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sur 16161 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a l'utopie : un monde idéal, socialement et humainement, où on nage dans un bonheur partagé (si vous savez où est ce pays, donnez-moi l'adresse).
Et puis il y a le contraire : la dystopie : un monde fait de telle sorte qu'on ne peut pas y échapper, où les dirigeants ont tous les droits, et les dirigés aucun.
En littérature, et plus particulièrement dans le domaine de la SF, c'est la dystopie qui a la côte. "Nous autres" d'Eugène Zamiatine (1920), "Le Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley (1932), et "1984", de George Orwell (1949) sont les références en la matière.
"Le Meilleur des mondes" (1932) se situe en 2500 après J.C. ou pour être plus précis en " l'an 632 de Notre Ford ", Henry Ford, le constructeur automobile étant devenu l'Etre Suprême (Notre Seigneur - Our Lord - Our Ford - Notre Ford). En ce temps-là, il n'a pas de papa ni de maman. Les enfants sont fabriqués artificiellement et conçus génétiquement en fonction de leur futur rôle dans la société. Tout a été conditionné pour que chacun vive dans une félicité tranquille et permanente. On a même la pilule du bonheur, le soma, qui a tous les effets de nos drogues actuelles sans en avoir les inconvénients (elle est pas belle, la vie?) Sauf que. Tout le monde ne bénéficie pas de cet état de grâce policée. Il y des zones où vivent des "Sauvages" qui copulent "à l'ancienne", se reproduisent par les voies naturelles, et - horreur ! - vivent dangereusement. Bernard Marx et Lenina Crowne obtiennent un visa de touristes pour aller visiter cette zone... Et alors là...
Alors là je vous laisse deviner la suite, ou mieux encore, je vous invite à lire le bouquin. Il vous intéressera certainement, et à plus d'un titre. C'est un roman d'anticipation, vous serez surpris de voir ce qui en en 1932, n'existait qu'à l'état de projet, même pas, d'idée fumeuse; c'est un roman philosophique : la recherche du bonheur passe-t-elle par Le Progrès ? et d'ailleurs, cette félicité sans nuage est-ce vraiment du bonheur, si elle n'est pas méritée, ni risquée ? c'est un roman d'amour car les personnages se trouvent des sentiments différents des pulsions sexuelles...
Je ne vous dirai pas que c'est un roman débordant d'optimisme, le fait même de le classer sous l'étiquette "dystopie" le condamne à une noirceur que Soulages adopterait tout de go s'il avait la recette.
Comme "1984", à qui on le compare fréquemment, "Le Meilleur des mondes" est un avertissement. Le Progrès ne peut pas se faire en faisant abstraction de l'élément humain, que ce soit individuellement ou socialement.
A lire pour le message, pour l'écriture aussi, et pour la description d'un futur... qui dans une grande partie nous a déjà rattrappés.
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Ca n'a pas pris une ride!!!
Un très bon roman de sciences fiction, doublé d'un cours de philo, assaisonné d'humour!
A partir du chapitre XVI, la discussion entre Le Sauvage et l'Administrateur est à lire et à relire. C'est édifiant, brillant et bouleversant.
J'ai tout aimé de ce livre: le style, le fond, l'histoire, les idées...seul bémol: le dernier chapitre! ( j'aurais préféré une autre fin plus &µ%@* et moins *$£^%ù§ ! ;-)
A lire absolument!
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Un classique dont je connaissais une partie mais que je n'avais pas lu en entier. Et c'était une erreur, car l'ensemble est original. le fonctionnement de la société est bien montré, tout le côté scientifique et médical est intéressant, mais on suit aussi de près certains personnages. Il y a beaucoup d'humour aussi, ce qui est assez inattendu dans ce type de roman.
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J'ai enfin lu le meilleur des Mondes. Pas trop tôt à mon âge.

On peut prendre ce roman par plusieurs facettes. La plus pertinente, il me semble, est celle d'une critique du système capitaliste. Comment résoudre les crises sociales qui le secouent régulièrement (la dernière en date étant chez nous celle des Gilets jaunes) ? Telle est la question que se sont posés les instigateurs de ce nouveau monde (le meilleur..) mis en place.

Le problème (foutu problème) est que les gens de basses conditions, qui font les travaux les plus pénibles et les plus mal payés, en ont souvent marre (on les comprend…) et mettent en péril, par leurs révoltes et leur demande insensée de justice et d'amélioration de leurs conditions de vie, la stabilité de la société toute entière et son système hiérarchique implacable.

Dès le début du roman, le directeur du Centre d'Incubation et de Conditionnement nous donne la clé de la solution.
« Et c'est là, dit sentencieusement le Directeur, en guise de contribution à cet exposé, qu'est le secret du bonheur et de la vertu, aimer ce qu'on est obligé de faire. Tel est le but de tout conditionnement : faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper ».

Tout est dit.

