Qui a volé le portemonnaie de papy ?

Un livre sur un sujet difficile, l'inceste, mais un livre porteur d'espoir de vivre.
Ecrire pour exorciser sa souffrance, écrire pour que ce genre d'atrocité ne reste pas dans l'ombre, écrire pour donner à toutes les victimes le courage et l'appétit de vivre.
J'avoue avoir été un peu décontenancée par la façon de présenter ce récit, et par l'écriture.
Le livre commence par la fin, à savoir le procès. En y réfléchissant, je me suis dit que c'était une forme d'encouragement à continuer, tant pour l'auteure que pour nous lecteurs. Une façon de dire « c'est possible » et également de nous préparer à ce qu'on va lire.
Parfois, le texte interpelle le lecteur. Il n'est pas non plus dénué d'un certain humour, ou du moins de moments plus légers, comme des soupapes de sécurité pour évacuer le trop-plein de stress et le faire retomber à un niveau « acceptable » si j'ose dire. Des moments qui permettent de respirer, de se rendre compte que la vie est là, malgré tout.
C'est 20 ans de combat, de guerre, qui nous sont racontés dans ce livre. Pas de victimisation, mais un long cheminement, compliqué, ardu. Au-delà de ce que les victimes ont subi, Il y a un côté moins noir qui se veut porteur d'une lueur d'espoir, porteur de force, ouvert à l'avenir
Et puis les faits. Monstrueux. Pas de voyeurisme, mais des faits, impensables, inhumains. Des faits qui impactent une vie entière, imprimés au fer rouge. Des faits dont la cicatrice sera toujours imparfaite.
Comment ressortir indemne d'une lecture comme celle-ci ? Déchirant, touchant, poignant ; quelque chose qui vous prend aux tripes et vous remue. Les mots me manquent pour exprimer ce que j'ai ressenti.
Je n'utiliserai pas le verbe « aimer » pour parler de ce livre, trop indélicat et inadéquat. Comment peut-on dire aimer ce genre de chose ? C'est une lecture dont j'ai apprécié la forme, parce qu'elle se veut positive malgré tout ; parce qu'elle apporte l'énergie de se battre, le courage de témoigner. le fond me révolte et touche profondément mon coeur de maman, mon coeur d'être humain.
Une lecture bouleversante.

🌺Qui a volé le porte monnaie de papy ? de Virginie Heussner et Anne Monharoul
- 213 pages.- 17,00€

Dans la famille de maman, le sexe c'est normal, à la vue de tous.

Moi Gigile et ma soeur jumelle Toutoule avons été violées par notre oncle.

Celui-ci avait déjà violé mes cousines et avait été lui-même violé dans son enfance.

Le viol entre nous, n'était donc que banalité.

Je l'ai dit à maman qui n'en a pas fait un état. Elle nous a d'ailleurs remis entre les mains de notre bourreau.

Papa ne l'a jamais su comme le papa de mes cousines.

Ceci est notre histoire, il raconte notre jugement qui s'est déroulé du 6 au 9 avril 2009 à Strasbourg où nous avons enfin été déclaré victimes.

Ce livre est une claque, une horreur innommable dans une famille où règne la loi du silence, les non-dits et les faux semblants.

J'ai envie de vomir rien que de savoir que même leur mère n'a pas daigné les protéger alors qu'elles se sont confiés à elle.

Elles lui ont fait confiance.

Comment vivre après ça ? Comment pardonner à celle qui nous a mis au monde ? Comment pardonner aux oncles, tantes, grands parents alors que tous savaient ?

Écrire a peut-être réussi à exorciser un peu, le suivi psychologique aussi, le conjoint, la vie elle-même.

Je reste retournée par cette lecture, ses mots sur leurs maux, ces personnes qui méritent de rester en prison pour que plus jamais ça n'arrive.

Quelle horreur ! Un livre qui bouleverse mon coeur de maman et de femme.

J'ai reçu ce livre en SP, le titre m'a intrigué, puis le résumé m'a donné envie de le lire.

C'est un récit émouvant, prenant et poignant. Un témoignage rempli d'émotion, de douleurs.
Suivre le déroulement du procès, lire les différents témoignages c'est poignant.
Nous sommes entraînés dans un combat pour la vérité, pour la justice. Un décret dévoilé, le déni de certaines personnes, tout cela est décrit avec beaucoup de justesse.
C'est un livre que j'ai aimé lire, le fait que l'auteure nous écrit comme si elle nous parlait à nous lecteur, j'ai trouvé que cela donnait une touche encore plus personnelle.

Le sujet de l'inceste est traité ici avec une sorte de détachement humoristique. le quatrième de couverture nous l'annonce : ''Peut-on rire de tout ? Je crois que oui et c'est ce que j'ai choisi de faire dans ce récit.''
Ne ne vous méprenez pas, si l'exercice est réussi, le sujet reste grave et crescendo on se rend compte de l'omerta qui règne dans cette famille. Beaucoup savait. le silence est de mise. Qu'est-ce que la parole de petites filles face à un adulte ''respectable''.
Un livre dont on ne sort pas tout à fait indemne.