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3,38

sur 315 notes
Ah, j'ai retrouvé Irving (je l'avais perdu au détour de son « Mariage poids moyen », roman de 1974 lu récemment), et ce pour mon plus grand bonheur !

Il nous retrace le parcours de Juan Diego Guerrero, auteur à succès installé aux Etats-Unis, qu'un groupe d'anciens élèves envoie, en voyage, aux Philippines. En parallèle à ce voyage, Irving propose, via des moments de songes à demi-éveillé / de semi-conscience, de nous replonger dans l'enfance de Juan Diego Guerrero (et de sa soeur – personnage complètement improbable à la langue incompréhensible de tous dont l'unique interprète/traducteur se révèle être son frère), enfance passée au sein de la décharge mexicaine de Oaxaca sous l'oeil bienveillant (ou pas) de la Vierge de Guadalupe.

Comme d'habitude chez Irving, ce livre regorge d'une multitude de personnages, tous plus originaux les uns que les autres, donnant au tout une sorte d'aura mystérieuse, une sorte de Carnaval perpétuel dans lequel se démène le personnage principal.

Je trouve donc cet Irving bien réussi, même s'il faut avouer que la fin se traîne un peu et que, pour moi, le récit perd donc de son rythme et, qu'au final, avec quelques dizaines de pages en moins… le résultat aurait, sans doute, été le même.

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Enfin le dernier John Irving !!
On y retrouve tous les ingrédients qui font le charme de cet auteur : un univers baroque, des enfants, un cirque, la religion etc....
Dès les premières pages, j ai accroché et je ne peux pas le lacher, il faut dire que c est un aussi de mes auteurs préférés !!
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John Irving a écrit des romans mémorables.
Celui-ci emprunte beaucoup des thématiques chères à cet auteur exceptionnel : sacré, religieux, sexualité, genre.s, personnages interlopes, étranges, mystérieux... Et sa narration qui progresse en flash back spiralesque, avec une utilisation de la répétition parfois.
Mais il me semble plutôt emprunté et je n'ai pas été emballé par l'un ou l'autres de ces personnages. Ce livre est un bon livre, très bon même, dans l'absolu. Mais comparativement au Monde selon Garp, Une prière pour Owen, L'oeuvre de Dieu la part du Diable, il est en-dessous.
Certains écrivains (voire tous) devraient savoir (quand) s'arrêter.
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Ouvrir un livre de John Irving, c'est plonger dans un monde foisonnant d'histoires atypiques et de personnages cocasses et attachants.
Au fil de ses romans, depuis plus de quarante ans, l'auteur parsème ses textes d'éléments récurrents que le lecteur assidu se plait à reconnaître comme si l'auteur lui lançait un clin d'oeil pour le remercier de sa fidélité.
A chaque fois, ce sont des univers différents, de nouveaux territoires avec leur culture et leurs coutumes mais les thèmes chers à John Irving sont toujours présents. La quête du père bien sûr, l'orphelin qui se construit dans un milieu hostile mais où il trouve néanmoins des amis secourables, le métier d'écrivain, le travesti au grand coeur et mais aussi le cirque, ce milieu fascinant lieu de tous les dangers mais aussi de plaisir que procure le dépassement de soi.
Le jeune héros Juan Diego grandit à côté de la décharge publique d'Oaxaca au Mexique. Il trouvera son salut dans les livres, dans la protection d'un Jésuite et deviendra un auteur célèbre aux Etats Unis. Alors que l'âge le contraint à des traitements médicamenteux invalidants, il se rend aux Philippines pour respecter une promesse faite dans son enfance et au cours de ce périple entre Manille et les îles, il revivra en rêve les moments forts de sa jeunesse tout en se soumettant de bon coeur à l'emprise de deux femmes mystérieuses.
Au fil de ce parcours onirique dans son passé, on fera connaissance avec tous ceux qui ont compté pour lui et surtout sa soeur Lupe, la jeune voyante qui lit dans les pensées et voue une haine farouche à la Vierge Marie qui, selon elle, a très injustement détrôné la Vierge de Guadalupe, véritable protectrice du Mexique.
Ce roman joue délibérément la carte du mystère, rappel malicieux du titre choisi et il bouscule le lecteur car il fait la part belle aux miracles, aux esprits mais aussi à la foi.
Il faut chasser tout raisonnement cartésien de son esprit pour entre pleinement dans cette histoire et se laisser emporter par les émotions suscitées par la foule bigarrée des personnages qui gravitent autour de Juan Diego, témoin fasciné de leur danse endiablée.
Au delà de la piété populaire suscitée par les Vierges rivales, on évoque les danses macabres joyeuses du jour des morts, produit d'une culture mexicaine foisonnante de vie qui transforme en fête débridée, les hommages présentés aux disparus.
Un roman, riche, puissant, qui témoigne une fois de plus, John Irving est vraiment un très , très grand auteur contemporain et que les années qui passent ne font que renforcer son talent.
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Suivre un homme a deux vies n'est pas toujours aisé. Juan Diego a deux vies, celle d'un adulte qui va faire un voyage de pèlerinage et celle d'un enfant/ado vivant dans une petite ville du Mexique dans une décharge publique.
Juan Diego profite d'un voyage à l'autre bout de la terre pour arrêter ses cachets contre une maladie cardiaque, cela va le plonger dans son passé. Est un voyage de pèlerinage ou un voyage dans le passé?


