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sur 1107 notes
Après Bruno Sulak et Pauline Dubuisson, Philippe Jaenada récidive et endosse à nouveau le costume du détective chargé de proposer à son lecteur un portrait un peu différent d'un homme ou d'une femme ayant eu à faire à la justice. Il part cette fois sur les traces d'un meurtre toujours irrésolu.

Pour qui n'a jamais lu Philippe Jaenada, je ne suis pas sûre qu'il faille commencer par La serpe pour découvrir notamment ce travail qu'il a entamé avec Sulak sur des personnages connus des services de police et de justice. Je n'ose pas écrire "sur des hommes et femmes condamnés" car cette fois, point de condamnation pour Henri Girard, mais plutôt une erreur judiciaire... Bref, en tout cas, j'aurai plutôt tendance à vous conseiller de vous atteler d'abord à La petite femelle. Et si ça vous plaît, vous revenez sur La serpe.

Pourquoi donc, me direz-vous ? Tout d'abord, il faut reconnaître que pendant la première moitié du roman, j'ai eu tendance à me demander comme Philippe Jaenada allait bien pouvoir faire plus de 600 pages sur cette affaire... Cette première moitié est l'occasion de brosser le portrait d'Henri Girard et de sa famille, essentiellement à partir de ce que la presse en a relayé, à partir de l'image partagée par l'opinion publique. Jaenada nous présente l'homme, ses épouses, ses relations familiales a priori compliquées, raconte son aventure sud-américaine puis son retour en France et sa carrière d'écrivain, et bien évidemment revient sur la nuit du meurtre et sur le procès. Ceci raconté, quid de la suite ? Et bien la suite, c'est du pur Jaenada, c'est lui mis en scène à Perigueux, sur les traces des Girard, à tenter d'accéder au château, et perdu dans les archives départementales à la recherche du véritable Henri Girard. Peu à peu, comme il l'a fait avec Pauline Dubuisson, Philippe Jaenada taille en pièces l'image que la presse de l'époque a voulu créer, raconte un homme proche de son père et de sa tante, dont la famille est convaincue de l'innocence. Lettre après lettre, déposition après déposition, il épluche, confronte, constate, commente et pointe les incohérences et les failles de l'enquête. Et alors là, plus moyen de lâcher le bouquin pendant sa seconde moitié : on n'attend qu'une chose, que Jaenada fasse part de ses hypothèses et confonde le meurtrier véritable !

Quand je dis qu'il vaut mieux avoir lu La petite femelle avant de s'intéresser à La serpe, c'est également car l'auteur en profite pour nous faire part des suites de son précédent roman, nous raconter les rencontres que ce livre a provoqué, les témoignages qu'il a reçu... Et puis aussi étrange que cela puisse paraître, on se rend compte que le destin des trois personnages auxquels il s'est intéressés sont liés : ici, c'est la même commune qui relie Henri Girard et Bruno Sulak ; là, c'est le premier avocat que contacta Pauline Dubuisson qui défendit finalement Henri Girard... Sans parler de Henri-Georges Clouzot épinglé par Jaenada pour le portrait qu'il fit de Pauline Dubuisson et pour l'adaptation du roman d'Henri Girard, alias Georges Arnaud... On sent que les personnages auxquels Jaenada s'attache ne le lâchent pas ainsi, et nous non plus d'ailleurs. Ils ont le pouvoir de le hanter, et nous avec, et lire La serpe, c'est comme retrouver un vieil ami qui nous ferait part des dernières nouvelles et trouvailles sur ses travaux en cours, nous donnerait des nouvelles de nos connaissances communes.

