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Les Aînés tome 1 sur 3
EAN : 9791094786680
612 pages
Editions Plume Blanche (03/03/2020)
4.34/5   73 notes
Résumé :
Depuis la Tour, leur demeure, les Aînés et leurs Maîtres veillent sur les Sept-Royaumes. Être appelé à les servir est un honneur, se lier à l'un de ces dieux est le rêve. Il en existe toutefois un pour lequel personne ne nourrit la moindre ambition : Asroth, l'incarnation de la Mort, qui entraîne l'esprit de ses Maîtres, l'un après l'autre, vers les ténèbres et nourrit leur âme du sang de la guerre...
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
4,34

sur 73 notes
De coutume, je ne cours pas après les récits de dragons, car c'est un genre que j'aimais plus jeune, puis qui m'a progressivement lassée, car j'avais l'impression d'en avoir fait le tour. Or, « Les Aînés » a retenu mon attention, en particulier grâce à sa couverture splendide et grâce aux chroniques élogieuses des autres membres du PLIB. La taille de l'ouvrage m'effrayant un peu, nous avons convenu avec Amanda de le découvrir ensemble lors d'une lecture commune. Une fois de plus, ces moments d'échanges furent enrichissants et m'ont permis d'avancer avec encore plus d'entrain dans ma lecture. L'une comme l'autre, nous avons grandement apprécié l'ensemble du livre, notamment grâce à son concept de lien humains/dragons fascinant.

En effet, l'auteure s'est montrée particulièrement inventive avec l'idée qu'un dragon partage sa longue existence avec un humain avec lequel il se lie. Ensemble, ils grandissent, ressentent les mêmes douleurs physiques, utilisent leur pouvoir et peuvent communiquer par l'esprit. Ils forment alors un duo complémentaire, puissant, respecté et indissociable. Puis, dès que le bipède meurt, le dragon renaît, tel un phénix, sous sa forme d'oeuf. Commence alors un nouveau cycle avec un nouveau Maître. J'ai réellement adoré ce concept ! L'univers fantastique est tout simplement incroyable. Au départ, je pensais qu'il s'agissait d'un simple monde où vivent en paix les Hommes et les dragons. Toutefois, les choses sont bien plus complexes que cela. Serenya Howell a minutieusement pensé à une pluie de détails et a revisité certains éléments de notre culture comme la Genèse ou encore la notion d'éléments (feu, eau, terre, nature, mort, vie, étoile, soleil)… Son travail est impressionnant ! Je me suis régalée en découvrant les éléments foisonnants au fil du récit ou présents en introduction, dans des encarts gris mettant en avant les témoignages de chaque protagoniste, des chansons ou encore des courriers.

Avec plaisir, j'ai suivi les aventures de Dënorth, un garçon modeste et attachant, ainsi que d'Asroth, l'incarnation draconique de la Mort. Tous deux vont avoir une relation particulière et atypique. Pourtant, les choses n'avaient pas forcément bien commencé pour eux. En effet, suite à leur lien, le jeune homme fut d'abord déboussolé, contrarié et assez déçu : l'Aîné est connu pour sa soif de cruauté et ses carnages. Les Maîtres qui se lient à Asroth sombrent généralement dans la désolation et la barbarie… Tombera-t-il dans le chaos à son tour ? de son côté, Asroth cherche à comprendre ce bipède qui ne ressemble à aucun autre. Il y a beaucoup d'introspection chez ces deux individus. Progressivement, on découvre que le binôme est loin de reprendre le schéma des autres cycles. Chacun a finalement une personnalité surprenante, complexe, travaillée et intéressante qui va évoluer au fil des chapitres. En faisant fi des préjugés et leur jugement personnel, les deux liés vont finalement tracer leur destin, puis changer l'ordre des choses à leur manière… Mais les autres Aînés et autres partisans adeptes des complots les laisseront-ils faire ? Les faits vont progressivement se corser et devenir haletants. Difficile de décrocher avec ce premier duo haut en couleur qui a su me captiver du début jusqu'à la fin. D'autant plus que l'auteure a réussi à proposer avec brio des réflexions, un approfondissement de ses personnages ainsi qu'une quête haletante où se mêlent survie, affrontements et magie. Certains passages sont véritablement épiques !

