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4,01

sur 717 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis enfin arrivée à bout de ce pavé de quelques 700 pages d'une densité rare et je ne le regrette pas. D'ailleurs, je remercie @Stockard qui m'a mis l'eau à la bouche en distillant de savoureuses citations et une critique enthousiaste.
@Les fantômes du vieux pays, c'est un peu comme une chasse au trésor. Les nombreux protagonistes sont en effet à la poursuite de ce que nous recherchons tous je pense, le sens de la vie ou en un mot le bonheur. Mais ces maudits fantômes, qu'on les appelle regret, absence ou culpabilité n'ont de cesse de leur mettre des bâtons dans les roues.
C'est en les suivant tous, Samuel en tête, mais aussi Faye sa mère, Frank ou Fridtjof son grand-père, norvégien grand pourvoyeur de fantômes en tous genres, ses amis Bethany, Bishop et Pwnage, des années 1960 à 2011, de Chicago à Hammerfest, de manif en manif, de contestataire en conservateur, de renoncements en acceptations, que l'on va expérimenter cette quête de sens.
Avec Samuel nous refaisons le chemin à l'envers : persuadé d'avoir fait les mauvais choix, sa vie le laisse insatisfait et, à l'instar des autres personnages, il remonte le cours du temps pour tenter de chasser ses démons (les fantômes du vieux pays) et reprendre sa vie en main. Mais faut-il vraiment en passer par là pour atteindre le Graal ? Est-ce vraiment le remède au mal-être ? Et si finalement il fallait se contenter d'accepter le chemin parcouru avec ses embûches, ses ornières, ses impasses et ses fausses pistes pour mieux savourer les petites et grandes surprises de la vie ?
Bon j'ai ma petite idée et cette lecture est réellement une manne pour cette introspection. L'écriture de Nathan Hill, travaillée, subtile et agréable, et le fond intemporel ont fait de cette lecture un réel plaisir.
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Agressez un gouverneur polémique genre vieux cow-boy conservateur (avec santiags et tout le tralala) à coups de gravillons dans sa face et devenez ainsi le phénomène viral de la blogosphère américaine. Les médias parlent de vous, les gens se transmettent votre nom avec effroi, les uns admiratifs devant tant de courage et de culot, les autres outrés face à la manifestation évidente d'un libéralisme gauchiste sanguinaire, dangereux pour la survie de la nation américaine.

Faye Andresen- Anderson ou Calamity Parker comme on la surnomme désormais, devient l'icône des Américains et ébranle l'opinion publique qui ne sait que penser de cette sexagénaire libérale qui n'a pas hésité à agresser un homme politique. Fascinante Faye qui l'est tout autant pour son fiston, prof de lettres blasé d'une faculté moyenne de Chicago, résigné face à des élèves ignares plus impliqués dans leurs profils sociaux et la prose texto destinée à décrire leurs états d'âme du moment que dans l'étude de la logique dans l'oeuvre de Shakespeare (ce qui ne leur permettra pas de gagner leur vie, soyons en phase avec ce constat).

Depuis ses 11 ans, Faye est devenue un mystère pour son fils qu'elle a abandonné sans aucune forme de procès, un jour, comme ça sans crier gare. Allez aux oubliettes, le mari chiant comme la mort ainsi que l'enfant hypersensible qu'on ne sait pas aimer comme il faudrait, tout du moins comme la petite société bien-pensante de la banlieue résidentielle de Chicago aimerait qu'on le fasse : un dévouement total envers sa famille et un abandon de sa personnalité, de ses aspirations en tant que femme.

Acculé face à son éditeur devenu pressant, Samuel voit en ce scandale, l'occasion d'écrire LE roman, celui qui le propulsera dans les hautes sphères du gratin littéraire (et payer ses dettes), sortir de sa morosité morbide, d'un train-train quotidien proche des abysses, avec comme seuls amis des gamers virtuels accros à un jeu en ligne, type WAW.

L'occasion pour Samuel d'élucider le mystère autour de sa mère et pour Nathan Hill, le moyen de passer au peigne fin 40 ans d'histoire américaine, des années 60 contestataires engluées dans une guerre du Vietnam interminable qui divise la nation en passant par l'Amérique ultra connectée d'aujourd'hui qui oscille entre libéralisme totale et tentations conservatrices, sans oublier l'Amérique de l'après 11 septembre et le conflit en Irak, véritable traumatisme.

