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3,98

sur 15822 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre est évidemment trompeur. En fait, il s'agit d'un roman très spécial, qui se présente comme une "anti-utopie". Il décrit par le menu un monde hypothétique dans lequel tout est "parfait" et complètement programmé à l'avance. Aucune liberté, aucune anomalie, aucun imprévu, aucun conflit n'y est possible… et tout le monde semble heureux - mais c'est un bonheur mièvre et sans relief.
Bien sûr, dans le livre, il y aura un grain de sable qui perturbera cet engrenage bien huilé: deux employés de la "fabrique de bébés" nommés Bernard Marx et Lenina Crowne ( ! ), découvriront dans une Réserve deux "sauvages", John et sa mère Linda. Cette initiative changera le monde.
Ce roman paru en 1932 a une connotation prophétique. Certes, notre réalité actuelle est très éloignée de cet univers virtuel, mais on devine que certains aimeraient nous y conduire bien gentiment… Aucun doute pour moi: il faut avoir lu "Le meilleur des mondes".
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Le meilleur des Mondes est l'un des classiques fondateurs de la science-fiction mais c'est avant tout son incroyable modernité qui lui donne un tel relief.

Le scénario s'essouffle parfois et il y a quelques longueurs, mais l'univers bouscule, perturbe, menace insidieusement. Derrière la perfection malsaine de cette société parfois si proche de la nôtre, il y a des codes à (re)découvrir pour mieux apprécier les dystopies qui s'en inspirent.
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Imaginez un monde où aucune émotion désagréable n'existe. Où chaque élément de la vie d'un homme ou d'une femme est sous contrôle, réfléchi, maîtrisé. Où la consommation de chacun est planifiée. Où la production est optimisée à son paroxysme.
Où les pères et les mères n'existent plus et sont même des figures honteuses et immorales.
Est-ce alors le meilleur .... ou le pire des mondes ?
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Depuis le temps que l'on m'en parlait, je me suis enfin décidé à aborder ce monument littéraire. Peut-on aimer une telle oeuvre ? Elle est si effrayante que je n'en suis pas certain. A tout le moins, je dois lui reconnaître une plume alerte, joyeuse même, parfois volontairement éthérée comme si elle aussi était perdue dans les vapeurs de ce meilleur des mondes.

Qu'ajouter à déjà 181 critiques ? Rien, sans aucun doute. Je resterai donc sur deux impressions qui me poursuivent encore quelques jours après avoir fermé ce roman.

Ce texte est vénitien. Il cache derrière le masque d'un bonheur parfait, l'homme vidé de sa substance, réduit par sa propre volonté au rang d'une unité comptable, d'un simple consommateur, d'un bête organisme à satisfaire. Incroyable tentation de l'homme de s'évader de lui-même, de s'assommer de plaisirs bruts et éphémères : du pain et des jeux ! Hélas Huxley joue d'un penchant que l'homme tient serré en lui depuis le premier jour de l'humanité : ne désirer rien d'autre que son confort physique et intellectuel. Rêve des matérialistes, des libéraux et des tenants du progrès consuméristes. Cauchemar effrayant où sont bannis : la culture, l'art, l'histoire, la réflexion, la poésie… mais aussi la faiblesse et donc la solidarité. Sans crier à l'avènement d'une telle horreur, force est de constater aujourd'hui, certains reflets dans notre société de ce monde parfait. A nous de lire ce livre a contrario. Il fait en creux, l'éloge de l'homme qui doute, qui souffre, qui ne peux grandir que parce qu'il est enraciné, grâce à l'entraide… A tout dire je préfère cette utopie-là.

Ma deuxième émotion tient du dégoût. J'ai été particulièrement frappé par la fin du livre et la discussion entre le Sauvage et l'Administrateur mondial. J'ai trouvé que le cynisme dont ce dernier personnage faisait preuve était particulièrement d'actualité. La vérité n'avait pas sa place dans le monde parfait dont il rêvait. Il l'en a donc congédiée. Hélas, cette façon de faire se retrouve aujourd'hui dans bien des discours politiques ou sociétaux.