D'ailleurs, quelle a été ma surprise lorsque l'on est passé à la seconde partie du livre où le rythme est brusquement redevenu calme pendant un bon moment, laissant le lecteur sur le qui-vive, inquiet et sur sa faim ! C'était limite rageant, signe que j'étais vraiment prise par l'intrigue et par le devenir des héros. J'ai également eu peur lorsque l'on s'est mis à répéter des événements, mais en changeant le point de vue du narrateur. Où l'auteure voulait-elle en venir ? Il y avait un petit côté répétitif certes, pas inintéressant, mais assez perturbant. Heureusement, ce morceau de l'ouvrage est également agréable à suivre, en particulier avec ce nouveau couple aussi passionnant que le précédent, mais cette fois-ci complémentaire, tendre et complice. J'ai particulièrement adhéré au personnage de Lëysha, l'incarnation de la Vie. Cette Aînée est loin d'être aussi pure, généreuse, douce et altruiste qu'on ne le pense ! Par moments, elle m'a d'ailleurs semblé plus manipulatrice et corrompue que son frère la Mort… Et c'est là l'une des forces de Serenya Howell : ses personnages ne sont jamais clichés ou manichéens ! Qu'ils soient principaux ou secondaires, ils sont tous nuancés et originaux. Jamais elle ne cède à la facilité ! de ce fait, j'étais persuadée que ce titre allait faire partie de mes cinq finalistes du PLIB. Hélas, la troisième partie n'a pas su me combler. Bien que l'on découvre le passé de plusieurs personnages ainsi qu'une pluie d'informations permettant de comprendre l'histoire dans sa profondeur, j'ai trouvé que c'était très différent du reste. le rythme de ce dernier tiers était trop calme, car on était davantage dans l'idée de peaufiner l'univers. de plus, c'est, hélas, à ce moment-là où je me suis perdue dans les nombreux personnages ! À ma grande surprise, ce n'était pas spécialement le cas avant. Certes, je trouvais qu'il y avait beaucoup de noms à retenir néanmoins, la narration se plaçait d'un seul point de vue. Dans cette ultime section, la narration est devenue plurielle et on a énoncé une pluie de protagonistes vivants ou appartenant au passé… de quoi complètement me perdre ! Un listing des personnages aurait été souhaitable…

Malgré ce point négatif, j'ai passé un bon moment de lecture ! L'auteure a su offrir une oeuvre originale, passionnante et immersive avec des dragons. le tout est servi avec une plume fluide, poétique et travaillée. En outre, à mon sens, le premier volet suffit à lui-même et semble se conclure. La suite a l'air d'être dédiée à un autre personnage. Je pense donc m'arrêter là pour le moment… Toutefois, je vais guetter les avis des lecteurs ! Qui sait : peut-être changerais-je d'avis en voulant retrouver cet univers incroyable…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Premier roman d'une jeune auteure française publié par une maison d'édition assez confidentielle. Sans les sites de lecteurs, je pense que je ne serai jamais tombée dessus ! Ç'aurait été bien dommage : malgré quelques petits défauts (je reviendrai dessus), j'ai trouvé dans Les Aînés des idées neuves et un univers bien construit – voire même « attachant ».

Le concept est simple : les huit Aînés sont une fratrie de dragons incarnant chacun une facette du monde : la vie, la nuit, le jour, la terre, la nature, l'eau, le feu et la mort. Sept d'entre eux sont considérés comme des dieux et le dernier est surnommé le Maudit. C'est un honneur que d'être Appelé à la Tour pour les servir. Avec un peu de chance, peut-être même pourrait-on se lier à l'un d'entre eux et devenir un Maître…
Dënorh est Aspirant depuis son plus jeune âge, et toutes ses croyances s'effondrent lorsqu'Asroth, l'Aîné de la Mort, décède et le choisi comme partenaire au moment de sa résurrection. Ce qui aurait dû être une bénédiction devient une véritable condamnation : lié à la créature la plus haïssable de l'univers, le voilà contraint de fuir pour ne pas être lynché. Direction : les Pointes Maudites, le domaine de ce dieu rebelle…
Il est cependant déterminé à briser le cycle de haine, de mort et de désolation dans lequel baigne Asroth. Mais comment empêcher une énième Guerre des Cieux quand il s'avère que les choses ont toujours été ainsi ?

C'est donc une histoire de fatalité, de destinée et de volonté de changement. Une histoire d'amitié, aussi, de confiance et d'empathie. Ce que j'ai beaucoup apprécié, dans ce roman, c'est le traitement réservé à Asroth : un personnage rendu intéressant par ses questionnements, ses réflexions et sa sensibilité si particulière. J'avais craint de tomber dans les dangereux écueils de la mièvrerie, mais l'auteure s'en est très bien tirée et a su rendre la relation entre nos deux protagonistes crédible et passionnante.

