Julia Krooner est un beau brin de fille de vingt cinq ans. Mais ce n'est pas ses charmes qui attirent l'attention des services anti-terroristes allemand. Son nom a été retrouvé plusieurs fois dans les papiers de suspects arrêtés et on la soupçonne de travailler pour le KGB.
Elle vient de quitter brusquement son emploi de secrétaire à Francfort pour reparaitre à Paris dans une société qui elle aussi a des contacts commerciaux avec l'URSS.
Il n'en faut pas plus pour que la Direction Générale de la Sécurité Extérieure à Paris s'intéresse aux activités de la jeune femme.
Afin de la surveiller au plus près, le meilleur agent va être infiltré dans la même entreprise que la suspecte.
Quoi de plus naturel que de tisser des liens entre collègues de travail autour de la machine à café ? Mais parfois cela mène à une idylle qui complique grandement la situation.
J'avais choisi ce livre pour renouer avec des histoires d'espionnage, de guerre froide entre l'Est et l'Ouest avant la chute du mur de Berlin.
Époque où il y avait deux Allemagne. D'un côté le bien et de l'autre le mal qui s'affrontaient dans une lutte acharnée de laquelle Coplan sortait toujours vainqueur. Récits des plus manichéens qui avaient un charme grâce à l'atmosphère que plus aucun livre policier aujourd'hui n'oserait recréer. Trop ringard !
Des rues sombres et inquiétantes. Des immeubles aux façades lépreuses où se logent des habitants craintifs et résignés. Des espions russes aux gueules patibulaires, porteurs de tous les vices.
Face à eux Coplan le séducteur (toujours très correct), plein de malice.
Mais tout cela c'était avant. Avant l'arrivée de Gérard de Villiers, de SAS et tous ses clones.
Terminé le glauque ! il faut de l'exotisme (direction Cuba, Rio de Janeiro) ou du chic (partons à Paris) pour les nouveaux terrains de jeux de nos espions.
Changement de dialogue aussi : "le sang lui était monté aux joues et ses seins soulevaient son corsage à un rythme accéléré".
Plus vendeur du tout. Has-been total. À proscrire !
Il faut maintenant écrire : "Julia sentit qu'elle perdait le contrôle d'elle-même. Elle percevait au plus secret de sa chair une volupté qui la déchirait, qui la liquéfiait, qui la ravageait et qui allait finir par la rendre folle. La bouche entrouverte, les yeux fermés, elle chercha d'une main énervée ce sexe viril qui la persécutait et elle le força presque méchamment à s'enfoncer dans ce nid torride qui l'attendait ".
Avec cette recette l'auteur saupoudre son récit de scènes torrides de façon systématique, qui bien souvent arrivent là de façon incongrue, comme un cheveu sur la soupe.
J'avais le souvenir d'avoir lu quelques livres de
Paul Kenny bien meilleur que celui-là.
J'ai peut-être vu la mariée trop belle...
Je vais devoir tenter une seconde nuit de noce, cette fois-ci du côté de Moscou ou Belgrade.