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4,09

sur 796 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un début laborieux pour ma part, le contexte historique, bien qu'essentiel, n'est pas du tout ma tasse de thé. Heureusement que l'auteur a beaucoup d'humour et "casse" ce côté trop sérieux avec ses anecdotes (une mention spéciale pour les saucisses).
C'est intéressant tant au niveau des moeurs de l'époque que du système judiciaire (cela dit, Omar Raddad c'était y'a pas si longtemps).
L'auteur a fait un travail énorme de recherche sur cette femme qui apparait presque au final comme la victime de cette société qui avait soif de vengeance.
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Encore un livre très réussi de Jaenada, un vrai regard sur l'injustice. Avec celui-ci, il revient sur le destin de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué son amant dans les années 1950. Contrairement à « La Serpe » et « Au printemps des monstres » (énormes coups de coeur de l'année dernière), ce livre s'apparente plus à une biographie, avec la volonté de rétablir la vérité sur la personne de Pauline, qu'à une contre-enquête (ce que j'avais tant aimé dans les deux autres). Encore une fois, Jaenada prouve qu'il analyse et parle des rouages judiciaires, des faits divers et du grondement populaire comme personne. Toute la partie retraçant le procès est fascinante. Mais pour une fois, ce n'est pas ça le coeur du livre. Et c'est sans doute pour cela que j'ai moins accroché. Autant j'ai vraiment aimé la première partie qui retrace l'adolescence de Pauline dans un Dunkerque occupé puis assiégé, autant j'ai un peu plus décroché à son début de vie adulte entre Lille et Paris, avec des passages souvent redondants. Je ne connaissais rien à ce fait-divers, et j'ai été un peu perturbée également par le fait que lorsqu'une nouvelle personne était introduite au récit, on nous citait tout de suite des extraits de ses témoignages au procès, sans même savoir de quoi il s'agissait encore exactement. C'était plus difficile d'avoir un regard analytique sur l'affaire, et c'est dommage. Mais il y a toujours le sarcasme de Jaenada, son regard sur la société, (et ses fameuses digressions) et ça vaut toujours le détour.
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Philippe Janaeda dans son style si particulier remet en lumière une affaire des années 50, force est de constater que son travail d'orfèvre permet un tant soit peu de redonner une dignité humaine à Pauline Dubuisson.
On peut constater qu'un certain travail féministe à été engagé depuis, pour le grand bien de l'humain, car il y parle aussi de nombreuses autres affaire ayant comme accusée des femmes, et que les verdicts sont au bon vouloir des messieurs les juges selon leurs critères très machos et rétrograde de l'époque.
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C'est un destin hors du commun que nous livre Philippe Jaenada : celui de Pauline Dubuisson dramatique dès l'enfance et jusqu'à la fin de sa vie. Afin de refaire l'histoire et de rendre justice à celle qui a été malmenée par la presse et l'opinion publique des année 50 l'auteur a "soulevé toutes les pierres" c'est à dire TOUT consulté la concernant : toutes les archives, tous les documents des avocats, toute la presse se rapportant à Pauline Dubuisson .. Elle a assassiné son ex petit ami c'est indéniable mais alors qu'elle a payé sa dette à la société elle se retrouve confronté à son passé qui la rattrape alors qu'elle a fuit la France et s'est installée au Maroc pour exercer son métier : médecin. On y découvre aussi avec effroi combien la justice fut intraitable envers les femmes (ses anciennes compagnes de détention). Travail phénoménal de l'auteur qui par son humour ravageur, ses digressions, allège cette terrible histoire et rend justice à cette femme.
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Brillant plaidoyer de l'avocat Jaenada...Un pavé qui se lit d'une traite grâce au style original (humour, digressions) et à un travail de documentation titanesque.
Je viens de finir, je suis encore imprégnée du destin de Pauline et je me demande comment j'aurais réagi à l'époque du procès : aurais- je crié avec les loups et condamné Pauline ou aurais-je vu en elle cette "petite femelle" libre et attachante malgré son crime ? Très beau roman
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Il faut sacrément l'aimer Pauline Dubuisson pour lui consacrer des heures de recherche et d'écriture et accoucher d'une somme de plus de 700 pages.