La lecture est fluide, aidée en cela par la taille très courte des chapitres (il est si facile d'en lire beaucoup plus que prévu…) ainsi que par les rebondissements et révélations, habilement disséminés au travers de l'histoire. Serenya Howell a creusé chaque facette de son univers, soulevant d'elle-même des questions qui, si elles avaient été négligées, auraient pu rendre sa création bancale ou incomplète, et apportant des détails qui se révèlent être capitaux. Au début de chaque chapitre, un extrait du journal d'un ancien Maître, d'un livre d'histoire ou d'une correspondance entre deux personnages secondaires nous révèle un bout d'intrigue, nous allèche avec un morceau d'univers, explicite des détails qu'on connaît mal… J'ai rapidement eu la sensation que rien n'était laissé au hasard, que chaque élément de la trame narrative remplissait une fonction secrète.

Mais pour l'écriture, c'était un peu la même chose : j'ai senti que les tournures étaient réfléchies, pensées, pesées… Mais qu'elles manquaient de spontanéité (la faute, sans doute au subjonctif imparfait, ce temps de moins en moins usité. Je salue l'effort pour la concordance des temps, mais je ne pense pas qu'il fallait aller jusque-là^^). Même si ce roman était vraiment prenant, je ne suis jamais tout à fait rentrée dedans, ayant l'impression de lire les mémoires des narrateurs plutôt que de vivre l'histoire.
Je me suis d'ailleurs assez peu attachée à eux à cause de leur manque de caractéristiques. Dënorh est un gentil garçon désireux de bien faire, qui a souffert à cause de ses origines très modestes. Aymerick est également un gentil garçon désireux de bien faire, doublé d'un ami très fidèle. Ils sont jeunes et pétris d'idéaux et la narration à la première personne m'a quelque peu bloquée.
Les personnages secondaires n'ont pas été d'un très grand secours, étant donné qu'ils sont très nombreux, que certains Aînés se voient changer deux ou trois fois de Maîtres au cours du récit, que les noms se ressemblent beaucoup, et que les caractéristiques de chacun sont plus marquées par leur fonction que par leur réelle personnalité. Lier le reste de son existence avec un Aîné transforme les hommes, qui empruntent un peu du caractère de leur binôme en plus de leurs pouvoirs.

Le roman est divisé en trois parties :
- le Cycle Damné (l'histoire de Dënort) : je l'ai dévorée. Comme dit plus haut, la relation Dënort/Asroth est bien retranscrite, l'univers est riche, plein de surprises et solidement construit, et j'ai été captivée par cette terrible problématique : comment lutter contre la fatalité ? L'histoire est-elle vouée à se répéter ?
- le Cycle Insoumis (l'histoire d'Aymerick, son meilleur ami resté à la Tour) : pour moi, c'était la partie la moins intéressante : elle apporte moins de connaissances (les événements se répètent, puisqu'on les revit à travers le point de vue d'Aymerick), la façon de penser de ce second narrateur n'est pas très différente de celle du premier et l'intrigue qui le concerne m'a moins enthousiasmée. C'est ici que j'ai relevé quelques petites incohérences (voire plus bas) ;
- le Cycle Primordial, qui nous explique la genèse de ce monde et fait la part belle à Asroth et Leÿsha (Aînée de la Vie, donc alter ego du Maudit). Les deux âmes soeurs se partagent les chapitres de manière équitable, déroulant le fil l'histoire tour à tour. (Je dois avouer que j'ai regretté que ce schéma n'ait pas été appliqué pour les deux premières parties, cela aurait certainement conféré plus d'intérêt à celle qui concerne Aymerick.) Assister aux origines des Aînés, des hommes, de leurs liens et des jeux de pouvoirs et était à la fois passionnant et démystifiant.
Mais étant donné que Les Cycles corrompus n'est que le début d'une saga, j'ai un peu peur que la suite ait moins de charme, maintenant qu'on en sait autant. Cependant, j'achèterai la suite avec grand plaisir. J'ai envie d'en savoir plus sur Tania la Furie (un personnage tellement prometteur !). Et puis, les couvertures sont tellement magnifiques : c'est un plaisir de les collectionner !

Et donc, les trois incohérences qui m'ont interpelée :

Cela reste anecdotique, ce qui est une excellente chose pour un premier roman. Je suis bluffée par l'investissement et le travail de l'auteure, et j'espère qu'elle continuera à écrire et à être publiée ! J'ai pris grand plaisir à découvrir le monde des Aînés, et je ne doute pas que Serenya Howell a encore de grandes et belles choses à nous faire découvrir :)
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Les Cycles corrompus est le premier tome de la série de fantasy Les Aînés de Serenya Howell. Je l'avais fait acheter pour ma médiathèque, car le résumé et la couverture donnaient envie, même si j'avais trouvé très peu de critiques dessus. Je ne regrette pas du tout ce choix, car j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman.

