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EAN : 9782012356238
202 pages
Hachette Littérature (05/02/2003)
4/5   3 notes
Résumé :

« Il a eu la chance de connaître Rossellini, Beckett, Kieslowski, Duras, Kiarostami, Godard. Qu'a-t-il fait de cette chance ? Des films. Ils sont pour beaucoup d'entre eux le meilleur de la production de ces trente dernières années. J'ai interrogé Marin Karmitz sur son itinéraire. Il m'a livré un témoignage passionné où il raconte ses débuts de jeune juif roumain exilé en France avec toute sa famille en 1947, les hauts et les bas d'un métier où se croisent a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
- Ce que ce livre m'a apporté, ce qui m'a plu -

Le parcours de création cinématographique de Marin Karmitz m'a beaucoup intéressé. Il est intrinsèquement lié à un parcours de vie, des valeurs, une vision particulière du cinéma, de la création et son accompagnement et soutien.

J'ai été très intéressé par l'expression de sa vison du métier de producteur avec une approche très détaillée, argumentée, étayée de nombreuses situations concrètes. J'ai aussi bien aimé qu'il prenne le temps d'en exprimer de très nombreux aspects : techniques, humains, artistiques, économiques, éthiques, historiques, politiques.

Déçu que le livre ne soit pas d'une forme qui fasse vivre le propos en conversation avec des questions, réactions, écoute attentive faite de relances et rebond. La forme est donc celle d'une autobiographie très classique, chronologique pour l'essentiel. Mais ça n'est pas gênant une fois qu'on a renoncé à attendre la forme conversionelle annoncée en couverture.

———

Critique plus globale

Livre évoquant aussi mes moments clés du milieu des années 90 et début 2000. Un livre qui comporte donc deux approches complémentaires même en le lisant maintenant.

1. L'intemporel.

Le parcours personnel et professionnel de MK est intéressant, avec l'écriture, la réalisation, la production, la distribution. Ses approches techniques, artistiques, éthiques, économiques, sociales, sociétales.

Il détaille sans langue de bois ses échecs et ses réussites, les multiples problématiques du métier de producteur, mais aussi de distributeur.

J'ai partagé en citation qq passages intemporels qui peuvent encore guider aujourd'hui une réflexion sur les enjeux de la production ou plus globalement de la création cinématographique.


2. La valeur historique.

Son positionnement très argumenté de l'époque sur le positionnement économique et éditorial du cinéma français est très intéressant à relire avec le recul de plusieurs décennies.

Certaines spécificités de l'environnement politique, économique, de ses réalisations et productions, sont intéressants à découvrir aussi pour ce que ça nous apprend de ces moments de l'histoire du cinéma.
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Livre paru en 2003. le distributeur et producteur Marin Karmitz évoque son parcours face au journaliste Stéphane Paoli. MK est né en 1938. Il entame une activité de réalisateur, mais renonce vers 1981 et se consacre à la distribution et à la production. Son credo se situe clairement à gauche - par les valeurs des films qu'il produit et par l'idée que l'Etat devrait intervenir pour sauvegarder la diversité du film européen face à la machine américaine qui ne vise que la rentabilité. Sur presque 200 pages un témoignage bref et fluide, se lit facilement.

Notes de lecture

Comment finançait-on des films jusqu'à 1981 ? Les salles payaient des avances sur recettes – rôle qu'ont pris plus tard les chaînes télé.

Juste après 1968, MK distribue des films étrangers dont le propos illustrait les luttes menées entre1968 et 1974. (P73) „Je devenais un capitaliste au sens marxiste du terme, mais le contenu des films que je distribuais restait lié à la remise en cause du capitalisme”. Plus tard, „petit à petit, l'atmosphère politique a changé et les films aussi. L'expression passait à nouveau par la fiction”.

De 1974 à 1993, il ouvre plusieurs salles du réseau 14-Juillet, en commençant par 14-Juillet Bastille. Ensuite, „en 1996, en ouvrant MK2 Quai de Seine, j'ai réalisé un rêve : ouvrir des salles à un emplacement exceptionnel, le long du canal de la Villette, déserté par la culture et en particulier par le cinéma”.P77 „Aujourd'hui [ sortie du livre : 2003] MK2 est le troisième circuit de salles à Paris. Je fais partie de ce club que j'ai combattu. Je lutte aux côtés de Gaumont, d'UGC et de Pathé pour tenter de sauver l'indépendance et le pluralisme du cinéma français et européen, et pour la survie des producteurs et des distributeurs.”

MK évoque son action pour garder l'indépendance de sa boîte. Dans les années 90, Havas devient actionnaire minoritaire à MK2. Ensuite La Générale des eaux absorbe Havas en 1997. Cette société ne compte pas rester actionnaire minoritaire. Karmitz rachète les parts afin de garder son indépendance (soutien de J Peyrelevade). „Le système est sans pitié”.

MK passe en revue la collaboration avec Chabrol, Resnais, (dont il a produit Mélo, genèse de ce film page 103), Kieslowski, Kiarostami. Echec du projet MK2/USA. Editions de DVD surtout après 2000. „En rachetant le catalogue des films de Chaplin après celui de Truffaut et d'autres encore, en sortant ces films en salle comme s'il s'agissait de films nouveaux, en éditant les DVD, je pense contribuer à montrer que le cinéma est un art à part entière”.p187
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je continue, je veux continuer à apprendre et à désapprendre. Ces deux notions sont intimement liées: on ne peut pas désapprendre ce que l'on n'a pas appris. Quand des jeunes gens viennent me demander : « Comment fait-on du cinéma? Comment est-ce que vous avez fait du cinéma? », j'ai beaucoup de mal à leur faire comprendre que l'apprentissage a un début mais qu'il n'a pas de fin.
Curieusement, le cinéma est un métier que les gens considèrent comme très facile : en apparence, n'importe qui peut prétendre devenir producteur ou metteur en scène. On sait que pour être médecin, avocat ou architecte, il faut étudier de nombreuses années. Les métiers artistiques comme la peinture ou la sculpture s'apprennent aussi. Les métiers techniques liés au son et à l'image exigent des diplômes. Au cinéma, on ne reconnaît pas la nécessité absolue d'un apprentissage. C'est, pour moi, une marque de mépris. Un regard, un œil, une pensée se cultivent et se remettent en cause.
Il faut apprendre à lire, à écouter, à regarder. Dans cet ordre. Lire est incontournable. Connaître ce qui a été écrit. L'écrit est porteur d'idées, d'histoire. Un film, c'est d'abord un scénario. Même si, comme Godard, on veut détruire le scénario, il faut commencer par en posséder un. Sans culture, on raconte moins bien des histoires. On les croit nouvelles alors qu'elles ne le sont pas : certains reproduisent la réalité, d'autres l'enrichissent, peu la transforment en créant.
Écouter. De la même façon que l'oral précède l'écrit, la parole, selon moi, précède le regard. De l'écrit et de l'oral naît l'image. Et cette image peut servir à illustrer ou à créer.
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La notion d’auteur en France implique parfois une sorte de toute-puissance entraînant peur ou mépris vis-à-vis du producteur.
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On doit acquérir une série de réflexes tout au long de la vie d’un film car il faut pouvoir réagir à tout moment. C’est ce qu’avait compris Godard : j’avais peut-être le potentiel de bon producteur, mais je n’en avais pas ma technique.
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