AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 1081 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux couples, Léo (le narrateur) et Erica d'un côté, Bill et Violet de l'autre vivent une amitié sans nuages, mais plusieurs évènements dramatiques viennent bouleverser leurs existences.
Siri Hustvedt nous offre une plongée dans le New York artistique et intellectuel dans les années soixante dix.
L'amitié, le désir, le deuil, le mensonge, la maladie, l'addiction mais aussi l'art contemporain et ces dérives. Il faut accepter de se perdre dans cette histoire tant l'écriture est dense, exigeante. D‘une grande sensibilité aussi.
Mais « Tout ce que j'aimais » est aussi un roman extrêmement pessimiste. Siri Hustvedt offre une réflexion sur le temps qui passe inévitablement douloureux. Elle le fait avec un talent et une finesse psychologique remarquables. Une belle découverte même si son livre m'a donné le blues. Préparez vos mouchoirs.

Commenter  J’apprécie          981
Un roman très bien écrit ,sur les relations entre deux familles liées par une forte amitié .
Le premier tiers est un peu lent ,s'attarde sur le quotidien des deux familles ,sur les liens qu'elles entretiennent. C'est à partir du deuxième tiers du livre ,plus dramatique ,que l'on s'attache réellement aux personnages. La dernière partie est sans doute la plus passionnante mais aussi la plus triste . Les émotions des personnages sont très bien rendues ,c'est un roman humaniste ,très beau ...
Commenter  J’apprécie          370
Un roman très difficile à résumer tant sont divers les thèmes abordés,. fouillés, analysés, disséqués. Il est question d'un milieu, d'art, de l'amitié et d'amour, de deuil, de pathologies psychiatriques, d'enfances, de parentalité sans oublier en toile et musique de fond l'Amérique et New York en particulier.
J'avoue j'ai attendu longtemps avant de lire car les différents interviews de l'auteure m'avait un peu bloquée tant des propos me semblaient assez "perchés" intellectuellement parlant.... Et bien c'est une belle surprise car l'histoire de ces deux couples vivant dans le même immeuble offre un panel de sentiments, une fluidité dans la narration de leurs vies sur une trentaine d'années grâce à travers Léo, le narrateur.
Passionnant, prenant, un roman sociétal, familial de qualité.
Commenter  J’apprécie          290
Un très beau roman avec toutefois quelques sérieux bémols à considérer avant de se lancer dans sa lecture.
Siri Hustvedt est l'épouse de Paul Auster, dont j'ai lu et apprécié la plupart des livres, raison pour laquelle j'ai - un peu sottement, il est vrai - rechigné à la lire, craignant que son talent ne soit surestimé par alliance, en quelque sorte. Il faut dire que l'auteure elle-même ne semble pas hésiter à jouer sur ce tableau, dédiant carrément son livre à Paul Auster. Or il s'avère que Hustvedt est effectivement un très bon écrivain mais...
Je ne sais dans quelle mesure elle est responsable de la description de 4ème de couverture, qui m'avait amenée au départ à me lancer dans sa lecture. Or cette description est passablement trompeuse. le livre est décrit comme l'histoire de deux couples d'artistes évoluant dans le milieu bohème new-yorkais à partir de la seconde moitié des années 70. le choix de cette période était pour moi plein de promesses car c'était l'époque de la transition vers l'hyper-capitalisme et effectivement de la mort de nombre d'idéaux qui ont inspiré les jeunes gens durant des générations. Par ailleurs ayant quelques amis proches qui ont effectivement vécu au sein du milieu artistique new yorkais au cours de cette période je m'attendais à des descriptions passionnantes de la New York de l'époque : véritable bouillon de culture crasseux et insécure mais infiniment fascinant, rien à voir avec la New York post tolérance zéro, propre mais sans merci ni intérêt d'aujourd'hui. Or le livre ne nous révèle pratiquement rien à cet égard, à l'exception de quelques menus détails que seul le "connaisseur" reconnaîtra (la localisation de l'atelier d'artiste de l'un des héros, Bill le peintre, dans le Bowery, quelques lignes sur l'effet de la crise financière de 87 sur les galeries de Soho, qui disparurent pour la plupart à partir de cette époque pour être remplacées par des boutiques de fringues, la référence au club Limelight). Il est assez extraordinaire qu'un livre dont une bonne part du propos est dévolu à l'art contemporain (l'un des quatre héros étant artiste peintre) ne consacre pas une seule ligne ou même une mention en passant à Jean-Michel Basquiat qui a vraiment donné le ton à la scène artistique alternative new-yorkaise à la fin des années 70. On a l'impression que de milieu artistique l'auteure a essentiellement fréquenté la frange bon chic bon