Monsieur Crousticracq

Je découvre la plume de Maxime Herbaut par ce polar drôle, frôlant l'absurde (au sens littéraire du terme). Ce roman se présente en deux parties distinctes et pourtant étroitement liées.

J'ai été emportée par cette histoire qui nous décrit d'abord cette belle entreprise spécialisée en chips où la publicité et la Mascotte sont au coeur de cette histoire. Qui en veux donc à ce pauvre Vaugelles pour le tuer (ou est-ce un suicide brillamment orchestré?) et le mettre dans une telle posture absurde, ridicule, grimé en Monsieur Crousticracq, face à ces chips en bataille?
De plus, cette sombre affaire arrive au moment des 30 ans de la marque. D'autres personnes risquent-elles leur vie pour avoir été liées à la marque? Et cette mort arrivée il y a des années? Est-elle liée? Etait-ce un crime? un suicide?

Autant de questions que vous serez amenés à vous poser en lisant ce polar totalement déstabilisant.

Ce visage connu de tous des années 80 va mettre le feu aux poudres par sa mort spectaculaire. Ici les références culturelles sont légion et vous montreront les travers de la société. Une dénonciation des apparences, des échecs et réussites au sein de la publicité, des travers du show-biz où l'humour vous apportera la réflexion.
Nous sommes ici dans un roman aussi drôle que loufoque, cosy, qui vous emmènera loin, dans un monde totalement chimérique et " complètement barré".

Prévoyez les chips (le régime ce sera pour lundi), et embarquez vous dans cette folle enquête.
Belle découverte à vous.

Saurez-vous découvrir le(s) coupable(s)? Moi en tous cas, je ne m'y attendais pas.

C'est le troisième roman de Maxime Herbaut que je lis, donc je sais à quoi m'attendre : des genres littéraires tordus à l'excès qui se chevauchent, de l'humour absurde, des questionnements philosophiques et un texte à la fois très drôle et très noir si l'on se penche un peu plus dans les messages du texte. C'est encore le cas ici.

On change un peu de registre ici avec un roman qui oscille entre le thriller et le fantastique, mais dans deux parties bien distinctes l'une de l'autre. Il y a en gros deux histoires qui peuvent être presque lues séparément (en apparence), mais qui abordent toutes les deux le même sujet : Monsieur Crousticracq et son empire.

La première partie est le gros de l'intrigue. On y suit Émile Allias, un vieux publicitaire plein de regrets, qui vient assister à une conférence sur l'oeuvre de sa vie, Monsieur Crousticracq, et y apprend qu'une menace pèse sur les employés qui ont travaillé sur le personnage. Ça, il le sait déjà, parce que lui-même a déjà reçu des menaces qu'il n'a pas pris au sérieux. Bien malgré lui, Émile se retrouve plongé dans l'histoire nébuleuse qui a mené à la création du personnage de Monsieur Crousticracq pour essayer de comprendre pourquoi certaines personnes cherchent à les faire disparaître.

L'intrigue se découpe elle-même en deux parties : la partie thriller, avec le personnage qui enquête, mais aussi toute la partie sur l'histoire de la création de Monsieur Crousticracq, qui peut paraître un peu hors propos et lourde, mais prend une importance capitale dans la vraie deuxième partie de l'histoire puisqu'elle soulève une problématique commune aux deux histoires : la rançon de la gloire, et comment la célébrité peut rapidement se retourner contre vous ou vous enfermer dans un carcan, et cela du jour au lendemain. C'est une thématique très intéressante et qui se construit au fil de l'histoire en arrière-texte et qu'on peut manquer si l'on ne fait pas attention. Ce n'est pas juste une plongée dans le monde de la publicité, mais bien une grosse satire de son univers pompeux et enjôleur, rempli de crasses en tout genre et de couteaux dans le dos. J'ai trouvé que c'était vraiment très bien écrit et très original. C'est quelque chose qu'on ne voit vraiment pas souvent en littérature, et qui peut d'ailleurs être lu comme étant la parole d'un auteur au travers d'un personnage qui apparaît dans la deuxième partie de l'histoire.

