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sur 4727 notes
Ah les livres de rescapés juifs m'ont manqué !
On est dans la peau de Joseph Joffo où plutôt, j'ai envie dire Joseph Martin et de Maurice sont frères !
Ils doivent fuir à tous pris le régime de la Guerre et des Nazis !
Pour commencer, ils doivent maintenant devenir des vrais hommes et partir seul sans maman et papa, ils commencent pour partir en France libre !
Leur père donne 1000 francs !
Très vite, ils vont l'utiliser rapidement...

En tout cas, je me suis vraiment plongé dans leur train de vie ! Pendant cette époque, ça me fait drôlement penser un peu à ma grand-mère enfin de compte... :)

Joseph Joffo a certes menti sur son train de vie et ses croyances et de ses origines juives, mais il y a eu la belle et la plus riche sagesse de l'avouer dans ce livre...

"Un sac de billes" Avec une mille et une vies en facette à travers sa vie jusqu'à sa mort le 6 décembre 2018. À l'âge de 87 ans !

[...]
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Quand j'ai vu que je n'avais pas fait de critique... J'ai cru que je devenais folle !!! Ce livre mérite plus de 3.94/5 étoiles de moyenne, je préfère vous le dire tout de suite.

Bon, comme ça fait pas mal de temps que j'ai lu ce livre, je ne m'en souviens plus trop...
Par contre, je peux vous dire que ce livre m'a tellement marquée que je l'ai lu d'une traite sous ma couette, en essayant d'échapper aux regards de mes parents... Bref, si vous commencez à lire ce livre, vous n'arriverez probablement à le lâcher... Il vous pend aux tripes, l'histoire est passionnante elle ne nous lâche pas une seconde.

Maintenant revenons sur l'histoire.
Franchement, si j'avais dû avoir la même expérience que Joseph Joffo et son frère, je ne serai sûrement plus de ce monde. Il a eu beaucoup de courage (et de chance, il faut le dire) tout au long du livre, se battant pour sa survie, même s'il n'avait presque plus d'espoir...

Enfin bref, c'est un bon livre pour les gens qui veulent avoir un aperçu de la vie (ou cavalcade) des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Moi je me souviens l'avoir lu vers 9/10 ans. Après, il faut quand même faire attention, il y a quand même des scènes violentes qui y sont racontées.

Bonne lecture et à bientôt ! :)
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Voici un livre qui est dans ma PAL depuis des années.
Pourquoi y est-il donc resté aussi longtemps ?
1. Il est apprécié par le plus grand nombre et que je suis assez souvent à contre-courant.
2. Car c'est une histoire vraie, concernant des enfants, durant la seconde Guerre Mondiale avec les nazis, la Gestapo, la milice et tout ce que ça peut comporter d'horreurs.

Je suis à mon tour maman et je n'ose pas imaginer ce qu'a vécu cette famille. Faire ce choix, terrible, de se séparer de ses deux plus jeunes enfants, pour leur bien, en les envoyant à travers toute la France avec un sac musette chacun, afin de retrouver leurs ainés dans le Sud.
A seulement 10 et 12 ans.

Il ne m'a pas fallu plus de 32 pages pour être déjà en larmes ! Cette scène du papa qui gifle Joseph pour qu'il comprenne qu'il ne doit en aucun cas avouer être juif, restera gravée dans ma mémoire.

Ces deux enfants se sont incroyablement bien débrouillés.
Ils ont également eu beaucoup de chance de tomber sur les bonnes personnes à certains moments clés de leur parcours.

Après les années que nous vivons avec la Covid, les confinements et les gens qui se ruent sur les pâtes ou autres, il serait peut-être bon que certains lisent ou relisent ce roman pour comprendre que chacun à sa place et que tout irait mieux si nous étions meilleurs les uns avec les autres.
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Témoignage d'un homme qui fut un enfant juif pendant la seconde guerre mondiale, Un Sac de billes commence en 1941, avec une blague de sale gosse d'un goût rétrospectivement douteux : Joseph et son frère, Maurice, voyant deux S.S. descendre la rue, et subodorant qu'ils cherchent à se faire coiffer, s'empressent de se poster devant l'affiche indiquant que le salon de coiffure paternel est juif... Pas manqué, les deux Allemands entrent dans le salon... Ambiance tendue chez les Joffo...

