Exposition Coloniale 1931 à Paris.
Tout juste recruté dans son pays natal, en Nouvelle-Calédonie, Edou est fière de partir pour la France afin de promouvoir sa culture auprès des parisiens.
Mais une fois sur place, les choses ne se passent pas comme prévu. Présentés comme des cannibales, traités comme des animaux et affublés de jupes en pailles et autres talismans et amulettes à l'allure ridicule, Edou et ses paires sont forcés de jouer le rôle de sauvages qu'ils ne sont pas.
Une histoire inspiré de faits réels, aussi bouleversantes qu'enrichissante.
Ayant déjà lu plusieurs livres d'
Annelise Heurtier, j'avais hâte de retrouver sa plume. Et dès les premières pages, j'ai retrouvé tous ce que j'aimais dans ses romans, à commencer par les recherches. Traitant de faits/époques historiques, ses livres sont toujours précédés de longues recherches sur le sujet qu'elle va abordé, et ça se ressent !
En plus de passer un bon moment de lecture, on en apprend plus sur un sujet qui a marqué l'histoire. Ici, on plonge tête la première dans l'exposition coloniale et le racisme dans toute sa splendeur avec l'exhibition d'homme dans un enclos, à côté des crocodiles.
Faisant intervenir plusieurs voix, le livre reproduit de manière crédible les différents discours qui pouvaient être tenu à l'époque. Par ignorance ou par racisme, on passe du recruteur de « Canaques » à Edou, en faisant un détour par l'étudiant français ignorant et le couple scandalisé. de cette manière, l'autrice montre que tout le monde n'avait pas la même réaction face à cet enfermement. Si certains n'ose pas approcher les « sauvages », d'autres voient clair dans le jeu des organisateurs et n'hésitent pas à venir en aide aux émigrés.
Complet, le roman nous entraine dès le début de l'idée de l'exposition puis se poursuis avec le recrutement, le voyage allé et l'enfermement. de cette façon, le lecteur peut parfaitement comprendre les mécanisme mit en place pour monter une telle exposition. Des détails du contrat aux réelles intentions des organisateurs, le lecteur à accès aux « coulisses » pour mieux se rendre compte du processus complet.
Enrichis d'articles de presse (réels pour certains), de contrats, de lettres et autres, le roman est entrecoupé et ne se présente pas comme un long texte continu.
A la fin du roman, on retrouve d'ailleurs une postface de
Pascal Blanchard, historien, qui revient en quelques pages sur les faits et conditions réelles de cette exhibition. Une manière d'approfondir encore plus le sujet et de piocher dans les nombreuses références de cet historien/chercheur pour aller encore plus loin.
En conclusion,
des Sauvages et des Hommes est le roman parfait pour introduire le sujet des zoos humains et d'une partie des innombrables horreurs réalisées par la colonisation.