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En 1926, à trente deux ans - il n'a pas encore publié « le meilleur des mondes » - Aldous Huxley entreprend de faire le tour du monde : de Londres, il se rend aux Indes, en Thaïlande et en Malaisie, à Singapour et Bornéo puis en Chine et au Japon. Enfin aux Etats unis avec San Francisco, Los Angelès, Chicago et New York…

« le tour du monde d'un sceptique » est en quelque sorte le journal de bord d'un grand voyageur… A ceci près qu' Aldous Huxley est un grand voyageur particulier : outre le compte rendu de ses admirations et de ses déceptions d'ordre esthétique, comme face au Taj Mahal, il analyse finement les sites visités avec l'oeil d'un européen. D'où sa prise de conscience de l'antagonisme viscéral entre l'orient et l'occident ; une opinion que partagera Arthur Koestler dans « le lotus et le robot », journal de bord là aussi - publié en 1961 - de son voyage en Inde et au Japon. Il en reviendra « fier d'être européen »…

Quant aux Etats Unis, le cynisme du capitalisme lui fait craindre le pire… Huxley visionnaire ? La crise de 1929 n'est pas loin…

« Sceptique ». le mort n'est pas trop fort… Il est même un peu faible. Un livre très intéressant pour tous ceux qui se passionnent pour l'histoire des civilisations et leur évolution.
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Un tour du monde à l'anglaise car, à l'exception du Japon et des Etats Unis, Huxley fait un peu le tour du propriétaire, il voyage à travers l'Empire Britannique.

J'ai été relativement surpris par le ton condescendant dont il use à l'égards des pays et des peuples visités. Je ne connais rien de la trajectoire intellectuelle de l'auteur à part son " Meilleur des monde" qui m'en avait laissé une image plutôt humaniste.

Je découvre ici un intellectuel lucide et conscient de l'inéluctabilité de la fin du Raj mais néanmoins persuadé de la légitimité de son pays à diriger son empire coloniale avec une morgue aristocratique et un complexe de supériorité qui confine à la carricature.

Pour être juste avec Huxley, reconnaissons qu'il ne ménage point ses compatriotes, responsables politique, expatriés ou non, dans le constat chagrin qu'il dresse de l'Empire.

Et le voyage alors ?
Et bien c'est une fenêtre ouverte sur le monde de l'entre deux guerre et malgré les réserves évoquées plus haut, le regard de l'auteur reste pertinent et passionnant.

J'affabule peut-être, mais ses observations sur l'organisation en castes de la société indienne me semblent préfigurer celle du "meilleur des monde".