Peu après, les mesures répressives et les rafles vont s'accentuer, le port de l'étoile jaune devient obligatoire. Joseph fait à cette occasion sa première affaire, puisqu'il échange son étoile contre... un sac de billes !

Mais les parents Joffo n'en sont pas à leur premier pogrom : d'origine russe tous deux, ils ont connu la fuite très jeunes, sept ans pour le père. Alors quand ils décident de fuir Paris, ils gardent la tête froide et envoient Albert et Henri, les deux plus grands en avant. Ils iront s'installer à Menton.

Ce sera ensuite le tour de Maurice et de Joseph, puis des parents.

Maurice et Joseph ont douze et dix ans, et ce sont de petits garçons bien débrouillards. Ils échappent une première fois aux Allemands dans le train grâce à un prêtre. Joseph Joffo explique en post face que la scène ne s'est pas du tout passée comme dans le film, que le curé les a aidés de lui-même et de son plein gré.
Mais une fois descendus du train, il faut encore passer en zone libre. Ils confieront ce soin à un gamin à peine plus âgé qu'eux, qui leur en demandera deux fois moins cher que les adultes. Et Maurice, qui a décidément oublié d'être bête, remettra leur petite cagnotte à flot en retournant sur ses pas et en faisant passer d'autres personnes...

Une fois en zone libre, leur répit sera de courte durée, et la famille sera pourtant rassemblée une dernière fois. La zone "libre" est occupée par l'armée italienne, qui est loin de mettre autant d'ardeur à la chasse aux Juifs que les Allemands ou les Français de la Gestapo. Mais voilà, l'Italie change de camp, et les Italiens sont remplacés par les Allemands, justement.

Maurice et Joseph vont alors connaître les pires moments de leur fuite : réfugiés dans un premier temps dans une sorte de camp scout, ils seront raflés et parqués à l'hôtel Excelsior de Nice, où ils devront le salut à la chance (celle d'être arrivés après le départ du convoi du vendredi soir, soumis à quota, par exemple) et au culot et à l'ingéniosité décidément sans limites de Maurice...

Le dernier refuge de Jospeh sera à la montagne, chez un libraire antisémite qui idolâtre Pétain, ce qui donnera un cocktail assez détonnant à la Libération.

Un Sac de billes est un témoignage qui peut être lu dès 11/12 ans : c'est l'âge que j'avais la première fois que je l'ai lu, prêté par ma prof de français à l'époque. La lecture de ce livre, agréable et pleine d'aventures, vaut mieux que beaucoup de discours...
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Il s'agit d'un roman autobiographique qui raconte la cavale et les aventures de Joseph et de son frère Maurice, juifs, à travers la France sous l'occupation. Ce n'est ni le premier ni le meilleur roman sur le sujet. Mais il est écrit d'une plume rythmée, facile à lire, et par ailleurs il respire le vécu et l'authenticité, et comme il s'agit d'enfants, il est émouvant et tendre. En plus l'auteur ne manque pas d'humour quand il nous fait partager sa vision à hauteur d'enfants des événements. Ce qui en fait un roman accessible dès 11-12 ans, c'est à dire à peu près l'âge de Joseph dans son livre, ce qui permet d'autant plus à un jeune lecteur de s'identifier à l'auteur. Mais au départ ce n'est pas spécialement un livre étiqueté «jeunesse» même si Joseph Joffo a dit : "Quand j'ai écrit ce livre, c'était juste pour raconter ma vie à mes enfants et mes petits-enfants. Cela m'a permis d'exorciser ces années." Il en reste un beau roman d'apprentissage, celui d'un enfant que les circonstances ont obligé à mûrir trop vite.
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Paris 1941 la France est occupée – Joseph a 10 ans et son frère Maurice en a 12. le papa est coiffeur et est assisté de leur frère ainé et la maman est mère au foyer.
Joseph vit une vie tranquille dans son quartier, avec ses billes, ses cavalcades, ses jouets, ses leçons….

Puis vient le temps de l'étoile jaune, au début elle suscite admiration et convoitise dans la cour de récréation mais elle devient très vite source d'isolement, les copains le batte, l'instituteur l'ignore. Il ne comprend pas ce qui provoque cette indifférence.

