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Je disais donc : les histoires d'amour finissent mal en gé.né.ral ♪♪♪
À présent, je peux ajouter que parfois elles commencent mal ; voir qu'elles peuvent être à sens unique, ce qui peut poser problème. Et dire que certaines sont complètement malsaines, toxiques, violentes, destructrices, assassines dans le pire des cas, n'est pas exagéré.


Une fois n'est pas coutume, mon petit coeur me réclame de la romance, de la douceur. Mes dernières lectures lui ont donné des petites palpitations inhabituelles, des pulsations accélérées, de légères extrasystoles...
Pauvre petit coeur : "soit plus fleur bleue, semble-t-il m'alerter".
Plus fleur bleue ? Bah voyons !
Je vais t'en donner de la romance !
Pour le duper, je fais semblant de capituler ; ok, lisons une histoire d'amour...
Tiens! Je le sens déjà se réguler le petit organe.
Je vais aller piocher parmi mes connaissances, un expert fleur bleue qui aurait une belle romance dans sa besace.
Voyons voir...
Buko ? ... non
Selby ? ... non plus
Ketchum ? non
Jauffret... ah voilà, il a justement donné ce titre à un de ses romans "Histoire d'amour" , formidable !
Il n'a rien vu venir le p'tit tambourin. Il retapote tranquille à 60 bpm, comme à la plage.
Visiblement il ne connait pas Régis, le p'tit coeur.

Parce que la belle histoire d'amour que voici, elle est plutôt trashouille. Disons, que ce n'est pas vraiment une histoire d'amour, enfin si, mais à sens unique et plutôt du genre psychopatique.
J'explique : comportement d'un psychopathe :
Impulsivité, détachement émotionnel, manque d'empathie, de culpabilité et de remords.
Notre narrateur, que l'on va suivre tout du long, cumule bien tous ces traits de personnalité.
On dirait que l'histoire d'amour vient de tomber à l'eau :))
Notre Psycho, qui est accessoirement professeur au lycée, tombe amoureux (fait un blocage) sur une jeune femme dans le métro.
Bzzzii ! Bzz ! (cerveau qui grille)

_ "j'ai tout de suite compris qu'elle serait ma femme. Sa poitrine était grosse, je me la figurais ferme, avec des aréoles d'un beau rose. Sous son pull, il me semblait que le ventre était plat, élastique, et qu'il se terminait par une pilosité abondante. J'imaginais son sexe chaud, sec, collé au sous-vêtements. Quand elle s'est levée et qu'elle est descendue sur le quai, je l'ai suivie". (page une, deuxième phrase ; le ton est donné) Bzzzz!!!

Nous basculons d'un fantasme d'amour conjugal (avec enfants et tout et tout... je précise) à une série de harcèlement, avec attouchements, viols, invitations au resto, projets d'avenir, visites à beau-papa - belle-maman, jeux de piste et plus si affinités.
Bien-sûr, tout ça dans tous les sens et en mode non-stop.
Bzz ! Bzzzii ! ...
_"j'ai attendu que sa collègue ait fini de servir une cliente, je lui ai demandé où se trouvait Sophie.
_ elle est partie.
_ elle est partie où ?
_ elle a démissionné.
_ vous connaissez son adresse ?
_ non.
J'avais envie de fermer le magasin de l'intérieur, de l'étrangler et de fouiller de fond en comble. Son adresse devait bien se trouver quelque part. J'ai giflé la femme, elle s'est mise à hurler comme si j'attentais à sa vie. Un couple est entré dans la boutique, je me suis en allé". (p76)
un exemple parmi tant d'autres.
Comme vous pouvez le constater, il est bien dans son monde, ne se remet pas trop en question. Hormis les viols, c'est cette attitude qui donne à ce personnage ce côté flippant.
Il en serait presque drôle, tellement il est décalé (bon, entre nous, j'avoue, j'ai ri un peu...ma femme aussi)
Oohh! C'est bon... c'est un roman
Si j'investis 8 balles dans Jauffret, c'est que je sais que ça risque de grincer un peu.

