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Mikel Janin (Illustrateur)
EAN : 9781779513618
144 pages
DC Comics (30/11/1900)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Fan-favorites Superman and the Authority are brought together by comics superstars Grant Morrison and Mikel Janin!
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les vieilles valeurs
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Ce tome contient une histoire qui s'insère dans la continuité du moment de Superman, mais qui peut être appréciée pour elle-même. Il regroupe les quatre épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Grant Morrison, dessinés et encrés par Mikel Janín, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire et des couvertures de Janín. L'épisode 2 contient une séquence dessinée par Fico Ossio et mise en couleurs par Sebastian Chong, une dessinée par Evan Cagle et mise en couleurs par Dave Stewart, et une dessinée par Travel Foreman et mise en couleurs par Alex Sinclair. Ces deux derniers ont également réalisé une séquence de l'épisode 3. Les couvertures variantes ont été réalisées par Bryan Hitch, Jen Bartle, Trevor Hairsine, Bengal, Yanick Paquette.

À Washington DC, en 1963, Superman est reçu au Capitol par le président Jack Kennedy qui lui explique qu'il représente le progrès, qu'il est l'homme de demain. Il compte sur Superman pour mettre fin à toutes les guerres. Quelques jours plus tard, il est assassiné à Dallas au Texas. Manchester Black se réveille dans son petit appartement qui est un fouillis indescriptible. Il a été interpellé par les forces de l'ordre qui se tiennent à l'extérieur et qui le somment de sortir les mains en l'air. La scène se déroule à Londres au temps présent. Il jette un coup d'oeil par la fenêtre pour évaluer la gravité de la situation, et il prend la bouteille d'alcool à sa portée pour s'en envoyer une grande lampée ce qui le fait cracher. Des grenades à gaz arrivent dans sa chambre. Manchester Black sort calmement du bâtiment et constate que plusieurs policiers sont victimes de graves hallucinations. Un tireur d'élite le tient dans sa mire et il fait feu à plusieurs reprises. Il s'écroule à terre alors qu'une grenade de type taser tombe à côté de lui, se déclenche et que son corps est secoué par la décharge électrique. Soudain un individu doté de superpouvoirs arrive lourdement sur le sol et indique aux policiers qu'il va prendre les choses en main.

Manchester Black reprend connaissance dans la forteresse de solitude de Superman, en Antarctique, assis sur un fauteuil bourré de technologie. Superman est en train de s'adresser à lui : il explique qu'il était perdu dans le temps, qu'il s'était retrouvé face au président Jack Kennedy à l'hiver 1963, qu'il avait promis de rendre le monde meilleur, et puis tout s'est enchaîné : Bobby Kennedy, Martin Luther King, la course à l'espace, Intergang, Darkseid, Doomsday. Il ne parvient presque plus à voler, la Ligue de Justice s'est aperçu qu'il ne leur restait plus de temps, qu'ils avaient détourné l'idéal au point de croire que le monde tournait autour d'eux : leurs ennemis spéciaux, leurs morts et leurs résurrections, leurs crises. Black est maintenant pleinement conscient, accusant Superman de se moquer de lui avec sa perfection, alors que lui est cassé de partout. Il estime qu'il est en enfer et il fait comprendre à Superman qu'il ne sera jamais un professeur en chaise roulante pour sa nouvelle équipe de superhéros mentalement déficients.

D'un côté, ça fait toujours plaisir de retrouver Grant Morrison en train d'écrire pour les superhéros DC, des personnages qu'il connait très bien, et dont il maîtrise la mythologie sur le bout des doigts. D'un autre côté, c'est un peu surprenant de voir arriver une nouvelle histoire de cet auteur pour cet univers partagé alors que la précédente de grande ampleur date de 2014/2015 : Multiversity. Depuis il a écrit une trilogie d'une version alternative de Wonder Woman pour Terre Un dessinée par Yanick Paquette, et deux saisons de Green Lantern, dessinées par Liam Sharp. Enfin, même pour un scénariste de cette trempe, faire revenir l'équipe aussi emblématique de The Authority reste un pari risqué. Elle fut créée par Warren Ellis & Bryan Hitch en 1999, et est passée dans les annales pour avoir donné un bon coup de fouet au récit de superhéros, et pour avoir dépoussiéré l'image de Superman (avec Apollo) et celle de Batman (avec Midnighter). Sans compter que Mark Millar & Frank Quitely en ont remis une couche avec une deuxième saison encore plus iconoclaste. Que va faire l'auteur avec un rapprochement entre superhéros nouvelle génération (enfin de 2000) et le superhéros originel de l'univers partagé DC étant apparu pour la première fois en 1938 ?