genre et "académique" au sens de pas alternatif du tout. Ses héros n'ont d'ailleurs strictement rien de bohème: un couple d'universitaires, dont le narrateur, Léo, est professeur d'histoire de l'art et un couple composé d'un artiste peintre à la gloire naissante (et dont les années bohèmes, s'il en fut, sont derrière lui) et de sa muse également universitaire s'intéressant aux troubles mentaux (très intéressantes réflexions sur l'hystérie féminine comme invention liée à l'époque et à la condition de la femme alors !) et du comportement (notamment alimentaire). Les quatre héros sont de petits bourgeois sans problèmes financiers, vivant dans de confortables lofts et passant leurs vacances dans de spacieuses maisons de campagne. Sous cet aspect le livre de Hustvedt revêt le caractère irritant que l'on décèle chez pas mal d'auteurs étasuniens d'aujourd'hui, décrivant essentiellement leur vie plutôt que de s'atteler à la description d'univers qui ne sont pas les leurs...
Quand vous en commencerez la lecture accrochez-vous: 453 pages bien serrées pour l'édition de poche et... 3 chapitres, entrecoupés de petits espaces mais tout de même on aurait préféré de vrais chapitres à l'intérieur de ce qui constitue en réalité trois parties nettement distinctes de l'ouvrage. Accrochez-vous aussi car la première de ces parties n'est guère enthousiasmante. Je l'ai lue en balançant sans cesse entre irritation et agacement: trop de personnages dont certains reviennent bien plus tard alors que l'on a oublié de qui il s'agissait, trop de descriptions d'oeuvres d'art de Bill (si vous n'êtes pas curieux d'art contemporain vous allez souffrir) et la sensation confuse que l'on est en train de perdre son temps à lire par le menu les tribulations par trop ordinaires de ces bourges de héros...
Heureusement les choses changent à partir de la seconde partie (ou second chapitre, c'est-à-dire à partir de la page 171, quand je vous disais qu'il faut s'accrocher...) lorsque de très gros grains de sable s'introduisent dans la vie des héros et que l'on se trouve confronté au mystère de la folie qui elle-même ressemble à une allégorie de notre époque hyper capitaliste et désenchantée où la forme, policée et lisse, dissimule désormais une réalité grimaçante et désespérante. Je ne puis vous en dire plus sans déflorer l'intrigue mais, franchement, accrochez-vous: ce livre en vaut la peine...
Commenter  J’apprécie          297
Léo retrouve les lettres de Violet et Bill, point de départ de la mémoire, du récit de sa vie avec Erica et de celle de son meilleur ami Bill avec Lucille puis Violet.
Ils sont deux couples d'intellectuels, avec chacun un fils du même âge. Matt est le fils de Léo et Erica, Mark, celui de Bill et Lucille. Ils habitent le même immeuble, passent leurs vacances ensemble, et sont très liés.
Chacun a un passé difficile lié à leurs origines mais se construisent un présent grâce à leur talent d'artistes.
» Nous sommes tous, je le suppose, les produits des joies et des peines de nos parents. Leurs émotions sont inscrites en nous, tout autant que les caractères provenant de leurs gènes. »
Matt, entouré de l'amour de Léo et Erica, est un enfant créatif aimant le dessin et le base-ball. Mark, » Peter Pan exilé du Never Land« , marqué par le divorce de ses parents, mal aimé de Lucille qui manque de capacité à communiquer avec autrui, délaissé par Bill qui passe son temps dans son atelier à la réalisation de son art, est un enfant plus instable.
Contrairement à un tableau qui éternise une situation au présent, les deux couples doivent faire face aux tristes événements du destin, maintenant en permanence leur amitié. Chacun est toujours présent pour apaiser les peines de l'autre.
» Sans Bill, je me serais desséché complètement, le vent m'aurait emporté. »
Si le début du récit, fidèle à l'érudition artistique de l'auteur, a difficilement capté mon intérêt, je me suis ensuite complètement immergée dans la vie de ces personnages. Puissance du romanesque, suspense des trajectoires de vie, psychologie des personnages et notamment complexité de la personnalité de Mark, cet adolescent en mal de reconnaissance m'ont plongée dans l'univers de Léo. Cet homme, né dans une famille marquée par la mort, comblé par son métier, sa famille et ses relations, s'accroche à des objets, « muses de la mémoire« , et survit en apportant son amitié et son soutien à ceux qu'il aime.
Siri Husvedt écrit à la fois un roman sur l'art en décrivant avec force de détails les tableaux ou créations de Bill, le rôle des critiques d'art, le travail des écrivains, la source de la création mais aussi un récit psychologique qui analyse les failles de l'adolescence, le comportement de chacun face à la perte, la force de l'amitié, la parentalité.