Les fantômes du vieux pays c'est 700 pages à digérer tant les sujets brassés sont riches et significatifs : la guerre, l'amour, le sens du devoir comme seul aiguillon de sa vie ou bien suivre ses instincts, ses intuitions et se laisser porter, la solitude dans laquelle nous sommes désormais enfermés, ultra connectés et pourtant si seuls, la société bien-pensante qui colonise tous les aspects de notre vie, jusqu'à notre façon de nous nourrir, bio, locavore et sain versus malbouffes, la paupérisation intellectuelle d'une classe moyenne qui ne jure que par facebook, twitter, instagram, miroirs cruels.

Pas étonnant que Nathan Hill ait mis 10 ans à rédiger ce roman ; on sent ses tripes dans chaque phrase, ça tacle à tout va sans distinction au coeur d'une valse narrative virevoltante qui ne laisse aucun répit au lecteur. La trame fictionnelle n'a d'ailleurs que peu d'intérêt selon moi. Ce roman est aussi et avant tout un essai politique, un livre dont le sujet de fond, à savoir la société américaine dépeinte avec tant d'acuité et un ton acerbe, s'impose telle une évidence. J'ai eu quelques doutes au départ, je ne voyais pas vers quoi Nathan Hill nous embarquait. Et le déclic est venu pour mon plus grand bonheur.
Les fantômes du vieux pays est un roman exigeant, ne vous y trompez pas, mais comme ça bien du bien de se confronter à cette littérature !
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Nathan Hill, auteur surdoué et boulimique…

Excessif et réaliste, policé et irrévérencieux, jubilatoire et énervant, moralisateur et pragmatique...Voici un bon gros roman un peu fourre-tout qui procure autant de plaisir que de risque d'overdose!

Car il faut tenir la longueur sur ses 600 pages de paragraphes parfois serrés. Et si j'ai dégusté certains passages ou tranches de vie, j'ai eu du mal à digérer les excès narratifs de certaines situations.

Partant de l'enquête menée par un prof trentenaire sur les traces d'une mère évaporée lorsqu'il était enfant, la saga familiale va se déplier par autant de tiroirs que de personnages. En entrelaçant deux époques (des révoltes étudiantes des années 60 au terrorisme contemporain), la relation filiale dévoile peu à peu ses zones d'ombre, accompagnée par de nombreuses intrigues en satellite, toutes aussi méticuleusement décrites.

Le scénario en puzzle est improbable mais se tient, en jonglant jusqu'aux dernières pages. le style virevolte, les détails foisonnent. On participe aux grandes manifestations anti guerre de Chicago au plus près des cocktails Molotov ! On déguste la satire des médias, de la politique, de l'éducation et de l'art de (bien?) vivre à l'américaine.
Le tout produit un panoramique assez effrayant de cette société, son consumérisme, les dérives de ses institutions et les problèmes comportementaux de ses individus.