Alors, de quoi ça parle, au juste ?
Et bien déjà, il faut savoir que les premiers êtres vivants à être nés sur la Terre sont des dragons, que les humains, apparus bien plus tard, considèrent comme des dieux qu'ils ont appelés Aînés. En tout il y a huit Aînés, qui vont par paire : Lëysha, dragon de la Vie (aussi appelée Reine des Aînés) et Asroth, dragon de la Mort ; Drarock, dragon du Feu et Alëyna, dragon de l'Eau ; Toriack, dragon de la Terre et Velnëa, dragon de la Nature ; Naroth, dragon du Soleil et Dënya, dragon de l'Étoile. Chacun possède des pouvoirs propres à sa nature, qu'il partage avec son Maître, un humain capable d'entendre dans son esprit la voix des dragons et qui a été choisi par l'un d'eux pour se lier à lui. Quand un Aîné meurt, son Maître meurt, et inversement. Sauf que pour l'Aîné la mort est moins définitive : il prend la forme d'un oeuf qui ne peut éclore que lorsqu'il est de nouveau lié à un humain élu pour ce rôle. Ainsi un nouveau Cycle commence pour lui. Ensemble, Aînés et Maîtres veillent sur les Sept-Royaumes depuis la Tour. À l'exception d'un seul : Asroth, depuis longtemps haï et rejeté par les autres, vit sur ses propres terres, partant sans cesse en guerre contre ses frères et soeurs, corrompant l'esprit de ses Maîtres pour mener ses sombres projets à terme.

Voilà pour le contexte. À présent, voici l'intrigue de ce premier tome, qui se divise en trois parties :

- Dans la première partie, l'histoire est racontée du point de vue de Dënorh, jeune Aspirant qui rêve de devenir Maître un jour. le jour où il a entendu la voix d'un Aîné dans sa tête a changé sa vie, lui qui vivait dans la rue, à devoir voler pour se nourrir. Car lorsqu'une personne entend la voix des Aînés, sa vie ne tourne plus qu'autour d'eux, tous ses soucis n'en sont plus et elle vient vivre à la Tour, où elle devient un Aspirant pour peut-être un jour devenir Maître. Un jour, Dënorh est appelé à la cérémonie de l'Éclosion comme élu potentiel. Cela aurait pu être le plus beau jour de sa vie, mais il se retrouve alors lié à Asroth, incarnation de la Mort, Aîné craint et haït de tous. La surprise passée, Dënorh s'enfuit de la Tour pour s'éloigner le plus possible du dragon noir, pour au final être obligé de voyager avec lui.
Dënorh va devoir lutter contre les mauvais penchants d'Asroth et ses pouvoirs si tentants, et va au contraire essayer de convaincre la Mort de changer de camp, d'arrêter les massacres. le problème est que Dënorh se fait attaquer par les Hommes et qu'il va devoir utiliser les pouvoirs d'Asroth pour tuer ses attaquants. Car Dënorh veut vivre, tout simplement, mais il se heurte aux a priori des Hommes, qui sont persuadés qu'il finira comme les précédents Maître de Mort, une marionnette entre les griffes du dragon noir. Tous ces a priori que les Hommes ont envers Asroth, Dënorh les avait aussi, mais au fur et à mesure qu'il apprend à le connaître, il finit par réviser son jugement. Ensemble, Aîné et Maître vont lutter pour survivre, et nouer une relation faite de compromis et, parfois, de bonne entente.
J'ai beaucoup aimé cette première partie, qui entre assez vite dans le vif du sujet. Il y a pas mal d'action, le pauvre Dënorh se faisant souvent attaquer par les Hommes alors qu'il fait tout pour faire les choses bien, sa raison risquant sans cesse de se perdre dans les ténèbres. On ressent vraiment cette lutte intérieure et on se prend à espérer que le jeune Maître parvienne à convaincre son Aîné qu'il peut être heureux sans guerre ni tueries. Car on s'attache à ces deux personnages, et j'ai vraiment apprécié leur relation, qui évolue au fil de leur avancée de manière tout à fait crédible et touchante.
Et la fin de la première partie m'a tellement happée que lorsque j'ai compris qu'on changeait de personnage principal dans la deuxième, alors que l'on quittait Dënorh en pleine catastrophe, j'ai poussé un petit "oh non !" de désespoir.

