AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 3958 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Enfin ! Je l'ai lu ce monument bizarroïde de la littérature, adulé par certains, vilipendé par d'autres... Si je suis allée au bout c'est que j'y ai trouvé un intérêt certain, notamment la psychologie des personnages. Pourtant je ne crois pas connaître des individus tels que Bruno et Christiane dans ma vie de tous les jours (ou alors sans le savoir) mais l'intérêt d'un roman est bien de changer parfois de cadre... Eros et Thanatos, sex and death... (sexe et mort) sont à mon avis les thèmes centraux de ce roman.

Depuis sa date de parution – 1998 - bien des choses ont changé comme l'avènement du tout internet avec le meilleur et le pire, mais je peux comprendre que ce roman choque. Toutefois, Bruno et Christiane, échangistes invétérés m'inspirent plutôt de la sympathie et d'avantage de la pitié que du rejet. L'un exorcise son enfance difficile dans sa quête effrénée et hédoniste et l'autre était amoureuse et fidèle à son mari avant qu'il ne la quitte ! Y aurait il une morale ? Probablement, vu ce qu'il leur arrive (surtout Christiane). Donc, plutôt conservateur finalement ce bouquin malgré les passages « sex » !
L'indifférence réelle ou supposée de Michel me déconcerte d'avantage mais il est un contre pied ou l'autre face de son demi-frère Bruno. L'un comme l'autre réussissent professionnellement (enfin surtout Michel) mais échouent dans leur vie sentimentale... Toutefois, ils donneront la vie chacun à leur manière même si leur progéniture finit par leur échapper... (il faudra que je relise et comprenne mieux la fin du livre pour la « création » de Michel...)

J'avoue sans difficultés que je n'ai pas réussi à comprendre les passages scientifiques les plus ardus (pourtant je m'intéresse à la génétique) mais cela ne gène en rien la compréhension de l'histoire. En fait c'est une lecture « à plusieurs niveaux » selon sa culture générale, étendue ou non, et ses centres d'intérêts allant du sexe le plus basique à la philo la plus élevée. Pour ma part ce sont les quelques paragraphes liés à l'éthologie qui m'ont intriguée comme « l'animal oméga ». J'ai également apprécié l'initiation à la sociologie d'une époque vécue et pas si lointaine. Les flash-backs et récits dans le récit s'enchaînent plutôt bien sans nuire à la compréhension et donnent du rythme à la narration. La gamme est variée puisque l'on flirte aussi avec l'horreur (relatée avec dégoût par Bruno) et l'uchronie à la fin du livre.

De ce fait, j'ai rajouté sur ma pile à lire « la carte et le territoire » (qui aborde l'art et non plus les sciences) et que j'espère découvrir prochainement.
Commenter  J’apprécie          150
Livre préféré ! sans aucun doute
Commenter  J’apprécie          10
En me plongeant dans le livre de Michel Houellebecq, j'ai découvert un excellent auteur qui sait reproduire le malaise de notre société et d'en exposer le paroxysme avec des personnages à la limite de la déviance, habités par leurs problèmes. Un texte comique, mais tout autant affreux qui vous poignarde à grands coups de frustrations sexuelles. Roland Barthes qualifierait certainement ce texte de texte de jouissance, étant donné qu'il va critiquer, entre autres, les fondements mêmes des pratiques sexuelles et du spiritualisme, avec seule échappatoire, le fantasme scientifique d'un biologiste asexué. Il semble évident que ce livre ait été écrit pour choquer ses lecteurs, mais il n'empêche pas qu'on éprouve un malsain plaisir à voir progresser ces personnages traumatisés, exclus, incompris. Pour moi, ce livre représente bien la névrose dans laquelle la société s'enfonce. Une suite de frustrations, de sentiments incomplets, sans garantie d'un retour à un confort idéalisé n'ayant probablement jamais existé. Les particules élémentaires, c'est aussi une recherche du bonheur, reflet de la société moderne et de la quête impossible à laquelle tout le monde adhère. Houellebecq va rapidement cerner la futilité de la chose et l'inévitable échec qui guette ces aventuriers du bonheur. Décrit ainsi, la lecture de ce livre peut sembler suicidaire, mais c'est tout le contraire. Peut-être que le simple fait de soumettre la force des mots à la description avide de ce malaise arrive à l'atténuer, d'une certaine façon. Évidemment, chaque lecteur va y trouver ce qu'il souhaite y trouver et ceux qui ne voudront pas admettre la présence de ce malaise, de cette névrose, ne verront rien d'exceptionnel à ce livre, qu'ils jugeront de choquant et cru. Cela peut paraître cruellement subjectif, mais la vie elle-même n'est-elle pas souvent choquante et crue? Pour moi, c'est un voyage dans les profonds abysses de la société de notre époque teintée par le consumérisme et c'est un voyage dont on ne peut en sortir indemne. Pour Houellebecq, les fins heureuses sont obsolètes et c'est d'un cynique, voire nihiliste coup de plume qu'il signe cet ouvrage, ode désespérée à la quête collective de sens. Quoi de mieux, afin d'illustrer le tout, que deux demi-frères, parias à leur façon, qui tentent de survivre dans le chaos névralgique de leur existence?
Commenter  J’apprécie          00
Un écrivain de génie pour un livre génial
Miroir de l'époque
Commenter  J’apprécie          10
Le roman d'une génération.

