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EAN : 978B001BOFS38
338 pages
Calmann-Lévy (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Reliure inconnue : 338 pages
Editeur : Calmann-Lévy (1914)
ASIN : B001BOFS38

Il s'agit du comte Elie Tolstoï le troisième enfant et deuxième fils de Sophie et Léon Tolstoï, né a Iasnaïa Poliana en 1866. Il sera entre autres un écrivain talentueux, il publiera un certain nombre de livres et que dire de l'écrasante notoriété de son père qui s'exercera sur lui, encore que c'est lui selon ce dernier qui écrivait le mieux de toute la fratr... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
..suite Garchine
Personne de nous n'eut l'idée que nous avions devant nous un homme malade sous l'excitation d'un mal prêt à se déclarer, et, par conséquent pas tout à fait normal.
Nous attribuâmes ses bizarreries à la simple originalité. Et nous eûmes l'occasion de voir à Iasnaïa Poliana tant d'originaux !..
C'était vers six heures, le soir. Nous étions à table dans la grande salle. Le dîner touchait à sa fin.
On avait servi le dernier plat, quand le domestique, Sergueï Pétrovitch, annonça à mon père qu'un homme l'attendait en bas.
-Que veut-il ? demanda mon père.
- Il n'a rien dit ; il demande à vous voir.
- Bon, j'y vais.
Sans finir de manger, mon père se leva de table et descendit.
Nous, les enfants, nous nous levâmes aussi et le suivîmes en courant.
Nous vîmes, dans le vestibule, un jeune homme assez pauvrement vêtu qui avait gardé son pardessus.
Mon père lui dit bonjour et demana ce qu'il désirait.
- D'abord, je désire un verre d'eau-de-vie et la queue d'un hareng, répondit l'homme, fixant mon père dans les yeux, d'un regard hardi et clair, et souriant naïvement.
Mon père, qui ne s'attendait nullement à une pareille question, parut un instant déconcerté.
Quelle bizarrerie ! Un homme à l'air décent, pas ivre, appartenant aux classes intellectuelles ; quelle manière étrange de faire connaissance !
Il le regarda encore une fois de son regard profond et pénétrant, et, ayant rencontré ses yeux, il sourit.
Gârchine sourit aussi, comme un enfant qui vient de faire une plaisanterie et cherche les yeux de sa mère pour savoir si la plaisanterie a plu.
(..) Ayant avalé un petit verre d'eau-de-vie et mangé un morceau, Gârchine dit son nom et ajouta qu'il était "un peu écrivain"
-Et qu'avez-vous écrit ?
-Quatre jours, un récit qui a paru dans les Annales de la patrie ; vous n'y avez probablement pas fait attention.
-Mais si, mais, je m'en souviens. C'est vous qui êtes l'auteur de ce beau récit ? Il a fortement attiré mon attention. Vous avez donc été à la guerre ?
-J'ai fait toute la campagne.
-Que de choses intéressantes vous avez dû voir ! Racontez-nous cela !
Il raconta toutes les horreurs de la guerre qu'il avait vécues.
(..) Quelques années plus tard, parurent les deux minces volumes de ces récits. Je les lus étant jeune homme, et n'ai pas besoin d'écrire l'impression que j'en ai gardée. je le reconnus à travers ses récits à la maison.
(..) Je le revis dans notre maison de Moscou, ce fut ma mère qui le reçut. Mon père était absent.
Ma mère lui demanda pourquoi il écrivait si peu.
- Est-il possible d'écrire quand on est absorbé toute la journée par un service qui donne mal à la tête et rend stupide ? répondit-il avec amertume.
Ma mère lui témoigna beaucoup de sympathie..
Quand j'appris sa mort, je n'en fus pas étonné. J'aurais pu dire ce que Tourgueniev dit à propos de mon oncle Nicolas : "il écrivait peu parce qu'il avait toutes les qualités qu'il faut pour être un grand écrivain, sans les défauts qui sont également indispensables pour cela."
Elie Tolstoï
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Tchertkov
Dans son Souvenirs d'un de ses fils, Elie Tolstoï n'a consacré aucun chapitre à Tchertkov. Les fils de Tolstoï n'aimaient pas Tchertkov, soyons clairs : ils se détestaient cordialement et ça a eu comme effet qu'ils prirent le parti de leur mère. Mais, mais, mais, il y a un hic, c'est que peut-être au moment où il fallait être là pour contenir les assauts intrusifs du grand nuisible mais néanmoins malin, et bien toute la marmaille de Tolstoï avait grandi et chacun volait de ses propres ailes de manière désordonnée. Du côté des filles, c'est simple Alexandra, la dernière fille prenait le parti de son père contre sa mère : elle avait le contact avec Tchertkov, Tania ménageait la chèvre et le chou ..