Il faut drôlement les chérir toutes ces femmes qui ont occis leurs amants, leurs maris ou, pire, leur enfant, pour les défendre contre une société qui les a broyées avant même de les juger. Il faut tout simplement être Philippe Jaenada, avec son sens de l'empathie sans pathos et son humour ravageur (parfois un peu lourdingue si je peux me permettre) pour tenir le lecteur en haleine tout au long du récit.
Pauline est née en 1927 à Malo-les-Bains, le quartier résidentiel de Dunkerque. Issue de la bonne bourgeoisie locale, elle est la préférée de son père qui l'éduque comme un garçon, lui inculquant les préceptes, mal compris, de Nietzsche (vive le suicide quand on a raté sa vie !). Quant à sa mère, elle vit dans « un isolement déprimo-religieux ». Très précoce, elle envisage de devenir médecin à une époque où la femme était cantonnée à une fonction de génitrice et de « gardienne du foyer ». Ce sont les bombardements destructeurs de sa ville qui ont forgé cette vocation. Pendant le second conflit mondial, elle travaille même à l'hôpital où elle succombe aux charmes d'un chirurgien allemand. Auparavant, elle avait perdu sa virginité dans le lit de l'ennemi. A l'âge de 13 ans ! Elle était décidément fort mature dans tous les domaines ! Pendant ce temps, son père collabore allégrement avec l'occupant…
Au cours de ses études, elle rencontre un certain Félix Bailly, un garçon falot qui tombe fou amoureux d'elle et la presse de l'épouser. Pauline tergiverse et Félix découvre que sa dulcinée a été tondue à la Libération. Par des résistants de la dernière heure, rappelons-le. On connaît la suite. Rappelons, comme le cite Jaenada, que Brassens écrivit : « Les braves sans-culottes et les bonnets phrygiens ont livré sa crinière à un tondeur de chiens ».
Dans « La petite femelle », l'auteur s'attache à comprendre comment les policiers, les juges et les commentateurs de l'époque ont écrit l'histoire de la meurtrière en manipulant la réalité et la vérité et comment ils ont fait porter à Pauline, en bons misogynes, la responsabilité de la traîtrise de son père alors qu'elle n'était qu'une adolescente en 1940. Notre auteur en profite pour » déconstruire la construction » du personnage de « l'amanticide ».
Tombeau littéraire, le dernier roman de Jaenada est la réhabilitation d'une femme libre et indépendante qui, si elle a commis le pire, n'en resta pas moins humaine.
A lire aussi sur Pauline Dubuisson le magnifique « Je vous écris dans le noir » de Jean-Luc Seigle.

EXTRAIT

D'ailleurs, l'auteur de l'enquête sociale écrira cette phrase magnifique : » Elle aimait aussi beaucoup la musique classique, ce qui ne l'empêchait pas de faire admirablement bien la cuisine, de confectionner des robes et d'arranger son intérieur avec beaucoup de goût. » Une merveille.



Lien : http://papivore.net/
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Depuis « Sulak », Philippe Jaenada s'intéresse à des personnages réels peu connus, mais qui ont marqué l'Histoire à leur manière et qui ont surtout vécu une vie des plus romanesques. le destin de Pauline Dubuisson avait déjà attiré mon attention lors de la sortie du roman « Je vous écris dans le noir » que lui avait consacré Jean-Luc Seigle en début d'année. Je n'avais pas pu lire celui-ci et l'arrivée de Jaenada sur ce thème m'a convaincu.

Car cet auteur possède une vraie qualité que j'apprécie beaucoup quand il s'agit de biographie : Au contraire des autres, il n'invente rien ! Il travaille en profondeur le sujet, il le décortique, pour ne nous livrer que le factuel et ainsi ne pas déformer la réalité. Même s'il reste toujours une part de subjectivité, ses propos sont étayés par un gros travail d'investigation et de documentation. Ainsi on ne sent pas floué ou dérouté entre le vrai et le peut-être. Et si par moments, il ne connaît pas les évènements, il ne romance pas et précise au lecteur que c'est son ressenti personnel.

Donc une nouvelle fois, l'histoire dramatique de cette fille m'a passionné. Philippe Jaenada a pris le parti de la défense de Pauline. Il a surtout voulu mettre en exergue l'acharnement et la mauvaise foi des juges et des médias, qui ont tout fait pour détruire cette fille. Les digressions au récit que Philippe Jaenada parsème, sont comme toujours, pleines d'humour et apporte un peu de fraîcheur. Certains passages sont d'ailleurs truculents et j'ai beaucoup ri.

Le seul défaut que je peux trouver concerne le coeur de cette oeuvre. Au milieu du roman, lors du descriptif du meurtre et du procès, les faits sont ressassés avec un grand nombre de répétitions et de redites. J'ai eu l'impression de tourner en rond comme si tout avait déjà été dit. Je me suis donc un peu ennuyé jusqu'à ce que l'histoire redémarre sur la fin.

En conclusion, j'ai pris beaucoup de plaisir à décortiquer la vie de cette incomprise avec le style signé Jaenada. Ce livre est très long et parfois un peu trop dirigé par l'affect de l'auteur pour son héroïne, mais Pauline Dubuisson méritait bien que quelqu'un s'attarde sur sa tragédie sans préjugés, avec pour une fois de bonnes intentions.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Ce que j'affectionne particulièrement avec cet auteur c'est que telle une enquête policière, il retrace l'histoire, ici de Pauline Dubuisson, pour confronter la réalité judiciaire à la réalité passée 👩‍⚖️ Et il mène rondement ce travail d'enquêteur d'après ces propres dires. En effet après l'avoir rencontré et questionné lors d'une conférence universitaire, il nous a expliqué sa manière de travailler et combien de temps il passait dans les archives à retracer les moindres failles d'un entretien, d'une scène de crime, d'une personnalité 📜

Étant moi-même assez scrupuleuse et aimant le soin donnée au moindre détail, la manière de fonctionner de Philippe Jaenada entre en résonnance avec ce que je suis.