Il se dégage beaucoup d'audace et d'énergie de l'ensemble, mais aurait pu être allégé de plusieurs dizaines de pages. Pour un premier roman, c'est un phénomène et une puissante narrative qui promet...
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Titre : Les fantômes du vieux pays
Auteur : Nathan Hill
Editeur : Gallimard
Année : 2018
Résumé : Samuel Anderson est professeur d'anglais à l'université de Chicago. Trop occupé par ses jeux en ligne, il est l'une des seules personnes du pays à ne pas avoir entendu parler d'un fait divers qui défraie la chronique : le gouverneur Packer – candidat à la présidentielle Américaine – vient d'être agressé par une certaine Faye Andresen. Samuel ne pourra pourtant pas échapper au déferlement médiatique puisque cette femme n'est autre que sa mère. Poussé par son éditeur, le professeur va devoir plonger dans le passé de celle qui l'a abandonné des années auparavant.
Mon humble avis : Lire des romans pendant les congés est une chose merveilleuse. Disponible, calme, l'état d'esprit est souvent idéal pour profiter d'un texte. Je garde d'excellents souvenirs de lecture pendant ces périodes, notamment la trilogie Lloyd Hopkins par le grand James Ellroy ou certains Maurice G Dantec à côté duquel je serais peut-être passé en temps normal. le moment était donc parfait pour m'attaquer au premier roman d'un certain Nathan Hill, un pavé auréolé d'une excellent réputation, un bouquin que l'auteur mit plus de dix ans à écrire. Les fantômes du vieux pays est un roman ample, le genre d'ouvrage qu'en général j'affectionne. Couvrant tout un pan de l'histoire américaine, de l'assassinat de Martin Luther-King à aujourd'hui, de la contre-culture aux revendications contre la guerre du Vietnam, le texte de Hill est précis, parfois cocasse et toujours brillant sur les événements qui ont marqué cette époque et sur les travers de celle dans laquelle vivons actuellement. Comme souvent dans ce type de roman, la petite histoire se mêle à la grande et c'est l'une des caractéristiques des auteurs US que de plonger la plume dans les cicatrices communes de tout un peuple. Et oui les américains sont les spécialistes de l'introspection, combien de romans sur la guerre du Vietnam alors que ceux relatant le conflit Algérien sont – à ma connaissance – plutôt rare ? Question de culture certainement mais revenons maintenant à ces fantômes et à cet auteur particulier qu'est Nathan Hill. Tout d'abord sur la forme, avec une construction ambitieuse, faite de flash-backs, de va-et-vient incessants entre les époques où l'on croise notamment Allen Ginsberg et d'autres leaders de la contre-culture hippie de cette époque. C'est brillamment ordonné, logique, les chapitres s'imbriquent parfaitement et finalement la lecture de ce pavé se révèle facile et plutôt fluide. Ambitieux est le terme qui me paraît le plus juste pour parler de ce bouquin. Trop ambitieux ? C'est probable pour un texte qui a tendance à s'essouffler dans sa seconde moitié, plombé par trop de précisions et de longueurs peut-être. Mais avant quel plaisir ! Hill est sans conteste un auteur brillant et Les Fantômes du vieux pays un grand roman, une oeuvre aboutie, foisonnante et dense, un roman aux personnages marquants où l'auteur excelle à décrire une époque, des hommes et des femmes pris dans le tourbillon de l'histoire, des hommes et des femmes blessés par la vie, par l'abandon, la trahison et le poids du passé – le passage du retour en Norvège sur ce thème, est notamment l'un des plus réussi – . Au-delà de tout cela, les fantômes est aussi un roman politique, dénonciateur, faussement cynique, le roman d'un homme, d'un pays, d'une époque. Bref un excellent roman Américain à défaut d'être LE grand roman américain.
J'achète ? : Oui sans aucun doute. Les fantômes du vieux pays restera sans conteste l'un des romans marquants de 2018. Un bouquin foisonnant, rare, un texte dénonçant le cynisme d'une certaine Amérique, la prise en otages de la population par la société de consommation et les réseaux sociaux. Sacré programme ? Sans aucun doute et cela tombe bien car Nathan Hill ne manque pas d'ambition.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Il n'y a pas à dire : les primo-romanciers américains sont souvent sacrément ambitieux et ingénieux. Et puis ils ont de l'imagination et le goût de raconter des histoires. Ils n'hésitent pas à noircir des pages pour explorer en profondeur l'état de leur pays, sonder les failles, expliquer les moments clé sans jamais perdre de vue le plaisir du lecteur qui aspire à être si possible surpris et diverti. le roman de Nathan Hill m'a beaucoup fait penser à l'un de mes coups de coeur qui date de quelques années, La physique des catastrophes de Marisha Pessl (Gallimard / Folio). le volume, la mécanique narrative... il y a beaucoup de similitudes et le lecteur se laisse volontiers embarquer, à la merci de l'auteur qui lui propose d'emprunter un chemin qui n'est jamais le plus court, mais certainement le plus riche en sensations.

"Les choses que tu aimes le plus sont celles qui un jour te feront le plus de mal", cette phrase, Samuel Anderson a une bonne raison de s'en souvenir. C'est une des dernières prononcées par sa mère avant de quitter brusquement la maison et de les abandonner son père et lui alors qu'il n'avait que 11 ans. Désormais professeur de littérature à l'université, imaginez un peu sa surprise d'apprendre que cette mère dont il est sans nouvelles depuis près de 25 ans est en train de défrayer la chronique après avoir, en pleine campagne électorale agressé l'un des candidats en pleine rue. Pour couronner le tout, son éditeur qui attend depuis 10 ans qu'il écrive le grand roman pour lequel il lui a versé un confortable à-valoir le menace d'un procès et Samuel, pour gagner du temps lui propose d'écrire l'histoire de sa mère, coup marketing qu'un éditeur digne de ce nom ne peut qu'accepter. Voilà donc Samuel Anderson confronté à cette mère fuyarde et mutique, et obligé de mener l'enquête pour tenter d'élucider, dans son passé ce qui l'a menée à abandonner sa famille. Est-ce en rapport avec la Norvège, patrie de son grand-père qui semble lui-aussi cacher un secret ? Ou bien avec le mois d'août 1968 qui semble avoir orienté le destin de Faye ?

