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sur 287 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre étonnant que La confrérie des chasseurs de livres ? Pas tant que cela si l'on sait que Raphaël Jerusalmy, son auteur, né à Paris en 1954, s'est engagé dans les services de renseignements militaires de l'armée israélienne et surtout, qu'à la retraite, il s'est spécialisé dans les livres anciens.

En effet, La confrérie des chasseurs de livres est un hommage au livre et à sa diffusion souvent très difficile et très dangereuse, ainsi qu'à la Palestine historique que se disputent juifs, chrétiens, musulmans et à notre grand poète maudit : François Villon.
C'est lui que l'auteur fait revivre dans cette histoire une peu folle des idées contre les dogmes. Il rend la parole aux poètes, aux créateurs contre les profiteurs de tout poil, ceux qui détournent les plus belles idées à leur seul profit et exploitent leur prochain.
Quelle imagination ! Faire de François Villon un ambassadeur, un chercheur, un enquêteur, l'amant d'une jeune berbère et toujours un malicieux qui, accompagné de son complice Colin, un coquillard (1) comme lui, va jusqu'en Palestine. Là-bas, ils se retrouvent au coeur de toutes les hostilités possibles qui opposent juifs, mamelouks, prélats mais ils défendent les livres, les idées, la création contre l'Inquisition, la censure, les persécutions de toutes sortes.
C'est une belle fresque parfois un peu compliquée qui démarre dans un cachot parisien, sous le règne de Louis XI puis nous emmène donc au Moyen-Orient en passant par l'Italie où les Médicis et la papauté s'affrontent, faisant beaucoup de victimes collatérales.
Dans ce livre, j'ai particulièrement aimé faire plus ample connaissance avec François de Montcorbier, dit Villon. S'il est né en 1431, on sait seulement qu'il est mort après 1463 et j'ai tenté de suivre cette histoire un peu folle qui permet de comprendre tous les obstacles auxquels se sont heurtés les auteurs, les imprimeurs et les libraires. Les puissants que ces écrits dérangeaient, puisqu'ils instruisaient le peuple, n'hésitaient pas à censurer, incarcérer, torturer, exécuter sans oublier de brûler les livres, trésors inestimables perdus à tout jamais. Nous savons tous que de tels faits se sont produits et se produisent encore sous certaines dictatures.
Je ne sais pas si cette confrérie de chasseurs de livres a existé mais je pense qu'un peu partout en Europe, des passionnés ont pris d'énormes risques pour diffuser la pensée et j'ai apprécié que Raphaël Jerusalmy leur ait rendu hommage dans ce roman plein d'anecdotes et de rebondissements.

1. Coquillard : nom donné, au XVe siècle, aux mauvais garçons, voleurs, escrocs pouvant aller jusqu'à tuer pour parvenir à leurs fins. François Villon et Colin de Cayeux auraient fait partie d'une bande mais rien n'est vérifié.

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Quand un premier roman est très réussi le lecteur est toujours à la fois impatient et prudent de voir sortir un nouveau texte.
Pour Raphaël Jerusalmy qui avait mit dans le mille avec Sauver Mozart, le gant n'était pas facile à relever.