Lecture hautement intéressante
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En 1926, l'heure n'est pas arrivée des périples, tours du monde, voyages initiatiques et traversées de continents que de nos jours tout un chacun peut entamer avec beaucoup de courage et un peu de moyens.
Aldous Huxley nous raconte avec énormément de talent et d'humour son voyage autour du monde, entamé à Port Saïd et qui le ménera jusqu'à Londres après une multitudes d'escales telles que Bombay, Bénarès, Delhi, Calcutta, Penang, Singapour, Manille, Shangaï, San Francisco, Los Angeles, Chicago et New-york.
Avec un sens de l'observation et de la formule exceptionnel, il brosse un récit moderne, intelligent, déroutant et passionnant qui n'a pris de rides, près d'un siècle après, que celles du charme d'autrefois.
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Le jeune Huxley, à peine âgé de 31 ans, nous livre une réflexion particulièrement pertinente et visionnaire sur son époque, mais également sur les croyances (religieuses, scientifiques, etc.) de l'homme à travers le monde (surtout l'Europe et l'Asie). Un ouvrage très plaisant à lire, qui montre très bien que "voyager, c'est découvrir que tout le monde a tort" !
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Après la première guerre mondiale à laquelle il n'a pas combattu à cause de problèmes de santé, Aldous Huxley entreprend un tour du monde. Son récit commence à Port-Saïd en Egypte pour se terminer à son retour à Londres. L'Asie, notamment l'Inde, la Birmanie et la Malaisie, alors fleurons de l'Empire britannique; pour ensuite visiter Java, Bornéo, les Philippines, le Japon - après une escale à Shangaï. Puis la traversée du Pacifique pour de brefs récits sur San Francisco, Los Angeles et New York avant de revenir à Londres.
Aldous Huxley décrit aussi bien ses compatriotes touristes ou expatriés que les peuples, les sites et les paysages traversés. Mais l'image est très superficielle, étant donné qu'il ne semble s'attarder nulle part et seulement vouloir voir le plus de chose en un temps donné. Si, à son retour à Londres, il affirme : " le voyage est maintenant terminé et me voici revenu au point de départ, plus riche de beaucoup d'expériences, plus pauvre de nombreuses convictions perdues, de beaucoup de certitudes détruites". On dirait qu'il a réussi à barrer de sa bucket list "faire le tour du monde" et qu'il peut enfin passer aux choses sérieuses : écrire, bien installé en Angleterre.
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J'ai tenté de lire ce livre dans son intégralité et dans sa continuité, mais je me suis vite lassée.
Les descriptions de son voyage sont intéressantes, parfois même captivantes, les remarques et jugements pertinents, mais il s'agit de la même chose tout au long du voyage.
La société, la religion, la relation entre colonisateurs et colonisés selon les lieux visités, les remarques sur les modes de vie...Tout est analysé, décortiqué, mis en relief à la lumière d'un esprit sceptique qui ne se laisse pas manipuler.
Mais je pense qu'il va falloir que je reprenne cet ouvrage, que je le laisse sur ma table de chevet, afin de le picorer petit à petit au lieu de chercher à tout lire à la suite comme un roman, ce qui est alors trop lourd à mes yeux.
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Oeuvre digne de figurer dans une hypothétique bibliothèque idéale. Avec ce même esprit critique et caustique qu'habitait un certain Albert Londres, Aldous Huxley, à travers ce "tour du monde d'un sceptique" publié en 1926, nous rappelle aussi, par la finesse de son regard et son style précieux, un autre brillant grand voyageur, le Suisse Nicolas Bouvier et son célèbre "L'usage du monde" (d'ailleurs publié chez le même éditeur). Ces voyages en Inde, en Malaisie, en Indonésie et au Japon ne constituent pourtant que l'arrière-plan d'un recueil de pensées humanistes et avant-gardistes, des idées d'autant plus réjouissantes qu'elles surgissent alors d'un humble esprit visionnaire à peine âgé de 32 ans. Il arrive parfois que l'auteur se trompe (notamment lorsqu'il aborde la peinture sous les tropiques), mais même alors ses nombreux aphorismes sonnent d'une incroyable justesse. Sa critique du joug anglais en terre indienne ne sombre pas dans un manichéisme facile, les paradoxes de l'Amérique joyeuse et puritaine sont délicieusement dépeints, la destruction des valeurs de la société moderne américaine judicieusement argumentée. Un exemple de ce caractère visionnaire ? "Partout sur le globe, les producteurs d'Hollywood sont les missionnaires et les agents de propagande de la civilisation blanche", une thèse largement développée dans un ouvrage publié plus de 80 ans plus tard, "Mainstream" de Frédéric Martel. Un ouvrage idéal qui accompagnera le voyageur en quête de pittoresque : "Il n'y a pas de touriste que ne hante le désir de 'sortir des sentiers battus'. D'abord parce qu'il veut faire quelque chose que les autres n'ont jamais fait. le besoin d'être unique, d'une façon ou d'une autre, augmente au fur et à mesure de la standardisation". La conclusion, sous la forme du retour à Londres, est une véritable charte du Grand Voyageur : "revenu au point de départ, plus riche de beaucoup d'expériences, plus pauvre de nombreuses convictions perdues, de beaucoup de certitudes détruites. Convictions et certitudes ne sont que trop souvent concomitantes de l'ignorance. le fruit de la connaissance et de l'expérience est généralement le doute."
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Aldous Huxley n'est pas qu'un observateur c'est aussi un penseur critique sur l'organisation sociale et comme le titre l 'indique un authentique septique.

J ai savouré ses descriptions.

