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First Kingdom tome 2 sur 2
EAN : 9781782760115
208 pages
Titan Comics (14/01/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
The second in a collection of post-apocalyptic graphic novels, in the vein of a futuristic, post-civilization The Odyssey or Viking saga! Following the destruction of civilisation, a new hero has arisen: Tundran. Like a prehistoric Beowulf or post-nuclear Armageddon Conan, he must battle to overcome goddess lovers, mutants, monsters - to return home as a liberator.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The birth of Tundran qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les livres 7 à 12 de la série, sur un total de 24 (comme l'Odyssée, c'est intentionnel). Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, écrite, dessinée et encrée par Jack Katz. Ces épisodes sont parus entre 1977 et 1980. Outre ces 6 chapitres, le tome comprend une (très) courte introduction de Richard Pini (le cocréateur de Elfquest avec sa femme Wendy), un avant propos de Jacques Vallée (informaticien, astronome, ufologue, et romancier français), un trombinoscope de 44 personnages, une carte des continents, un bref résumé du tome précédent, un glossaire de 3 pages et quelques esquisses.

L'amiral Accromos (le responsable de la flotte anéantie qui devait retrouver Tundran) est toujours isolé sur une île déserte. Il rencontre 3 jeunes gens dont une charmante jeune fille Awan. Contraint par les circonstances, il découvre d'autres valeurs que celles de la servitude militaire.

Vagran (l'usurpateur s'étant installé sur le trône de Darkenmoore) se révèle un monarque incompétent, se reposant sur le trans-dieu déchu Nadan (qui complote contre lui). Dans les coulisses, plusieurs factions s'organisent pour renverser Vagran.

À Helleas Voran, Dranok, le roi du panthéon des trans-dieux réunit le concile car son autorité est remise en question par un autre trans-dieu Aquare. Ce dernier se rend compte qu'Ogsoltaman a recouvré une partie de sa mémoire sur la véritable origine des trans-dieux.

Les tribulations de Tundran se poursuivent. Il subit l'esclavage, et rencontre Alandon (un autre esclave, mais aussi un prince de Norcaingier. La route de Tundran finit également par croiser celle de Fara (l'ex trans-déesse Selowan réincarnée).

La lecture du premier tome avait exigé un effort conséquent de la part du lecteur, ainsi qu'un peu d'abnégation pour dépasser la forme vieillotte, les phrases ampoulées, et quelques passages d'une naïveté confondante. À la découverte de ce deuxième tome, le lecteur prend conscience de plusieurs qualités de la narration de Jack Katz.

Pour commencer, l'investissement consenti à la lecture du premier tome permet de se familiariser avec les personnages au point qu'ils sont immédiatement reconnaissables. Pourtant ils sont très nombreux, puisque le trombinoscope en recense 44, et il convient d'en rajouter encore au moins une vingtaine. Tous ces personnages sont répartis sur 2 générations, une demi-douzaine de groupes différents, entre Darkenmoore, Helleas Voran, Norcaingier, et quelques îles isolées. Il faut encore rajouter la partie science-fiction, avec vaisseaux spatiaux, androïdes et technologie d'anticipation. Jack Katz fait évoluer avec aisance une distribution d'une soixantaine de personnages sans perdre son lecteur. Ce dernier regrette même que certains n'ait pas le droit à plus de pages, telles Goret et Himemet dont la situation émouvante du dernier tome méritait d'évoluer.

Deuxième constat, les éléments naïfs du premier tome masquaient en fait des explications élaborées qui arrivent dans ces pages. Ainsi l'histoire de la création de la civilisation de cette planète Tamra (nouveau nom de notre Terre, après l'apocalypse nucléaire) évoquait l'arrivée d'un Dieu qui s'écroulait fatigué par son travail de démiurge, dans une vision infantile et ridicule. Ici, le lecteur découvre l'envers du décor de cette vision du mythe des origines. Il s'agissait en fait d'une mise en scène réalisée par les cosmonautes commandés par l'amiral Manog. Même le personnage insupportable de Ceer (l'individu très mystérieux qui sait tout mais ne révèle un secret que pour mieux relancer l'intrigue) trouve sa justification, en dehors de tout manichéisme ou dispositif narratif artificiel. Jack Katz assemble plusieurs pièces du puzzle de l'intrigue sous les yeux du lecteur qui découvre que tous les éléments participent à une thématique d'anticipation toujours d'actualité.

