Sous-titré "Balade dans une banlieue chinoise". Et ce mot de balade définit assez bien le projet de cette étrange BD à laquelle, je dois bien l'avouer, je n'ai pas compris grand-chose, par manque de référents culturels peut-être, par manque de concentration aussi, sans doute.
Balade, parce qu'il n'y a pas vraiment d'histoire, pas vraiment de personnages non plus, même si il semblerait qu'on suive plus ou moins le quotidien d'une famille au sein du "bloc" dans lequel ils habitent.
Balade, parce que la lecture ressemble un peu à celle d'un promeneur étranger à cet univers, qui surprendrait sur son passage des tranches de vies, des bribes d'histoire, sans pour autant s'arrêter dessus. Description d'un quotidien par petites touches.
Cette lecture m'a donc laissée assez perplexe ; je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas dire que j'ai aimé non plus. Il faut dire qu'il y a de quoi dérouter dans cette BD qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusqu'ici. Ne serait-ce que d'un point de vue esthétique, c'est tout à fait singulier. Je n'aime pas particulièrement ce dessin, et pourtant le rendu global est assez saisissant, avec une sorte de violence et de dureté qui transperce dans cette permanente saturation de couleurs criardes ; c'est d'ailleurs cela qui m'a poussée à l'emprunter après avoir feuilleté quelques pages.
J'ai particulièrement aimé le passage du typhon, qui dure apparemment plusieurs jours et où les gens sont confinés dans leurs appartements minuscules. D'un seul coup, les couleurs changent, il n'y a plus que des nuances de bleu. L'effet est très réussi, J'ai trouvé ça très beau. Il y a de très belles planches avec ces images d'inondations. Et quand le typhon est terminé, les couleurs reviennent.
Il y a beaucoup de nostalgie dans cet album, aussi, on sent que l'auteur regarde avec tendresse cette époque à la fois difficile mais pleine de vie. A la fin, quand le temps a passé et que les fameux "blocs" ont été remplacés par des gratte-ciel, il n'y a plus de couleurs, que des niveaux de gris. Nostalgie, en effet, tout est dans le titre...
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Est-ce que tu t'es déjà demandé ce qui se cache derrière les gentils faciès de nos voisins ? L'inquiétude, le chagrin et la haine ne doivent pas être soupçonnés. Ils se doivent d'avoir l'air heureux.