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3,66

sur 883 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un vrai bonheur de retrouver Douglas Kennedy dans un roman très actuel. On parle d'avortement, de pro-vie, d'influence, des conditions précaires d'une population qui travaille. Un beau roman, le rythme est bon (pas de fin qui s'accélère). J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre (mon dernier du même auteur était Isabelle l'après-midi qui m'avait déjà beaucoup plu). J'ai hâte de lire son dernier ouvrage.

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Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un Douglas Kennedy. J'ai eu ma période et j'avoue avoir été particulièrement addict à ses premiers romans, à sa technique littéraire, à son art du page-turner et à sa qualité d'écrivain capable de sonder l'âme humaine.

Et puis, avec le temps, je me suis un peu lassé. C'est compliqué pour un romancier prolifique de pouvoir se renouveler continuellement ! J'ai donc laissé passer un certain nombre de romans. Mais là, après avoir feuilleté la quatrième de couverture, je me suis dit que ça pourrait le faire, d'autant plus que le roman est assez court, ce qui correspond à mes critères du moment.

Brendan vit à Los Angeles. Il a la cinquantaine, a été licencié de son entreprise et se doit de rebondir, car aux USA, l'assistanat n'existant pas, c'est plutôt: démerde-toi ou crève ! Alors Brendan s'est lancé dans l'aventure Uber.

On a d'abord droit aux aventures et mésaventures de Brendan en tant que chauffeur Uber à Los Angeles. Il lui faut supporter beaucoup de choses, faire profil bas, courber l'échine car il est pris entre le marteau et l'enclume, entre les exigences de ses clients et les exigences de l'application. En somme, c'est un esclave des temps modernes qui galère et qui trime pour pas grand-chose.
On a également droit à ses états d'âme. Tout ne tourne pas rond dans sa vie de couple, avec sa femme qui fréquente un peu trop les milieux catholiques intégristes. Heureusement pour lui, le courant passe bien avec sa fille Karol, laquelle est en conflit avec sa mère pour des raisons qui remontent loin dans le passé.

Parmi ses clients Uber, une femme détonne dans le panorama. Elle fait régulièrement appel à lui et ne le traite pas comme un larbin. Il s'agit d'Élise. Elle soutient et accompagne les femmes qui souhaitent avorter.

Le roman va alors basculer dans l'action et la violence. Aux USA, les anti IVG savent se faire entendre quitte à mener des actions commando pour effrayer à la fois le personnel médical mais également les femmes qui souhaitent avorter.

Brendan va se trouver impliqué dans une histoire qui va prendre une dimension insoupçonnée et qui va le mener bien loin de son train-train de chauffeur Uber.

Une histoire ébouriffante qui va entraîner dans un tourbillon de folie les principaux personnages de ce roman. Au final, une histoire pas déplaisante et bien rythmée. Douglas Kennedy nous livre une radiographie sans complaisance d'une Amérique contemporaine en proie à ses démons.
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Brendan est devenu chauffeur Uber, travaillant de soixante à soixante-dix heures par semaine pour douze dollars de l'heure après trente-cinq années dans la vente et un diplôme d'ingénieur obtenu dans sa jeunesse.
Un jour, il surprend un motard balançant un cocktail Molotov à l'intérieur de l'immeuble où la cliente qu'il vient de déposer s'est engouffrée. L'explosion permet à Brendan de faire la connaissance d'Élise, Douma accompagnant bénévolement les femmes qui viennent se faire avorter.

L' Amérique actuelle est divisée. Il est question ici des pro-vies avec lesquels Brendan va tenter de cohabiter : Son oncle, prêtre ambitieux qui encourage le mécontentement de ses ouailles contre les cliniques pratiquant l'IVG et sa femme qui, après le décès soudain de leur jeune fils, va suivre des extrémistes religieux.

Enfant sage et obéissant, époux modèle et compréhensible, employé conforme aux attentes de la société, Brendan trime pour rembourser ses crédits et élever la seule fille qui lui reste. Mais son désarroi va peu à peu se transformer en colère. En accompagnant Élise à ses rdv, il va prendre conscience que l'Histoire nous a appris une chose, c'est que « ceux qui croient détenir la lumière condamnent souvent les autres à l'obscurité ».