Deux demi-frères ayant eu une génitrice aux meurs libérés et peu concernée par ses devoirs de mère, ont vécu deux destinées différentes dans leur déroulement mais assez similaires dans leur finalité. L'aîné, Bruno, a eu une enfance très difficile et humiliante dans un internat; la quarantaine arrivée il travaille dans l'éducation; père divorcé et alcoolique, il mène une quête obsessionnelle et cahotante du plaisir sexuel. Michel a connu les soins et l'amour dévouée d'une grand mère; il est chercheur en biophysique moléculaire. Sa vie affective s'apparente elle aussi à un désastre. Leur vie est à l'image du déclin d'une civilisation.

Michel Houellebecq retrace les mutations sociologiques, morales, éthiques des Trente Glorieuses : révolution des moeurs, triomphe du consumérisme, renversement des valeurs, quête de nouvelles spiritualités, développement personnel acharné, culte du corps et de la jeunesse et poursuit jusqu'à ces dernières extrémités la logique du courant de pensée libertaire et individualiste. La quête du plaisir et la recherche du bonheur entraînent une insatisfaction foncière bien douloureuse. L'oeuvre frappe par les différences de tonalité qui la parcours, on oscille entre passage franchement drôles, épisodes graves voire tragiques, puis le récit se fait parfois très érudits voire complexe. La lecture n'en demeure pas moins assez jubilatoire et on est naturellement enclin à pénétrer plus avant dans l'oeuvre d'un des auteurs francophones les plus traduits dans le monde.
Commenter  J’apprécie          110
Heureusement que je n'ai pas commencé Houellebecq par Les Particules élémentaires car j'aurais vraisemblablement renoncé. Mais maintenant que je connais bien Houellebecq (Platerforme, La Carte et le territoire, Ennemis publics, Soumision, La Possibilité d'un île et Extension du domaine de la lutte), je peux comprendre et apprécier Les Particules élémentaires. Alors, comme d'habitude, il n'y a pas vraiment d'histoire: il s'agit du destin parallèle de deux demi-frères, pathétiques: Michel, le biologiste généticien et Bruno, le prof. Leur vie est plutôt nulle et inintéressante, comme celle de tous les personnages houellebecquiens: l'un cherche à baiser par tous les moyens; l'autre se passionne pour le catalogue alimentaire de Monoprix tout en réfléchissant sur la génétique. Les deux sont incapables d'amour. Car c'est ça, le vrai thème de tous les romans de Houellebecq, ce qui fait son originalité, sa force: comment aimer et être aimé dans une société ultralibérale et nombriliste ? Houellebecq n'est pas un romancier; c'est un sociologue, un philosophe (Bernard Marris l'avait bien compris). Ouvrage après ouvrage, il démontre la décadence de nos sociétés occidentales essentiellement mues par la compétition narcissique cachée derrière le paravent de la Liberté. On qualifie souvent Houellebecq de réac. Je pense qu'il l'est. On le qualifie également souvent de facho (en général, ceux qui pensent cela n'en ont jamais lu une ligne); c'est ridicule et malhonnête. Il est réaliste, pessimiste, sans pitié et férocement drôle.
Commenter  J’apprécie          233
Je persiste : la seule manière de détester Houellebecq est de ne jamais l'avoir lu (ou pire, de l'avoir mal lu). Il est l'un des meilleurs auteurs français des trente dernières années. Ses textes sont incroyablement riches : des romans-essais qui mêlent réalisme, science-fiction, philosophie, sociologie et économie.

J'ai relu avec grand plaisir « Les particules élémentaires », son deuxième roman. Il retrace le parcours désespéré de deux demi-frères : l'un est noyé dans la société individualiste et consumériste et s'adonne au plaisir hédoniste sous ses multiples formes ; l'autre est un scientifique austère, détaché du matérialisme ambiant, qui réfléchit à inventer l'homme nouveau remplaçant l'humanité actuelle.

C'est un grand livre qui modélise un regard (critique) total sur la société post-68, qui voit le triomphe de l'individu, du libéralisme économique et la destruction de toutes les structures sociales et collectives. C'est un livre difficile, ambigu et très complexe sur de nombreux thèmes (le racisme, le féminisme, les valeurs, la religion, …), mais d'un style extrêmement efficace et talentueux.

