Je suis très heureuse d'être tombée
Oboro & Moi absolument par hasard pendant mon arpentage d'une librairie. J'ai tout simplement adoré ce roman.
Koharu est une lycéenne japonaise tout à fait normale, qui est amoureuse de l'un de ses camarades de classe, Oboro. Un jour, elle rencontre un Oboro très différent de celui qu'elle voit à l'école : celui-ci est vêtu d'une robe. On apprend alors rapidement qu'Oboro, assigné homme à la naissance, se sent femme. A partir de ce point-là, nous suivons à travers les yeux de Koharu l'évolution de sa relation avec Oboro.
J'ai trouvé les personnages très attachants. Leur personnalité et leur psychologie sont poussées et complexes. Nous avons surtout le point de vue de Koharu, comme il s'agit de la narratrice. Pour autant, le récit n'est pas du tout centré sur sa personne. Même avec le narration intra-diégétique, l'auteur a réussi à développer de façon égale les deux principaux protagonistes de l'histoire.
Ce n'est clairement pas un roman où il se passe beaucoup de choses, beaucoup de péripéties puisqu'il est très axé sur la psychologie des personnages et le développement de leur relation particulière. le récit prend son temps, et j'ai trouvé ça très agréable.
Ce que j'ai aimé en particulier, c'est l'évolution de Koharu tout au long du roman. A la fin du roman, elle n'a pas changé de personnalité, ni de conceptions. Elle en est ressortie grandie et ça fait toute la différence. J'ai trouvé que la symbolisation physique, à la fin du roman, de ce changement était très subtile et maline.
Quant à Oboro, au fil des pages, elle s'ouvre de plus en plus à Koharu et essaye de s'épanouir en tant que femme à ses côtés. A mon humble avis, elle est une bonne représentation d'une jeune communauté trans japonaise qui a encore du mal à se faire entendre et accepter.
C'est un récit magnifique dans le sens qu'il porte, avec beaucoup de sensibilité et bienveillance.
D'autant plus qu'il me semble ne pas avoir vu beaucoup de roman japonais traitant ainsi de la transidentité (même si, pour les mangas, je pense à Celle que je suis et au Secret de Madoka, aux éditions Akata). Cela apporte un vent de fraîcheur et un point de vue culturel différent, car la majorité des livres que j'ai pu lire sur la transidentité étaient étasuniens.
Je le recommande !