On retrouve aussi ce thème dans la partie plus portée sur le thriller, avec le personnage de Jean-Christophe Schmeps qui pour échapper à la célébrité et à l'intrigue, change lui carrément d'apparence et de sexe. J'ai trouvé le parallèle vraiment très bien trouvé. La partie thriller en général ne vous laissera pas tomber avec des tas de rebondissements et un final digne d'un film, à la fois dramatique et très glauque, mais c'est aussi un peu la marque de fabrique de l'auteur ! Je vous laisse le plaisir de découvrir ça par vous-même.

La deuxième partie de l'histoire peut en revanche surprendre puisqu'elle change totalement de registre, passant du roman purement réaliste à un texte abstrait fantastique, voire merveilleux, qui nous fait rentrer dans la peau de Monsieur Crousticracq, à la poursuite de son étoile (et de sa moustache). le texte se présente comme une annexe du récit au premier abord, puisque son existence est liée au livre, on sait dès le titre de cette deuxième partie de quoi il s'agit. C'est un conte philosophique qui flirte avec plusieurs genres allant de la dystopie au merveilleux, d'abord enchanteur en apparence sauf que ça devient très vite extrêmement sombre et limite horrifique, un peu comme… Ah oui, un peu comme beaucoup de parcours de célébrités, comme c'est étrange, c'est sûrement juste une coïncidence !

C'est la partie que j'ai préférée, beaucoup moins terre à terre et très libre d'interprétation, et qui donne vraiment tous son sens à la première partie de l'histoire.

En bref, c'est encore un OVNI littéraire, comme les livres précédents, qu'il n'est pas vraiment possible de classer tellement le texte est riche et part dans des directions très différentes. C'est un style qui ne plaît pas à tout le monde, mais pour ma part, je suis toujours aussi fan, et j'attends avec impatience de voir où les prochaines aventures de l'auteur vont nous mener !


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J'ai aimé une foultitude de choses dans ce roman de Maxime Herbaut, le second que j'avais hâte de découvrir après le génialissime « Un chien d'enfer » et qui cette fois crée une immersion dans un monde publicitaire côté coulisse, à travers une mascotte flegmatique : « Monsieur Crousticracq ».

A partir d'un empire bâti sur une marque de chips, l'auteur réussit à créer une saga croustillante, une enquête riche en rebondissements et des personnages hyper attachants.

L'histoire commence la veille des 30 ans de la marque, on retrouve le corps sans vie d'un des acteurs ayant interprété le rôle de la mascotte dans des spots restés cultes qui ont marqué les esprits des téléspectateurs. le cadavre du malheureux est entouré d'une multitude de paquets de chips.

Les investigations débutent à travers les profils intrigants et le panorama de toutes les ambitions ratées et les échecs ou les réussites des protagonistes liés à cette entreprise de chips prospère. Au-delà de l'intrigue parfaitement orchestrée, j'ai adoré la critique de l'univers superficiel de la pub et celle du show-biz, un contexte qui a dû demander un travail de recherche très approfondi afin de représenter cet univers si singulier porté par l'engouement des foules.

Je suis toujours autant fan de l'écriture de Maxime que je trouve à la fois fantastiquement drôle et impeccable, les descriptions en sont tellement savoureuses ! La puissance suggestive de la publicité en lien avec l'importance de l'identité et de la reconnaissance sont subtilement traités.

A la fois cosy, loufoque et onirique, ce roman est magique alors n'hésitez pas à découvrir cette icône qui défie le temps (je parle de Mr Crousticracq, pas de l'auteur, quoique…) Et merci à ces derniers pour l'envie subite que j'ai eue de dévorer des chips tout le long alors que j'avais entamé un régime !

