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sur 1108 notes
J'avais bien aimé La grande à bouche molle, aussi quand on m'a conseillé La Serpe j'ai reconnu le nom de Philippe JAENADA et j'ai couru me le procurer.
Dans ce livre, il s'intéresse à une affaire qui le touche personnellement puisqu'elle concerne le grand-père d'un de ses amis, Henri Girard, connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur par exemple du salaire de la peur. Il commence par dresser sa biographie de fils de famille rebelle à vagabond globetrotteur, puis auteur à succès. Puis on s'intéresse à ce qui lui a valu, en 1941, d'être arrêté et presque condamné à mort, miraculeusement acquitté alors que tout le désignation coupable du triple meurtre abominable et sanglant (à la serpe comme l'indique le titre ...) de son père, de sa tante, et de leur bonne, dans leur château d'Escoire près de Périgueux.
Philippe Jaenada reprend toutes les pièces du dossier, toute la correspondance privée des personnes impliquées, fait des recherches aux archives, un travail qui a dû être très fastidieux mais qui est raconté de façon passionnante, avec assez de légèreté pour ne pas nous noyer, même si je ne vous le cache pas c'est quand même assez dense donc pas forcément pour tous les lecteurs (c'est pas Umberto Eco non plus hein). Il cerne ainsi la personnalité d'Henri Girard, ses relations avec les victimes, pas aussi mauvaises que l'accusation a voulu qu'on le croit, avant de s'attaquer à nous montrer à quel point l'enquête avait été bâclée (on est en 1941, je ne sais pas si c'est une circonstance atténuante pour le juge et les enquêteurs ...), et dirigée uniquement dans le but de tout faire coller avec l'hypothèse de la culpabilité d'Henri Girard (à un point où on dépasse l'incompétence et on s'approche de la malveillance).
Alors bien évidemment nous n'avons que ce que nous dit Philippe Jaenada, et tout cela semble édifiant et implacable. Nul doute que si les personnes concernées (ou leurs descendants) ont connaissance du travail fait ici, elles pourront s'appuyer dessus en complément de ce qu'elles savent par ailleurs que nous ignorons, et avoir une meilleure idée de ce qui s'est peut-être réellement passé à Escoire.
Je pense m'intéresser à plus ou moins brève échéance à son livre sur Pauline Dubuisson (auquel il fait référence plusieurs fois dans la Serpe) et à ses autres œuvres.
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Philippe Jaenada.
La serpe
Editions Juillard
634 P.
Quatrième de couverture:
Un matin d'octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord , Henri Girard appelle au secours : dans la nuit , son père , sa tante et la bonne ont été massacrés à la serpe.Il est le seul survivant.Toutes les portes étaient fermées , aucune effraction n'est constatée.Dépensier, arrogant , violent , le jeune homme est l'unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l'arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d'un procès retentissant ( et trouble par certains aspects), il est acquitté et l'enquête abandonnée . Alors que l'opinion publique reste convaincue de sa culpabilité , Henri s'exile au Venezuela .Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur , écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d'Escoire ne sera élucidé,laissant planer autour d'Henri Girard, jusqu'à la fin de sa vie (qui fut complexe , bouillonnante , exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais , jusqu'à ce qu'un écrivain têtu et minutieux s'en mêle...
MON AVIS :
Bravo ! une merveille recommandée par une amie.
Philippe Jaenada nous éblouit , nous fait vivre son roman avec humour , un vocabulaire riche , parfois poétique pour expliquer des choses graves.
Mais quel travail ! Jaenada reprend point par point le procès , les investigations d'un triple meurtre avec une élégance parfaite. Tout ceci est basé sur un fait réel !
Vous connaissez sans aucun doute , le salaire de la peur de Georges Arnaud, mais là , le meurtrier est Henri Girard , son vrai nom, et oui , l'auteur va retracer sa vie à la fin de la guerre jusqu'à aujourd'hui.
Mais quelle réussite !
De plus , l'auteur , de son point de départ , s'amuse à jouer avec le club des cinq: j'ai ri , mais j'ai ri .J'ai vécu des émotions ( cela fait du bien au coeur !)
L'auteur fait souvent référence à un autre se ses roman La petite femelle , sur lequel , je vais me pencher bientôt.
Enfin , ce roman fait la part belle à de nombreuses références littéraires et culturelles font partie de ce roman.
UN MOT SUR L'ÉCRIVAIN :
Philippe Jaenada a publié entre autres chez Juillard le chameau sauvage ( prix Alexandre Vialatte et prix de Flore), Sulak ' Prix d'une vie( le Parisien Magazine, prix Claude Chabrol et Grand Prix des lycéennes de Elle) et la Petite Femelle.
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J'ai horreur d'abandonner un livre. C'est comme jeter un papier par la fenêtre de la voiture ou vérifier le cellulaire de votre enfant ou de votre conjoint, ce sont pour moi des choses rédhibitoires. Je me suis raisonnée, me suis fait violence... Mais ai dû me résoudre à abandonner. N'oublions pas que nous sommes en période de confinement et que l'on a besoin d'évasion littéraire, besoin d'être transporté par un récit, d'oublier le temps et non pas de regarder en permanence le petit chiffre en bas à droite pour voir la progression de la lecture... le sujet aurait pu être intéressant mais les circonvolutions infinies avec insertion de () finissent par rendre le récit indigeste et limite incompréhensible. Incises qui se référent à un autre roman de l'auteur. Un peu fouillis. Une logorrhée qui m'est devenue insupportable à la page 306/635... Je laisserai à l'écrivain le mérite d'avoir fourni un travail historique très fouillé (cette histoire repose sur des faits réels et des personnages ayant réellement existé)
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Meurtres au château
Dans ce pavé de 600 pages (ces derniers temps, on ne peut pas dire qu'on n'a pas de temps de lire), Philippe Jaenada enquête sur le triple meurtre du château d'Escoire en 1941. Il partage son travail minutieux et précis pour découvrir l'assassin à la serpe. Son talent est dans ses parenthèses. Il commente tout avec beaucoup d'humour et de finesse. Je le recommande chaudement.
En lisant, j'ai pensé aux chroniques de Guy Delisle que j'aime beaucoup. Il y a quelque chose de commun alors les sujets sont différents et le style également.
Vous l'avez lu et aimé ? ⠀
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C'est un ami qui m'a conseillé ce roman et j'ai été attirée par le synopsis, je me suis donc lancée. Malheureusement, la sauce n'a pas pris avec moi...