- Heureusement, contrairement à ce que je craignais, la deuxième partie est tout aussi captivante que la première, même si le rythme diffère. Car nous suivons à présent Aymerick, le meilleur ami de Dënorh, Aspirant lui aussi, qui se reproche d'être resté à la Tour plutôt que de suivre son ami pour l'aider. Au fond de lui, Aymerick sait que Dënorh parviendra à lutter contre les ténèbres si tentants de Mort, et espère son retour. le fait qu'il soit proche de lui va lui causer quelques problèmes, car la majorité des Aspirants voit à présent Dënorh comme un ennemi, un traître qu'il faut éliminer. Aymerick va donc être victime de brimades et l'un des Maîtres va le prendre comme Assistant pour le protéger. En parallèle, Lëysha, Reine des Aînés, espère le retour de son frère adoré Asroth auprès d'elle, retour qu'elle fomente depuis des Cycles et des Cycles en lui cherchant un Maître qui pourrait le faire changer. Après plusieurs échecs, elle prie pour que Dënorh soit le bon. En attendant, étant donné qu'elle n'a pas le droit de quitter la Tour car elle est trop précieuse (sa disparition pourrait entraîner la fin de toute vie), elle va prendre secrètement contact avec Aymerick afin qu'il l'aide à convaincre le Conseil d'accepter de donner une chance à Asroth et Dënorh.
Dans cette partie, nous avons moins d'action et davantage d'intrigues internes (un peu comme des intrigues de cour), mais elle reste tout aussi captivante. À chaque fois que les membres de la Tour découvrent que Dënorh a tué des gens et qu'ils le jugent aussitôt sur cela sans prendre en compte le contexte, je ne pouvais m'empêcher de râler sur leur stupidité. Bon il faut dire qu'ils ont de quoi penser au pire quand on connaît les antécédents d'Asroth et de ses anciens Maîtres. Mais nous, nous avons eu l'occasion de voir les événements tels qu'ils se sont déroulés, alors cela va de soi pour nous qu'ils se trompent tous. J'avoue m'être davantage inquiétée pour le sort de Dënorh et Asroth que pour Aymerick et Lëysha (qui n'est en fait pas si innocente que tout le monde semble le penser), car au final l'histoire tourne principalement autour de ce duo Aîné/Maître de Mort et de leur possible... rédemption. J'avais d'ailleurs trouvé le début de la deuxième partie un peu frustrante car on reprend l'histoire du point de vue d'Aymerick après l'Éclosion d'Asroth alors que je mourrais d'envie de savoir ce qui allait arriver à Dënorh et son Aîné. Mais je me suis quand même laissée entraînée dans l'histoire d'Aymerick, car cela nous permet de comprendre certains éléments et événements de la première partie.
La fin de la deuxième partie marque la fin de l'histoire de Dënorh et Aymerick. J'ai été surprise, car pour moi certaines choses n'étaient pas réglées, comme le problème avec les Chevaliers d'Obsidienne (je ne vous dis rien de plus à ce sujet, vous comprendrez quand vous l'aurez lu), ce qui est plutôt dommage. du coup je ne peux m'empêcher de me demander ce que le deuxième tome racontera...

- Oui, j'avais bien dit que le roman était divisé en trois parties, et la dernière est en fait une préquelle qui raconte les origines des Sept Royaumes. Je ne peux pas vraiment décrire ces origines sans spoiler certains éléments des parties précédentes, donc il vous faudra vous contenter de ça : d'abord il y a eu un certain nombre de dragons, puis les Hommes sont apparus pour une raison bien particulière (s'ils savaient, ils ne se sentiraient pas aussi importants... ahah !).
Après deux parties assez riches en rebondissements, celle-ci m'a parue bien lente, ce qui casse totalement le rythme du livre. Surtout au début, où il y a trop de longueurs : l'autrice s'appesantit trop sur des éléments qui ne le nécessitaient pas forcément, créant ainsi des redondances qui m'ont un peu lassée au bout d'un moment. Heureusement ça s'améliore quand Lëysha commence à faire n'importe quoi avec ses pouvoirs et avec les Hommes et qu'Asroth se voit obligé d'intervenir avant que tout ça ne vire à la catastrophe. Dans cette partie, on découvre la totale inconscience de l'Aînée Vie, tandis que Mort nous apparaît plus mature. J'ai beaucoup apprécié cela, surtout quand on voit dans les parties précédentes comment les Hommes considèrent chacun de leurs Aînés.