Un perfectionnement scientifique ultime au service des puissants et des dominants a supprimé la reproduction par viviparité qui implique un embryon se développant dans l'utérus de la mère. Fini tout cela. Ici, dans ce meilleur des mondes, on clowne (le terme, inconnu à l'époque, n'est pas utilisé), par centaines de milliers, des humains qui se développent sans parent dans des incubateurs. Les mots de père et de mère sont supprimés du vocabulaire puisqu'il n'y en a plus et sont même interdits comme révélant une pratique ancienne, honteuse et répugnante.

Ainsi, des jumeaux par milliers, hommes et femmes, sont dès leur plus jeune âge conditionnés pour se ranger sans soucis dans la case qui leur est destinée. En haut de l'échelle sociale, les sujets Alpha, en bas les Espilon. Entre les deux les Gamma et les Bêta. Une alchimie chimique opérée au moment de leur conception les distingue physiquement et intellectuellement. Chacun est heureux d'être à sa place. N'est-ce pas merveilleux ?

Pour éviter des couacs, chacun a à sa disposition des pilules (le soma) que ces êtres sont conditionnés à prendre, une sorte de pilule du bonheur qui les transporte dans un univers factice ou tout est merveilleux et qui aide (s'ils en ont besoin) à accomplir les loisirs auxquels ils sont destinés. Dans le même temps, les sentiments (l'amour en particulier), mais aussi la haine, la colère, l'amitié, et toutes les émotions, ont disparu de ces pauvres jumeaux et jumelles. On ne souffre plus de rien.

Cet univers, où coexistent (dans l'harmonie des classes sociales) des êtres humains qui n'en sont plus vraiment, est mis en opposition avec celui de la réserve. Dans la réserve survivent des humains archaïques, se reproduisant toujours par viviparité, remplis de superstitions, adorant des Dieux, vivant misérablement dans la misère et la saleté. L'un d'entre eux (par un artifice du romancier) va entrer dans le meilleurs des Mondes et va en faire l'expérience. Il en sera dégoûté. Est-ce vivre que de ne plus sentir ?

S'ensuit, clé de voûte du roman, une confrontation entre ce sauvage et l'un des plus éminents chefs du meilleur des mondes dans un long dialogue où sont comparés les deux systèmes. Les deux protagonistes ne manquent pas d'arguments. Ne pas souffrir et être heureux de sa condition étant le principal du meilleur des Mondes. Ne plus ressentir des émotions, ne plus penser, ne plus réfléchir, ne plus avoir d'autonomie, d'indépendance, ni de libre arbitre étant l'argument principal du sauvage.

Je vous laisse choisir. Pour moi, le choix est vite fait. Je suis un sauvage…
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Quelle magnifique anticipation, quelle clairvoyance et quel génie! Huxley, outre de dépasser l'imagination du chemin que pourrait suivre notre monde, apparaît comme un véritable ethnologue de notre société actuelle. Choquant, terrifiant? Oui tel est ce que nous vivons!

L'auteur a, au fil de son livre, ingénieusement pensé les mécanismes qui pourraient nous faire basculer dans un monde sans heurts, sans maux, un monde passablement vide...
La drogue, une science infiniment puissante pour combattre la vieillesse, l'absence sensible de différence entre les individus, l'inexistence de liens affectifs, la sexualité puissamment débridée, la censure sont tant de moyens pour permettre aux élites qui dirigent ce monde d'arriver à une société méticuleusement hiérarchisée et pensée. Et ne serait-ce qu'aller à l'entrave de ces moyens implique pour chaque homme le processus d'humanisation tant redouté. Lorsque l'homme se ressent différent, il est un danger, lorsque l'homme développe le sentiment amoureux, il est nuisible, mais il est homme.
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Le meilleur des monde est l'histoire d'une société futuriste où chacun né dans un rôle prédisposé et dont il ne peut pas sortir. Les enfants naissent dans des éprouvettes et son élevés par la société en fonction de leur futur rôle.
Afin de supporter cette vie, chacun ne reçoit pas un salaire mais du Soma, une drogue qui rend "heureux".
J'avais lu ce livre il y a longtemps, lorsque j'étais adolescente et je l'ai relu récemment. Non seulement ce livre n'a pas vieilli mais il ressemble de plus en plus à notre monde et à notre réalité (les bébés éprouvettes en moins). Remplacez "Soma" par "téléphone" et vous aurez notre monde. Tant qu'en relisant 1984, je trouvais qu'il avait vieilli, le meilleur des mondes n'a pas pris une ride mais fait terriblement peur car malgré le fait que nous soyons prévenus, nous nous enfonçons tout seul dans une dystopie dont il est dur de lever le nez.
A lire et relire sans modération.
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"Le meilleur des mondes" fait partie des références en matière de science-fiction dystopique. Pourtant, ce n'est qu'en fin 2021 que je me suis lancée dans cette lecture déroutante et visionnaire.
Imaginez un monde dans lequel les hommes sont créés dans des éprouvettes, et formatés dès l'enfance pour penser certaines choses et avoir des automatismes innés. Ils grandissent dans une société où se mélangent certaines catégories, mais où tout le monde est heureux, notamment grâce à la fameuse pilule de soma qui permet d'oublier tous ses problèmes.
Le protagoniste est un homme lambda, sans histoire, qui prend pourtant conscience que ce bonheur est artificiel, et qu'il ne prend aucun plaisir à exister. Il va peu à peu ouvrir les yeux sur cette société fausse et creuse, et décider de se libérer de ces chaînes invisibles. Mais cela ne plait pas, et le gouvernement tente de le remettre sur la bonne voie...