Il y a de quoi se perdre dans ce roman qui nous balade de 2011 à 1968, passant par 1988 et ce moment charnière de l'abandon au seuil de l'enfance. Pour l'auteur c'est aussi l'occasion d'ausculter trois époques à travers ce destin contrarié d'une femme qui voit ses rêves se confronter à la réalité. Un voyage au coeur des poids qui encombrent et empêchent. Des secrets qui plombent. Qui sont aussi autant de prétextes pour éviter ses propres choix et préférer des échappatoires telles que la fuite, le refus d'obstacle ou même l'évasion dans les jeux vidéo. le virtuel pour mieux éviter le réel. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver certains passages trop longs, de me demander ce que certains développements apportaient vraiment à l'ensemble (notamment du côté du personnage de Pwnage et des jeux vidéo...), de penser que finalement, ce premier roman avait des défauts...ce qui ne rend son auteur que plus humain. Parce que globalement, c'est très addictif et j'ai beaucoup aimé les quelques réflexions sur la façon dont chacun est amené à se faire sa propre idée du monde à travers les prismes qu'on lui propose, à chaque époque. Mais il me reste une impression de fouillis et de "too much" qui n'a certes pas vraiment nui à ma lecture mais n'a pas conduit non plus à l'éblouissement annoncé par les nombreux éloges qui ont accompagné la parution de ce roman, révélation étrangère 2017 du magazine Lire.

Ceci dit, on approche de la période estivale et ce beau morceau, dans sa version poche est un candidat idéal dans la catégorie pavé de l'été avec la garantie de ne pas s'ennuyer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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C'est un roman de premier de la classe, tant il est bien maîtrisé tout au long de ses 950 pages, mais avec une âme mélancolique.
Un professeur de littérature se voit contraint d'écrire la biographie de sa mère, qui l'a abandonné plus de 20 ans auparavant, et qui vient de devenir célèbre dans les Etats-Unis post-11 Septembre en jetant des cailloux sur un candidat républicain.
C'est l'occasion pour Nathan Hill d'écrire trois histoires en une, et surtout de proposer une féroce (mais sans doute juste) analyse de la société américaine actuelle et de celle de la fin des 60's. J'ai d'ailleurs découvert avec stupeur les émeutes de Chicago d'Août 68, dont j'ignorais tout.
Le style est agréable, l'intrigue est drôlement bien ficelée, les rebondissements sont inattendus, et les personnages sont attachants. Mais... il y manque un petit vent de liberté, un petit grain de folie, comme si l'auteur avait trop bridé son écriture. Ca reste toutefois un très bon roman, qu'il ne faut pas hésiter à lire.
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Fresque familiale agréable à lire et à suivre.
L'histoire de Samuel, un professeur abandonné par sa mère Faye à l'âge de 11 ans, celle-ci réapparaît dans sa vie par le biais d'un fait divers : elle a agressé un homme politique. La vie de Samuel est soporifique au plus haut point.
Ce fait divers va l'obliger à se pencher sur sa propre histoire, celle de sa mère et par ricochet sur celle de son grand père maternel.
J'ai eu du mal avec Samuel car je le trouve faible, il passe longtemps à se plaindre, à subir tout ce qu'il vit. Une de ses étudiantes, Laura, va faire de sa vie de prof un enfer, à sa décharge, elle est d'une débrouillardise hors norme.
J'ai beaucoup plus accroché avec Faye, une femme que la vie n'a pas épargnée et qui malgré tout continue d'avancer et de faire au mieux. Malheureusement, le sort s'acharne sur elle à chaque étape de sa vie. Les rencontres de Faye permettent au roman d'être plus dynamique et intéressant.
Les personnages secondaires qui entourent Faye à la fac sont très bien travaillés et très intéressants et apportent beaucoup au roman.
Une petite mention pour le père de Faye, entouré de mystère et qui raconte des histoires de fantômes norvégiens à sa fille qui n'ont rien à envier à nos contes.
J'ai bien aimé la façon dont le roman nous amène vers sa fin, comment les événements se relient entre eux. le passé et le présent des personnages principaux et secondaires, les conséquences de leurs actes et de leurs choix, la finalité et le destin de chacun, leur façon de trouver la paix et/ou les arrangements entres amis.
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Cette lecture m'a été recommandée par une amie car je pense que de moi-même je ne serai peut-être pas aller vers ce gros pavé (660 pages).

