AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 970 notes
Ce texte bouleversant laisse sans voix.
L'écriture est belle, dénuée d'artifice (que ça fait du bien en ce moment !).
Et tout y est. La vie dans ce qu'elle peut avoir de plus beau et de plus cruel : l'amour d'une mère, la violence de la contrainte et la folie de la guerre.
On y lit la douleur et la difficulté à vivre.
Que dire de plus ? A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          90
J'ai trouvé ce livre magnifique, à couper le souffle.
Le narrateur décris les événements d'une manière à ce que l'on soit (nous lecteur) plongé dans l'événement, si bien qu'au fil du livre on ressent ce que ressens le personnage. J'ai trouvé que la narration à la 2e personne était un excellent choix.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai été touchée par leurs histoires, cette mère perdue qui avait juste besoin de craquer un jour, 1h, un instant et dont sa vie sera détruite à jamais...
Ce fils qui vivra des conséquences de ce seul instant d'égarement, est ce que finalement lui aura t'elle offert ce qu'il y avait de mieux pour lui... Je pense que chacun l'interprétera à son idée mais avec certitude je dirais que ce petite ouvrage nous offre une profondeur intense, ne réfléchissez pas allez y.
Commenter  J’apprécie          10
Lambeaux de chairs qu'il faut recoller. Fragments de vie qu'il faut reconstituer. Méandres de la mémoire qu'il faut retrouver. Débris d'états d'âme qu'il faut consolider. Peurs qu'il faut surmonter. Douleurs vives qu'il faut atténuer. Revivre le passé pour se renforcer. Oublier les cours d'instruction militaire, oublier la discipline. Se couper des autres pour ne plus être à côté de soi-même. Solitude retrouvée pour penser. Partir pour revenir à l'essence même de la vie. Découvrir un portrait, un visage aimé pour égrener dans son inconscient des épisodes de vie. Restituer avec douceur des parcelles de souvenirs pour mieux les interpréter. Aligner des mots pour se surpasser et se reconstruire. Tracer, écrire à tous les temps sans s'arrêter pour se libérer et pour s'aimer. Traiter sa vie toute intérieure sans forcer la voix car dans l'intime mis en lambeaux on ne pénètre pas en criant. Ce récit est un manchon de nostalgie et d'amour infini pour une mère trop tôt disparue ainsi qu'un voyage intérieur que l'auteur fait pour refermer des plaies qui seraient restées à jamais ouvertes. Un hymne à la vie. Un voyage intérieur pour éveiller la gratitude et nous faire grandir intérieurement. Livre bouleversant et lumineux. Lambeaux de Charles Juliet.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
Commenter  J’apprécie          135
C'est la lecture du livre « ruptures » de claire MARIN qui y fait référence qui m'a amenée à ce livre qui ne me tentait pas plus que cela malgré les éloges que j'avais ou lire ou entendre. Mais quelles émotions vous assaillent à tous égards portées par une écriture resserrée, fine, puissante et tellement précise. J'y ai retrouvé du Annie Ernaux dans le style et l'analyse proprement parfaite des faits, émotions, évolutions tant sociologiquement, que psychologiquement, que psychanalytiquement presque avec peu de mots. Je termine bouleversée, on n'en sort pas indemne.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai moult livres que je n'ai jamais critiqué ici...Pourquoi ? Parce que ce furent des lectures d'avant mon inscription au site et que ma mémoire flanche. Je m'y reprends alors, des quelques souvenirs que j'ai... Mais là, celui-là ! Celui-là ! Fut mon premier âme soeur de livre, rien que ça !

J'avais alors 15 ans et ça va faire 15 ans (ça pourrait être le refrain d'une chanson ça). Mon professeur de français de l'époque était un être que je haïssais fortement pour plusieurs raisons personnelles, et dont je n'aurais jamais soupçonné (et n'ai pas pris mes égards avec lui même de ce fait.....je reprendrais bien contact tiens mais je n'ai plus son nom) qu'il allait "m'imposer" une lecture que je ne connaissais pas qui deviendrait le 1er livre que j'emporterais sur une île déserte (drôle de livre si l'on veut y survivre...). Donc, un beau jour il nous "colle" deux lectures : Lambeaux, Charles Juliet que je ne connaissais pas le moins du monde (Il est né un 30 septembre comme moi l'auteur, la belle affaire ;-)) et Enfance de Nathalie Sarraute.