Puis, la quatrième ne trompe personne :
"j'ai été réveillé par l'irruption de deux inspecteurs de police dans la chambre. Ils m'ont demandé de m'habiller et de les suivre.
_ pourquoi ?
Ils m'ont jeté mes vêtements à la tête.
_ dépêchez-vous.
Quand j'ai été vêtu, Ils m'ont passé les menottes. Je me suis dit que je ne savais même pas son prénom. En sortant de l'appartement, j'ai vu son nom sous la sonnette, elle s'appelait Sophie Galot.
Au commissariat, ils m'ont expliqué qu'elle avait porté plainte contre moi pour Viol".
Explicite, non ?



Vous voilà prévenus, si comme mon petit coeur vous n'aimez pas les turbulences, n'investissez-pas un radis dans cet auteur.
Au contraire, si vous aimez le cynisme en littérature, les petites phrases assassines, les ambiances névrosées, le monde désenchanté ou franchement malade, la provo sympa, et l'humour déplacé, Régis Jauffret fait le job.
Quelque part entre Houellebecq et Claire Castillon (mon avis rien qu'à moi) ;))







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Première lecture d'un roman de Régis Jauffret, qui n'a pas du tout provoqué mon enthousiasme, pour dire le moins. Avec « Histoire d'amour », un titre a priori fleur bleue, mais qui devait comporter, je le croyais, des situations paradoxales afin d'avoir matière à réflexion. Or il n'en est rien ! Ce titre me dérange, car comment le considérer, car il s'agit du viol d'un personne moralement et physiquement !

Un poncif, pour les hommes le sexe est une pensée itérative. Or notre Homme proche de la quarantaine, cumule les signes de dépendance : perte de contrôle, fréquence, égoïste, situation qui empiète sur le reste de sa vie...Mais bien sûr il cultive son art, la manipulation, envers une jeune femme, qui ne s'exprime pratiquement pas dans tout le roman. Et pourtant elle subit des vexations chroniques, une violence physique. Notre Homme, comme de bien entendu revendique un amour solide, mais il convient de préciser qu'il s'acharne sur elle en la violant...Son leitmotiv sur cette femme, il représente son seul avenir possible, sentiment qui génère un sentiment très fort de possession.

Bon j'arrête là. Un total rejet de ma part devant les violences physiques et morales que Sophie subit, et ce avec une totale abnégation et une soumission intégrale. "Ce que l'on ne peut pas dire, il faut le taire" de Ludwig Wittgenstein. Certes, je pense que contrairement à cette maxime, le fleuve de la vérité peut et doit sortir de son lit.

Un récit provocateur voulu de la part de l'auteur ? Une lecture à appréhender au second degré ? L'auteur veut-il attirer notre attention sur un phénomène sociétal en profonde déliquescence ?
Un voyage dans les circonvolutions abjectes de la libido d'un adulte. Je n'ai pas la réponse.

Un constat, il me semble être passé largement à côté de ce roman. Et peut-être est-ce un bien...

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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C'est un livre court qui relate une emprise. Régis Jauffret sait mettre mal à l'aise ses lecteurs (j'ai abandonné les Microfictions au bout de 100 pages tellement j'étais mal). Là le livre est très court et se lit en une après midi. Mais après il reste dans la tête tellement il est malsain. Attention, l'auteur a beaucoup de talent et je ne confonds pas le fond et la forme. Mais il prend quelque part en otage son lecteur et le rend témoin de choses inavouables. C'est un grand talent et une vraie expérience de lecture. A recommencer avec parcimonie cependant…
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Ne vous fiez pas au titre : certes, d'un certain point de vue, ce court roman raconte une histoire d'amour. Mais seulement d'un certain point de vue, celui d'un narrateur qui, à la première personne, évoque sa « relation » avec Sophie, jeune femme croisée dans le métro...

Ce qu'il y a d'exceptionnel dans ce chef d'oeuvre de Régis Jauffret, c'est la froideur quasi clinique des évocations s'immisçant dans une subjectivité omniprésente, ce jeu permanent sur les temps verbaux brouillant le réel et étoilant le récit dans de multiples possibles, et ce décalage de plus en plus oppressant entre la réalité et la fictivité.

Troublant, glaçant, amoral, ce roman plonge le lecteur au coeur d'une obsession et se révèle terriblement perturbant.

