Les romances historiques de la collection regency sont mon péché mignon. A ce titre, j'admets ne pas être aussi pointilleuse qu'avec d'autres genres.
Amalie Howard nous offre ici un trope de fake dating : un duc aux abords froids veut conclure une affaire à savoir acheter une propriété. le propriétaire étant romantique, le duc entreprend une fausse relation avec une danseuse aux abois, ayant besoin d'argent, pour lui faire croire que ladite propriété sera le lieu de leurs amours.
On sait bien sûr tous comment cela se passe. Les deux tombent irrémédiablement amoureux. On a donc une forte partie séduction qui ici est très bien mise en mots par
Amalie Howard. On y trouve beaucoup de scènes épicées mais que je trouve personnellement très bien décrites. Sans être trop crues, on a, au contraire des analogies intéressantes qui montrent la passion et l'aspect torride sans jamais tomber dans la vulgarité.
L'aspect contrat peut sembler problématique dans cette romance. Partant de ce principe, l'autrice parvient à ce que cette donne ne soit jamais oubliée mais au contraire bien prise en compte pour ne gâcher la romance potentielle. En revanche, et c'est peut-être l'un des défauts du récit, elle emprunte très aisément au scénario de Pretty Woman. Consciemment ou non, on ne peut nier que beaucoup d'éléments y sont et cet "emprunt" non avoué m'a un peu gênée, j'avoue.
Nos protagonistes sont attachants. le duc, malgré sa sévérité, sa dureté, est un homme de principe, très moderne dans sa conception de la femme, très respectueux. Quant à Nève, elle est fougueuse, passionnée, à la langue acérée. Une héroïne comme je les aime. Leur couple fait des étincelles.
Ne nous y trompons pas, cela reste une romance qui, si le cadre est du XIXe s , a une autrice qui est une femme du XXIe s. Cela se ressent sur les personnages féminins très modernes, très émancipées. Sur la vision que peuvent avoir d'elles certains protagonistes masculins. Sur la notion de consentement également. Mais aussi sur des sujets qui tiennent à l'autrice, à savoir la neurodivergence ou l'aménorrhée. Si ces deux derniers points ne sont pas des plus explicites, l'autrice a cependant voulu les faire apparaître et s'appesantir dessus dans ses notes à la fin, ce que je trouve très appréciable.
Pour ce qui est de l'intrigue, on arrive forcément au sacro-saint "drame" avant la conclusion. Ce drame qui très souvent est un peu surfait... Là encore petit défaut. On a plus une succession de drame dont un qui me semble peu crédible du point de vue des réactions suscitées.
La duchesse en chaussons de satin semble être une série de tomes compagnons, comme s'y prête très bien ce genre de titres. On sent très vite que les différentes amies auront chacune leur titre et l'épilogue laisse à penser que le deuxième est sur
Vesper, une protagoniste qui m'a d'emblée beaucoup plu. Je lirai donc avec plaisir le prochain récit d'
Amalie Howard.