Sous la forme de lettres adressées à une amie,
Fanny Kemble, célèbre actrice anglaise fourvoyée dans un mariage malheureux avec un riche planteur américain, décrit les quelques mois qu'elle passe en Georgie, dans la plantation de son mari, confrontée directement à l'esclavage, et aux esclaves. C'est une femme éduquée et fermement abolitionniste. Ce séjour ne fera qu'ancrer ses convictions, car la réalité qu'elle découvre la confronte à l'inhumanité de la situation.
Ce récit au jour le jour décrit les terribles conditions de vie des esclaves, auxquels elle s'efforce d'apporter de l'aide, mais elle ne cesse de se confronter à la résistance de son mari. C'est un témoignage très intéressant sur la vie dans une plantation et les échanges qu'elle a, entre autres avec des femmes obligées de repartir au travail trois semaines après leur accouchement.
En parallèle, elle décrit la beauté de la nature, la variété des oiseaux qu'elle découvre.
Son récit n'est parfois pas dénué de remarques racistes, elle compare les noirs avec les Irlandais dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne les tient pas en haute estime.
C'est en tout cas un témoignage de première main écrit par une personne qui se donne la peine de penser par elle-même.
On apprend par la 4ème de couverture que son mari s'opposa à la publication du livre, la priva de ses filles et lui fit la vie si dure qu'elle dut rentrer en Angleterre où elle obtint enfin le divorce.