Néanmoins Elie Tolstoï cite son nom à la fin du livre à propos du testament. On voit bien qu'Elie se sent obligé d'en parler s'il faut comprendre quelque chose dans cette histoire de testament. S'il n'y avait eu de Tchertkov, il n'y eût de problème de testament et vraisemblablement pas de fuite de Tolstoï ..

Je n'ai pas lu Tchertkov, si ce n'est les apostrophes sous la plume des biographes. J'aime bien quand il dit qu'il a cherché à rencontrer Tolstoï uniquement pour croiser le fer de leur foi chrétienne respective, car elles étaient bien distinctes au départ. D'un air de dire que c'était bien innocemment que la relation s'est établie, ce qui qualifie la suite naturellement !

A mon sens on aurait tort de penser que Tchertkov fut le Raspoutine des Tolstoï, ce serait faire trop d'honneur à un homme qui s'est très mal comporté et d'ailleurs la malignité de Raspoutine est controversée. Avec Tchertkov, on n'est pas sur une controverse : on est réellement sur la trajectoire d'un homme qui a atteint la famille Tolstoï jusqu'à la diviser et l'envoyer aux gémonies, profitant des faiblesses d'un géant vieillissant sur fond éhonté d'humanité et humiliant, reléguant Sophie Tolstoï jusqu'à la défiguration alors qu'elle était une grande dame
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L'Assassinat d'Alexandre II
Le mouvement révolutionnaire qui aboutit au 1er mars 1881n'atteignit presque pas Iasnaïa Poliana. Nous n'en sûmes rien que par les journaux décrivant les attentats qui se répétaient si fréquemment à cette époque.

De temps en temps, venaient chez mon père des "hommes louches" qu'il recevait dans son cabinet et avec lesquels il avait de chaudes discussions.

Généralement ces visiteurs hirsutes et sales n'apparaissaient à Iasnaïa Poliana qu'une fois. N'ayant pas trouvé de sympathie auprès de mon père, ils repartaient pour toujours.

Seuls revenaient ceux qui s'intéressaient à ses nouvelles idées chrétiennes. Je me souviens de quelques nihilistes qui revinrent souvent à I.P. et qui, sous l'influence de mon père, abandonnèrent complètement leurs idées de terrorisme.

"Le révolutionnaire et le chrétien, disait mon père, sont placés aux deux extrémités d'un cercle non fermé. Leur proximité n'est qu'apparente. Au fond, il n'y a pas de points plsu éloignés. Pour se rencontrer, il faudrait que les deux antagonistes retournassent en arrière et parcourussent toute la circonférence qui les sépare".

Voici comment nous apprîmes l'assassinat d'Alexandre II. Le 1er mars, mon père était allé faire comme d'habitude sa promenade d'avant le dîner sur la grand'route.

Après un hiver de grande neige, le dégel commençait. Le long des routes, de profondes crevasses s'étaient ouvertes et l'eau les remplissait.

En raison des mauvais chemins, on ne pouvait envoyer personne à Toula et nous étions sans journaux.

Sur la chaussée, mon père rencontra un italien ambulant, portant un orgue de Barbarie et des oiseaux au moyen desquels il disait la bonne aventure.

L'Italien venait de Toula.

On se mit à causer : " D'où venez-vous ? Où allez-vous ?"
-De Toula, affaires méchantes, oiseaux attrapés, tsar tué .
-Quel tsar ? qui l'a tué ? quand ?
-Tsar russe. Pétersbourg, jeté bombe. Journaux reçus..."

Elie Tolstoï
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Mon père disait que la plupart des gens doués au point de vue littéraire n'ont pas le don de la parole, et qu'à l'inverse , les personnes éloquentes ne peuvent pas écrire
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La plupart des gens doués au point de vue littéraire n'ont pas le don de la parole, et à l'inverse, les personnes éloquentes ne peuvent pas écrire.
Léon Tolstoï

Remonté par son fils Elie Tolstoï dans Souvenirs d'un de ses fils (1914)
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