Il aime bien l'Histoire Raphaël Jerulsamy et il nous propose cette fois de nous retrouver en 1463, le 5 janvier pour être précis. Ce jour là aurait du être fatal à François Villon, il risque la peine de mort mais en fait il s'en tire avec un bannissement car il a fait un marché avec le roi de France, marché qui va se révéler à la fois tentant, incroyable, trompeur, et dangereux au possible.
Le voilà partit en Terre Sainte pour remplir sa part du marché. Il s'agit pour le roi de France de se soustraire autant que faire se peut à l'hégémonie du Vatican grâce à cette nouvelle invention que l'on nomme imprimerie, Villon pour se faire part en quête d'ouvrages, de livres, de manuscrits qui pourraient y aider.
C'est loin la Terre Sainte et difficile d'accès, bandits, voleurs, mercenaires, tout une cour des miracles pour l'empêcher d'y parvenir.
Son voyage va se révéler surprenant, saviez-vous qu'il existait alors une confrérie secrète, mystérieuse, la Confrérie des chasseurs de livres, François Villon sous ses dehors de mauvais garçon est un lecteur passionné, un homme cultivé qui va devoir se frotter à cette confrérie qui a des liens avec toute l'Europe.
Les embûches sont nombreuses, les espions sont partout, les ennemis prennent bien des costumes et il va lui falloir toute son intelligence et sa filouterie pour résister à cela.
Vous l'avez compris on est dans le roman débridé, l'auteur ne craint aucun tour de passe passe, son imagination galope et cela pour notre plus grand plaisir.
Nomades, brigands, espionne, moines, noble érudit à la solde des Médicis, tout est bon pour que le récit bondisse, que les complots fleurissent.
Je n'ai pas éprouvé de fatigue et pourtant il y a loin Paris à Jérusalem, les péripéties sont multiples, les chemins sont tortueux mais que voulez vous le désert est toujours attrayant et François Villon est un compagnon de route tout à fait irrésistible.
Ne vous y trompez pas le roman est parfaitement documenté, aucun anachronisme, on est projeté sous les remparts de Saint Jean d'Acre, dans les ruelles de Jérusalem sans coup férir et si je reste un peu vague c'est pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Grâce soit rendue au roman historique quand il ressemble à celui là. L'amour des livres, le respect des érudits chercheurs est à la base même du livre.
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Avec un titre pareil, comment vouliez-vous que je ne saute pas instantanément dessus ? Je veux dire, honnêtement, une confrérie, des livres, ça titille forcément mon besoin maladif d'aventure ! En plus chez Actes Sud, normalement, c'est tout de même une certaine garantie de qualité, un sceau « Méjan approuved » qui fait qu'on n'a pas trop peur de tomber sur un Dan Brown en culottes courtes. Pourtant, le sujet aurait franchement pu s'y prêter. Pensez-donc : Au XIIème siècle, François de Montcorbier dit Villon part pour la Terre Sainte, entraîné dans un complot mondial (enfin, mondial de l'Europe quoi, on est en 1100 et des brouettes) autour de manuscrits, et entre autres d'un manuscrit relatant les dernières paroles du Christ. Autant dire que ça fait tout de même très thriller médiéval qui découvre les sources du christianisme et qui perce le secret de la pyramide du Louvre. Bon, en fait, un peu mais pas trop, ce qui est bien et rassurant.

Pourquoi rassurant, me direz-vous ? Parce qu'il y a certaines maisons qu'on aime, et dont on préfère qu'elles se tiennent loin de l'hystérie et des recettes des best-sellers pour continuer à promouvoir de beaux textes. Qu'on aime ou qu'on aime pas, et je suis loin d'aimer tout ce qui porte le logo Actes Sud, on sait qu'il y a un auteur et un éditeur derrière, pas un canevas à la con préparé par des publicitaires avec un nom connu collé dessus.

