Je préférerais ne pas

Je remercie une énième fois les opérations Masse Critique de Babelio , et ici les éditions Rue de l'échiquier, pour m'avoir donné la possibilité de découvrir ce titre.

Voilà un livre dont le synopsis me parlait : un trentenaire célibataire, confronté soudainement à une situation de plus en plus commune, le non-emploi, et ses réactions face à cette inactivité professionnelle rémunérée.

Beaucoup de choses m'ont effectivement parlé, dans toutes les lubies qui le prennent pour occuper ce temps vide, ses idées sur la comète, quelques idéaux, ses réflexions sur lui-même, sur la société et son système, notamment sur la place de l'emploi dans nos vies.
Beaucoup de pages où règne l'autodérision m'ont divertie, parfois fait rire ou sourire, généralement plutôt celles qui naviguent sur nos relations aux ordinateurs et internet...

Mais au final, je ne sais pas, je reste sur ma faim, j'ai le sentiment qu'il manque un petit quelque chose qui donnerait l'âme nécessaire à l'ensemble.
Peut-être que je n'accroche pas à ce graphisme trop propre et léché, peut-être que ça s'adresse à un public qui ne me correspond pas assez (puisqu'il y a aussi bien des pages qui ne m'ont pas particulièrement parlé, posant comme acquis et communes des attitudes qui ne me concernent pas le moins du monde, par exemple l'auto-googling ou egosurfing), peut-être que ça reflète un peu trop bien la sensation d'inabouti qui ressort globalement...

Je ne saurais pas dire qui passe à côté de quoi, j'en conclus simplement que ce n'est pas une lecture qui me restera, bien qu'elle n'ait pas été déplaisante.

Vous aussi, rejoignez le club de l'inactivité !
Dans la bande-dessinée Je préférerais ne pas, Justin Wong nous emmène dans un voyage intérieur à travers son personnage Butt qui vient tout juste de se faire renvoyer. Tout au long de cette réflexion, il prend du recul et pose un regard critique sur la société hongkongaise, sur l'engagement au travail et l'aliénation de la population à l'argent sacré. Et tout cela avec beaucoup d'humour et d'autodérision.

Il refuse de suivre les règles du jeu classique qui consistent à se laisser enchaîner par le travail et par le pouvoir que l'on donne à l'argent. Au contraire, Butt nous fait un éloge sincère de la paresse et de l'ennui, passage selon-lui nécessaire à la créativité. Il se met volontairement à la marge, en contraste total de ses pairs et entreprend une remise en question de tout un système.

Ce récit que l'on devine autobiographique et en réalité l'histoire de toute une génération…

Justin Wong accompagne la remise en cause de la société par une remise en cause graphique. Bien que cette bande-dessinée soit tout en imagerie numérique et donc loin du découpage classique en grandes cases, le choix de ce graphisme moderne se révèle en accord avec le propos. Il y a de nombreuses alternances entre des passages drôles mais qui révèlent aussi une réalité dure et tranchante.
Bref, un véritable coup de coeur !

Que faire quand on ne travaille pas ? Comment occuper son temps libre ?
C'est la question que pose Justin Wong dans sa bande dessinée « Je préférerais ne pas ». Il y met en scène Butt, un jeune trentenaire hongkongais qui vient de se faire licencier. On suit le protagoniste dans ses différentes réflexions et actions (inactions ?). Il y prône le plaisir de la procrastination et de la vie sans travail. le dessinateur embarque son lecteur dans un style très épuré et numérique où chaque page ressemble à une infographie. J'avoue ne pas avoir été séduite par ce style de narration que j'ai trouvé assez perturbant et long à lire/déchiffrer. Mais je comprends que l'auteur l'ait choisi pour traiter de la thématique de l'engagement au travail à l'ère du numérique.
Une BD à découvrir si on est intéressé par les questions de société liées à l'emploi et si on aime les infographies.

Après avoir était licencié de sa boîte, Butt se réjouit de la période d'inactivité qui l'attend. Il décide de la mettre à profit. Entre pérégrinations, réflexions, vagabondages de l'âme et réels projets inutiles, il rend compte de l'utilisation de son trop plein de temps dans une véritable ode à la paresse.

Le graphisme est sobre, très stylisé, comme si l'auteur n'avait utilisé que des techniques numériques, des icônes pré-enregistrées ou des captures d'écran. Chaque planche ressemble à une infographie, ce qui donne une impression de compte-rendu scientifique. Comme si son inactivité était minutieusement étudiée et analysée. L'ennui y a sa place aussi bien chez le personnage que chez le lecteur. En effet la BD est longue et le fil de pensées de Butt n'est pas toujours passionnant. Mais cela n'est pas négatif. Je dirais même que ça fait parti du scénario. On partage l'expérience de la perte du temps avec le personnage.
Un vrai acte de résistance à l'heure où on nous impose la rentabilité de chaque instant.