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4,42

sur 3278 notes
Curieux ouvrage à vrai dire. Curieux mais envoûtant. Il est rare que je lise un livre, BD comprise, d'une traite. Or ce fut le cas.
Le volume est pourtant conséquent mais le dessin original et agréable.
La scénographie peu courante : cette façon de déplacer les personnages dans l'espace et le temps dans une seule et même case.
Et puis surtout il y a le sujet intriguant et très contemporain : l'homosexualité, le genre mouvant et la sexualité fluctuante.

Nous sommes à la renaissance et lorsqu'elle revêt sa peau d'homme, habit plus que magique, transmission familiale de fille en fille, Bianca change de genre si intimement qu'elle éprouve « totalement » la masculinité.
Elle veut connaître celui qu'on lui a choisi comme futur époux. Quoi de mieux que de devenir son pote ?
Mais voilà : le promis est un.... «bougre ».
Nous voilà embarqués dans des tourments sentimentaux, psychologiques, de genre, de penchants et d'incertitudes sexuels. le tout baignant dans une période de dictature religieuse chargeant la femme de tous les vices – Mais tout cela a-t-il bien changé ?

Notre Bianca ayant goûté aux deux côtés s'en trouve bouleversée et bouleversante, au sens figuré et au sens propre.

Une BD improbable, agréable, qui trônait sur un rayon de la bibliothèque municipale de mon village et que j'ai été heureux de croiser.
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Il était une fois, dans la Renaissance italienne et dans un conte philosophique, une marraine encore plus intéressante que celles de Peau d'Ane, Cendrillon et la mienne. Deux semaines avant que sa jeune nièce Bianca épouse un homme d'affaires choisi par la famille (évidemment par intérêt), elle lui propose de se mettre dans la peau d'un homme, à volonté et incognito. le costume est plus qu'une simple enveloppe.

Bianca l'utilise, d'abord pour observer son futur mari qu'elle n'avait jusqu'alors qu'entrevu. Elle s'aventure ensuite dans la faune nocturne masculine, participe aux 'jeux', malgré les prêches vindicatifs de son prêtre de frère qui entend brûler tous les "débauchés" de la ville.

Conte philosophique & initiatique aussi captivant que troublant sur le désir et les attirances amoureuses/sexuelles, sur l'ingérence des religions sur ce sujet, ainsi que sur les rôles assignés aux hommes et aux femmes dans une société.

J'ai savouré, me suis beaucoup interrogée sur les comportements de Bianca, mais je reste frustrée par la fin. J'aurais aimé une 'reconnaissance', une explication d'homme à homme, comme dirait l'autre. Je suppose que les auteurs avaient prévu une suite ? (mais je viens de voir qu'Hubert est décédé).
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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=weVMLAyNIP4
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A l'époque de la Renaissance italienne, Bianca, jeune fille de bonne famille, souhaiterait connaître le jeune homme qu'on lui destine avant de se marier, comme la Silvia du Jeu de l'amour et du hasard. Un objet inouï va pouvoir l'y aider : une peau d'homme, qu'elle pourra revêtir pour se transformer en garçon. Ainsi métamorphosée, elle va rencontrer son futur mari et faire des découvertes bouleversantes. ● Je ne suis pas un grand lecteur de BD, mais j'ai été attiré par la thématique de cet album, les genres et l'homosexualité, et par le récit qu'il développe. Je n'ai pas été déçu. Ces thèmes sont traités avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité. le graphisme est beau et précis, dans l'esprit de la ligne claire chère à Hergé. Plusieurs cases uniques en pleine page montrent des actions successives dans le même dessin, j'ai trouvé cela original mais comme je n'y connais rien peut-être est-ce un procédé habituel. ● Il se dégage de ces pages une grande leçon de tolérance et les racines du fanatisme, qui plongent dans la frustration de quelques-uns et la bêtise et le panurgisme de beaucoup, sont très bien rendues, comme le montre par exemple cette apostrophe au frère de Bianca, un moine extrémiste qui prend la tête du conseil de la ville : « Eh, moinillon ! Qui crois-tu tromper avec tes airs dévots ? Tu n'es qu'un hypocrite ! Avant nous étions fiers de notre ville ! Maintenant nous détruisons ses statues, ses peintures, tout ce qui en faisait la beauté ! Tout ça à cause d'un moinillon obsédé par la chair, rendu à moitié fou par les frustrations ! Va baiser, laisse nous vivre ! » ● le flou du lieu mais aussi de l'époque, qui n'est pas clairement précisée, confère au récit des allures de conte merveilleux, ce qui est renforcé par l'objet magique de la peau, et fait en sorte que l'histoire est aisément transposable à d'autres lieux et d'autres temps. Ce conte merveilleux se transforme parfois en conte érotique à la manière de ceux du XVIIIe siècle (Diderot, Crébillon fils, par exemple), et le dessin ose montrer les étreintes, tout en restant pudique et de bon goût. J'ai beaucoup aimé, je recommande !
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Un roman graphique qui se lit d'une seule traite !