Katz déploie une intrigue ambitieuse au long cours, avec de nombreux protagonistes et de nombreux environnements. Les enjeux se jouent sur plusieurs générations, chacune supportant les conséquences des actes de la précédente, et essayant de participer à une évolution positive de l'humanité. Katz se révèle très habile à développer ces thèmes au travers de personnages générant un bon niveau d'empathie, et de péripéties exotiques. En fonction de leur situation et de leur personnalité, les individus sont placés devant des dilemmes moraux complexes, s'élevant au dessus d'une simple dichotomie Bien / Mal. Il sait montrer comment les circonstances influent sur l'évolution d'un individu, par exemple l'amiral Accromos reconsidérant ses valeurs et changeant de mode de vie. Cet individu voit son système de valeurs perdre sa signification dans un environnement différent, il doit repenser son attitude face à la vie, ce qu'il ne fait que contraint par les circonstances, et influencé par ses 3 nouveaux compagnons rencontrés par hasard.

Avec l'autre versant du récit (les vaisseaux spatiaux), Katz développe d'une autre manière la question relative aux aspirations de l'humanité, à sa capacité de réalisation et à sa capacité de destruction. Il sonde avec habilité la question d'une évolution positive possible de l'humanité. de manière paradoxale, le développement sans équivalent de la technologie au vingtième siècle a fini par remettre en question l'idée reçue qu'il s'accompagne nécessairement d'une progression de l'humanité (confort matériel, bonheur, culutre). Ici, Katz met en scène de manière très concrète cette question. Il aborde aussi un thème classique de l'anticipation : quand nos propres machines (intelligences artificielles, ici des androïdes H11) seront capables de concevoir d'autres machines plus complexes que celles créées par l'homme, que se passera-t-il ? Katz ne se contente pas d'utiliser ces problématiques pour les transformer en grand spectacle. Il y a bien cette dimension d'aventure à grand spectacle, mais aussi une réflexion personnelle et structurée qui dépasse le niveau de la discussion de comptoir.

Il reste encore quelques maladresses narratives, telles que des séquences qui s'arrêtent et qui débutent au milieu d'une page, ou qui sont trop courtes, avec une sensation d'interlude mal placé. Les illustrations conservent elles aussi quelques défauts. En particulier, Katz semble être passé du stylo au pinceau dans le cours de ce tome, ce qui donne un rendu moins figé, mais il reste toujours incapable de trouver une technique qui permette de détacher les différents plans de la perspective. le lecteur doit toujours faire un effort de déchiffrage pour identifier le premier plan, l'arrière plan et ceux intermédiaires.

Comme la narration, l'aspect visuel a également gagné en intelligence et en lisibilité (malgré le défaut rémanent cité ci-dessus). Pour commencer, Katz compose des pages de 3 cases en moyenne. L'effet mosaïque illisible a donc disparu pour laisser place à des visuels de plus grande ampleur. Il a gagné en plausibilité dans ses décors et pour la faune, avec une volonté appuyée de les étoffer. Il privilégie souvent (un tiers du temps) les dessins pleine page. Cela confère une sorte de solennité au récit, et de dimension mythique. La forme de la narration se rapproche alors plus du conte richement illustré que de la bande dessinée basée sur des séquences de mouvement ou d'action.

Le lecteur a également tout loisir d'admirer les tenues vestimentaires des trans-dieux et des cosmonautes (les indigènes de Tamra étant le plus souvent vêtus de pagne). Il peut apprécier la cohérence visuelle des équipements technologiques des vaisseaux spatiaux, même si là encore Katz semble s'être fixé comme objectif de caser le plus de détails possibles, au détriment de la lisibilité de l'image. À l'évidence, ce créateur s'est investi de tout son être dans ce projet, s'appliquant sans compter. D'un côté cela alourdi la narration, de l'autre cet investissement aboutit à un récit très personnel sur le plan visuel, totalement unique, cohérent, et très substantiel. Comme pour le scénario, en tant que dessinateur, Jack Katz fait preuve d'une grande inventivité, d'une belle cohérence et d'une intelligence conceptuelle qui éclipsent la raideur relative des personnages et des expressions de visage pas toujours nuancées.

La lecture du premier tome laissait supposer que cette saga relevait plus de la curiosité destinée à des lecteurs omnivores, que d'une oeuvre ayant résisté au passage du temps. Ce deuxième tome montre que "First Kingdom" est l'oeuvre d'un conteur ambitieux, avec des idées personnelles structurées et élaborées, capables de les mettre en scène dans un récit de grande ampleur porté par des personnages intelligents et attachants. Pour le lecteur capable de dépasser l'aspect visuel un peu daté et dense, il comprendra ce qui a pu mériter les louanges de Jack Kirby et Will Eisner. le sort de l'humanité est-il de progresser ou de répéter indéfiniment les mêmes erreurs ? Jack Katz continue de répondre à cette question, à sa manière, dans Vengeance. Espérons que Katz clarifiera également la nature de ces petites créatures humanoïdes omniprésentes dans chaque lieu.
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