D'autant plus qu'il se place dans la peau de l'enquêteur et qu'on le suit dans des situations plus pittoresques les unes que les autres. En outre, il est particulièrement drôle et entretien l'autodérision à merveille ✨

Enfin, il s'attaque à une affaire judiciaire pour laquelle journalistes et opinion publique ont déjà fait le procès. Pauline Dubuisson est une jeune femme libre, en avance sur son temps et intelligente. Qu'elle puisse être jugée objectivement était inimaginable à l'époque et il suffit de reprendre les mots de l'avocat général dans son réquisitoire pour s'en convaincre. Il la surnomme effectivement de "hyène".

Aussi, si vous aimez les récits qui reprennent des faits divers et qui ont pour finalité de rechercher l'erreur judiciaire, je ne peux que vous conseiller de lire cet auteur. Que ce soit avec la petite femelle ou encore plus récemment avec le printemps des monstres que j'avais dévoré 🕵️‍♂️👩‍⚖️

J'ai pour ma part préféré le printemps des monstres qui m'a paru prendre moins de longueurs que la petite femelle.

Attention le livre fait tout de même plus de 700 pages et il faut s'accrocher pour arriver au bout ! Amateur de lectures courtes, s'abstenir ☺️
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Il faut bien l'avouer, l'histoire et le destin de Pauline Dubuisson sont incroyablement tragiques, toute sa vie n'est faite que de mauvais choix ( si choix il y avait !?) pas née où il fallait , pas les bons parents, pas au bon endroit, pas le bon amoureux. Sa volonté impressionne.. elle est brillante, libre, et féministe avant l'heure.. elle ne parvient pas à se faire oublier..Est elle coupable de son dernier crime ? son procès donne lieu face à son visage impassible à un déferlement de haine de la part de certains médias…
Philippe Jaenada livre ici une bonne enquête mais gros bémol : Quel besoin a t'il d'émailler cette histoire de faits personnels, anecdotes avec sa femme dont on a rien à faire !! C'en est gênant … pour lui .. et pour les lecteurs ..
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JAENADA, l'auteur qui murmurait à l'oreille de ses lecteurs…

Pas de suspens dans l'histoire, puisque c'est celle de Pauline DUBUISSON qui tua son amant dans les années 1950, et fut reprise dans de nombreux écrits et films (dont « La vérité » de Clouzot).
Tout est dans le traitement : JAENADA est à la fois écrivain, historien et avocat.

- un écrivain :
Il raconte à son lecteur une histoire en utilisant des parenthèses (sur sa vie personnelle ou d'autres sujets), qui donne une impression de discussion. On aime ou on n'aime pas. Moi j'aime !
Je ne me suis pas ennuyée un seul instant en dépit de l'épaisseur de l'ouvrage (peut-être un peu d'impatience avant le crime, mais rien de bien grave).
Il est parfois drôle, même si le sujet ne l'est pas, sans dénaturer son propos.

- un historien :
C'est l'histoire de Pauline, mais aussi le récit de la seconde guerre mondiale dans la poche de Dunkerque, dernière ville française libérée… et c'est passionnant.
Sur l'affaire même, ce sont des heures et des heures de recherches au sens scientifique du terme.
Et tout cela dans le seul but de rétablir la vérité (par exemple sur l'anecdote du square Rombout -page 92).

- un avocat :
JAENADA réalise le tour de force (que même son défenseur, Maître Paul BAUDET n'a pas réussi) de réhabiliter Pauline DUBUISSON, de rendre émouvante la meurtrière d'un jeune homme bien sous tous rapports mais qui voulait en épouser une autre, de convaincre de donner des circonstances atténuantes à celle qui avait eu deux amants allemands pendant l'occupation.

On voit tour à tour une Pauline « normale…instable… convenable mais nerveuse… légère… douce et aimante… amazone…tondue… la tête froide… ravageuse… pâle… repentante… midinette… brisée… maudite… amendable… traquée… fantôme », 46 qualificatifs pour 46 chapitres qui dressent un portrait tout en nuances de cette héroïne complexe et donc attachante.

Un dernier mot sur le cliché intrigant de la couverture : il a été pris par un inconnu ( ?) alors que Pauline attend assise sur une chaise dans un couloir de la brigade criminelle avec sur les épaules le manteau du garçon qu'elle vient de tuer quelques heures auparavant.
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