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Un serial killer de prostituées sévit à Berlin, ville où les trafics en tout genre et la haine font beaucoup de mal en cette période d'entre deux guerres. Bernie Gunther est sur le coup.

Dès les premières pages, j'ai été prise par les mots de Philip Ker. Il y a un bon rythme, l'histoire commence "bien" et la narration est travaillée. de plus, l'auteur analyse la société berlinoise de cette période, et la psychologie humaine en générale, avec une certaine acuité.
Oui mais voilà. L'enquête s'est mise à piétiner et l'auteur a voulu y mêler tout un tas d'éléments et d'enquêtes subsidiaires. J'ai vite été perdue, j'ai parfois décroché. Et tout ça pour découvrir un dénouement que j'avais deviné depuis quelques chapitres.

Pour l'enquête, on repassera mais pour le style et l'analyse sociologique, c'est une bonne lecture.
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Le dernier livre de Philip Kerr où on retrouve Bernie Kunther lors de ces premières enquêtes. On se trouve plongés dans le Berlin d'entre deux guerres. Un Berlin gloque, misérable.... Comme d'habitude, Kerr nous plonge bien dans cette ambiance, on y est: les sons, les odeurs... tout peut-être imaginé facilement.
Par contre, j'ai trouvé que l'intrigue était un peu longue à se mettre en place: j'ai trouvé le début très long mais par contre, j'ai dévoré les 100 dernières pages.
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Philip Kerr termine par le commencement!
Ce dernier opus met en scène Bernie Gunther au début de sa carrière. C'est donc sa première enquête et c'est aussi une vraie enquête policière.
Des meurtres en série de prostitués et de mutilés de la Grande Guerre.
C'est un roman bien construit, intéressant et rythmé.
Un grand sens du détail tout en respectant, je dirais scrupuleusement, les personnages et les faits historiques.
Nous sommes aux derniers moments de la république de Weimar à Berlin en 1928. Époque où Berlin bouillonne d'une effervescence décadente.
La description que donne Kerr des moeurs de l'époque est fascinante.

À lire ...
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Berlin, 1928. Bernie Gunther enquête sur une série de meurtres de prostituées. Alors que la plupart s'en fichent, il va tenter de résoudre cette affaire en plongeant dans les abîmes d'une Berlin usée, abîmée par la Grande Guerre, et d'où émergent une ombre encore plus féroce : le nazisme.