Bien conscient du danger qui les guette, les parents de Joseph et Maurice les envois seuls sur les routes de France afin d'atteindre la zone libre pour être en sécurité, ils les rejoindront plus tard.

Un sac de billes, c'est Joseph qui nous raconte les péripéties qu'il a vécues accompagné de son frère pour échapper à leur sort. Insouciant, il ne réalisait pas la gravité des événements et n'imaginait pas ce qui l'attendait. Il avait l'impression de partir à l'aventure en compagnie de son meilleur copain, avec la bénédiction de ses parents.

Ce livre vous arrache les larmes, qu'elle remarquable leçon de courage et de débrouillardise que nous livre Joseph.
L'histoire nous embarque littéralement dans ce périple, on est tout d'abord ému par ce que subissent ces gamins dans la cour de l'école, mais aussi touché par le courage des parents de laisser les enfants partir seul sur les routes en temps de guerre.

J'ai beaucoup apprécié le dernier chapitre intitulé « Dialogue avec mes lecteurs », il est très instructif et est un complément intéressant au récit.
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Un sac de billes est un regard enfantin d'une période que l'on connait tous, mêlé à celui de l'adulte venant nuancer les propos naïfs du petit garçon qu'il était. Et c'est justement cela qui fait que ce roman, outre son contexte, rend compte d'une fraîcheur et d'une volonté de vivre (de survivre) !

L'histoire en elle-même est tellement belle et nous fait passer par tous genres d'émotions : dissolution d'une famille, périple de deux jeunes garçons, bonnes et mauvaises rencontres… Tout cela dans un contexte historique de seconde guerre mondiale, ce qui accentue ces ressentis car nous, lecteurs, savons ce qu'il va se passer pendant ces cinq années !

Une mémoire, une histoire vraie…

Un roman à découvrir, si, comme moi, vous n'avez jamais eu l'occasion de le lire !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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J'ai voulu lire ce livre avant d'aller voir le film. J'ai trouvé ce récit très touchant.

Joseph Joffo raconte avec une simplicité émouvante et presque innocente son histoire de jeune garçon de 10 ans pendant la seconde guerre mondiale, comment il a réussi, avec son frère Maurice, à échapper aux nazis.
Les circonstances très tristes de cette histoire : deux jeunes garçons sont séparés de leur famille, traversent la France tout seuls et qui doivent se débrouiller pour survivre. Parfois ils échappent aux griffes de l'ennemi grâce à l'aide des personnes qui croisent leur chemin, parfois par leur innocence et ingéniosité d'enfant ou les concours des circonstances.

Je trouve que c'est aussi une histoire sur un grand amour fraternel, le déchirement familial, l'antisémitisme, les risques que les gens ont osé prendre pour défendre des juifs, la position des gens pro-Pétain vécue de très proche (quand Joseph "travaillait dans la librairie des Mancelier) et le marché noir.

A la fin du livre Joffo complète son histoire avec des "discutions avec ses lecteurs" en répondant à quasi toutes les questions qu'ils ont pu lui poser.

J'espère que le film sera à la hauteur du livre :-)
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C'est un magnifique récit autobiographue que nous livre ici Joseph Joffo. Il est âgé de 10 ans en 1941 lorsque le récit débute et que les Allemands, qui occupaient Paris à l'époque, imposent le port de l'étoile jaune pour les juifs, donc por Joseph et sa famille. Dernier d'une fratrie de 5 enfants, Joseph, qui ne comprend pas très bien ce que signifie cette étoile et surtout, en ayant marre d'être la risée de tous ses camarades de classe, finit par l'échanger à un autre élève contre un sac de billes, d'où le nom du roman. S'ensuit une période très difficile pour le peuple juif en France et toute la famille Joffo se voit bientôt dans l'obligation de se séparer pour tenter de survivre. Durant ces trois années de guerre, jusqu'à la libération de Paris en août 1944, nous suivons les pérégrinations de la famille à travers tout le pays et les aides qu'ils ont reçues afin d'échapper à une mort certaine.
Bien qu'ayant lu ce récit lorsque j'étais adolescente, je m'en remémore encore facilement certains passages qui m'ont fait tantôt rire, tantôt pleurer. L'histoire est bouuleversante, le récit magnifique bien que très dur et l'écriture prodigieuse. Que vous dire de plus pour vous inciter à venir découvrir ce livre ? Rien.
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L'an dernier, de par chez moi en Auvergne, une petite commune campagnarde apprenait qu'un ancien refugié juif de la Seconde Guerre Mondiale lui léguait sa fortune (estimée assez conséquente). le donataire, lors de sa petite adolescence, fuyant les ordonnances raciales nazies, y avait été caché de 1943 à 1945 ; c'est en remerciements que le leg fut consenti. Cette information, de bas de page en 2021, logique dans la mesure où l'homme était mort sans enfant, résonne 75 ans plus tard en écho d'un conflit toujours vivace dans le devoir de mémoire. Et c'est tant mieux… !