A travers cette nouvelle (en)quête, Philippe Jaenada offre une fois de plus un roman dense et passionnant, marqué par une plume unique qui brille par sa maîtrise des mots... et des parenthèses !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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je ne suis pas faite pour lire du Jaenada, surtout sur 633 pages. Voilà c'est dit !
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Une enquête romanesque qui revient sur un triple meutre qui a eu lieu en 1941. On imagine l'importance de la recherche documentaire pour produire ce roman qui va au-delà de la simple enquête criminelle, il fait une chronique de la France dans les années 40 mais aussi le récit de la vie d'un écrivain, George Arnaud, qui a eu un parcours très singulier.
Avec son humour, sa une grande maîtrise et son écriture fluide Philippe Jaenada nous fait tenir en haleine pendant 640 pages.
Son récit et entrecoupé de digressions, beaucoup de digressions souvent pertinentes, mais parfois vraiment inutiles et pesantes. Notamment les renvois incessants sur ses autres romans.
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Entre Columbo et le club des 5 un monde existe, celui de Phillippe Jaenada. Dans ce roman ébouriffant l'auteur nous entraîne dans une enquête passionnante. 75 ans après le triple meurtre du château d'Escoire, qui avait fait les gros titres de la presse à l'époque, il revient sur la personnalité complexe de celui qui fut accusé, puis acquitté dans cette sordide affaire.

La vie d'Henry Girard est, à bien des égards, en elle-même déjà un roman. Marié trop jeune, cet homme dont l'existence se brise à 24 ans va ensuite vivre plusieurs autres épisodes déroutants. A la tête d'une fortune qu'il ne mettra pas longtemps à dilapider il devient père de famille à son corps défendant, puis vagabond et convoyeur d'objets plus ou moins licites en Amérique du sud. Il tirera de cette expérience son premier livre, publié sous le pseudonyme de Georges Arnaud, qui fera son succès. Les droits du Salaire de la peur sont achetés par un producteur qui va faire de ce modeste témoignage un best seller ! Yves Montand écope du rôle principal tandis que l'auteur se paie même le luxe d'envoyer paître Hitchcock, lui aussi intéressé par l'adaptation du texte. C'est un heureux hasard qui amène M. Jaenada à s'intéresser à ce parcours atypique puisque son voisin n'est autre que le petit fils d'Henri.

L'auteur va ainsi se lancer dans une entreprise ambitieuse, refaire le procès du jeune homme, en reprenant toutes les pièces du dossier et autres documents disponibles. Un travail de titan et de fourmi pour mieux connaître le tempérament de ce looser magnifique, en perpétuel rébellion contre son milieu d'origine.
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Un meurtre durant la guerre, un procès qui débouche sur un acquittement mais est-il vraiment innocent ?
C'est ce que l'auteur va tenter de nous démontrer dans un travail minutieux d'historien.
Une enquête policière à travers des documents d'archives.
Un bon roman où parfois j'ai eu dû mal à suivre mais tout est repris ensuite.
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Au début j'ai vraiment eu du mal, le style, ses digressions (mais qui ne sont pas inintéressantes (ça m'a donné envie de lire "Sulak")) et ce que je viens de faire les doubles, voir triple parenthèses, ce n'est pas évident du tout !
Mais ce livre est passionnant, intéressant, Philippe Jaenada nous transporte dans le passé comme si nous y étions. Son analyse des faits est précise.

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Malgré toutes les critiques enthousiastes et le prix récolté, j'ai trouvé ce livre très people et ragotier...Mais bien sûr la personne qui est au coeur du livre est digne d'un roman puisqu'on peut broder à l'infini sur une vie méconnue.... Mais 648 pages c'est un peu long....
par contre j'ai revu avec plaisir le film de Clouzot....un grand film quelles que soient les différences avec le livre et les divergences entre le romancier et le cinéaste
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Un auteur que j'adore un super demi bouquin (la première partie) une deuxième partie de bouquin où l'auteur cherche à me convaincre de quelque chose mais je ne sais pas de quoi, que Girard est innocent, que refaire l'enquête sur le vif 70 ans plus tard est lumineux ou bien que le procédé est plaisant... mais en fait c'est juste barbant à mon goût.
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C'est un faits divers, comme le précédent livre de P. Jaenada (Pauline Dubuisson), que l'auteur traite admirablement bien. Son écriture particulière, et ses digressions, sont un atout qui servent une histoire diabolique, avec de multiples rebondissements
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Une enquête sur un "cas froid" (cold case) : un triple meutre commis en 1941 et jamais résolu.
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