Dans les deux premières parties, au début de chaque chapitre nous avons des extraits de journaux de Maîtres ou d'Aspirants, d'essais historiques et de chansons. Chacun d'eux révèle des événements passés ou des théories de Maîtres sur l'histoire des Aînés, etc., mais donne également des indices sur ce qu'il va se passer dans le chapitre. Cela permet aussi de découvrir des choses que les personnages principaux ne peuvent pas forcément savoir, et d'avoir le point de vue de personnages tiers sur les événements. J'adore quand il y a des éléments comme ça en début de chapitre, ça nous ancre davantage dans l'histoire, je trouve.
J'ai également été agréablement surprise par la plume de Serenya Howell, qui a pris le parti d'un langage assez soutenu, allant jusqu'à utiliser l'imparfait du subjonctif (exemple : "sans que je pusse répondre"). Quand j'ai vu ce temps vers les premières pages, j'avais peur que ça alourdisse le texte (ce qui arrive en général quand on en abuse), mais ce n'est pas le cas ici. Il est vrai que ça surprend un peu au début, mais on s'y habitue vite et on ne peut qu'être enchanté par l'écriture fluide et maîtrisée de l'autrice qui nous plonge dans un univers riche et particulièrement bien développé.

En bref...
Avec Les Cycles corrompus, Serenya Howell nous livre un premier tome réussi grâce à une intrigue bien menée dans un univers plutôt original (des dragons considérés comme des dieux, le lien Aîné/Maître, la naissance des Sept Royaumes) et bien développé. Les personnages sont complexes, ni tout noirs, ni tout blancs, et l'on ne peut que s'attacher à certains. À cela s'ajoute de l'action, des rebondissements et des intrigues qui donnent un bon rythme malgré quelques longueurs dans la préquelle en dernière partie. le tout est servi par une plume particulièrement agréable à lire, l'autrice maîtrisant la langue française à la perfection. J'ai hâte de découvrir ce qu'elle nous réserve pour la suite !
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J'attendais depuis longtemps la parution des Aînés de Serenya Howell. Alors, autant dire que quand j'ai trouvé un exemplaire esseulé au détour d'un rayon, dans une librairie de Limoges, je me suis jetée dessus. La couverture est, comme toujours avec les éditions Plume Blanche, magnifique et, déjà, nous savourons l'objet livre avant de savourer l'histoire. Il n'y a pas de petit plaisir!

Ce roman présente un univers où Dragons et humains existent. Au sein de la Tour, vivent les Aînés, créatures fabuleuses et respectées. Entendre leur Appel, devenir un jour peut-être Maître et se lier à eux est un honneur. Pourtant, l'un des Aînés ne provoque pas le même enthousiasme : Asroth, l'incarnation de la Mort car il entraîne plutôt ses Maîtres vers les ténèbres, la désolation et le sang.

Tout d'abord, je suis subjuguée par l'univers. D'un coup de plume, Serenya Howell nous transporte dans un autre monde, un monde séculaire, auquel on peut croire, car finalement, il a des points communs avec ce que nous connaissons. Cependant, le monde des Hommes se trouve ici profondément modifié par la présence des Aînés, ces dragons qui veillent sur le monde, présidant au Conseil avec leur Maître. Ce monde est tiraillé par une lutte immémoriale entre la majorité des Aînés et Asroth. La guerre fait rage avec plus ou moins d'intensité, selon les époques… et l'Aîné honni sème terreur en même temps qu'il récolte mépris, violence et préjugés, de la part des hommes, mais aussi de la part d'une grande partie du Conseil. C'est pour cela qu'aucun Aspirant ne souhaiterait être lié à l'Aîné noir, que tous se défient du malheureux élu. Pourtant, au milieu de ces conflits, au milieu des préjugés, affleurent des points de vue divergents comme une promesse de renouveau. Lëysha, la reine des Aînés, aspire au retour de son frère… mais rien ne permet d'affirmer que ce n'est pas un doux rêve. Les luttes intestines, les machinations et les complots sont légions ici et permettent de donner de la densité à l'oeuvre, en même temps qu'elles entretiennent le mystère sur l'issue du combat. Rien n'est joué d'avance, mais rien ne sera simple, et les alliés d'un jour peuvent devenir les ennemis de demain.