La Confrérie des Chasseurs de Livres est un roman très sympa, agréable à lire sans se prendre la tête, plus un roman d'été qu'un roman de rentrée. Et ça fait du bien par où ça passe.
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Beaucoup de commentaires brillants déjà. J'ai pris ce livre à la bibliothèque au hasard. Primo, il titrait beau : La confrérie des chasseurs de livres et secundo, son éditeur était Actes Sud, qui me déçoit rarement. J'ai lu rapidement cet ouvrage touffu et j'en ai savouré le style et l'évocation des terres lointaines : Jérusalem, je ne pense pas y aller un jour mais c'est une belle destination. Bien sûr, les trois principaux héros, Villon, Colin et Aïcha, ne sont pas bien mis en valeur. Beaucoup de lecteurs préféreraient des dialogues vifs ou plus prosaïquement des scènes de cul. Il y en a peu. Par contre, beaucoup de violence, de massacres, d'embuscades mortelles, de torture menée essentiellement par la Sainte Inquisition. Il ne faut pas oublier que l'époque s'y prête : c'est la fin du Moyen-Age et la sensibilité n'est pas la même qu'aujourd'hui. Un livre très bien tissé, très évocateur de cette époque troublée. le lire presque d'une traite, c'est se laisser bercer par sa prose musicale. On chemine avec François Villon dans le désert, on admire les couleurs gaies des jardins de Gethsémane qui dansent au soleil couchant et on respire tous les parfums d'Arabie rassemblés dans l'échoppe d'un vieil antiquaire à qui il confie momentanément sa précieuse Aïcha (page 134). Un beau roman d'aventure matinée d'histoire moyenâgeuse.
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Voilà un roman d'aventures historiques qui m'a d'abord séduit par son titre (quel bibliophile pourrait résister à l'appel d'une telle confrérie) puis par son personnage principal, Villon.
Nous raconter la suite de la vie de Villon à partir du moment où L Histoire a perdu sa trace, c'est toute l'idée de ce roman. Un pari réussi !
On y découvre les enjeux politiques et religieux de l'époque, les intrigues qui se nouent autour de l'imprimerie en développement et le pouvoir des livres et surtout d'un en particulier qui pourrait bouleverser le rapport de force entre la papauté, l'église catholique française et le peuple juif dispersé sur tout le continent.
Ce roman c'est aussi une ode à la Terre Sainte que nous découvrons en même temps que Villon, parti en mission pour le roi de France et qui suit le chemin des chasseurs de livres. L'ambiance et les paysages qui sont dépeints dans ce roman sont séduisants, le décor historique est aussi prenant qu'il s'agisse du Paris médiéval ou deJérusalem.
Bref une belle découverte qui me donne envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur
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François Villon, poète et brigand notoire, devient le héros d'un palpitant roman sur le pouvoir des lettres et de la connaissance... Raphaël Jerusalmy imagine ce qui est arrivé à François Villon alors que les livres d'histoire le donnent pour disparu. Nous sommes en 1463. Louis XI, au pouvoir contesté par les grands seigneurs, cherche à unifier ses territoires en tentant notamment d'imposer une langue unique, le français face aux différents dialectes régionaux peu favorables à la bonne compréhension des bretons, bourguignons et autres savoyards entre eux. Cela passe par la propagation des livres qui à cette époque, se heurte à la censure de la toute puissante église de Rome, garante de la suprématie du latin et des textes sacrés. François Villon est ainsi sauvé du gibet par le roi en échange de l'accomplissement d'une mission secrète, réunir une liste d'ouvrages rares, sur des sujets tant historiques que scientifiques ou philosophiques et organiser leur circulation grâce à l'implantation d'imprimeries à même de les reproduire en grande quantité, sur le territoire français (jusque là interdites par Rome). Une mission qui le conduira jusqu'en Terre Sainte, là où une organisation millénaire, la confrérie des chasseurs de livres, règne sur une vaste réserve de textes précieux, récupérés et archivés au fil des ans. Des textes à la fois convoités et craints par l'Eglise en raison de leur potentiel à mettre en péril son autorité et son pouvoir. Notre poète aura fort à faire, navigant de complots en complots, côtoyant ennemis et amis des livres, découvrant le coeur des fondements de certaines religions et frôlant maintes fois la mort.

A la fois roman d'aventure et réflexion sur le pouvoir de la connaissance et du libre arbitre, "La confrérie des chasseurs de livres" nous offre un joli plaidoyer en faveur des forces de l'esprit, face aux armes et aux pensées toutes faites. Et plus que jamais, une incitation à lire.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Postulat de départ: François Villon poète, maître de la faculté des arts né en 1431, récidiviste, arrêté au cours d'une rixe qui a mal tourné, est condamné à la pendaison. Or le 5 janvier 1463, le parlement de Paris casse le jugement et banni Villon de la capitale pour 10 ans. Il a 31 ans. Puis, plus rien. On perd définitivement sa trace sans que jamais personne ne puisse affirmer ce qu'il est advenu de lui.

