LE PITCH
Les Particules élémentaires rapporte l'existence de deux demi-frères, Michel Djerzinski et
Bruno Clément.
L'histoire débute le 1er juillet 1998, au moment où Michel, chercheur au C.N.R.S. en biologie moléculaire, prend une année sabbatique. Il espère sortir d'une impasse théorique : les hypothèses actuelles le dépassent. C'est un scientifique austère, détaché du matérialisme ambiant, qui réfléchit à inventer l'Homme nouveau… Somme toute, un type chiant.
Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Il cherche à jouir par tous les moyens. Implacablement, il s'adonne à un plaisir consumériste, celui du « toujours plus, jamais trop ».
Tous deux avancent ensemble vers la fin de leurs vies sans joie.
Ceci étant dit, si tu es prêt pour une bonne tranche de cynisme,
Pourquoi lire
Les particules élémentaires (mais pas au bord d'une falaise) ?
1. TU VAS RÉFLÉCHIR.
« le mystère
Houellebecq, c'est qu'il existe deux
Houellebecq, un méchant
Houellebecq, le mieux connu du grand public, provocateur qui dépasse plus souvent qu'à son tour la limite du tolérable, qui profère des énormités d'un air de ne pas y toucher, qui choque par trop le respect dû aux gens. Et un gentil
Houellebecq, qui parle d'amour et de bonté, qui prend la défense des enfants délaissés, des filles moches et des vieillards abandonnés. Lire
Houellebecq, c'est écouter ces deux voix narratives si opposées, au lieu de n'écouter que celle qu'on préfère, et tenter d'interpréter une contradiction aussi patente et aussi dérangeante. »
Les tiroirs de
Michel Houellebecq,
Bruno Viard, 2013
Si je commence par cette citation de
Bruno Viard, c'est que mon analyse de l'oeuvre va globalement se reposer sur ce point de vue.
Les particules élémentaires, quoi que puissent en dire les détracteurs de
Houellebecq, est un roman important et un phénomène littéraire, en rupture avec les esthétiques officielles de l'époque.
C'est un symptôme, un peu à la manière des naturalistes ou de tout ceux qui ont été dissidents.
La prose toute particulière de
Houellebecq repose, entre autre, sur sa faculté cynique d'analyse du monde qui l'entoure. Il pose un regard dont l'acuité est dérangeante au premier abord : elle désenchante, et ce n'est pas agréable à lire.
Autrement dit,
Houellebecq expose quasi scientifiquement les mécanismes de la société post-68, à savoir : triomphe de l'individu, libéralisme économique (et sexuel !), destruction des structures sociales et collectives. À l'échelle humaine, on y parle de misère sexuelle, de manipulations génétiques, de divorce, d'ennui, de violence, de racisme, de sexisme, du culte du corps et de la jeunesse, etc.
On est très loin des romans « feel-good »...
Cependant, au milieu de ce marasme sociétal, gravite la question du bonheur.
Le désenchantement n'est pas total et inébranlable, comme beaucoup ont été amenés à le penser. Au contraire,
Houellebecq le met en jeu, ce qui signifie qu'il le met en question, qu'il le soumet à l'analyse. Il fait son travail de romancier.
Les lecteurs habitués des littératures de l'imaginaire (des dystopies, entre autre), auront certainement plus de facilité à remettre en question les propos de cet ouvrage. Rien n'est acté, tout est à faire.
(Ah, et pour ceux qui pensent que
Houellebecq est misogyne, pour info, il a rédigé la postface du pamphlet féminise Scum manifesto.)
(...)
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