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The Manhattan Projects tome 3 sur 7
152 pages
Image Comics (19/11/2013)
5/5   2 notes
Résumé :
What if the research and development department created to produce the first atomic bomb was a front for a series of other, more unusual, programs?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Manhattan Projects Volume 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome pour pouvoir suivre l'intrigue. Il regroupe les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2013, écrits par Jonathan Hickman, dessinés et encrés par Nick Pitarra pour les épisodes 11 à 14, et par Ryan Browne pour l'épisode 15, avec une mise en couleurs réalisée par Jordie Bellaire.

C'est une constante universelle. Dans la cantine du niveau 9 du complexe des Projets Manhattan, Enrico Fermi et Harry Daghlian sont attablés pour le repas, sauf que ce dernier ne peut plus manger depuis dix ans, du fait de sa physiologie. Enrico fait montre d'un bon coup de fourchette, en train de mâcher une tranche de bacon, avec un hamburger, un sandwich, un poulet et un sundae devant lui, sans oublier un soda. Fermi fait le constat du développement de l'ampleur des Projets, tout en rappelant que leur objectif devrait être l'efficience plutôt que l'abondance. Pour lui, leur organisation est devenue un béhémoth dévorateur de concepts médiocres. Retour dans le passé : tout le monde aimait Harry Daghlian. Il était apprécié pour son intelligence, son implication, sa témérité. Il est en train de superviser une expérience nécessitant du plutonium. En combinaison antiradiation, il se tient à côté d'une sphère destinée à recevoir un morceau de minerai qui est apporté par un laborantin ayant revêtu une combinaison protectrice. Harry constate que quelque chose ne va pas : le minerai semble attiré hors de la pince, s'éloignant du logement où il doit être déposé.il se produit une réaction incontrôlable qui détruit littéralement son corps.

Au temps présent, Daghlian et Fermi se présentent devant Helmutt Göttrup pour emprunter un Torii, afin d'être téléporté dans la station. Enrico fait observer à son ami qu'ils ont résolu la problématique de la source d'énergie pour faire fonctionner les Toriis. Harry lui demande de ne pas se comporter en luddite. le téléporteur les dépose au dernier sous-sol de la base lunaire, et ils prennent un élévateur pour monter à la surface. Sur place, ils retrouvent autour d'une table : l'intelligence artificielle de Dmitriy Ustinov, Wernher von Braun, Albrecht Einstein, Leslie Groves, Yuri Gagarin & Laïka, Joseph Oppenheimer, Richard Feynman. Juste après son accident, tout le monde avait peur de Daghlian : peur de ce qu'il était devenu, peur de ce qu'il pouvait faire, peur de ce qu'il représentait. C'est la constante universelle : la peur. Elle détruit l'esprit, elle grignote l'espoir présent au coeur de chaque homme. Elle affaiblit le fort. Elle vole la vie, et laisse l'individu comme mort. Harry Daghlian aurait dû mourir et il aurait dû mourir seul. Mais ce n'est pas le cas.

Le lecteur jette un coup d'oeil à la dernière page du précédent tome pour avoir la situation bien en tête : il ne lui en faut pas plus pour se remettre tout le récit en tête. C'est l'une des particularités de la série : les événements et les personnages sont tellement énormes qu'ils marquent durablement le lecteur. Il en va de même dans ce tome : le lecteur en a largement pour son argent, et même au-delà de ses espérances. le scénariste ne ménage pas sa peine, ni ses idées, et le récit avance rapidement, avec plusieurs fils narratifs intriqués, chacun pouvant bouleverser les autres situations du tout au tout. Au programme de ce tome : les têtes pensantes des Projets Manhattan envisagent l'avenir, l'événement qui a transformé Harry Daghlian, son amitié avec Enrico Fermi, la révélation qu'un savant de premier plan est une sonde extraterrestre, le nouveau voyage spatial de Laïka, le projet Charon, la surpopulation dans l'esprit de Joseph Oppenheimer, la montée en puissance d'une rébellion encore jeune. Chaque développement arrive comme une suite logique des situations établies dans les tomes précédents, avec des événements imprévisibles. La révélation de la présence d'un drone extraterrestre dans l'équipe amène le scénariste à revenir sur une scène marquante racontée dans un tome antérieur, et à révéler qu'il se passait d'autres choses à l'insu de la majorité des participants.

Plus la série avance, plus le respect du lecteur augmente pour le dessinateur et la coloriste. Il y a bien sûr des composantes évidentes : les extraterrestres, les sites scientifiques, laboratoires et base lunaire, les différents scientifiques. D'un côté, Nick Pitarra sait mettre à profit les lieux simples pour s'économiser dans la représentation des décors en arrière-plan, à commencer par le vide de l'espace. D'un autre côté, Jordie Bellaire sait déployer une mise en couleurs spécifique pour nourrir ces mêmes arrière-plans sans tomber dans les camaïeux bariolés déconnectés de la réalité physique. Nick Pitarra est également un dessinateur issu du monde des comics, avec un nombre de cases par page très rationnalisé, de l'ordre de 4 ou 5. Pour autant, la narration visuelle ne donne jamais l'impression d'une faible densité. Les lieux présentent des particularités qui les rendent uniques : l'ampleur du complexe Projets Manhattan d'une profondeur à donner le vertige, la salle d'expérience avec le plutonium, les tréfonds de la base lunaire, le spectacle d'un lever de Terre, la salle de recherche d'exobiologie d'Einstein, le bureau ovale à la Maison Blanche, la cellule des scientifiques. En outre, l'artiste a le sens de l'accessoire qui surprend, que ce soit le dessin en pleine page de la crème glacée, ou les outils d'Einstein de la scie à métaux à la tronçonneuse, ou encore l'horrible collier d'oreilles du général Westmoreland.