L'histoire se déroule en Italie lors de la Renaissance.
Bianca doit épouser Giovanni qu'elle ne connaît pas et c'est bien ce qui la contrarie même si ce futur époux a l'air bien sous tout rapport. Sa marraine va alors lui faire un cadeau inestimable : celui de se glisser dans une peau d'homme afin qu'elle appréhende mieux le mariage. Pour quelques jours, pour quelques nuits, elle deviendra Lorenzo...

J'ai aimé retrouver cette période qui imprégna beaucoup mes lectures il y a quelque temps. D'ailleurs ce roman graphique fait référence d'une certaine manière à ce qui se passa à Florence lors de la dictature théologienne menée par le prédicateur Savonarole. le frère de Bianca, Angelo, qui n'a d'ange que le prénom, présente bien des similitudes avec le réformateur du Bûcher des vanités.
Se pourrait-il également que le personnage de Lorenzo soit inspiré par le héros De Musset,Lorenzaccio, héros à la dualité et à l'ambiguïté si marquées ? En tout cas, j'ai fortement penser à lui en lisant ce roman graphique.

Cet ouvrage reflète bien sûr l'ambiance de Florence à la Renaissance italienne mais il est aussi un plaidoyer moderne pour l'égalité homme-femme, la liberté sexuelle et la tolérance.
Ces sujets sont traités avec beaucoup d'humour, de fraîcheur, de frivolité et même de grivoiserie !

J'aurais pu dégainer sans problème les cinq étoiles mais quelque chose dans la lecture m'a dérangée.
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Un coup de coeur. Une fable questionnant, avec finesse et drôlerie, notre rapport au genre et à la sexualité. Une invitation tant à la tolérance qu'à la folle quête de l'amour.
Italie, Renaissance : peu avant son mariage avec Giovanni, une « peau d'homme » se transmettant de femmes en femmes, permet à Bianca/Lorenzo de découvrir son futur mari dans son environnement social. Se mêle religion, sexualité, morale et noblesse.
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Une pépite ! Une merveilleuse ! Un chef-d'oeuvre ! Qui n'a pas rêver, en tant que femme, de parfois se mettre dans la peau d'un homme et de voir le comportement de son futur conjoint par le bout de la lorgnette ? C'est ce que va faire Bianca grâce à sa marraine.
Conte social-marital avec ce qui peut y avoir autour : le choix, le fanatisme religieux, l'homosexualité, les conventions, le féminisme, etc.
Dessins épurés, modernes, frais, jolis mouvements de personnages qui progressent sur la même planche. Il y a un petit quelque chose, surtout dans le graphisme, et le thème du Prince et de la couturière. Merci à tous ceux, qui par leur critique, m'ont donné envie de le lire.
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Voilà une tradition bien étrange dans la famille de Bianca, on se transmet la peau d'un homme de génération en génération. L'enfiler revient à pouvoir vivre comme un homme et cela physiquement parlant.
Bianca destinée à Giovanni va alors faire l'expérience de cette métamorphose afin d'approcher ce Giovanni qu'elle ne connaît pas.
Dans sa peau d'homme, Bianca va découvrir une certaine liberté,celle dont les femmes ne jouissent pas.
J'ai beaucoup aimé ce conte sur le genre, la sexualité, la religion, l'homosexualité.
Les dessins sont très épurés et, contrairement à ma première impression, je les ai beaucoup appréciés. J'aime beaucoup la façon dont les planches sont construites, l'alternance de pleine page avec des planches "plus classiques" est très agréable.
Humour, finesse , et sensibilité se partagent la "peau d'homme"
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Il est très rare que je lise de la bande dessinée. Mais la critique enthousiaste de Cascasimir m'a donné envie de découvrir à mon tour cette BD, qui soit dit en passant, a été la plus primée de l'année 2020.
J'ai été particulièrement sensible à la magnifique couverture qui rappelle les tableaux de Giorgio de Chirico, avec ses arcades et le dallage en damier de l'Italie de la Renaissance, mais avec un côté moderne par une mise en surbrillance de certains éléments du dessin.
*
Bianca, une jeune femme de bonne famille, est promise à un homme qu'elle ne connaît pas.
« Mieux vaut parfois ne rien savoir et avancer dans la vie les yeux fermés, en gardant ses illusions. »