Bin j'ai fait le grand écart (cérébral, le vrai je sais pas faire).
Ce sont deux autobiographies, là où s'arrête pour moi le fil : j'ai dévoré Lambeaux si bien si vite que j'en ai haïs Enfance qui pour moi (je devrais le relire, je me le promets) n'était rien à côté...

Je ne vais pas tout résumer. Lambeaux, c'est donc en première partie la construction de l'auteur sans sa mère biologique, qui après des tumultes et une ultime grossesse non désirée et épuisante, tenta de mettre fin à ses jours et finira délaissée de nombreuses années dans un hôpital psychiatrique jusqu'à un temps où les allemands vinrent l'occuper et.... l'on imagine la suite, qui s'est belle et bien passée.. Charles Juliet a été choyé par une mère adoptive, mais il a intimement gardé des séquelles fortes, sans trouver d'abord ses raisons (ignorance sur sa mère biologique un long moment) : un fond de mélancolie et de dépression continuel, un mal être profond, le trou... C'est en cheminant à reconstituer sa mère (Dans cette première partie il dit : tu, tu...tu... en parlant de sa mère qu'il fait REVIVRE) qu'il va se construire lui-même, tout l'enjeu de la deuxième partie. Où il se dévoile, sa dépression perpétuelle dont il ne sort jamais, une aventure amoureuse avec une femme d'une vingtaine d'années son aînée si je me souviens bien pour l'écart d'âge....(me trompais-je ?).

Lambeaux c'est.... Si l'on est si sensible à cette mélancolie, à ses 15 ans vous imaginez, dans son propre mal-être...un livre qui devient LA bible, le premier livre qui ME parlait intimement.

Bref, pour vous dire (et je sais bien qu'on s'en fiche je fais ma bavarde :-)) à la dissertation sur Sarraute et Juliet j'ai eu 11/20.
Le 11 pour ma dissertation sur Juliet, sur 10.....Hum!!parfait!!!! le 0/10 pour....copie blanche de Sarraute bien que j'expliquais alors au professeur sur la copie pourquoi je ne commenterais pas Sarraute ;) mais bonté d'un 11/10 pour Juliet....

Charles Juliet j'ai lu tout le reste, et j'avoue de nombreuses redondances dans ces écrits, toujours autobiographiques mais mer**!ça fait du bien!

Charles Juliet, c'est le poète d'un recueil qui s'appelle l'Opulence de la Nuit (clin d'oeil à mon pseudo tiens donc - et bonjour à un ami babelien qui se reconnaîtra ;) avec qui j'approfondirais ce pseudo).

Charles Juliet c'est l'élégance. Dans cette période adolescente difficile, j'ai pu le rencontrer à la médiathèque de ma ville... Quand j'ai su que j'allais le voir, j'ai préparé une lettre car je savais que je n'oserais rien dire....Je lui confie timidement entre bonjour et au revoir. Quelques semaines plus tard, je reçois un petit recueil très rare : Fractures, avec une jolie dédicace (il faut que je remette la main dessus!!) J'ai même gardé longtemps l'enveloppe... Et 15 ans plus tard, alors que j'ai connu l'amour de plus de 20 ans mon aîné, alors que je connais toute cette mélancolie...j'ai encore davantage à lui dire... Fichtre! faut que je (re)trouve son adresse!!!!!

Ceci n'est pas une critique comme les autres, tout simplement parce que ce livre est MA bible.