Une fois de plus, Siri Hustvedt, réserve au creux de son univers de prédilection parfois difficile à appréhender, une histoire sensible, profonde qui accroche et ravit le lecteur.
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          90
Voici une fresque des malheurs de deux familles liées par une amitié où l'on peine à trouver la frontière tant la promiscuité est grande dans le milieu bobo-intello artistique de New-York de 1975 à 2000.

Léo, historien de l'art, narre le récit de son amitié pour Bill, artiste montant, puis confirmé. Ils habitent le même immeuble avec femme et fils. Tout va plutôt bien pour l'artiste Bill et les autres personnages adultes principaux, tous en train d'écrire des livres savants et de donner des séminaires universitaires dans de prestigieuses universités jusqu'à s'enchaînent une série d'évènements dramatiques: divorce, deuils et maladie.

Le coeur du récit tourne autour de la maladie du fils de Bill qui souffre d'importants troubles de la personnalité, d'une maladie sans nom dans le roman, qui pousse l'enfant-adolescent à mentir de manière compulsive.

La délinquance et les mensonges de Mark font un terrible effet boomerang aux discours savants du professeur Léo. le savoir devient impuissant face aux mensonges et à l'absence de vérité, tout comme les analyses argumentées. Reste les descriptions objectives qui, dans Tout ce que j'aimais, sont mises en abîme par les minutieuses descriptions de l'oeuvre de Bill.

Le sens est mort, vive le sens !
Commenter  J’apprécie          90
Deux couples d'artistes se lient d'amitié dans les années 1970s. Ce roman raconte leurs vies, leurs bonheurs, leurs malheurs.

Ce qui fait l'originalisté du livre, ce sont les analyses psychologiques des protagonistes et ses liens avec l'art contemporain.

Un livre étrange, dur, profond et splendide. Je ne l'aurais sans doute pas choisi mois-même, mais ce fut une belle et intéressante découverte. Il y a quelque chose de puissant dans l'écriture de Hustvedt.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai du m'accrocher pendant les 50 premières pages, je n'ai pas forcément tout compris des interprétations intellectuelles des oeuvres évoquées, mais j'ai été absorbé par ce roman qui se déroule sur plus de 20 ans dans le milieu artistique new-yorkais
Difficile de ne pas penser à la pastorale américaine de Philip ROTH avec une des questions centrales de ces romans, de nos vies, qu'aurait-on pu faire de mieux pour l'épanouissement, la réalisation de nos enfants.
Magnifique auteur que je viens de découvrir au travers de "tout ce que j'aimais"
Commenter  J’apprécie          70
Une lecture lente, longue, un retour sur une vie d'adulte à New York...Le narrateur est un enseignant en Histoire des Arts, ses amis, un peintre (mais pas seulement) et sa famille. Léo raconte sa vie, son couple et son fils en lien avec Bill et sa famille. L'écriture est si fine qu'on devient Léo....Et ses étonnements, sa douleur, ses doutes, ses peurs, ses obsessions deviennent nôtres. Les 1ères lignes du roman se retrouvent dans les dernières pages, et la lecture complète du roman me fait me sentir comme Léo: j'ai mis plus de temps à lire son histoire que lui des lettres qui ne lui étaient pas adressées, mais je me sens un peu voyeur/voleuse d'avoir vu une vie....Qui n'existe que sous la plume de Siri Hudsvet!!!!!
Commenter  J’apprécie          70
C'est une histoire d'amour, d'amitié, de mort, de mensonge, d'enfants et d'art. C'est une histoire de vie. Léo et Erica, Bill et Violet. Matt et Mark. Deux couples, deux enfants, des histoires croisées, superposées. D'exposition en exposition, ils avancent, et nous aussi. Les réflexions artistiques nous plongent dans les méandres de la pensée et des sentiments.

Si la qualité de l'écriture est indéniable, il est possible de regretter un scénario parfois un peu poussif et quelques longueurs. Mais l'auteure parvient tout de même à nous faire sentir avec brio ce que vivent ses personnages, nous transportant dans un New York artistique et un peu fou. Cette folie qui hante les personnages et la ville est à la fois ancestrale et contemporaine. Et, parfois, momentanément ou durablement, elle nous gagne.
Lien : http://auxlivresdemesruches...
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (3188) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}