Ce roman est l'enquête pour retrouver le poseur de bombe mais c'est surtout un roman social : l'auteur porte un regard critique sur l'Amérique où la précarité touche une part très importante de la société, où le droit des femmes à disposer de leur corps est bafoué, où les ultra-conservateurs sont lourdement armés. Un roman explosif. 
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"Bienvenue dans l'Amérique moderne. le sale type gagne toujours."
Décidément, Douglas Kennedy retrouve un nouveau souffle et se renouvelle avec bonheur en plongeant le lecteur dans cette intrigue menée en 4ème vitesse, à un rythme effréné (même dans les embouteillages de Los Angeles !!).
Il établit le constat désenchanté d'une Amérique à la dérive, où "rien ne va plus", noyautée par le fanatisme chrétien, la violence, la fourberie, le goût effréné de la toute puissance, du lucre, avec ses préceptes du style "si on ne peut pas faire fortune on ne vaut rien".

2 personnages charismatiques se détachent du lot : Brendan, la cinquantaine épuisée, chauffeur Uber par nécessité, contraint de se coltiner des clients plus ou moins revêches ou carrément vachards, fatigué de l'existence affligeante qu'il mène auprès d'une épouse avec qui il n'a rien à partager.
Elise, professeur à la retraite, bénévole dans un centre IVG, soutenant de toute son énergie les femmes en détresse en leur apportant écoute et empathie.

Brendan au contact de cette femme déterminée et lumineuse va enfin trouver au fond de lui la force de braver l'autorité dont, depuis sa plus tendre enfance, on lui a inculqué le respect et acquérir ainsi l'estime de lui-même.

D'une écriture sèche et nerveuse Douglas Kennedy déroule un récit fiévreux, exprime sa colère et fustige avec énergie cette Amérique trop "bien-pensante", d'une répugnante hypocrisie, où les centres d'Ivg deviennent "des abattoirs d'enfants" pour une frange ultra-conservatrice de la société,
et qui au nom du respect de la vie, n'hésite pas à utiliser la violence, voire le meurtre !
Une diatribe rondement menée contre les excès et l'intransigeance d'une partie de cette Amérique qui, décidément, ne peut plus faire rêver !
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Au centre de ce livre, l'IVG aux États Unis… un vaste et controversé programme!
J'ai plutôt été happée par l'histoire, même si je ressors peu convaincue de ma lecture. J'ai été ravie de retrouver la plume de Douglas Kennedy (que j'avais totalement laissé tomber depuis Quitter le monde), mais l'histoire manquait un peu de consistance selon moi…
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Reconverti chauffeur Uber à Los Angeles après un licenciement, Brendan doit travailler au moins soixante-dix heures par semaine pour espérer à peine boucler les fins de mois. Un jour qu'il conduit une de ses clientes, Elise, professeur d'université à la retraite, à la clinique où l'attend une de ces femmes en détresse qu'elle aide à avorter, l'établissement est la cible d'un attentat perpétré par une organisation intégriste pro-vie, dont, en l'occurrence, font partie son épouse et son ami d'enfance devenu prêtre.


Dans la vie de Brendan, cet évènement fait figure de point de bascule irréversible. Lui qui, sans se poser de questions, s'était jusqu'ici toujours conformé aux attentes sociales, embrassant, en dépit de ses aspirations réelles, la carrière choisie pour lui par son père ; épousant, sans passion, une femme elle aussi idéale selon l'opinion paternelle, se réveille soudain d'un rêve américain devenu cauchemar. Comment a-t-il pu se retrouver prisonnier d'un système à ce point déshumanisé et asservissant, trimant misérablement à la merci d'une technologie numérique bâtie de façon orwellienne sur les seuls commentaires et dénonciations de ses utilisateurs ? Comment sa femme, au terme de déceptions et de souffrances accumulées, s'est-elle transformée en « version chrétienne des talibans », s'engageant fanatiquement dans cette nouvelle guerre de Sécession que, pour reprendre les termes de l'auteur, l'avortement est en train de déclencher aux Etats-Unis, médecins et cliniques se retrouvant au coeur d'une véritable lutte armée ?


