enfin.
(allez minou t'as plus longtemps à attendre si tu veux le lire, ça sort le 3 janvier et ce sera dispo dans toutes les meilleures librairies, peut être les moins bonnes aussi parce que y'a pas de raison).
Adjugé !
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