Serenya Howell a réussi à faire cristalliser un monde entier, sa genèse, ses turpitudes et ses beautés dans une seule oeuvre. Une oeuvre dont la construction est particulièrement travaillée, percutante et… parfois frustrante! Cette lecture est donc haute en émotions. le dosage entre passages épiques et apaisement est parfait. le découpage en Cycles joue avec les nerfs du lecteur nouant et dénouant nos attentes, ménageant le suspense et finalement, soulageant nos peurs, en dernière instance, comme dans un dernier soupir. En effet, l'autrice a savamment tissé la toile qui nous emprisonne et nous attache à son oeuvre. Rien n'est laissé au hasard. Alors que la tension est à son maximum et que nous retenons notre souffle, elle nous prend à contre-pied, change le point de vue adopté et diffère la résolution, nous emportant malgré nous dans une suite éclairante, qui ne rend que plus savoureuses les révélations et la chute. Ainsi, la frustration ressentie se mue en un plaisir décuplé et nous comble parfaitement. le dernier Cycle de ce premier tome suit une logique similaire. J'ai eu du mal à me plonger dedans, surtout après les montagnes russes émotionnelles qui avaient précédé. Pourtant, à un moment donné, la rythmique s'est relancée, et… impossible de lâcher le livre de nouveau. Cette dernière partie est absolument nécessaire et parachève le tome. Elle nous livre des clefs essentielles et complète le portrait d'Asroth de manière magistrale.

de plus, la plume de Serenya Howell est vite addictive. Nous suivons les aventures de Dënorth et d'Aymeric, deux Aspirants à la Tour, ivres du désir de devenir Maître un jour, modestes et souriants, touchants par leur simplicité et leur complicité. Mais leur destin ne sera pas un long fleuve tranquille et ils tomberont plus d'une fois, ils se heurteront plus d'une fois à la cruauté et à la méchanceté du monde, ils douteront, ils seront terrassés, mais pas vaincus, et avec l'énergie du désespoir, mû par l'amour du Bien, par l'amitié, par l'espoir – aussi vacillante que soit cette flamme- ils avanceront et changeront définitivement la face du monde.

J'ai eu un coup de coeur pour Dënorth et Asroth. Ces deux personnages sont finement taillés dans la pierre et deviennent des diamants bruts que les pages polissent peu à peu, jusqu'à leur donner leur éclat parfait. L'humour qui innerve les pages m'a atteinte droit au coeur : j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai tremblé, j'ai parfois posé ma lecture pour faire une pause, craignant le tour que prendraient les événements, et j'y suis revenue, immanquablement. C'est une lecture qui m'a profondément émue, profondément touchée, car au-delà de la fantasy et de l'univers riche mis en place, nous pouvons aussi sentir affleurer toute une réflexion sur l'Autre, sur l'Acceptation, sur les préjugés, sur l'espoir et sur le pardon. En plus de la beauté de ce monde inventé, nous avons donc une beauté du coeur qui transparaît, toujours effleurée, suggérée et rendue aérienne par l'humour.

Je pense que cela ne fait aucun doute pour personne… J'ai eu un coup de foudre pour ce roman. Les mots sont bien faibles pour exprimer à quel point je l'ai aimé. Je sais déjà que l'attente sera longue avant la suite, mais je me réjouis déjà de retrouver des personnages si chèrement aimés.

