Martín Fierro, poème fondateur et épique de 2316 vers de José Hernández, porte la poésie gauchesca à son apogée, tout en y mettant un terme, puisque le gaucho sera ensuite récupéré par le roman et la nouvelle. Dans le prologue, l'auteur expose son intention de témoigner de la vie réelle du gaucho et de dénoncer les abus dont il souffre. le poème, divisé en 13 chants alternent entre quatrains, sixains et romances. Les narrations sont majoritairement à la première personne et se succèdent sans transition. Martín Fierro relate ses malheurs : service obligatoire, éloignement de sa famille, désertion pour échapper à des officiers corrompus, errance, deux meurtres, son amitié avec un policier qui s'enfuit avec lui en territoire indien. le point culminant du poème est la payada qui oppose Fierro au au frère du Noir qu'il a assassiné. José Hernández choisit une langue populaire et rompt avec le burlesque propre au genre de la littérature gauchesca : son personnage gaucho est moralement ambigu mais héroïque, tout en introduisant une critique sociale. José Hernández donne cependant une image des indigènes et des noirs qui contribue à centrer l'identité argentine sur l'héritage hispanique.
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Aquí me pongo a cantar
Al compás de la vigüela,
que el hombre que lo desvela
una pena estrordinaria,
como la ave solitaria
con el cantar se consuela.
Pido a los santos del cielo
que ayuden mi pensamiento:
les pido en este momento
que voy a cantar mi historia
me refresquen la memoria
y aclaren mi entendimiento.