Superman commence par recruter Manchester Black jeune homme à l'attitude désagréable, agressif en continu, critique de tout, créé par Joe Kelly & Doug Mahnke dans le numéro 775 de la série Action Comics, paru en 2001. le lecteur a l'impression de voir une version jeune de John Constantine, constamment en colère, comme si Superman devait coexister avec un personnage de l'univers Vertigo, une branche plus adulte et plus cynique de DC Comics. Superman continue de recruter des superhéros plus jeunes que lui en vue d'affronter une menace dont il sait qu'elle arrive et qu'il ne sera pas en mesure de défaire tout seul car ses pouvoirs sont sur le déclin. Il n'arrive plus à voler, juste à se tenir à quelques centimètres au-dessus du sol. Comme l'indique le titre, il recrute des individus associés à l'équipe Authority, à savoir Apollo et Midnighter, et d'autres qui n'en faisaient pas partie. Afin d'accompagner l'arrivée de ces recrues, certaines disposent d'un chapitre les présentant. Après Manchester Black, la première est une superhéroïne enjouée et positive avec des dessins de Fico Ossio, très superhéros, bourrés d'effets spéciaux apportés par le coloriste pour 6 pages pleines d'énergie et de couleurs. C'est à Evan Cagle qu'échoit la responsabilité de présenter Apollo et Midnighter : des traits de contour plus fin, des couleurs plus ternes, pour une ambiance très différente, faisant bien ressortir le contraste entre le héros solaire et le héros des ténèbres. La dernière recrue bénéficie des dessins de Travel Foreman avec des traits de contour également très fins presque cassants, et une ambiance morbide renforcée par la mise en couleurs rouge sombre.

La majeure partie du récit est illustrée par Mikel Janín dans un registre descriptif et réaliste, avec des traits de contour fins et solides, pour une apparence globale aérée et évidente. Superman apparaît jeune lors de la séquence d'ouverture en 1963, un bel homme très bien proportionné, de haute taille, au regard franc et affirmé, avec un doux sourire. Pour le reste, au temps présent du récit, il apparaît légèrement plus massif, avec les tempes grisonnantes, et toujours une expression de franchise sur un visage ouvert. L'artiste a conçu une apparence qui évoque un peu celle de Tom Strong par Chris Sprouse, avec cette même sensation d'un héros sûr de lui, et en même temps cordial avec les autres, les écoutant vraiment. Alors même qu'il éprouve l'impression de dessins simples, le lecteur est impressionné par les différents environnements, par la personnalité visuelle différente de chaque superhéros, par son costume bien sûr, mais aussi par ses postures et son langage corporel. Il lui faut prendre un peu de recul pour se convaincre que la mise en couleurs a été faite par une autre artiste, Jordie Bellaire, tellement les dessins semblent d'un seul tenant entre les trais encrés, les couleurs et les effets spéciaux. Chaque moment semble évident quel que soit l'action ou le lieu, et pourtant en s'arrêtant un moment, le lecteur prend conscience que le scénariste n'y est pas allé avec le dos de la cuillère : Superman poussant Manchester Black dans son fauteuil flottant, l'intrusion des prisonniers de la zone fantôme dans la forteresse de solitude, June Chung découvrant les autres membres de l'équipe qui ont pris place autour de la table ronde de Camelot, un affrontement dans les rues de Dubaï, les superpouvoirs peu communs de l'équipe ennemie, etc.