Ce roman se lit comme une épopée de près de 50 ans d'une famille américaine. le narrateur, Samuel, professeur de littérature, n'a plus de nouvelles de sa mère, Fraye, qui est partie sans explication alors qu'il n'avait que 11 ans et quand il a de ses nouvelles c'est par biais des informations : Calamity Parker, la femme qui a lancé des gravillons sur le gouverneur candidat à l'élection présidentielle, c'est elle Faye. Il va être obligé de quitter son clavier et sa manette de jeux vidéo pour venir en aide à cette femme qu'il ne connaît plus et trouver les clés de sa disparition.

Samuel songeait que le couple formé par son père et sa mère était le mariage d'une petite cuillère et d'un vide ordure. (p93)

L'agression du gouverneur est le fil rouge mais surtout le prétexte à une plongée dans la société américaine entre 1968 et 2011 : l'immigration, la guerre au Vietnam, les mouvements pacifistes, la place des femmes dans la société, leur éducation, leur émancipation mais aussi l'addiction d'une jeunesse aux jeux vidéos, à un monde virtuel, la guerre en Irak, la vieillesse etc...

Composé de 10 parties alternant les deux époques 1968/2011, l'auteur a un regard sans complaisance, lucide sur le monde d'aujourd'hui qui n'est que la conséquence du monde d'hier, sur la politique, les médias, la justice.

Connait-on bien ses parents, leur passé, leurs origines, leurs choix. Faire les bons choix par convenance, par soucis de répondre aux attentes des familles, pour être comme les autres ou par conviction ?

Le tout est bien ficelé, construit, avec quelques rebondissements et la résolution n'arrive qu'en toute fin. J'ai particulièrement aimé la partie concernant le grand-père de Samuel, Frantz, ses origines norvégiennes qui apportent une touche d'exotisme et de magie au récit mais aussi son parcours..... Les souvenirs qui le poursuivent et la présence de ces fantômes : chacun a les siens, son passé, son vécu, son ressenti. Est-on obligé de tout révéler, de tout savoir. Chacun a ses propres raisons mais il y a aussi ce qui résulte de la société, de l'éducation, des mentalités....

La recherche des motifs de l'agression va permettre à Samuel de comprendre qui il est, vraiment, revoir sa vie sous un autre angle.

Quand on échoue jamais dans rien, c'est qu'on ne fait jamais rien qu'on pourrait rater. Jamais rien de risqué (p285)

Comprendre plutôt que d'accepter, s'impliquer, l'influence des événements sur sa vie voilà les leçons de ce récit.

A travers l'histoire d'une famille de la middle-class américaine, le premier roman de cet auteur est une promesse car il y a de la maturité, du recul, quelques longueurs pour moi particulièrement concernant les parties sur les jeux vidéos (mais peut être parce que je ne suis pas une fan ni une pratiquante). Un voyage agréable dans une Amérique des contradictions, puritaine et excessive.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Puissant roman sur les tourments d'une Amérique emprisonnée entre progressisme et conservatisme.
On traverse l'histoire des Etats-Unis depuis les années 60 jusqu'aux événements post-attentats du 11 septembre.
Le lecteur est ballotté par l'imagination de l'écrivain tout autant que par des faits historiques bien réels, ce qui confère à ce roman une dynamique constante.

Narration maîtrisée, fresque romanesque époustouflante, intensité dramatique, Nathan Hill est un auteur très prometteur qu'il faudra suivre de près ! Grand talent ! Magnifique découverte !


Lien : https://missbook85.wordpress..
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Un premier roman écrit en 10 ans et commencé à 17 ans ? Je dis bravo. J'ai adoré plonger dans ce livre, qui nous fait revisiter l'histoire des Etats Unis à partir de 1968 jusqu'à nos jours, la course effrénée du capitalisme et donc une belle critique de la société américaine mais pas que. C'est aussi quatre à cinq histoires en parallèle : celle de Samuel et de sa mère Faye, mais aussi celle de Laura, l'étudiante "plus cruche creuse tu meurs" de Samuel, celle de Freya, je ne vous dirai pas qui c'est et d'Alice et de Charles Brown et bien d'autres encore.

Bon honnêtement, ça se dilue un peu vers la fin, et d'un point de vue strictement perso, les pages sur les geeks fana de jeux en ligne m'ont barbée, mais à part ça, du bonheur en barre ce bouquin.

J'attends le deuxième avec impatience, un talent pareil, ça se guette.
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