Au travers de cet homme ordinaire et sans histoires, amené à s'interroger avec inquiétude sur la direction que prend son pays, Douglas Kennedy nous bombarde de questions d'une actualité brûlante. Affrontements autour de l'avortement, viol et violences faites aux femmes, mais aussi manipulation de l'opinion par des puissants à qui l'argent permet de se placer au-dessus des lois : cette histoire terriblement sombre dénonce une société américaine malade de ses antagonismes de plus en plus radicalisés, où « le moindre désaccord se règle à coups de revolver », où « le mâle blanc qui sent ses privilèges lui échapper ne reculera devant rien pour garder le pouvoir », et que « ces salopards » qui « ne se plient à aucune règle » et qui « piétinent les droits des femmes, les minorités, les immigrés, les personnes LGBT » transforment petit à petit « en république bananière entièrement contrôlée par une élite d'ultrariches. »


Et dans ce thriller haletant s'achevant dans un emballement rocambolesque, c'est cette peinture, vibrante d'impuissance, de colère et de désarroi, d'une Amérique rendue au bord de l'implosion par la violence et l'extrémisme d'oppositions radicalisées, qui donne tout son sel à cette lecture.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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😊 A la découverte de 😊
Les hommes ont peur de la lumière de Douglas Kennedy
Éditions Belfond

Très heureuse d'avoir pu rencontrer l'auteur à la dernière foire de Brive. Un auteur accessible, qui prend le temps d'échanger avec chacun de ses lecteurs.

Brendan est chauffeur Uber depuis son licenciement inattendu. Une situation précaire mais indispensable pour tenir dans un foyer où lui seul rapporte de l'argent. Il enchaîne les heures pour maximiser ses gains, mais aussi pour rentrer le plus tard possible chez lui où rien ne l'attend hormis une femme avec laquelle il ne partage plus rien. Cette dernière s'est rapprochée de la religion jusqu'à se radicaliser.
Cette journée va le mener à Élise, une cliente qu'il va déposer devant un bâtiment anonyme. le même bâtiment qui va exploser quelques minutes plus tard après qu'un motard y ait jeté un explosif. Car ce centre est en fait un centre IVG et les militants pro vie sont de plus en plus radicaux dans leurs actes.

Un homme au bord du gouffre, pris en étau dans une situation financière précaire et une femme qui côtoie et soutient des mouvements extrémistes. Seule sa fille lui tire la tête hors de l'eau.
Élise va lui apporter un nouveau but, l'occasion de faire quelque chose de bien, de s'extraire de la médiocrité de sa vie. Lui qui a toujours fait ce qu'on attendait de lui va faire un choix, celui de suivre ses valeurs quitte à s'aliéner son meilleur ami et sa femme.

Dans ce livre s'affrontent deux pensées irrévocablement irréconciliables. D'un côté les défenseurs des droits de la femme, de l'autre les associations pro vie et religieuses. Un débat qui rappelle douloureusement les manifestations houleuses aux États-Unis où différents États ont d'ores et déjà interdit le recours à l'IVG.

Brendan et Élise vont se retrouver confrontés à des actes de plus en plus violents, à des opposants prêts à tout pour imposer leur vision. Une situation explosive qui ne peut que dégénérer.
Et au final, ils seront tous perdants car en sous main, celui qui tire les fils et qui ressort toujours gagnant, c'est celui qui possède l'argent, nerf de la guerre de tous temps.

Très heureuse d'avoir retrouvé la plume de l'auteur avec ce roman noir qui entraîne ses deux héros dans une lutte sans espoir. Les dés sont pipés dès le début, mais qu'importe, ils iront au bout de leurs convictions.

📖 Un livre à retrouver par ici https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-hommes-ont-peur-de-la-lumiere/9782714474063
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« Dans un Los Angeles crépusculaire, le grand retour de Douglas Kennedy au roman noir. »

C'est cette phrase de la quatrième de couverture qui de ses caractères gras mercantiles m'a fait renouer avec un auteur que j'ai longtemps adulé pour finalement aboutir à un constat plus acidulé. J'espérais revivre les plaisirs de lecture de « Piège nuptial » ou de « Cet instant-là ».

Dans une Amérique déclinante, le grand retour de l'opinion à l'obscurantisme.