Les personnages continuent d'être très impressionnants. Il s'agit donc d'une bande de génies scientifiques, pas vraiment des individus virils bardés de muscles. Il y a bien le général Leslie Groves, mais il préfère la sécurité d'une sorte de scaphandre exosquelette. Pour les scientifiques, le lecteur sourit devant la silhouette fluette de Richard Feynman et ses manières un peu efféminées. Il fait bien la différence entre le corps un peu avachi d'Enrico Fermi, et celui tout aussi fin mais très nerveux de Joseph Oppenheimer. Il hésite entre l'amusement et l'angoisse devant le corps plus âgé d'Albrecht Einstein, souvent en tricot de corps, avec sa grosse moustache, et son langage corporel indiquant que son état d'esprit est en décalage total avec son apparence bonhomme. Il s'inquiète à chaque fois de l'intensité du regard froid d'Oppenheimer. Dans le dernier épisode, Browne exagère le langage corporel et les expressions de visage des personnages, cette distance avec le naturalisme étant cohérente avec le fait que les événements décrits se déroulent dans l'esprit de Joseph Oppenheimer. Les deux artistes se montrent aussi bon metteur en scène pour les dialogues que pour l'action, avec un sens aiguisé de la construction de plans de prise de vue, aussi clairs que rythmés. Impossible d'oublier Fermi apportant un cadeau à Daghlian pour qu'il puisse enfin sortir de la pièce où il a été mis en sécurité pour une magnifique scène d'amitié masculine, Oppenheimer présentant les projets Ares, Gaia et Vulcain aux autres scientifiques, le drone attaquant Daghlian, Einstein en marcel avec la tronçonneuse à la main, Laïka au poste de pilotage de sa petite fusée spatiale, Jack Kennedy sniffant un rail dans le bureau ovale, Feynman gémissant qu'il a le nez cassé, Robert Oppenheimer prenant la tête d'une armée pour une offensive contre le tyran Joseph.

Ces situations mémorables découlent évidemment de l'intrigue et des événements conçus par Jonathan Hickman. le dernier épisode continue d'évoquer la situation de Robert Oppenheimer après que son jumeau Joseph l'eut assassiné et ait consommé sa chair pour ainsi absorber son esprit : une guerre dans l'esprit de Joseph. Les deux premiers tomes ont établi que la concentration de génies scientifiques dans le cadre du projet Manhattan ne pouvait pas aboutir qu'à la seule conception de la bombe atomique, et que des races extraterrestres à la politique expansionnistes rôdent dans le cosmos. L'unification des scientifiques des plus grosses puissances mondiales a conduit à une prise de pouvoir clandestine et secrète. Maintenant, il s'agit de décider des projets prioritaires pour aller de l'avant. Il revient à Joseph Oppenheimer de les présenter : le projet Ares pour explorer l'univers et conquérir de nouvelles planètes, le projet Gaia pour faire évoluer le corps humain et l'adapter aux conditions de vie dans l'espace par le biais du transhumanisme, le projet Vulcain pour développer et exploiter de nouvelles sources d'énergie, en omettant de parler du projet Charon. Cela met en place une dynamique narrative implacable, conduisant ces scientifiques à se confronter aussi bien aux pouvoirs temporels sur Terre, qu'aux civilisations extraterrestres et extradimensionnelles. Bien évidemment, le pouvoir corrompt et cette science sans conscience aggrave les situations sans rien résoudre, avec des génies ayant bien du mal à saisir la notion de responsabilité. À l'évidence, le scénariste s'amuse beaucoup à concevoir des situations conflictuelles pour des confrontations vicieuses, et à triturer les méninges de ces individus à la logique éloignée de celle du commun des mortels, rendue encore plus tordue par leur génie, et pour certains par leur imposture.

Troisième tome : aucune baisse de régime, des situations de plus en plus enchevêtrées et de plus en plus échevelées, avec une narration visuelle aussi pince-sans-rire que l'intrigue, rendant toutes les situations évidentes, quel que soit leur degré de complexité, la bizarrerie des forces en présente, le degré de dissimulations des imposteurs et des simulateurs. Une incroyable exploration entre fantaisie scientifique et anticipation belliqueuse.
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Dans cet premier vrai épisode de l'année 2024, Aurélien et Emile vous parlent de leurs nouveautés préférées du mois de janvier dans la subjectivité la plus totale.
Titres abordés :
• Marvel Comics (II) N°01 (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/catalogsearch/result/?q=marvel+comics+II+N%C2%B001) (Marvel 100%) • Daredevil/Echo : Quête de vision (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/daredevil-echo-qu-te-de-vision-fmh23007-fr02.html) de David Mack (Marvel Prestige) • Docteur Strange : Fall Sunrise (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/doctor-strange-fall-sunrise-fmh24001-fr02.html) de Tradd Moore (Marvel Prestige) • Eight Billions Genies (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/eight-billions-genies-feibi001-fr02.html) de Charles Soule et Ryan Browne (Autres comics) • X-Factor T01 (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/catalogsearch/result/?q=x+factor+peter+david) de Peter David & Larry Stroman (Marvel Omnibus) • Inferno (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/inferno-fmd24002-fr02.html) de Jonathan Hickman & Valerio Schiti (Marvel Deluxe) • Les Gardiens de la Galaxie T01 (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/gardiens-de-la-galaxie-1-f1m24007-fr02.html) de Collin Kelly, Jackson Lanzing & Kev Walker (100% Marvel)
Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique.

Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
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