Cette touchante anecdote m'avait poussé à revisionner le très touchant « le vieil homme et l'enfant » (de Claude Berri en 1967 avec Michel Simon ; vu en salle à l'époque, j'avais 12 ans : çà marque).

Je m'étais promis d'y rajouter, tôt ou tard, la relecture d'« Un sac de billes » de Joseph Joffo, lu à parution en 1973 en grand format et depuis disparu dans la jungle inextricable de mes bouquins prêtés mais, hélas, jamais rendus. En avril 2021, « Audiolib » le sort en version « livre lu » ; je viens juste de décoller les écouteurs des tympans qu'en voici la chronique. Ayant déjà goûté à ce média sonore au service de la lecture, l'expérience ayant été par deux déjà profitable, je n'ai pas hésité à récidiver. Bien m'en a pris … L'autobiographie de Joffo, propose ainsi une voix off autre que celle propre au lecteur, interne et personnelle, celle identique d'un livre à l'autre.

Hergé en dédicace reçut un jour cette confidence d'un très jeune lecteur : « Il est bien ton dessin animé, « le temple du soleil », mais Tintin n'y a pas la même voix que dans les albums »

Maxime Baudoin, le lecteur pour « Audiolib », offre un panel « professionnel » d'intonations, apporte à l'ouvrage un bonus inappréciable, celui d'autres angles de perception, ceux qu'il perçoit sous les mots et restitue ; l'auditeur se surprend à ressentir une ombre complice lisant par-dessus son épaule (curieuse et agréable sensation).

« Un sac de billes » : l'histoire est connue. Elle est celle, véridique, des frères Joffo, Joseph et Maurice, 10 et 12 ans à l'amorce de 1942. Ils ont l'âge tendre, insouciant et rêveur, des jeux de billes sous le préau de la Communale, des blouses grises tachées d'encre bleu et du tableau noir crissant sous la craie blanche. En 42, le Reich impose le port de l'étoile jaune, il est temps pour les Joffo de gagner Menton, en Zone libre ; les deux plus jeunes, partiront seuls rejoindre les ainés, les parents suivront plus tard. S'en suivent des péripéties inattendues, cocasses et dramatiques, en train, à pied sur routes et chemins, dans la calèche d'un vieil aristo dont l'automobile a été réquisitionnée, à l'arrière d'un camion bâché de la Gestapo … etc

« … deux enfants au milieu du grand charivari des adultes, j'avais l'impression d'être invisible, d'avoir mes entrées partout : la guerre avait fait de nous des elfes dont personne ne se souciait et qui pouvaient aller et venir à leur guise. »

Ils vont chercher à échapper, 4 ans durant, à la traque des juifs initiée par les nazis. Les temps de barbarie allaient voler leur enfance ; le monde cruel et absurde de nations en guerre allait ébranler leur naïveté, dérober leur innocence et leurs illusions, briser leur confiance en l'homme (même si, par deux fois, des prêtres catholiques leur sauvent la mise). L'Histoire, la Grande, allait les secouer, le temps d'une longue fuite à travers la France.