C'est plutôt mon ressenti de ce roman jugé noir qui s'avère tout au plus café au lait du matin chagrin où devant sa tasse ébréchée Brendan se demande comment a-t-il pu accepter une existence si médiocre ? Comment a-t-il pu supporter encore son conjoint avec de si lourds désaccords, dans une telle incompréhension de l'autre ?

D'un parcours de vie abimé par le quotidien comme Douglas Kennedy sait si bien en brosser l'essentiel et en détailler l'escalade et les enchainements, ce roman se métamorphose, et c'est bien dommage, en un « Thriller » mélodramatique et difficilement crédible.

Le coeur de l'intrigue explicitement abordé par l'auteur est la désolante remise en question de la liberté d'avorter dans l'Amérique puritaine d'aujourd'hui avec le combat entre les « Pro-Vie » et les adeptes du « Women's Choice Group » qui est malheureusement porté à son paroxysme par une fusillade à l'américaine totalement inutile.

Ce roman a donc le courage de porter le débat sur le sujet épineux et passionnant qu'est l'IVG mais qui est trop souvent détourné par des effets spécieux beaucoup trop hollywoodien à mon gout.

« Cette question n'a rien de simple. Peu importe à quel point on nous répète qu'il y a ceux qui ont raison et ceux qui ont tort. La seule et unique vérité, c'est que c'est un choix personnel. Et il revient à chaque femme de faire ce choix. »

Et qu'il soit toujours possible de légalement l'accomplir...




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Attention, ce livre aborde des sujets qui peuvent être sensibles pour certains.
Ici, nous allons parler d'avortement, une mention est également faite aux viols et à la séquestration.
Nous nous retrouvons à Los Angeles, dans le côté sombre de la vie aux USA. Les clans pour et contre l'avortement s'opposent, souvent avec virulence.
Nous suivons Brendan, chauffeur Uber qui, un jour, va prendre en charge une vieille dame. Sa course l'amène à une clinique qui pratique l'IVG. Alors qu'il déjeune non loin de la clinique, il est témoin d'un attentat qui fera un mort. Elise, la vieille dame, va entrer dans la vie de Brendan avec fracas et changera son destin.
J'ai trouvé ce roman intéressant car il soulève un débat qui fait surtout rage aux USA (peut-être un peu moins chez nous) : celui de l'avortement.
Certaines scènes m'ont horrifiée car l'auteur ne nous épargne pas la pourriture qui gouverne ce monde... La religion catholique est également très mise en avant, ce qui, encore une fois, soulève une certaine rage chez le lecteur (sauf peut-être si vous êtes vous-même fervent catholique).
Il s'agit d'un récit fort, bien mené. J'ai apprécié ma lecture.
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J'avais adoré les premiers romans de Douglas Kennedy, mais moins les derniers. le thème de ce roman m'a donné envie de m'y replonger.
On est à Los Angeles, et on découvre la vie d'un chauffeur d'Uber qui essaye, tant bien que mal, de survivre malgré l'attitude de ces clients, de son employeur, de sa femme et ses difficultés financières. Un jour, il va faire la rencontre d'Elise, une dame à la retraite qui accompagne des jeunes femmes qui ont fait le choix d'avorter. Une amitié va alors se lier entre eux et ce chauffeur devra affronter son meilleur ami, prêtre, et sa femme, tous deux anti avortements.

J'ai beaucoup apprécié le début du roman, quand on découvre ce personnage. L'auteur nous dépeint alors un tableau sombre de l'uberisation de notre société et de la folie des débats sur tous les sujets (où chacun campe sur ses positions et d'une manière quasi terroriste). Je me suis beaucoup attaché à ce Monsieur qui semble subir sa vie, depuis son enfance, et ne sait pas comment s'en sortir.

J'ai bien moins accroché à la suite du roman qui, à mon sens, devient vite trop rocambolesque pour qu'on y croit.

En voulant dénoncer les positions radicales des pro et anti avortement, l'auteur s'est lui même inscrit dans ce schéma. Tout est alors devenu caricaturale : les très gentils vs les très méchants. L'avortement est un sujet trop sérieux, surtout aux US, pour qu'on le traite ainsi. Si l'auteur voulait convaincre l'un des deux camps de se remettre en question (et Dieu sait que les USA en auraient besoin en ce moment ...) c'est à mon avis totalement raté.

Ca reste une lecture pas désagréable sur la forme mais décevant dans le fond.
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