Un petit livre très sympathique.
Un vieux professeur à la retraite se replonge dans ses souvenirs. Il y a un côté un peu désuet très charmant.
On est dans l'Angleterre des années 1870, on déborde un peu jusqu'en 1930, et étrangement il y a quelques petites choses qui sont toujours d'actualité.
Une lecture plutôt touchante, j'aurai bien aimé traverser la rue et prendre une petite tasse de thé avec M. Chips.
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Je n'ai malheureusement aujourd'hui que le très lointain souvenir d'une ambiance suffisamment forte, presque envoutante, pour que je me souvienne, même à peine, 40 ans après, d'avoir lu ce livre. Je me rappelle vaguement d'un personnages de prof sympathique aux valeurs morales qui ont dû contribuer à former les miennes..
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Je me rappelle… je me rappelle… mais surtout je me rappelle tous vos visages…
je ne les oublie jamais. J’ai des milliers de figures dans ma mémoire,
des figures de garçons. Si vous venez encore me voir dans l’avenir,
comme j’espère que vous le ferez tous, j’essaierai de me souvenir des visages
plus âgés que vous aurez alors, mais il est bien possible que j’en sois incapable
et alors, un jour, vous me rencontrerez quelque part, je ne vous reconnaîtrai pas
et vous vous direz : « Ce bon vieux ne se souvient pas de moi » (rires),
mais je me souviendrai de vous tels que vous êtes actuellement. Voilà la chose.
Dans mon esprit, vous ne grandissez jamais. Pas du tout, jamais.
Quelquefois, par exemple, lorsqu’on me parle de notre honorable
Président du Conseil d’administration, je pense tout seul :
« Ah oui, un gentil petit bonhomme, avec des cheveux hérissés,
qui n’avait pas la moindre idée de la différence qu’il y a entre un supin et un gérondif »
(rires bruyants).
Le lendemain matin, le bruit courait dans l’école que le père de Grayson
était à bord du Titanic et qu’on n’avait encore aucune nouvelle sur son sort.
Grayson fut dispensé de travail; pendant toute une journée, l’école entière
ne fut occupée que de son anxiété.
Enfin, on apprit que son père était au nombre des rescapés.
Chips serra la main au jeune garçon.
«Eh bien... hum... je suis bien content, Grayson :
tout est bien qui... vous devez trouver que la vie est belle?
— Ou...oui, monsieur. »
Un garçon tranquille, mais énergique. Et c’est à Grayson père, et non au fils,
que Chips devait avoir, plus tard, à faire des condoléances.
Il se rappelait le Jubilé de diamant de la Reine Victoria :
on avait donné une journée de congé à Brookfield et il avait emmené Kathie
voir le cortège à Londres. La vieille reine, devenue légendaire, assise dans son carrosse,
comme une poupée en bois tombant en miettes, symbolisait de façon émouvante
tant de choses qui, comme elle, touchaient à leur fin.
Était-ce seulement celle du siècle, ou celle de toute une époque ?