Lu en quelques heures, ce roman d'anticipation est très facile à appréhender. Les problématiques philosophiques soulevées par cette fiction nous amènent à nous poser des questions sur la société actuelle. En effet, à l'heure où la technologie et la science ont pris le dessus sur l'ordre naturel des choses, on peut s'interroger sur l'avenir des relations humaines, dans une société où tout se digitalise et se simplifie. En effet, cette fiction prétend se dérouler bien après notre ère, dans une société qui s'est débarrassée des tabous autour du sexe, notamment, et qui valorise les relations libres et fluctuantes.

La fin à la fois terrifiante et efficace de cette oeuvre nous montre que même une société idyllique cache tout de même des dessous sombres et peu enviables. Car le bonheur artificiel peut-il remplacer véritablement le vrai plaisir ? Que serait une vie s'il n'existait aucune contrainte ou frustration ?
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Un Roman avec un grand R, par rapport à l'époque où il a été rédigé, dans les années 1930. L'influence du progrès technologique sur la liberté et le bonheur des Hommes y est clairement discuté et constitue le thème principal du roman. J'enlève une demi étoile car de temps en temps, on peut sortir du récit, assez difficile à suivre par chapitre. La contrepartie étant qu'on peut y trouver une lecture différenciée selon son propre niveau de littérature. Ce n'est pas pour rien si ce roman est étudié dans tous les niveaux du collège jusqu'en terminale, de par la portée philosophique induite. Je prendrai plaisir à le relire en prenant davantage attention aux citations de l'oeuvre de Shakespeare, qui doivent être prépondérantes dans la compréhension de l'oeuvre.
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Une société eugéniste, sans famille, où les humains naissent par incubation, leur future caste est déterminée dès leur conception et la monogamie y est dépeint comme une abomination. Ils subissent la propagande dès leur jeune âge et sont privés de leur libre arbitre. Plus de religion ni de culture de l'ancien monde. ; les Hommes vivent sevrés sous une drogue pour éviter les malheurs normalement inhérentes à la vie.

J'ai tout de suite accroché, et j'étais surprise de savoir qu'il avait été écrit dans les années 1920 tant le style et l'histoire sont intemporels. Habituellement je ne suis plus trop fan des dystopies ( après avoir mangé des années de Divergent, Hunger Games et compagnie) mais il faut avouer que cette histoire est d'un autre niveau.
Quelle finesse de l'auteur d'avoir vu si juste...
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Superbe.
Je suis heureuse qu'Aldous Huxley ait déjà écrit lui-même un livre dans lequel il a écrit que beaucoup de ce qu'il avait prédit dans son liivre, était déjà réalisé. Ainsi, je ne dois pas démontrer tout cela moi-même.
Comment aurait été ce livre aujourd'hui ?
Car ce pourquoi Aldous Huxley a averti, l'humanité le fait, elle suit un même chemin, qui résulte dans une étroitesse d'esprit toujours plus grande. Comme décrit, avec les changements technologiques, cette société devient de plus en plus dangereuse. Non pas dangereuse sur le plan de la violence (qui est devenue hyper-dangereuse aussi, avec la bombe atomique) mais à cause du contrôle sur nos pensées.
S'il avait vécu maintenant, dans le monde où les ordinateurs sont en train de prendre notre notre place, le génie d'Aldous Huxley aurait su ce qui se déroule dans les neurosciences, il aurait fait la connexion entre ordinateurs qui contrôlent et neurosciences, et je me demande quelles utopies / dystopies il aurait écrites.
Ou est-ce que la simple description du présent aurait suffi parce que tout y est déjà présent, sous-jacent parfois, plus visible à d'autres moments ?
Aldous Huxley était fortement intéressé par l'oeuvre du philosophe non-académique Jiddu Krishnamurti, j'ai entendu dire aussi qu'ils s'étaient connus.
Si on connait les deux oeuvres, celle de Huxley et celle de Krishnamurti, on voit bien comment elles vont bien ensemble.
A tout admirateur du Meilleur des Mondes, jetez donc un coup d'oeil sur l'oeuvre de Jiddu Krishnamurti.
Car là, vous pourrez trouver comment aller plus loin, c'est-à-dire, comment éviter une telle dystopie, ou plus encore, si elle est déjà installée, comment en sortir ?
"It is no measure of health to be well adjusted to a profoundly sick society." (Ce n'est pas un signé de santé d'être bien ajusté à une société profondément malade.) (J. Krishnamurti)
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