Celle de Bombay est très drôle l'énumération des différents style d'une ville qui a été construite entre 1860 et 1900 est inoubliable:

On passe du «style gothique vénitien» au «style ornementé français du quinzième siècle» en passant par le «style gothique du quatorzième siècle» et pour finir «le style moyenâgeux de Mr Trubshawe» et comme le rajoute Aldous Huxley avec son humour si britannique: «Mr Trubshawe resta prudemment imprécis.»
Cet auteur m'a sidéré par la modernité, la pertinence et parfois la profondeur de ses propos.
Son livre est publié en 1926, et la partie la plus intéressante et la plus longue de son voyage se situe en Indes.
Il passe ensuite en Malaisie, en Chine, au Japon, aux USA, et revient à Londres.
C'est une époque où, un Anglais aux Indes est amené à s'interroger sur la supériorité, ou la soi-disant supériorité, des valeurs du colonisateur par rapport à celles du colonisé.
Bien loin de simplifier les situations, il nous entraîne à chaque fois dans une réflexion qui nous étonne.
Je prends un exemple, il est amenée à faire une promenade à dos d'éléphant, il explique d'abord ce que représente un éléphant pour un homme important à Jaipur, puis avec un humour très britannique décrit ce mode de transport,
" au risque de paraître ingrat, je dois reconnaître que, de tous les animaux que j'aie jamais montés, l'éléphant est de beaucoup le plus inconfortable."
Suit une explication précise de l'inconfort.
Comble de l'horreur, ce jour là l'éléphant se soulage.

Une pauvre paysanne se précipite pour recueillir les excréments du royal animal.
Première remarque sur les différences de statuts
"elle nous donna du Salaam Maharaj ", nous octroyant dans sa reconnaissance le titre le plus pompeux qu'elle pût trouver"
Il continue sa réflexion et après sa gène, d'être aussi nanti, il finit par conduire sa réflexion sur l'utilité de recycler les excréments. Et voici sa conclusion:

« Notre oeuvre , quand on la compare à celle des vaches et des éléphants, est remarquable . Eux, font, de façon automatique , du fumier; nous, nous le recueillons et en faisons du combustible. Il n'y a pas là matière à déprimer; il y a là de quoi être fiers. Pourtant , malgré le réconfort de la philosophie, je restai songeur.»

Trois pages de réflexions sur les excréments d'éléphant .. nous laissent un peu songeur mais très amusés également!
A son arrivé à Manille, il est sollicité par la presse, il réfléchit alors sur ce qu'est la notoriété et il se scandalise d'être plus sollicité par les journalistes parce qu'il est un écrivain déjà célèbre. Il se dit que s'il avait été un scientifique dont les recherches pourraient être très importantes pour l'avenir de l'humanité, il aurait été beaucoup moins connu.
Je me suis alors demandé ce qu'il penserait de notre époque ou une jeune femme devient célèbre pour avoir dit "Allô quoi "!

J ai moins aimé ses descriptions et ses remarques sur les USA, pourtant ça commençait bien avec la description de la publicité pour une entreprise de pompes funèbres qui est vraiment très drôle!



Un livre à déguster et qui vous surprendra!
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Voilà un livre par lequel j'ai été déçue tout simplement. Je n'avais plus rien à lire, et c'est un peu au hasard que j'ai choisi ce live, sachant seulement que le meilleur des mondes du même auteur était un grand classique.
Je m'attendais à un histoire, et à la place j'y ai trouvé un journal de bord. Certes il faut avouer que c'est tout de même un live intéressant, mais je pense que pour l'apprécier, il me faudrait lire des passages par bribes et non pas le livre dans son intégralité. Par ailleurs, les réflexions sur les moeurs et les villes ou monuments que je ne connais pas, me sont difficiles à appréhender.
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Comme un prequel chaque livre d'Aldous HUXLEY porte en germe le contenu de son livre le plus connu "Le meilleur des mondes".
J'avais déjà lu et j'ai relu avec intérêt cet ouvrage qui fait voir notre nouveau monde comme devant nous jouer plus d'un tour.
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