Ce qui est surtout passionnant est de voir à quel point, en 20 ans, notre société a évolué ou non. Certains passages sont des anticipations, parfois cruelles. de nombreux passages seraient clairement impubliables aujourd'hui.

Il constitue un vrai livre d'émotions, aucun passage ne laisse indifférent : il est triste, émouvant, extrêmement drôle, frustrant, déprimant, contrariant, détestable, intéressant et méprisable. C'est aussi pour ça qu'on aime la littérature.
Lien : http://evanhirtum.wordpress...
Commenter  J’apprécie          353
Ce fut une première merveilleuse rencontre avec cet auteur dont le nom n'est plus à faire. La lecture des Particules Élémentaires s'est faite dans le cadre du Club de lecture auquel je participe hebdomadairement et l'ami qui l'a proposé nous avais informé qu'il s'agissait d'un roman qui bouscule, et il disait vrai. Il n'a d'ailleurs pas manqué de faire polémique depuis sa publication en 1998 et il continuera ainsi car il dépeint une réalité qui dérange: la nôtre.

Suite au siècle des lumières, à l'industrialisation et aux deux grandes guerres, notre société s'est retrouvée entrainer dans un tourbillon étouffant dont la plus profonde extréminité provoquera l'ultime inspiration. le besoin de certitude rationnelle, bien qu'il soit source de nombreuses améliorations techniques, a provoqué l'effritement de l'édifice moral que l'Église était parvenue à constituer au fil des siècles.

Plusieurs de vos critiques en font état, les explications encyclopédiques sont nombreuses et parfois ennuyeuses pour le commun des mortels, mais ils n'empêches aucunement la comphréension de l'oeuvre. du haut de mes 23 ans d'expérience humaine, des réalités morales m'échappent au même titre que ces dialogues wikipédiesques, mais souvenons-nous que ces dernières font partie intégrante du texte et que leur incomphréension nous est imputable. Évidemment, cela peut engendrer certaines frustrations, mais soyons sages et apprécions les choses qui nous échappent, car nous aurons un jour le bonheur de les découvrir.

Au-delà de ces dites chinoiseries, ce qui m'a le plus frappé à la lectures des Particules Élémentaires est le désir non dissimulé de l'auteur de recréer le plus fidelement possible la réalité en sortant du cadre littéraire usuel. Les moyens sont diverses et le sexe et la mort sont les manifestations les plus claires de ses intentions. Ils sont et ont toujours été le moteur nos comportements et c'est un fait qui dérange ceux qui estiment exercer un contrôle illimité sur leur propre destiné.

Cela dit, l'auteur n'est nullement réactionnaire; en aucun temps il n'exprime le désir de voir l'Église exercer à nouveau son emprise morale sur l'Homme. Il consent toutefois qu'une société ne peut subsister sans une forme de ciment social qui permet une cohésion et oriente l'humanité vers un but commun.

En somme, ce roman m'a bien plu et je le recommande vivement !

*****
Commenter  J’apprécie          00
Il me sera plutôt difficile de parler avec détachement de ce roman, qui par le plus grand des hasards évoque des réalités, des personnes et des faits que j'ai bien connus. La plume du romancier réaliste agit ici comme un scalpel qui dépouille les souvenirs d'enfance du lecteur de leur prestige ou de leur charge de terreur, et je conseille à toute personne qui a été enfant dans les années qui ont suivi 1968, et bien sûr dans les milieux qui en ont été affectés, de lire ce roman à titre curatif, voire vengeur. C'est ici que l'on verra combien les bons romans sont des romans qui désenchantent le réel, et libèrent l'esprit par l'ironie. Désenchanter est bien la mission essentielle du roman occidental, ce qui place Houellebecq à contre-courant de toute cette littérature de propagande, de grandes causes ou de "feel-good" qui caresse le lecteur-consommateur dans le sens du poil.
Commenter  J’apprécie          271
Deux demi-frères qui ne feront connaissance que très tard, issu de la même mère très volage "seventies - peace and love" découvre la vie et le sexe, l'un prof raté mais baiseur invétéré, l'autre savant fou mais pas baiseur. le savant fou parviendra à inventer une solution biologique à l'immortalité, ce qui semble être un thème de prédilection de Houellebecq, tout comme le sexe décrit de manière très crue mais aussi comme un voyeur qui aimerait bien les partouzes : une sorte de roman de science-fiction pornographique réaliste et social...
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (10911) Voir plus



Quiz Voir plus

Roman : les particules élémentaires

Qui est l'auteur du livre : Les particules élémentaires ?

Michel Bussi
Michel Houellebecq
Michel Rostain

10 questions
17 lecteurs ont répondu
Thème : Les particules élémentaires de Michel HouellebecqCréer un quiz sur ce livre

{* *}