Ce premier tome des Aînés est donc un petit bijou. Un univers finement ciselé se déploie sous nos yeux, peuplé des personnages attachants, aux multiples facettes. L'histoire est trépidante, le suspense est à son comble et la révélation est à la hauteur des attentes. Un travail d'orfèvre.
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Pas un livre pour moi, malheureusement.
J'avais commencé ma lecture en étant très enthousiaste : la couverture était belle, le résumé très intéressant. Ça partait bien.
Mais dès les premières pages, j'ai senti que j'avais un problème, mais lequel ? Il m'a fallu une bonne moitié du premier cycle pour me rendre compte que le problème, c'était le rythme. Déjà, les chapitres sont très courts : sur 600 pages environs, on a le cycle 1 qui compte 40 chapitres, le cycle 2 compte 43 chapitres, et le cycle 3 compte 28 chapitres, soit un total, quand même, de 111 chapitres… donc chaque chapitre fait environ 5 pages. C'est court. de plus, il y a au début de chaque chapitre un encart, certes intéressant, mais qui prend 1 à 2 pages, et qui casse complètement le rythme de lecture. C'est limite comme si les chapitres étaient scindés en deux.
Alors oui, ces encarts étaient intéressants, car ils permettent d'en apprendre plus sur le monde des Ainés, et aussi car c'est le seul lien avec le monde extérieur, mais certains sont inutiles. J'aurais préféré moins d'encarts et des chapitres plus longs. Premier point négatif.
Ensuite, on sait très peu de choses sur le monde des Ainés et le contexte politique, qui ne sont pas fouillés du tout. Ce monde aurait pu être très riche, mais ne l'est pas. Les seules infos sur ces aspects, superficielles, sont dans les encarts, disséminées par ci par là sans réelle définition. J'avais très souvent l'impression que nos personnages étaient presque seuls au monde, en particulier dans la deuxième partie. A part la Tour et deux ou trois villages, on ne voit rien. On ne sait pas vraiment comment se positionne la Tour par rapport aux gouvernements des autres pays, et les fameuses doléances, dont Aymerick se plaint tant, auraient pu être une occasion de fouiller un peu tout ça, mais non.
J'en arrive aux personnages : j'ai beaucoup aimé Asroth et Dënorh, et j'ai été très déçue de ne pas les suivre jusqu'à la fin du livre. Voilà bien deux personnages intéressants et complexes, reliés malgré eux, qui ne sont pas totalement bons ni totalement mauvais. Tandis qu'Aymerick et Leysha… sont deux idéalistes, l'un naïf, et l'autre, je l'ai compris à la fin, purement égoïste et sure d'avoir raison, brisant des vies sur son passage sans s'inquiéter des conséquences, tant qu'elle obtient ce qu'elle veut. Non, je n'ai pas aimé Aymerick, oui, j'ai détesté Leysha, en particulier après avoir fini la troisième partie. D'ailleurs, Aymerick : j'en ai rarement vu des comme lui : c'est un personnage sans relief, qui n'aspire qu'à une chose : ramener Denorth à la Tour. Il se lève pour ça, mange pour ça, respire pour ça, ne pense qu'à ça… et ça m'a agacée. C'est quand même un personnage qui a un minimum de responsabilités, et justement il aurait pu servir à en apprendre plus sur le monde des Ainés, mais non, rien. A tout casser, Aymerick et Dënorhf ont passé quatre chapitres (sur 111) ensemble, tous les deux réveillés. Leurs souvenirs communs sont peu abordés, et surtout pas fouillés du tout. Ne sachant rien du passé de ces deux personnages, je n'ai ressenti absolument aucune empathie pour Aymerick.
Je pense qu'il aurait été plus intéressant de faire trois court romans pour chacune de ces parties et de les travailler plus, les enrichir, plutôt que d'avoir un gros pavé dans lequel il ne se passe pas grand chose (d'ailleurs pour le coup la carte ne sert pas à grand chose, je ne l'ai as regardée une seule fois après avoir commencé ma lecture). Enfin, il n'y a que la première partie avec Dënorh et Asroth que j'ai appréciée. La deuxième était longue, répétitive et décevante en ce qui concerne Dënorh, et quant à la troisième, je ne comprends pas vraiment ce qu'elle fait là. Les parties sur Asroth, ça va, ça passe. Mais Leysha... ce que je retire de cette partie, c'est qu'elle est la vie, mais que la vie n'est pas entièrement positive : elle est aussi synonyme de mouvement, de désordre, de chaos. Leysha est bien à l'origine de tous les conflits, tandis qu'Asroth subit une bonne partie de ses actions, essaie de réparer... et tout ce à quoi il le droit, c'est d'être trahi, dans les actes, dans les sentiments, dans le respect. Pas un merci. Pas une excuse. C'est la Mort après tout.
Après, tout ça, c'est le choix de l'auteur !
Bref, ça peut sûrement plaire, mais personnellement je n'ai pas accroché et je ne compte pas lire la suite.
Et le subjonctif imparfait 6 fois par page, je n'en peux plus !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Arrête de te torturer. Tu as fait ce qu'il fallait pour survivre. Si tu avais pleinement contrôlé ton pouvoir, tu aurais agi de la même manière. Parce que tout ce que veut l'Homme, au fond, c'est vivre, quel qu'en soit le prix.
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Contre toute attente, je conservais peut-être une chance de parvenir à le changer. Pas au point de le transformer en un être bienfaisant, nul n'était en mesure de changer la nature de son pouvoir, mais au moins de lui inculquer un brin de morale et de justice.
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Les choses sont malheureusement ainsi : ce n'est pas la mort qui m'a plongé dans cette folie sanguinaire, ce sont les hommes. Ma seule faute aura été de souhaiter vivre...
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Contre toute attente, je conservais peut-être une chance de le changer. Pas au point de la transformer en un être bienfaisant, nul n'était en mesure de changer la nature de son pouvoir, mais au moins de lui inculquer un brin de morale et de justice.
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Si les Aînés offrent aux Maîtres les mystères de leur magie, les Maîtres offrent aux Aînés les mystères de leurs vies.
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