J'ai adoré le roman. On passe du passé au présent. Juan Diego est un adulte attachant mais aussi un enfant qu'on aura bien aimé sauvé tout petit. Comme d'habitude chez Irving, on y retrouve les mêmes thèmes : la religion, le cirque (pour une fois ce n'était pas un ours), l'homosexualité... Tout a été écrit d'une main de maître au fil des pages, j'ai eu envie de connaître ce petit enfant et sa soeur de la basura.

A découvrir.
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Je voulais d'abord remercier Babelio et l'éditeur Thélème car j'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de janvier.

Et tout de suite après, je voudrais présenter mes excuses à l'éditeur parce que j'ai été distraite en cochant le livre : je n'avais pas vu que c'était un livre audio. Mes habitudes de lecture ne me permettant malheureusement pas d'écouter plus de 18 heures d'enregistrement en un mois, je n'ai écouté que deux chapitres. Assez pour reconnaître la qualité de lecture de monsieur Bertrand Suarez-Pazos que j'ai trouvé fort agréable à écouter. J'ai offert le cd à ma maman et j'ai acheté l'e-book. Par contre je reprendrai l'écoute du CD avec plaisir ( j'ai même repéré un tas de titres dans le catalogue de l'éditeur qui me font envie...)

Ma première rencontre avec John Irving, c'était le monde selon Garp. Un livre que j'ai vraiment adoré. J'attendais donc beaucoup de cette Avenue des mystères. Et je n'ai absolument pas été déçue!

Dès la présentation de Juan Diego et Lupe, j'ai été conquise. J'aime les personnages d'Irving, tellement humains, j'aime les péripéties farfelues, les situations extraordinaires.
J'ai parfois eu un peu de mal avec les allers-retours dans le temps mais J'ai apprécié la balade. John Irving a su m'emporter, une fois de plus...

