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EAN : 9789490042141
237 pages
Zirimiri Press (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Titre original de 1947 en Tchèque : "Cizinec hledă byt".
Traduction libre en Français : "Étranger cherche chambre".

New York 1946. Le docteur Marek, médecin tchèque, cherche une chambre. Il a envie de finaliser son oeuvre scientifique et aspire au calme. Ce qu'il souhaite c'est une chambre avec lit et bureau. Mais ceci ne semble guère évident !
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
+++++++ ÉTRANGER CHERCHE CHAMBRE +++++++

Une oeuvre tchèque de 1947 d'un auteur pas tellement connu chez nous, bien que son oeuvre "Le vertige de minuit" de 1957 ait été bien reçue en France, mais qui selon une amie tchèque figure à Prague toujours au programme de l'enseignement secondaire comme écrivain de valeur. Aujourd'hui, paraît-il, cet écrivain bénéficie, à juste titre d'ailleurs, d'un regain d'intérêt pour sa production littéraire.

Egon Hostovský est né en 1908 à Hronov, qui se trouve à 132 km au nord-est de la capitale, pratiquement à équidistance de Wrocław (Breslau) en Pologne. Cette ville de Bohême est réputée pour son festival annuel de théâtre amateur. Il a appartenu à l'élite culturelle d'un pays, la Tchécoslovaque, qui juste avant la 2ème Guerre mondiale, Hitler et Staline a été la 10ème puissance économique du globe, un fait qu'en Europe occidentale on a l'air d'avoir oublié. Ici, nous connaissons presque uniquement le fameux cristal de Bohême.

Le problème avec les auteurs de cette époque et de cette partie de notre vieux continent est qu'ils ont été tous surclassés par le génie et la célébrité du grand Franz Kafka (1883-1924), ce qui, bien entendu, est dommage pour des écrivains de la trempe d'un Pavel Kohout, Egon Erwin Kisch, Jiři Weil, Karel Čapek et tant d'autres. Je fais une exception, toutefois, pour Milan Kundera (1929-1981), qui rien qu'avec son "L'insoutenable légèreté de l'être", a été catapulté très haut au firmament des belles-lettres slaves. Notre Egon Hostovský ne peut se réjouir, à l'étranger du moins, d'un tel succès, après sa mort en 1973 à Montclair, dans le New Jersey aux États-Unis, à l'âge donc de 65 ans.

1945, New York. le docteur tchèque Háclav Marek (l'alter ego de l'auteur ?) cherche un studio avec un lit, une table et une chaise pour finaliser dans le calme, au bout de 7 ans d'errance, les travaux de ses expériences personnelles. Mission pas évidente avec les requins de l'immobilier et des propriétaires dérangés. Il vient juste de recevoir un refus de la vieille folle Mrs. Frank, lorsque son regard est attiré par une photo dans un journal de son ancien prof de philosophie de Vienne, Julius Wagner. de guerre lasse et dans le vague espoir d'avoir un toit au-dessus de sa tête la nuit, il lui téléphone. C'est son fils, Henry (né Heinrich) qui décroche et qui l'invite à passer chez les Wagner.

Et notre Marek est très bien reçu par le duo Wagner et peut disposer d'une chambre dans leur appartement aussi longtemps qu'il veut. Les Wagner sont contents d'avoir un hôte, mais l'hôte est légèrement surpris que Julius ait sérieusement vieilli et que Henry est apparemment un jeune alcoolique névrosé. Malgré leur amabilité, la conversation se présente comme délicat et difficile, d'autant plus que la relation entre père et fils n'est visiblement pas des meilleures.

En fait, Julius déjà rigide par nature est très déçu de son rejeton poivrot et espère que la présence du toubib aura des effets bénéfiques sur Henry. le fils est heureux de ne plus avoir à faire face à son illustre paternel seul et quelque part aspire à devenir ami avec ce toubib sympa....et ainsi sortir de son triste sort.

Notre Marek désire cependant avant tout la tranquillité et la sérénité pour ses écrits et Wagner senior lui trouve un logement chez la riche veuve Carson Woolf qui, avec sa fille de 8 ans Nancy, habite une belle demeure à Greenwich Village. La tranquillité il trouve mais pas la quiétude car, sans le vouloir, Carson tombe amoureuse de lui. Ce qui arrange Nancy qui l'adore, mais pas notre héros.

Donc début 1947, Vaclác Marek se retrouve à son point de départ : à la recherche d'une chambre !
Dans le quartier des émigrés tchèques près de la 72e rue, Marek entre le café "U pává" (= le paon), où un certain Novák lui refile l'adresse de la vieille et charitable Madame Nosková qui possède tout un bloc d'habitations à Brooklyn.
Peu après son arrivée au Paon, entre, à son énorme étonnement, un Tchèque avec un ..... âne, comme si c'est la chose la plus normale au centre du "Big Apple" (surnom de New York). Une scène loufoque qui fait penser à l'ouvrage mémorable "Un cheval entre dans un bar" de David Grossman.

À vous de découvrir, chers ami(e)s, si un mariage entre Marek et Carson se concrétise ou s'il aime une autre dame ?
Et si, plus que tout, notre héros finit par trouver à New York une chambre avec lit et table qui lui convient ?

Ce qui m'a frappé et ce que j'ai par acquit de conscience vérifié c'est qu'en réalité un Julius Wagner a bel et bien existé. de ce toubib viennois, au nom complet de Julius Wagner-Jauregg (1857-1940), Prix Nobel de médecine en 1927, une commission d'enquête a conclu en 2004 (64 ans après sa mort) que le bonhomme avait eu des sympathies nazies. Une demande d'adhésion au parti nazi autrichien lui a ete refusée parce que sa 1re femme était Juive, et ce qui est pire, il a préconisé, comme président de la Ligue autrichienne pour la régénération raciale, en 1935, la stérilisation forcée des malades mentaux et criminels.

Egon Hostovský a dédicacé cet ouvrage à l'éminent historien, publiciste et critique théâtral Josef Träger (1904-1971), professeur au Conservatoire d'Art de Prague. Un homme méritant et sans reproches, en revanche.

Le portrait psychologique qu'Egon Hostovský brosse des Wagner, des Woolf, de Mme Nosková, ainsi que de la servante noire Mrs. Breen, est indubitablement remarquable. Cette description psychologique et le style littéraire et agréable de l'auteur m'ont incité à commander son "Le vertige de minuit", malgré son prix plutôt élevé.

Comme noté avant, l'auteur profite actuellement d'un réveil d'intérêt pour son oeuvre littéraire en son pays et également en Allemagne et en Flandre/Hollande, peut-être que cette évolution favorable fera mouche auprès d'un éditeur français. Espérons-le !
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