Que je me suis ennuyée! Ce roman est tellement long! de telles descriptions devraient être interdites! Je n'en pouvais plus! J'ai lu péniblement ce roman jusqu'à la fin mais que ça a été douloureux (et j'avoue avoir sauté des passages pour aller plus vite)! Pourtant, l'histoire en elle-même est plutôt intéressante mais pour moi, c'est l'écriture qui ne va pas. L'auteur a souhaité étoffer son récit en rajoutant des anecdotes à une histoire réelle mais finalement, il l'a tuée pour moi. Je n'ai tout simplement pas aimé!

Je me suis souvent perdue dans les descriptions bien trop longues et complètement inutiles. L'auteur est bien trop brouillon dans son récit. Et de temps en temps, on revenait à l'histoire première, celle d'un homme que tout accuse mais qui est pourtant acquitté, c'est d'ailleurs la seule chose qui m'a intéressée mais l'auteur a détruit cette enquête. L'auteur abuse un peu trop des parenthèses et des anecdotes personnelles pour que ce roman devienne intéressant et fluide et puisse intéresser les lecteurs. Alors oui, je sais, il a reçu un prix et il a été adoré de certains mais pour moi, c'est un peu trop d'égocentrisme que l'auteur a révélé dans ces pages. Il parle beaucoup de lui, de sa façon de traiter le sujet, et du coup, ça m'a écoeurée.

Bref, une chronique plutôt courte pour un si long pavé mais je n'ai tellement pas aimé que je ne vois pas vraiment quoi en dire plus! A chacun de se faire sa propre opinion en essayant de lire ce roman.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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Jaenada a changé de sujets avec Sulak, la Petite femelle et la Serpe,(il se saisit de grandes affaires jugées mais où plane un doute; mais il n'a pas changé de style, toujours plein d'humour et de digressions
Il s'empare de procès et décortique les affaires en reprenant l'enquête à zéro. Ici, il évoque l'affaire Henri Girard (qui deviendra sous le nom de Georges Arnaud un écrivain célèbre en particulier pour le Salaire de la peur, porté à l'écran)
L'auteur dénonce des oublis, des mensonges lors de l'enquête.
J'aime beaucoup l'humour de l'auteur et ses célèbres digressions mais c'est un peu long, très ou trop détaillé, très documenté mais cela alourdit , à mon avis, le récit.
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mon dieu !! quel livre indigeste ...trop de description trop de disgretions et surtout pas de ponctuation...une horreur et une erreur de ma part de l avoir acheté.....pourtant l histoire basée sur histoire vraie ets interessante mais j ai pas pu allé jusqu au bout.
arret apres 150 pages ...
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Sur le fond, Philippe Jaenada nous livre une enquête impeccable sur le meurtre du château d'Escoire : éléments factuels recoupés, explorations des hypothèses, peinture sociale et historique nuancée.
'La Serpe' pourrait donc 'simplement' être un parfait livre de fait divers, mais c'est beaucoup plus que cela.
Le récit de l'affaire s'entrecroise avec celui de l'enquête, où on suit l'auteur dans son voyage, ses recherches, l'éloignement de sa famille. On découvre la 'fabrique du livre', entre investigations, questionnements et écriture, et les ressentis d'un bonhomme touchant d'humanité, de sensibilité, d'humilité et de drôlerie.
Les digressions peuvent exaspérer certains lecteurs, et oui! certaines auraient pu être plus brèves, mais paradoxalement, c'est elles qui m'ont permis de supporter les faits décrits (extrêmement glauques, tout de même) et de prendre un immense plaisir de lecture (rires inclus).
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Premier livre lu pendant le confinement. Il me fallait bien des circonstances pareilles pour avaler ce pavé. Ce livre est très intéressant, j'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur que je découvrais. Mais surtout je salue son travail de fourmi (rouge ou noire).
Les recherches qu'il a menées sont impressionnantes même si cela donne un livre un peu difficile à digérer.
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C'est lui qui a écrit le salaire de la peur, le roman dont a été tiré le célèbre film réalisé par Henri-Georges Clouzot. Il s'appelait Georges Arnaud. Mais ça c'était un pseudonyme. de son vrai nom Henri Girard, il avait été compromis dans la sordide affaire d'un crime particulièrement sauvage. Son propre père, sa tante et leur servante avaient été massacrés avec l'outil qui a donné son nom à l'ouvrage de Philippe Jaenada : La serpe.