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Enfant dans une décharge au Mexique, adopté par un curé défroqué et un transsexuel aux États-Unis, et devenu adulte un écrivain célèbre, Juan Diego entame un voyage aux Philippines pour respecter la promesse faite à un déserteur de la guerre du Vietnam des années auparavant. le voyage aidant, il s'emmêle les pinceaux dans son traitement : des bétabloquants pour le coeur et le Viagra pour le plaisir. Résultat, sa mémoire défaillante due aux médicaments revient en force et se mélange à son quotidien, confusion accentuée par la présence insistante durant le voyage de deux femmes, une mère et sa fille, attirées avant tout par son sexe.
Mais la confusion mentale du personnage déteint sur le récit, avec une alternance entre les périodes et les lieux, des dialogues embrouillés entre différents personnages (avec en plus Lupe, la soeur de Juan, qui n'est comprise que de lui seul et qu'il traduit aux autres… ou pas) et un voyage aux Philippines dont on oublie peu à peu l'enjeu au fil des pages (avec l'apparition notamment d'un élève de Juan, devenu lui aussi écrivain).
Bref, ce qui marche d'habitude dans les romans de John Irving, le parcours d'un homme de l'enfance à la maturité, la multiplicité des thématiques, des personnages hors norme, des familles dysfonctionnelles, des situations comiques et tragiques à la fois, des répétions obsessionnelles mais utiles au récit, devient ici par moments indigeste. Quant au thème de la religion, il n'est ici abordé que du point du vue folklorique (même si avec le Mexique et les Philippines, il y a de quoi !).
De quoi retourner vers les anciens Irving (Le monde selon Garp ou L'oeuvre de dieu, la part du diable pour ne citer qu'eux), histoire de retrouver tout le talent de l'auteur.
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D'ordinaire, j'aime bien l'univers de John Irving et j'ai acheté ce livre, il y a un an, confiante. J'avais bien lu ici ou là des avis très mitigés, des avis négatifs mais cela ne me faisait pas peur. Irving, je connaissais, ça ne pouvait pas être mauvais !

Je m'étais régalée à la lecture de son précédent, A moi seul tous les personnages. Je ne pouvais pas être déçue.

Certains reprochent à ce dernier roman d'Irving son côté débridé. Moi, c'est ce que j'ai le mieux apprécié. Un écrivain vieillissant revit en rêves sa jeunesse au Mexique et parallèlement, le lecteur suit son périple aux Philippines. On se retrouve donc trimballé d'un endroit à un autre, d'un temps à un autre, au gré des pensées et des rêves de l'écrivain. Il s'endort n'importe où, à n'importe quel moment, ce qui permet au lecteur de replonger dans l'enfance du narrateur, au détour d'un paragraphe, d'une phrase. On pourrait en être déstabilisé, je ne l'ai pas été. Ca m'a plutôt amusée. D'ailleurs, comme il le dit, page 387 :

« Dans notre mémoire, dans nos rêves, les derniers moments de nos chers disparus prennent malgré nous le pas sur le reste de leur histoire. Dans les rêves, la chronologie n'existe pas, ni l'ordre des événements qui ont marqué les souvenirs des uns et des autres. Dans notre esprit comme dans nos rêves, il n'est pas rare que l'histoire commence par son épilogue. »

Malgré ça, j'ai eu bien du mal à finir ce roman, je me suis forcée, toujours à deux doigts de l'abandonner. Mais pourquoi donc ? Je me suis ennuyée, bien trop souvent, j'ai trouvé ça long, très long et répétitif. L'écriture (même si c'est une traduction) ne m'a pas séduite du tout. Je n'ai pas retrouvé la verve et l'humour de l'auteur, je n'ai guère aimé les passages centrés sur le narrateur aux Philippines. Seule son enfance au Mexique m'a accrochée, et encore, pas tout le temps. J'ai lu pas mal de passages en diagonale, espérant toujours des pages captivantes… que je n'ai pas vraiment trouvées. Bon, d'accord, j'exagère un tant soit peu, j'ai avalé certaines pages avec plaisir.

Et pourtant, les ingrédients étaient là : deux enfants vivant dans une décharge publique, puis dans un orphelinat, puis dans un cirque, une mère prostituée, une statue de vierge qui tue, un couple composé d'un prêtre et d'un travesti… le garçon arrache les livres du bûcher pour les lire et traduit les paroles incompréhensibles de sa soeur extra-lucide… C'est barré, c'est fou, ça frise le surnaturel, et pourtant… Sexe, religion et mort sont aux programme et pourtant…


Irving écrit des romans, il a une imagination débordante, et pourtant, avec ce dernier roman, il n'a pas réussi à me distraire, à me séduire, à m'emmener dans son univers.

Je suis tellement désolée de ne pas avoir aimé, malgré des personnages hauts en couleurs et quelques situations cocasses, voire extravagantes, tellement désolée !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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John Irving est décidemment très fort. Qui d'autre que lui aurait réussi à me trimballer le long de ces 500 pages "touffues", parfois un peu confuses, pleines de mystères et d'apparent désordre ? Personne, sans doute.

