J'ai eu la chance de rencontrer l'autrice qui est venue témoigner sur mon lieu de travail, la semaine dernière. J'ai pu lui parler et déjeuner avec elle ensuite. Et surtout, j'ai pu entendre son témoignage. Immédiatement après bien entendu, j'ai lu ce livre que je n'avais pas encore osé ouvrir.
J'avais lu
Deux petits pas sur le sable mouillé, et
Une journée particulière. Les deux m'ont touchée mais je suis passée à côté du deuxième, sans doute parce que je l'ai lu trop tôt par rapport à mon histoire personnelle. Je ne voulais pas donc pas forcément lire
Consolation, mais je me suis laissée convaincre par une collègue, et surtout par la conférence d'
Anne-Dauphine Julliand.
Ce livre est riche en anecdotes, toutes petites, toutes simples, qui rendent cette histoire touchante, et surtout bien réelle. J'en connaissais une qui est dans un autre de ces livres, de ces petits bouts de vie que je n'ai pas oubliés. Mais là, il est certes question de son histoire, de la mort de ses deux filles, de la maladie, de son accompagnement, mais il est surtout question de
consolation. du nécessaire besoin d'être consolé. Parce que la souffrance et la douleur font partie de la vie, la
consolation le devrait aussi. Ce livre dit la douleur des personnes qui ne peuvent être consolées; ce livre dit la nécessité d'être dans l'amour, dans l'acceptation des larmes, dans l'empathie et la compassion; ce livre dit la douleur qui se transforme en paix quand on est consolé. Ce livre parle de liens humains. Il ne donne pas de conseils, mais il s'adresse autant à ceux qui souffrent qu'à ceux qui accompagnent. Et finalement, on a tous autour de nous des personnes qui souffrent.
En entendant son témoignage, puis en lisant son livre, je suis soulagée d'entendre des vérités fondamentales que je garde en moi. Je les connaissais, mais ça fait du bien de les entendre, et de manière si juste:
Il n'y a pas d'échelle dans la douleur. Toute douleur est à prendre en considération, elle ne se hiérarchise pas.
Toute personne qui souffre a besoin des autres, besoin de
consolation. Même ceux qui s'enferment, qui montrent les crocs parce qu'ils ont peur, ou simplement trop mal.
La douleur ne rend pas plus fort; elle ne consolide rien. Elle n'a pas de sens et rend plus fragile. Il faut "juste" apprendre à vivre avec.
Voilà un livre qui m'a fait pleurer évidemment, mais que je trouve lumineux, que je voudrais mettre entre toutes les mains.
Merci Anne-Dauphine pour vos mots si justes, votre présence si douce.