Quand au tiers de l'ouvrage on connaît l'issue du procès qui, contre toute attente, innocente Henri Girard alors que tout l'accablait, on se demande où Philippe Jaenada va nous emmener. Son intention, il nous la révèle quelques pages plus loin : "mon but, mon idée de départ, c'est d'écrire un roman policier, un truc sanglant, de résoudre une énigme." Mais au fil de l'ouvrage on comprend assez vite que l'intention de départ évolue, au fur et à mesure qu'il s'immerge dans les archives et en se rendant sur les lieux de ce fait divers hors du commun.

Henri Girard a été défendu par le ténor du barreau Maurice Garçon, le Dupont-Moretti de l'époque, "the must". Alors l'accusé, acquitté, est-il un coupable qui ne doit d'avoir sauvé sa tête qu'au talent de son défenseur ? Philippe Jaenada se convainc du contraire au fur et à mesure qu'il rentre dans le dossier. Convaincra-t-il son lecteur ?

Mais plus encore. Un est innocenté, un autre serait donc coupable et non démasqué à ce jour. Les faits se sont déroulés en 1941. Le château d'Escoire, théâtre du drame, était en zone libre. Lorsqu'il publie son ouvrage qui sera couronné par le prix Femina 2017, Philippe Jaenada imagine que la logique a été sacrifiée à la fébrilité du contexte. L'enquête a été contrainte, la vérité étouffée par la passion. C'est donc, rancoeurs et sympathies désormais éteintes, avec le recul on ne peut plus suffisant qu'il se livre à une relecture du dossier et une remise en question de tout. Il mène son enquête et nous la livre avec un luxe de détails qui peut paraître parfois étouffant. Mais dans une enquête, la vérité ne surgit-elle pas le plus souvent d'un détail.

On peut innocenter quelqu'un de deux façons : en prouvant qu'il ne pouvait avoir commis les faits, ou bien en démasquant l'autre, celui qui les avait commis. Et Philippe Jaenada, regrettant au passage les approximations de l'enquête, les partis pris, de forger son intime conviction et nous livrer du bout des lèvres celui qui aura échappé à la justice, bénéficiant sans doute des préoccupations d'un pays secoué par les soubresauts de l'histoire, peut-être plus enclin à poursuivre d'autres innocents désignés, sans procès ceux-là, comme boucs émissaires de la faillite du pays face à l'invasion allemande.

N'en reste pas moins que l'accusé innocenté aura été un curieux personnage n'attirant pas vraiment la sympathie, sans doute limite bi polaire comme on serait tenté de le qualifier aujourd'hui. Mais a bien y réfléchir, avait-il beaucoup de raisons d'en vouloir aux assermentés, accrédités, experts et institutionnels de tous bords pour lui avoir offert deux ans de prison aux seuls faits d'avoir été dans la proximité d'un horrible crime et plus sûrement de n'avoir su plaire à tout le monde.

Le style agrémenté d'un humour froid mais toujours pertinent relève la relation des investigations qui peut parfois s'avérer un peu lourde. On aime aussi l'implication de la vie intime de l'auteur lui-même avec ce qu'il révèle de la relation père-fils, en particulier dans ce qu'on lui connaît de pudeurs inhibitrices. L'artifice de la révélation d'un amour filial par roman interposé est habile. Gageons qu'il aura porté ses fruits dans ce domaine, au-delà du succès littéraire mérité.

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