Ce roman me faisait de l'oeil depuis sa sortie, et mon impatience m'a peut-être conduit à en attendre beaucoup. Aussi ai-je eu un peu de mal à entrer dans cette histoire étrange et complexe, faites de flash-backs incessants, qu'il m'est impossible de résumer en 10 lignes...
Sachez seulement que vous ferez la connaissance de Juan Diego, un écrivain professeur d'université (tiens, tiens... Un double fictif de l'auteur lui-même ?) qui entreprend un voyage aux Phippines pour honorer la mémoire d'un ami.
Mais ce périple qui, d'aéroports en chambres d'hôtels, n'a finalement rien de bien passionnant, n'est qu'un prétexte pour revenir sur l'enfance singulière de Juan Diego, né ainsi que sa soeur Lupe dans la misère d'une décharge mexicaine. Lupe a des dons de médium, mais elle s'exprime dans un langage inintelligible et seul son frère est capable de traduire son charabia. Tous deux vont traverser nombre d'épreuves, où nous croiserons pêle-mêle un missionnaire au grand coeur, des "chiens des toits", des statues de Vierges plus ou moins miraculeuses, un médecin athé, des prostituées, un dompteur de lions violent, un transexuel attachant, des nains farceurs, des "marcheurs célestes" et des pluies de geckos : bref, nous nageons là dans un joyeux foutoir tinté de mystères et d'exubérance.

Ajoutons cette fois-ci une critique ouverte des dogmes et des religions, et nous aboutissons à un roman dense et ardu.
Cette lecture ne fut donc pas pour moi de tout repos, j'ai plus d'une fois été tenté d'abandonner la lutte, mais Irving a finalement réussi à m'emmener au bout de son histoire rocambolesque, qui une fois encore fait la part belle à tous ses thèmes de prédilection : orphelinats et enfances difficiles, personnages à la sexualité trouble, réflexions sur l'avortement, la mort et la maladie, mais aussi messages d'espoir et de tolérance, et séquences burelesques particulièrement réussies.

Dans ce grand capharnaüm à la limite du surnaturel, l'auteur a cette fois-ci mis un peu trop d'ingrédients à mon goût, et le résultat n'est pas toujours très digeste. Les "bonds temporels" et les détours narratifs sont nombreux et un peu fatigants, et j'ai parfois eu du mal à saisir l'importance de certains passages lourdement détaillés et sans rapport direct avec l'histoire.

Une fois de plus, Irving fait du Irving, il nous emmène où il veut sans plan de route et aborde à nouveau les sujets qui lui sont si chers.
Le coquin s'en amuse même en faisant dire à son héros, alors en pleine séance de natation, que "le surplace, l'eau qui vous porte, la nage en chien, c'est un peu comme écrire un roman. On a l'impression de faire un long parcours, parce que cela représente beaucoup de travail, mais en réalité on revient sur d'anciens sujets, on se traine en terrain familier".
J'ai parcouru ce terrain, souvent difficile, avec Juan Diego, et je savoure désormais un repos bien mérité !
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Le formidable conteur qu'est John Irving nous entraîne à la suite de son héros du Mexique jusqu'aux Philippines.
Quels sont les fantômes qu'il faut le plus craindre, ceux du passé ou ceux du présent ?
Le Mexique de l'enfance et les jésuites, la vie d'adulte d'écrivain reconnu, un voyage initiatique baroque et irrésistiblement drôle alternent dans des allers et retours vibrionnants entre le passé et le présent.

Le poids des rêves, la fatalité des destins, l'enchaînement des amitiés se mêlent. le temps n'existe pas, puisqu'aujourd'hui est aussi hier. Est on l'acteur ou le spectateur de sa propre vie ?

La tornade Irving, d'une immense bienveillance, emporte tout sur son passage et même les aquariums n'y résisteront pas.

La réalité dépasse l'imaginaire mais au final les fantômes qu'il faut craindre ce sont ceux de l'avenir.
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