Le lecteur s'aventure dans l'intrigue sans bien savoir où elle va le mener. Il découvre la situation de Manchester Black, un personnage qu'il ne connaît peut-être pas, dans ce cas-là la référence à l'équipe Élite restera lettre morte pour lui. Pas sûr non plus qu'il puisse bien comprendre comment Superman se retrouve à discuter avec Jack Kennedy avant l'assassinat de Dallas, ou qu'il identifie les autres superhéros recrutés en plus d'Apollo & Midnighter. Il faut donc disposer d'une bonne connaissance de l'univers partagé DC et de la mythologie de Superman pour saisir les enjeux, les références à d'autres événements, et même reconnaître l'ennemi manipulé par celui qui tire les ficelles. Il faut également avoir conscience que ce récit constitue plus un prologue à une série d'aventures de Superman à venir, qu'une histoire complète, sans garantie aucune que Morrison écrira la suite. Pour autant, ce chapitre constitue une lecture conséquente, plaisante pour elle-même et développant un thème en filigrane. le lecteur voit bien que le comportement et le caractère de Manchester Black vont à l'encontre des valeurs incarnées par Superman. le premier commence par reprocher au second de s'être bassement vengé en l'estropiant, ce à quoi Superman répond qu'il est en train de le guérir. Black continue avec ses accusations : le sadisme de soins sans anesthésie, l'indiscrétion de Superman quand il utilise ses rayons X sans le consentement des individus autour de lui, la condamnation des criminels de la zone fantôme de manière arbitraire, etc. C'est un vrai réquisitoire contre le paternalisme supposé de Superman.

Convaincu de son bon droit, Black se lance dans un discours agressif : on le qualifie de taré sociopathe avec des superpouvoirs, ce qu'il prend comme un discours de haine contre toutes les minorités auxquelles il appartient, une souffrance émotionnelle terrible. Superman lui fait observer que Black est en train de marcher, qu'il l'a véritablement soigné avec efficacité, que son discours de victime ne repose sur rien, si ce n'est une tendance marquée à l'égocentrisme. Tout du long, le lecteur peut ainsi relever des discours antagonistes, dans le conflit, très prisés sur les réseaux sociaux, et les réponses pleines de bon sens de Superman. La volonté de tout présenter de manière conflictuelle apparaît pour ce qu'elle est, devenant ridicule face à l'honnêteté et la gentillesse de Superman. le scénariste s'amuse beaucoup à confronter ainsi un discours victimaire, accusateur et revanchard, à la réalité des actions de Superman incarnant des valeurs morales indubitables de la génération précédente. Impossible de ne pas sourire devant le comportement immature d'une partie de la génération suivante, face à la réalité de actes des aînés qui ne se sont pas conduits avec l'intention de leur nuire sciemment.

Un récit assez étrange : une histoire de superhéros avec Superman et une nouvelle version de l'équipe Authority, des dessins faisant honneur aux superpouvoirs et à la dimension spectaculaire de ces aventures. Une intrigue inventive qui s'avère être un chapitre d'une histoire à venir. Une mise en scène savoureuse d'un conflit générationnel contemporain monté en épingle pour être plus polémique, et donc plus vendeur, avec des interprétations tellement distordues par des prismes partiaux qu'elles en sont ridicules. Un récit qui peut rebuter par sa continuité, ses références et son ouverture vers une aventure à venir. Un récit dans lequel Grant Morrison continue à faire preuve d'une remarquable inventivité, avec une narration visuelle appropriée et sophistiquée, et un commentaire pas piqué des hannetons sur le bruit généré sur les réseaux sociaux.
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Dans le futur de l'univers de DC, un sexy-daddy Superman recrute une équipe pour sauver l'univers lorsqu'il ne sera plus là pour le faire lui-même.

L'idée n'est pas mauvaise et le comic est bourré de scènes très intéressantes. Mais il s'avère au final décevant parce que 80% du comic se consacre au recrutement et la présentation des nouveaux personnages. Et le 20% qui reste, à la fin, tente d'établir une intrigue et d'en précipiter la fin avec une baston ennuyeuse.
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En ce gris mois de juin, Aurélien et moi tentent de vous apporter joie et bonne humeur grâce à des lectures douces et joyeuses (spoiler : ce n'est pas le cas). Titres abordés : - Blade T01 (Marvel 100%) de Bryan E. Hill et Elena Casagrande - Jessica Jones : Alias (Marvel Must-have) de Brian M. Bendis et Michael Gaydos - Fantastic Four 1234 (Marvel Must-have) de Grant Morrison et Jae Lee - Les T01 de X-Men et Immortal X-Men (Marvel Deluxe) de Gerry Duggan/Pepe Larraz & Kieron Gillen/Lucas Werneck/Michele Bandini. Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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