Un OVNI littéraire que j'ai beaucoup aimé.
J'ai trouvé que c'était un mélange de satire envers le monde de la publicité (Merci aux références aux publicités de ma jeunesse !), de polar / cosy mystery décalé et d'un roman onirique.

Le nouvel acteur incarnant M. CROUSTICRACQ dans les publicités de la marque est retrouvé mort et s'ensuit une enquête pour découvrir le meurtrier.
Les personnes gravitant autour de la marque de Chips sont à la fois soupçonnées et soupçonneuses entre elles. Elles ont toutes pris de l'âge et font une rétrospective de leur carrière, de leur moments de gloire et de ce qu'elles auraient aimer faire à part M. CROUSTICRACQ.
Cette première partie est addictive car les personnages sont très touchants et que l'on se fait avoir complétement par le dénouement de l'enquête. En tout cas, je ne m'y attendais pas.

J'ai adoré le style Anglais apporté par les symboles de la marque, chapeau melon, moustache ...et le style des personnages assez fraternels, rappel d'une époque révolue selon moi, l'impression que ce n'est plus aujourd'hui que l'on tendra la main à l'autre. Les tournures de phrases et certains temps de conjugaisons très peu vus dans les romans récents (imparfait du subjonctif si ma mémoire replace bien les choses...)

Par moment, j'ai eu très envie de chips étant donné les descriptions comme "tartines beurrées à la confiture de chips" avec un "jus de chips" mais j'ai quand même sentie beaucoup d'amertume de la part des personnages et j'ai surtout envie de me rapprocher d'eux.

Le 2ème partie du roman est totalement décalée par rapport au début mais cela suit parfaitement l'histoire je trouve. Moi, qui est du mal avec l'imaginaire, je me suis laissée emporter par ce récit. J'y ai trouvé de jolies métaphores, une façon à part de voir les choses autrement.

Un roman qui m'a sorti de ma zone de confort, que j'ai mis du temps à lire car ce n'est pas une accroche habituelle mais qu'au final j'ai beaucoup aimé.

Absurde et surprenant (mais dans le bon sens du terme).

Je m'attendais à un Cosy Mystery bien lisse et bien prévisible et si une chose est sûre avec ce Monsieur Crousticracq, c'est qu'il est tout sauf prévisible et encore moins lisse ... juste croustillant.

C'est un livre torture, vous savez ce qu'est un livre torture? ... eh ben, c'est un livre auquel vous accrochez mais pas totalement ... du coup vous persistez parce que vous êtes convaincu qu'à un moment, il y l'Élément qui va vous faire basculer vers l'accroche totale, ... vous souffrez parce que ça vient pas mais vous avez envie que ça vienne et c'est dur ...

Tu aimes mais pas complètement, tu n'aimes pas mais pas tout à fait non plus.
Y a un truc qui te dérange mais pas assez pour interrompre ta lecture.
Y a un truc qui t'attires mais pas assez pour apprécier ta lecture.

Je pense que c'est le livre que j'ai mis le plus de temps à lire depuis un bon moment, (d'ailleurs pas merci j'ai pris du retard sur ma PAL 😉). Mais il faut du temps pour bien l'apprécier.

Le rythme d'écriture m'a beaucoup plus ... cela donne un tempo intéressant à la lecture. Cependant comme il est le même pour tout les personnages (du moins sur les 3/4 du livre) et que le changement de point de vue n'est pas clairement annoncé je me suis parfois perdue dans le "mais qui raconte" ...

L'histoire est absurde mais pas tant que ça quand on y pense ... l'auteur doit avoir une grosse part de folie parce qu'il en fallait pour venir à bout d'une telle idée. Je sais enfin ce que ressentent les mascottes de nos publicités préférées et si nous étions tous Monsieur Crousticracq ?

C'est sûrement l'un des livres les plus difficile à chroniquer car il ne laisse pas indifférent mais je ne sais pas encore si j'ai aimé ma lecture, aimé son absurdité ou s'il m'a à ce point perturbé qu'il m'est impossible de me positionner.