Huxley nous interroge sur notre vision de l'homme, sur sa nature, sur le bien-fondé d'une vie en société. Plus largement, je crois qu'il pose la question du respect de la Vie face au progrès. Question éternelle à laquelle sa réponse fait froid dans le dos. Déserterons-nous notre humanité ?
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Je finis mon exploration de dystopies avec la relecture du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Publié en 1931, ce roman est avec 1984 de George Orwell et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, un véritable classique fondateur du genre. le roman commence à Londres, dans une société futuriste où la procréation naturelle est complètement bannie. Chaque individu est en effet conçu en laboratoire pour appartenir à l'une des cinq castes sociales établies. Les embryons sont ainsi traités pour que chacun s'épanouisse à la place qui lui a été attribuée, que ce soit dans l'élite (les Alpha ou les Bêta), la classe moyenne (les Gamma) ou les subalternes (les Delta et les Epsilon). Ce nouveau système d'organisation de la population permet alors de supprimer toute envie et toute jalousie déplacée dans la mesure où chacun est élevé pour être satisfait de son sort. C'est ainsi que cette nouvelle civilisation vit en parfaite harmonie, conditionnée par une éducation qui rejette la fidélité, la famille, le mariage et la religion. Chacun devient alors libre de fréquenter qui il veut et de multiplier les partenaires, puisque la sexualité n'a qu'une fonction divertissante.
C'est un roman véritablement fascinant, aussi bien d'un point de vue scientifique que social, tant il est novateur pour son époque. L'auteur parvient en effet à remettre en cause l'intégralité de nos conceptions humaines en imaginant une société à la fois harmonieuse et dérangeante, où l'individualisme est sévèrement sanctionné et où la notion d'eugénisme est poussée à l'extrême. Il n'est pas toujours aisé de parcourir l'oeuvre, tant elle abonde de discours scientifiques et philosophiques, au point que la trame narrative vient parfois à disparaître. Amateurs de dystopies et de science-fiction, il me paraît impératif de lire ce roman pour découvrir cette oeuvre majeure qui influencera toutes les autres à suivre.
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Très intéressant et fichtrement bien écrit. Relativisons toutefois la vision d'anticipation de ce récit. Si certaines personnes y voient un message proche de la perfection, tout comme d'autres font de même avec 1984, soyons suffisamment alertes pour n'y voir qu'une excellente perspective à long terme sur un thème en particulier.


Hormis cette réserve, ce livre est excellent, culte et presque indispensable.
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Un des tous meilleurs romans d'anticipation de la littérature en général. Et pas seulement parce que c'est celui que vous avez dû lire à l'école. Il trace une vision sombre du futur de manière un peu ardue pour les jeunes lecteurs de notre temps habitués à mâcher des dystopies-avec-de-vrais-morceaux-d'ados-dedans.
Je ne rejette pas du tout ces livres plus faciles, mais il faut avouer que presque tout le fond de récits tels qu'Hunger Games, le Passeur ou les Cent se trouvent déjà établis dans les trois grands classiques du passé, dont celui-ci, auquel on ajoutera Nous deux de Zamiatine et 1984 d'Orwell, et en ajoutant Asimov Bradbury, Barjavel et Dick pour faire bonne mesure.

Ah, il faudrait trop en dire... je dois revenir dessus...
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Sans le savoir, j'ai vu dernièrement l'adaptation en série de ce livre : Brave New World. Je m'en suis rendu compte dés les premières pages. du coup, pour un roman paru en 1932, j'avais peur que le récit manque de modernisme. J'ai vite été étonnement rassuré. L'auteur est clairement visionnaire. Il préfigure les innovations technologiques, le consumérisme à outrance et les totalitarismes. J'en ressort avec une envie de m'attaquer à la lecture des grands classiques de la SF.
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Que dire qui n'a pas déjà été dit sur ce classique de la littérature d'anticipation ?
Une société parfaitement hiérarchisée où le bonheur (hum hum) est loi et l'absence de contraintes est la règle. Tout ce qui correspond à ce que nous connaissons généralement, la famille, le couple, le désir d'enfant, les sentiments (positifs et négatifs) n'existent pas.