Sa marraine, devant le trouble et l'inquiétude de sa nièce, décide de lui révéler un secret transmis de génération en génération entre les femmes de sa famille : une peau d'homme à revêtir.
En la mettant, Bianca se transforme en Lorenzo, un beau jeune homme à la peau cuivrée et peut ainsi découvrir le monde des hommes.
A la fois conte moderne, conte initiatique, conte fantastique et philosophique, « Peau d'homme » rappelle bien sûr le conte de « Peau d'âne ». La peau qui la recouvre est comme une enveloppe qui dissimule la jeune femme et lui permet d'être libre et de s'ouvrir au désir.
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Zanzim propose un trait expressif et épuré, des aplats de couleur originaux, des décors minimalistes pour retranscrire au mieux les émotions, amour, désir, envie, jalousie des personnages.
Malgré le sujet difficile, Hubert et Zanzim ne tombent, ni dans la caricature, ni dans la vulgarité. La planche que j'ai préférée est celle où l'on prodigue aux futurs époux de nombreux conseils pour avoir un héritier mâle.
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Jeune femme naïve et romantique, Bianca évolue tout le long de l'histoire et gagne en maturité. L'héroïne est très attachante. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elle critique l'hypocrisie de tous, hommes, femmes et religieux.
« La lucidité n'a pas de prix. »
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« Peau d'homme » est une réflexion intéressante sur l'égalité homme-femme, la sexualité, ainsi que la problématique soulevée autour des notions de valeurs, de jugements moraux et de préjugés de genre.
Cette BD aborde ainsi des problématiques très contemporaines, à savoir la liberté sexuelle, la question du genre, la condition des hommes et des femmes face au poids de la société, des traditions patriarcales et de l'obscurantisme religieux.
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Graphiquement très réussie, « Peau d'homme » propose un scénario convaincant, riche en réflexions.
Teintée d'humour et d'ironie, elle est une invitation à réfléchir sur des thématiques sociétales dans un contexte historique et une réalité sociale de l'Italie de la Renaissance qui trouvent écho dans le présent, les tabous liés à la sexualité étant encore très forts.

Un beau message de tolérance, une ode à l'amour, et à la liberté de penser et d'aimer qui on veut, loin de préjugés et des conventions.
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Cette BD ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais pour moi qui ne lis pas souvent ce genre littéraire, « Peau d'homme » a été une belle surprise.
Merci Cascasimir.
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Etre une jeune fille à l'époque de la Renaissance, ça signifiait ne pas avoir le choix de son destin puisque c'était les parents qui choisissaient votre futur époux à votre place.
C'est comme ça que Bianca va devoir épouser un homme qu'elle ne connaît pas du tout.
Mais sa famille possède un secret, à savoir une « peau d'homme », et cela va lui permettre de découvrir l'univers masculin, les lieux qu'ils fréquentent, les discussions qu'ils ont entre eux, leurs occupations, leurs passions et aussi leurs petits et grands secrets.
Bianca va donc apprendre à connaître son futur mari en cachette et elle va aussi comprendre que la vie des hommes offre beaucoup plus de choix et de liberté que celle des femmes de cette époque.
Je n'ai pas aimé les dessins de cette BD, trop criards à mon goût, mais j'ai aimé l'histoire et la reconstitution historique de l époque.
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Nous sommes en Italie, à la Renaissance.
Bianca va se marier à un homme qui lui est imposé.
Une peau lui permet de se transformer en homme ; elle va chercher à connaitre son futur époux. Est-ce une bonne idée ?
Cette histoire aborde des thèmes très actuels : le féminisme, la question du genre, la sexualité, l'homosexualité, la bigoterie et toutes formes de radicalisme.
Il y a de la sensualité dans les dessins.
Le graphisme, les couleurs et le texte accompagnement parfaitement cet éloge à liberté et au libre arbitre.
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