Le cadre temporel : de 1941 à la Libération, la France Occupée, scindée par la Ligne de Démarcation, bientôt dans son entière territorialité sous la botte allemande. Sus aux italiens lyriquement bonhommes aux terrasses des cafés, aux airs de mandoline dans la fraicheur du soir, place à l'implacable machine administrative allemande, aux claquements de talons dans les couloirs de la Gestapo de l'hôtel Excelsior à Nice (la mort rode, il suffit d'un interrogatoire mal maitrisé ; les cris affaiblis des torturés remontent des caves. « Ne dis jamais que tu es juif ! »)

Le cadre géographique : la ville, Paris et le petit salon de coiffure paternel, Dax et ses points de passage vers la liberté, Marseille et la mer pour la première fois vue, Menton et son parfum d'Italie ; la campagne, taiseuse et prudente, des villages repliés sur eux-mêmes à la croisée des routes et des chemins, des rencontres inattendues toutes potentiellement dangereuses (« Ne fais confiance en personne »). de Paris à Rumilly (Haute-Savoie), deux enfants fuyant des lois raciales nazies de plus en plus restrictives (l'étoile jaune n'est qu'une prémisse au pire ; il faut fuir, la peur au ventre mais toujours vivants), deux titis parisiens à l'école buissonnière de la survie, de la débrouille pragmatique, de « ce qui ne tue pas rend plus fort », tout simplement à l'épreuve de ce qui forge et marque un homme.

Le cadre littéraire : une autobiographie ; le « je » narratif est celui de Joseph, benjamin d'une fratrie de 6. le but de l'auteur : exorciser son enfance hors-normes, atypique, meurtrie, chaotique, trop vite montée en graine, volée à la normalité de ce que les mômes du même âge vivent, dérobée aux jours heureux de l'insouciance, du jeu et du rêve éveillé. « Un sac de billes » est aussi un témoignage de la Petite Histoire dans la Grande, comme vue par le petit bout d'une lorgnette. C'est, certes, un récit parmi tant d'autres qui, en effet puzzle, décrivent une époque délétère, mais celui-ci le fait à hauteur d'enfant, là réside toute sa précieuse différence ; il témoigne, sous l'oeil d'un môme, d'une France à l'étouffée, de sa couardise et de sa lâcheté, de son fatalisme pétainiste et de l'opportunisme collaborationniste, de la pugnacité d'une frange à retrouver sa liberté. L'implacabilité de la machine nazie et son idéologie malsaine a chamboulé des destins civils innocents, entre autres ceux de marmots qui ne demandaient qu'à continuer à jouer aux billes.

La France d'alors s'y reflète, balançant entre ruralité majoritaire et paysages urbains encore simplement bourgeonnants, celle des petits bistrots et des restos sur le pouce, celle des postes de TSF branchés sur Radio Londres, des restrictions et de la peau sur les os, du marché noir et du bon beurre, des topinambours et des rutabagas, des « Maréchal nous voilà », des FFI et des FTP, de la Grande Cuite à la Libération … Ce fut le monde de mon père, STO réfractaire en 1943, en permission sous promesse de retour et qui se perdit dans la nature deux ans durant, le monde qu'il me rabâchait sans cesse durant ma propre enfance : comme celui de la Grande Guerre pour Tardi. Ainsi, si çà me parle tout çà ? : un euphémisme.

« Un sac de billes » fait partie des livres étudiés en classe à hauteur du collège ou du lycée. Tout y fait sens pour des ados « au point mort » (dixit, parait t'il, Stephen King ; l'image est parlante), tout y nourrit une réflexion saine sur les difficultés de la vie et les moyens de les surmonter, la nécessité de fraternité au service de la liberté, le devoir de mémoire, l'étrange capacité qu'à l'être humain à rebondir face à l'adversité pour peu que jamais il n'abandonne et ne renonce, la pugnacité et la confiance en soi au service de la réussite, la nécessité de se prendre en mains pour que la malice des choses plient sous la volonté.

Joffo use d'un style qui plait, facile et fluide, d'une truculence de propos et de situations. le récit est alerte et vivant. Mais l'amorce du drame n'est jamais loin, sans cesse sous-jacent, tapi sous le pas qui avance puis sous celui qui suit ...

Pour celles et ceux qui chercheront a en savoir un peu plus : le ciné offre deux adaptations (1975 et 2018), la BD deux (une, la première, en one shot ; la seconde en trois volumes). Je n'en ai ni lu ni vu aucune.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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