Philip Kerr signe sont dernier roman, quatorzième avec Bernie Gunther où il remonte le temps et nous propose les début de son personnage. On peut apprécier qu'il ne tombe pas dans certains pièges facile : les nazis, c'est les méchants. Son héros ne les apprécient pas beaucoup certes, mais l'intrigue n'est pas focalisé dessus. Dedans on a un véritable travail d'immersion où Philip Kerr tente de plonger son lecteur dans le Berlin d'entre de guerres : la pauvreté, les estropiés, les prostituées, les différents partis politiques, l'émergence d'idées antisémites, etc... Berlin devient le personnage principal et Bernie Gunther n'est qu'une faible lumière qui se démène d'apporter la justice à des groupes de population qui sont vus comme nuisibles. Mais plus que ça, ce livre est une leçon qui nous montre que tout n'est pas noir ou blanc. Même l'histoire avec un grand H.
Je recommande, même si vous n'avez pas lu les livres précédents (comme moi). Et j'ai très envie de lire le reste des oeuvres de cette série.
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« Metropolis » est l'ultime roman de Philip Kerr, décédé en 2018. Ce quatorzième tome des enquêtes de Bernie Gunther est en fait le premier dans l'ordre chronologique, il prend place en 1928. L'auteur mêle fiction et Histoire. «Metropolis », le film de Fritz Lang sorti en 1927, illustre le contexte historique : la ville de Berlin présente misère et opulence, débauche et tensions politiques. Bernie Gunther, nouvelle recrue de la Kripo (la police criminelle) est chargé d'enquêter sur l'odieux assassinat de prostituées, tuées et scalpées.
La première partie du livre expose le cadre géographique et sociale de Berlin. L'auteur y dépeint la détresse des anciens combattants, infirmes et traumatisés, la vie de plaisir et de dépravation. La détresse sociale alimente les trafics, la prostitution, les règlements de compte entre groupes mafieux. .. L'antisémitisme mine la société, le nazisme l'exploite et s'impose. Les références artistiques, cinématographiques tissent le cadre de l'enquête. Bernie Gunther rencontre le peintre caricaturiste George Grosz. A Thea von Harbou, l'épouse de Fritz Lang, il souffle l'idée d'un scenario qui annonce « M. le Maudit » (sorti en 1931).
Le lecteur suit Bernie Gunther dans les cabarets (le Sing Sing haut lieu de la vie nocturne berlinoise), les lieux insolites (la morgue de Berlin accueille les visiteurs), les quartiers pauvres et louches.. L'enquête rebondit quand plusieurs invalides de guerre, les « klutz », sont assassinés. Elle prend alors son rythme de croisière.
La personnalité de Bernie Gunther perce dans ses relations sociales, ses réactions et son lourd passé d'ancien combattant. L'auteur « l'humanise », il renforce ainsi la précarité de la vie berlinoise à la veille de la grande crise économique qui amène les nazis au pouvoir.
« Metropolis » est un roman policier et historique à recommander.
Merci à Babelio pour l'opération Masse Critique et aux Editions du Seuil pour la découverte du dernier opus d'une série aujourd'hui célèbre.
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Berlin, 1928, Bernie Gunther est recruté par la Kripo. Des meurtres de femmes scalpées sont ses premières affaires à résoudre.
Berlin est une ville envahie par un nombre impressionnant d'estropiés revenant de la première guerre mondiale. C'est brutal et insoutenable. Les autres survivants de la guerre sont à la recherche d'un travail et sont prêts à tout, certains jusqu'à vendre leurs corps. A cela s'ajoute une crise économique sans précédent, dont les femmes sont les premières victimes. Elles sont si nombreuses à se retrouver sans revenu, qu'elles n'ont d'autre choix que de faire le trottoir.
Tous ces maux rendent la ville invivable, y compris par un sans-abri qui explique à Bernie que les gens seront soulagés quand les estropiés, les putains et les homosexuels auront débarrassé le plancher, peu importe de savoir comment. Les nazis recrutent partout des sympathisants ...
Kerr nous raconte tout cela avec efficacité, de l'humour, les descriptions sont saisissantes, les personnages sont profonds, humains. Cet immense écrivain mêle la fiction pour nous présenter un tableau historique solide, vivant, certaines figures ont réellement existé. Bernie est un héros très intéressant, il se fie à son instinct, il a une perception quasi-animale des situations, il boit beaucoup trop.
Ce livre est très fort, intense, il va droit au coeur pour nous faire réfléchir. Kerr n'est plus là pour nous raconter encore et encore ce qui s'est passé, c'est bien dommage. J'ai déjà le regret d'avoir terminé la lecture de Metropolis.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Est-ce parce que je savais que c'était là l'ultime écrit de Phillip Kerr, fâcheusement disparu en 2018, que je l'ai apprécié particulièrement? Pas seulement: J'ai trouvé ce thriller comme un des plus aboutis de la longue série des enquêtes de l'inspecteur Günther, passé de la Kripo de Berlin à la SS," en dépit de son plein grés" pourrait on dire, emporté par les événements tragiques. La Kripo fut en effet incorporée de fait de force par les nazis pendant la guerre.
