C'est avec résignation que j'ai ouvert le septième volume des aventures de Chi le chat, déjà préparée à l'idée de subir près de 150 pages de fascination injustifiée pour ce crétin de chaton.
On le retrouve dans un premier chapitre très sobrement intitulé « Chi suit ». Autant dire que
Konami Kanata nous lâche dans l'inconnu. Ou presque… Tout de suite, ce sont des figures de chatons riant aux éclats qui sautent aux yeux du lecteur. Non, le style du manga n'a pas changé, les miracles n'existent pas. Il faut accepter le style de Kanata, et si ce ne sont pas ses dessins ronds et colorés qui désespèrent le plus, on regrette en revanche l'état d'esprit général du manga : un humour creux qui retombe souvent à vide, des situations absurdes sans être drôles, et un déplacement des priorités des personnages très agaçant.
Une fois ces caractéristiques immuables acceptées –ou rejetées, mais c'est une autre histoire-, on peut alors juger de l'évolution de la série avec un peu plus d'objectivité. Si le rythme des aventures de Chi s'était ralenti dans les deux derniers tomes, il retrouve un peu de dynamisme avec ce septième volume. le chaton passe la majorité de son temps à l'extérieur, avec toutes les conséquences que cela implique : amitiés, bagarres, faim, saleté, intoxication alimentaire, vomi. Vous ne rêvez pas, vous tenez entre vos mains le Robinson Crusoé pour les chats.
Il semblerait toutefois que cette émancipation féline s'accompagne du corolaire moins réjouissant de l'abrutissement de ses bipèdes humains. Nous retrouvons ces grands dadais plus bêtes que jamais, alignant truisme sur truisme et toujours satisfaits de leurs blagues idiotes. A les entendre, on pourrait être tenté d'envoyer valdinguer le manga à travers cieux –mais il est certainement plus raisonnable de tourner la page avec résignation.
Chi entre dans le monde des grands. On lui souhaite une maturation réussie et on espère un huitième volume avec encore plus de vomi, de piqûres et de bastons !
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