Juste avant l'aube d'une journée maussade de juillet, trois gamins en expédition découvrent, caché dans les roseaux du lac Mouriscot, le corps sans vie d'une quinquagénaire. le commissaire Reynal est chargé de l'enquête. Rapidement il identifie le cadavre comme étant celui de
Maria Segura, recherché par les services secrets français. Elle était en villégiature à Biarritz en compagnie d'un dénommé Manuel Camero, domicilié comme elle à San Sebastian et qui, depuis, a disparu. Francis Coplan l'agent FX 18 du SDECE est dépêché sur la côte basque pour élucider l'affaire et surtout démanteler le réseau d'espionnage au profit de l'Est que
Maria Segura a mis sur pied. Entre San Sebastian où il se confronte à ses homologues de la CIA,
Saint Jean de Luz où il découvre une agence de tourisme pour le moins étrange, la Belgique et la Suisse où il surveille les allées et venues de quelques touristes allemands surtout intéressés par les infrastructures de communication, de santé ou administratives, les zones de recherche atomiques et les centres d'entrainement militaire, Coplan tisse sa toile pour y faire tomber le meurtrier de
Maria Segura qui a agit sur l'ordre du Kremlin.
Paul Kenny est le pseudonyme sous lequel se cachent Gaston Vandenpanhuyse et
Jean Libert. Les pères de Coplan ont fait la fortune des Editions Fleuve Noir qui ont vendu des dizaines de millions d'exemplaires des aventures de
l'agent secret. Entre 1953 et 1981 les deux auteurs belges ont produit 177 romans. Au décès de Vandenpanhuyse en 1981,
Jean Libert poursuit seul l'aventure et écrit une dizaine de volumes jusqu'en 1987 date à laquelle il est remplacé par
Serge Jacquemard, un autre pilier du Fleuve Noir. Jusqu'en 1996, Francis Coplan aura défendu le monde libre aux quatre coins du monde en accomplissant avec succès 237 missions. "Coplan se méfie" est le 60ème volume de la collection. Ecrite en pleine guerre froide en 1961, dans un style simple, direct et efficace, l'intrigue, comme souvent, est bien menée et la documentation qui lui sert de base, approfondie. Bref un roman d'espionnage qui, s'il n'est pas du niveau littéraire d'un
John le Carré ou d'un
Graham Greene, se lit avec plaisir et rapidement. Idéal pour un long voyage en train ou en avion.