C'est alors qu'intervient Raphaël Jérusalmy: avec sa plume magique, il va inventer à François de Montcorbier, dit Villon, un nouvel avenir. Un super roman dans lequel il va s'attacher à peindre un portrait du poète tout en nuances et en faire un héros romanesque.

La Confrérie des chasseurs de livres est constituée d'érudits, de mécènes, d'agents secrets. Elle offre à Villon une mission à la mesure de son talent et de son esprit contestataire. Je vous laisse découvrir la suite...
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Nous sommes au XVeme siècle, et le poète Francois Villon est mandaté par le roi Louis XI pour une mission toute particulière : planter une épine dans le Vatican tout puissant en aidant à la diffusion de textes humanistes, philosophiques, bref des ouvrages secouant l'hégémonie catholique.
Et nous voici partis pour un voyage grandiose jusqu'à Jérusalem, entre complots divers et manuscrits sublimes pour nous offrir un roman historique à la plume fabuleuse et à l'ambiance admirable.
Un des petits bijoux de cette rentrée littéraire.
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Ingénieuse est l'idée de débuter et placer la trame de “ La confrérie des chasseurs de livres ” au moment même où l'Histoire perd toute trace de François Villon. Car le génial poète, aussi débauché que malandrin, devient bel et bien le héros (presque malgré lui) de cette rocambolesque histoire mystico-historique. Quittant Paris, affublé d'un Sancho Panza à faire peur, le voici, aux ordres de Louis XI, investit d'une mission secrète qui le portera en Terre Sainte. Notre héros croisera ou sera confronté à bien des sommités tant politiques que spirituelles de ce 15ème siècle en ébullition et franchira les unes après les autres, les étapes d'un parcours initiatique où arcanes, complots et alliances contre-nature sèment le plus grand des troubles. C'est qui est formidable d'ailleurs dans ce roman. Jéruzalmy installe une relation intime et particulière entre son lecteur, qui à le savoir de “ l'après ”, et lui-même qui pose les jalons d'un monde qui éclot et par lequel chaque protagoniste semble avoir un rôle très défini à l'avenir. Jéruzalmy est aussi un grand érudit, sa plume est à son oeuvre ce que le stylet est à l'orfèvre. Son écriture est précise, incisive, inventive. Il nous replonge avec réalisme et fascination dans une époque trouble, charnière qui allait donner à l'occident tout comme à l'orient, un nouveau visage, un nouvel ordre. Malgré une première partie une peu molle, la lecture de ce roman devient très vite passionnante et c'est à regret qu'on l'achève. Ce serait d'ailleurs le seul reproche qu'on pourrait lui faire. Jeruzalmy aurait du l'étoffer “ La confrérie des chasseurs de livres ”, ne serait-ce que pour toucher un plus large public, moins familier à ce contexte historique ou à sa portée spirituelle.
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Fiction historique.

Couverture et titre ne pouvaient que titiller le bibliophile que je pense être, encore fallait-il que le ramage se rapporte au plumage. Nous sommes à l'époque de Louis XI et de François Villon, poète maudit et brigand notoire qui végète dans les geôles du roi. François est sauvé in extrémis du gibet qui l'attend par Guillaume Chartier, évêque de Paris, selon le bon souhait du roi. Louis XI, qui veut créer une bibliothèque de livres rares digne de la capitale, y fait venir imprimeurs et libraires juifs de Mayence pour s'y installer. Il envoie ensuite François et son ami coquillard Colin de Cayeux en mission en Terre sainte afin de ramener à Paris des textes anciens pour faciliter la circulation des livres et des idées progressistes réprouvés par Rome. On suit alors les aventures et les mésaventures des deux compères auprès de la « Confrérie juive des chasseurs de livres. » C'est avec un ramage très agréable que Jerusalmy nous plonge dans le XV° siècle, le quattrocento, et dans l'atmosphère des auteurs anciens et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on partage ainsi les tribulations de Messire François.

Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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