L'histoire débute à Londres en l'an "632 de NF (Notre Ford)", au centre d'incubation et de conditionnement, là où naissent et évoluent les bébés, catégories hiérarchisées d'Alpha à Epsilon, les premiers destinés à devenir la classe dirigeante, les derniers les fourmis ouvrières. À force de slogans répétés durant leur sommeil, ils deviendront de parfaits petits soldats. Les traitements que subissent les embryons au cours de leur développement détermineront leurs futurs goûts, aptitudes, comportements, en accord avec leur future position dans la hiérarchie sociale. Ainsi chacun en raison de son conditionnement estime être à sa place et n'envie le sort d'aucun autre, contribuant à l'objectif ultime: la stabilité.

Il n'est plus question de maternité, de monogamie, la pluralité de partenaires étant au contraire facilitée et encouragée. Et si jamais, Ô mon Ford, un sentiment venait à apparaître, il existe le soma, sorte de paradis artificiel.

Dans une autre partie du Monde existent les Sauvages, qui ont conservé les moeurs d'autres temps. Et quand ces deux mondes vont se rencontrer...

J'ai adoré le début du roman puis mon intérêt est retombé avant de revenir et sombrer à nouveau.
Je trouve qu'il y a d'extraordinaires idées mais qui ne sont pas assez exploitées. J'aimerais beaucoup voir se développer une série télé dont ce roman ferait un excellent support.

Un roman d'anticipation ? Oui, mais pas que. Il s'inscrit aussi très bien chez ses contemporains, la montée des dictatures, le nazisme en tête, étant à l'ordre du jour.

Une lecture en demi-teinte mais à découvrir.

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Le meilleur des mondes est celui où l'on ne pense pas

Le meilleur des mondes, celui où pour être heureux, il faut se satisfaire de ce que l'on a, celui où l'on s'abrutit par la prise de médicament. Celui où l'on est si peu habitué à la contradiction, au petit pas de travers, que l'on s'offusque devant une idée non conforme à ce qui nous a été inculqué. Car c'est de ça qu'il s'agit dans « le meilleur des mondes » de Huxley, le conditionnement humain qui ici, passe par le clonage. Des milliers d'individus, triés par classe, les deltas, les alphas... tous programmés pour le même travail, tous conditionnés pour ne jamais se rebeller. Leur obligation est d'être heureux, leur devoir est de tout faire pour l'être. le bonheur passe par des tranquillisants, absorbés en grand nombre, par faire l'amour pour le plaisir en multipliant les partenaires au maximum, toute tentative de fidélité étant proscrite et un travail bien fait, bénéfique à la société. L'individu est au service de la consommation, il travaille pour produire et toute activité n'étant pas bénéfique économiquement est proscrite. Se balader en pleine nature est même interdit.

Une histoire visionnaire

Aldous Huxley est un visionnaire, car en 1932, il aborde des concepts d'applications aujourd'hui. Les moyens de communication ultra-connectés, la libération sexuelle, le rejet des sociétés « primitives », la peur de l'autre, et la surconsommation sont des phénomènes actuels qui figurent dans ce livre vieux de presque un siècle.

L'endoctrinement dont parle Huxley est terrible, car tous les personnages du livre rejettent la différence. Les filles doivent être « pneumatiques », entendez par là, un peu rondes, les hommes pressants et pressés. Tout doit être joli, tout le monde doit être gentil, rien ne doit entacher cette succession de parfaites journées qui forment leur vie.

Mon avis

Un roman qui interpelle par sa clairvoyance, un texte qui bien que très sérieux est truffé de traits d'humour. La naïveté des personnages endoctrinés est jubilatoire, leur naturel face aux choses de la vie, déconcertant. J'ai beaucoup aimé ce roman que je n'ai pas lu, mais écouté en livre audio. Encore une fois je suis sous le charme de la lecture de Thibault de Montalembert qui a su faire ressortir la candeur sous antidépresseurs des personnages. Un classique du roman d'anticipation à découvrir. Un texte superbement écrit.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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