Commenter  J’apprécie          77
Après "La promesse de l'aube" et "Les noces barbares", voici une troisième variante sur le thème des relations mère-fils. Dans ce récit autobiographique, Charles Juliet, le fils, a voulu rendre hommage non pas à sa, mais à ses mères, puisqu'il y évoque celle qui l'a mis au monde et celle qui l'a élevé.
Dans la première partie, il s'adresse à Hortense, sa mère biologique, et retrace, à la 2ème personne du singulier, sa vie à elle, l'enfant douée qui adorait l'école mais qu'on a empêchée de continuer au-delà des primaires. Parce que quand on naît fille dans une famille paysanne au début du siècle passé, on apprend très tôt à se sacrifier à sa famille pour s'occuper des plus petits et du ménage du matin au soir. Perdre son temps à l'école n'a aucun sens dans ces vies-là. le dernier jour de classe d'Hortense est le premier d'une longue descente dans les abîmes du désespoir. Entre frustration et mélancolie contenues, le vide existentiel (qu'elle tente en vain de combler par l'écriture) est encore exacerbé par un amour brisé, un mariage décevant et quatre grossesses trop rapprochées. Après la naissance de l'auteur, son dernier-né, elle est internée en hôpital psychiatrique et y mourra huit ans plus tard dans des conditions ignobles.
Dans la deuxième partie, l'auteur continue à la 2ème personne mais il s'adresse cette fois à lui-même, évoquant sa propre vie, de son placement, bébé, en famille d'accueil, à sa vie d'adulte. Il raconte le dévouement de sa mère adoptive, paysanne et mère de famille nombreuse elle aussi, sa terreur d'enfant à l'idée qu'elle disparaisse, ses années d'enfant de troupe (lycée militaire), son besoin d'écrire, sa peur de ne pas y parvenir : "Ton trop grand désir de bien faire. Comparée à tes moyens, une exigence beaucoup trop haute. Tous ces textes mort-nés, parce que, avant même d'en consigner le premier mot, tu étais convaincu qu'ils seraient par trop inférieurs à ce que tu aurais voulu réaliser. […] Tu ne peux ni écrire ni renoncer à l'écriture. Une situation proprement infernale". Lui aussi s'enfonce dans la mélancolie, les tourments, le vide, mais contrairement à Hortense, il trouvera la sortie de son labyrinthe intérieur.
"Lambeaux" est un texte sur la construction d'un être, sur l'estime de soi, sur la résilience, sur la lutte contre un manque qui obsède et accable sans qu'on n'arrive à le cerner, encore moins à l'expliquer, sauf à en dire qu'il nous dévore. Oui, "nous", ce n'est pas un lapsus, parce que même si ce récit est très personnel, intimiste, introspectif, ce tourment touche à l'universel. Enfin, il me semble. En tout cas je m'y suis retrouvée, par bribes, par … lambeaux. Mais ce n'est pas le sujet.
Dans cet hommage à deux femmes réduites par le contexte et l'époque aux rôles de mères et de servantes, Charles Juliet rend compte de ce qu'il doit à chacune d'elle : la vie, et ce qu'il a réussi à en faire. Notamment ce texte magnifique, bouleversant, juste, simple, sans artifice et sans un mot de trop, qui transcrit une parole enfin libérée, et que je n'oublierai pas de sitôt.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          688
Un avantage de ce confinement (il faut bien en trouver l'un ou l'autre pour tenir le coup), c'est l'occasion de se pencher sur ces livres qui dorment dans nos bibliothèques, attendant sagement leur tour. Pressée par toutes les nouveautés et les innombrables tentations en librairie, j'accumule sans fin (il paraît que c'est une vraie maladie – me voilà rassurée), et cette étrange période est l'occasion de me plonger dans ces piles qui vacillent …

Lambeaux”, donc. pas le plus joyeux des livres, c'est certain, mais une lecture très émouvante et, surtout, une écriture splendide … Charles Juliet y fait le récit de son enfance et des deux femmes de sa vie.

**** suite sur le blog***
Lien : https://histoiresdenlire.be/..
Commenter  J’apprécie          71
Lambeaux de vie, lambeaux de rêves, lambeaux d'un semblant d'existence, de printemps sans couleur habillé de chagrin. Tel est le destin que nous livre Charles Juliet dans cet ouvrage dédié aux deux mères qui ont pris soin de lui.
Celle qui l'a mis au monde la passionnée, l'ardente, l'assoiffée d'études, élève brillante qui voit son avenir s'effondrer lorsque ses parents lui interdisent de poursuivre ses études. Résignée, cette mère va connaître une double souffrance lorsque que l'amour de sa vie s'éteint à la suite d'une pneumonie.

Marié à un autre par la force des choses, sa vie ne sera qu'une suite de tristesse, de dépression, d'un mal de vivre que même ses enfants ne parviennent pas à alléger. Détruite physiquement et moralement, enfermée en hôpital psychiatrique après une tentative de suicide, la mort aura raison de son mal être qui la délivrera à jamais de son esprit dévasté.
Dans ce récit, Charles Juliet se confie à coeur ouvert sur son enfance, son adolescence et sa vie d'adulte torturée de la même manière que celle de sa mère.
Au fil des pages, il se cherche, essaie de s'apprivoiser, de se concilier avec lui-même après un chemin semé d'embuches.

Un hommage éblouissant à ces deux mères dont il gardera à jamais les effluves.
Commenter  J’apprécie          260
L'un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire. L'auteur y dévoile avec justesse et tendresse la vie de ses deux mamans : l'originelle et l'adoptive. Il explique avec pudeur la relation qu'il entretenait avec chacune d'elle et comment elles ont influencé sa vie. Un livre absolument magnifique à tout point de vue.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (2488) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1730 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}