On vous aura prévenus !
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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Lecture particulière, noire, oppressante, dérangeante. Notre narrateur a une vision de l'amour très personnelle et traite "sa compagne" ou "sa prisonnière" d'une drôle de manière, entre viols, violences, harcèlement.
Une drôle de découverte au détour d'une boîte à livres mais pas déçue.
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Un psychopathe peut-il être attachant? L'obsession excessive n'est pas bien vue de nos jours. Mais l'amour est une obsession, mais aussi une folie. L'amour s'attrape comme ça, au hasard, et seuls les fous en sont victimes. Un amoureux est un fou en puissance. L'inverse peut aussi être vrai. On s'attache à qui l'on veut bien, simple question de goût et d'humeur.
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"Un matin, je l'ai vue assise en face de moi dans le wagon de métro qui me ramenait du lycée. J'ai tout de suite compris qu'elle serait ma femme."

Ce roman de 150 pages est dérangeant, c'est sa force et son principal intérêt. le lecteur est bousculé : il condamne un narrateur pervers et égoïste ; il est partagé entre empathie et incompréhension pour une victime passive.

Ce récit cru d'un amour pathologique vous fera réagir.
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Un livre que je n'ai pas aimé car cette histoire d"amour est en fait la traque d'une pauvre malheureuse par un psychopathe qui s'imagine "bien sous tous rapports" et qui fera en sorte que ce soit "son histoire d'amour".

C'est écrit de façon crue et assez originale puisque à aucun moment nous n'entendrons la voix de la victime, le psychopathe la vampirisant jusqu'aux pensées les plus reculées.

C'est un livre que j'ai trouvé assez malsain, pernicieux, nombriliste. Il n'apporte rien de positif dans cette vallée de larmes dans laquelle baigne notre quotidien.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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L'histoire : un homme rencontre une femme, la suit jusqu'à chez elle et la viole. Il reste la nuit chez cette jeune femme, et le matin au réveil, se fait arrêter par la police puis passe deux mois en prison. Dès sa sortie, il retourne voir cette jeune femme.

En fait, tout au long du récit, cet homme est dans la négation : de ce qu'il fait à cette femme (puisqu'il continuera de la violer). En fait il se comporte comme si la jeune femme était consentante ; il la suit donc et s'acharne à la retrouver après chacun de ses déménagements, il lui rend visite sur son lieu de travail, va chez ses parents. A aucun moment il ne se remet en cause. Lorsqu'il va chez elle par exemple, il lui fait à manger, et la viole à chacune de ses visites. En fait il s'agit d'une traque permanente et tout au long du roman, nous n'avons QUE les pensées de l'homme, que ses paroles et l'on n'entend donc quasiment jamais la jeune femme se rebeller. le peu de fois où l'on lit qu'elle se débat physiquement, c'est pour aussitôt voir qu'il la bat par la suite. L'omniprésence de cet homme, de ses pensées, de ses paroles et de ses monologues est étouffante et écrasante. le peu de fois où il y a des "dialogues", en fait, n'est inscrite que la parole du narrateur et non de la femme. Il pose des questions, mais on n'a jamais la réponse de cette jeune femme. Sentiment très étrange. Roman assez glauque.

Deuxième roman que j'ai lu de Régis Jauffret. Celui-ci m'a amené à réfléchir à plusieurs choses, notamment, celui de l'éditeur. Sous quel critère un éditeur accepte de publier un livre ? L'ouvrage doit-il plaire à l'éditeur ? Car au final je trouve ça difficile de se lancer dans une publication si l'on n'est pas sûr que le roman sera apprécié par la grande majorité des lecteurs. Mais d'un autre côté, ne doit-on publier que des livres qui seront lus par beaucoup de personnes ? Et bien, non à mon avis. En fait juste après avoir refermé le livre, j'ai trouvé l'attitude du protagoniste tellement odieuse, étouffante et déroutante que j'ai trouvé cette histoire complètement tordue.J'ai pris un peu de recul par rapport à ce livre mais j'étais assez dépitée en lisant l'histoire, puis je me suis dit, qu'après tout, des gens comme le narrateur, existaient certainement, malheureusement.
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Histoire d'amour est un roman coup de poing dérangeant tant par son style, incisif, cru, ses courtes phrases assassines que par son contenu, parfois, à la limite du supportable. Régis Jauffret se mets dans la tête d'un homme, prof, subjugué par une jolie femme dans le métro. Il commence alors à la traquer. En effet, au premier regard, il le sait, c'est sa femme. La traque, vire au délit puis au crime. Il la viole, se retrouve et prison mais cela ne suffit pas, l'obsession est toujours là...
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