Mais je laisse à ceux qui ont la chance de ne rien avoir lu de cette longue série policière originale, de découvrir l'oeuvre de Kerr. En lisant la liste des 15 romans qu'il a écrit je viens de m'apercevoir que l'un des derniers titres "l'offrande Grecque", m'avait échappé. Ce qui me console un peu comme lecteur, dans cette perte. Je m'étais habitué à ces romans parfaitement ciselés qu'il lâchait avec une belle régularité depuis que j'avais découvert " la trilogie Berlinoise"
Kerr a écrit ses livres, sans respecter la chronologie temporelle de son héros. Ainsi "Métropolis" son dernier opus, s'avère être dans un beau retournement la première enquête de Bernie Gunther.
Nous sommes en 1928, dans ce Berlin crépusculaire et décadent, vu comme une sorte de Sodome et Gomorrhe par les contemporains. le parti nazi pèse déjà comme un couvercle sur la ville et dans les têtes. Même s'il n'est pas encore au pouvoir.
Les nazis font leur miel de l'indignation morale et de la perte des valeurs, surfant sur la crise économique.
La mort de prostitués ou de gueules cassées de la grand guerre, ces "déchets" faisant honte à l'Allemagne, et lui rappelant la défaite, ne sont pour beaucoup que des actions hygiénistes et d'utilité publique. Derrière ces propos abjects ouvertement affichés par beaucoup, on devine ce qui se prépare à grande échelle.
Il existe encore des policiers honnêtes, au milieu de la corruption générale, et il va sans dire que Bernie Gunther est de ceux-là! Il travaille sous les ordres de Bernhard Weiss, un Juif scrupuleux, tentant de résister à la vague d'antisémitisme qui le menace.
Au fil de l'enquête qui se déplace de la cour des miracles des gueules cassées, aux cabarets interlopes, où les grands créateurs côtoient des mafieux, c'est toute l'ambiance de l'opéra de quat' sous de Berthold Brecht qui se met en place. Les peintures d'Otto Dix, cet ancien combattant de 14, traumatisé comme le fut Bernie tournent en boucle, nous ont familiarisé avec cette ambiance lourde, cynique et festive. !
Dix, c'est le frère siamois du peintre Jérôme Bosch, sauf qu'il a peint l'enfer sur terre au vingtième siècle: Mais Otto Dix, qu'on voit apparaitre, un carnet de croquis à la main, au carrefour d'un rue, ne fut que le plus célèbre et bientôt ostracisé des peintres qui indignaient les nazis, en osant montrer la monstruosité de la guerre, alors que Leni Riefenstahl, l'égérie d'Hitler, elle faisait dans la manipulation des foules.
La confrontation de Bernie avec son passé, par la rencontre de ces morts vivants, invalides, cul de jattes dans tassés dans leur caisse à savon, mendiant la pièce pour survivre, au sein d'une population qui les rejette, est un sommet psychologique du roman, et élève l'oeuvre bien au-delà du thème historique et policier.
Dans ce face à face, il réalise que même s'il est fragile psychologiquement et en proie à des cauchemars de tranchées sanglantes, il est tout de même encore entier. "On dit que les ivrognes doivent toucher le fond pour changer de vie...Je crois que je viens d'avoir un aperçu de à quoi pourrait ressembler le fond. Grâce à vous, je crois que je ne boirais plus jamais; du moins pas autant!"
C'est très bien écrit, et ça secoue. Ceci n'est pas qu'un roman policier. C'est un roman rare. Sur le passé d'une ville qui fut humaniste et artistique, sur la seconde guerre mais pas seulement. Il est universel dans ses thèmes : Culpabilité, doute, lâcheté, courage, résilience.
J'ai pensé parfois à John le Carré en lisant Philip Kerr. Peut être à cause de cette ironie un peu désabusée, et de son sens de l'intrigue. Et puis au "Troisième homme", de Graham Greene , merveilleusement mis en film par Carol Reed en 48, et qui sur fond l'ambiance interlope d'une autre ville meurtrie, Vienne, en 45, parle du conflit entre le bien et le mal, dont finalement Métropolis est une autre allégorie.
L'ombre de Peter Löre, l'interprète de "M le maudit" est en fond d''écran. Kerr intègre toujours les personnalités de ces temps verts de gris à ces romans, avec beaucoup d'aisance. Comme Métropolis, ces oeuvres de Fritz Lang ne seront plus bientôt que des souvenirs, pour faire place à la propagande de Goebbels. Et ce ne seront plus que des prostituées et des gueules cassées qu'on se contentera de liquider... Pour savoir la suite, lire "Hôtel Adlon " situé en 34, et puis "L'été de cristal" qui se passe en 36
So long, Philip Kerr...Et Bernie Gunther.
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C'est le coeur lourd que j'ai terminé cette lecture... C'en est donc fini des aventures de Bernie Gunther... Avec cette dernière aventure, on revient en fait aux debuts de ce flic caustique et cynique à souhait, la boucle est bouclée.
C'est sans aucun doute un de mes personnages préférés.. . L'écriture de Philip Kerr est délicieuse, drôle, et tellement bien documentée... Suivre les 14 aventures de Bernie, c'est s'immerger dans les coulisses de l'Allemagne avant, pendant et après le nazisme vues par les yeux d'un flic désabusé mais tenace, fataliste et ironique...

Si vous ne connaissez pas Philip Kerr, il faut y aller... La trilogie Berlinoise vous attend, vous ne pourrez plus vous arrêter, effet garanti !
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«D'après son agenda, il doit se rendre à l'Opéra-comique vendredi soir, donc, s'il est mort, il a encore le temps de se faire rembourser.»
Bernie Gunther reprend du service dans le Berlin des années 30 ; la capitale prussienne dépravée, violente, stimulante où les estropiés de la grande guerre disputent le trottoir des prostituées, veuves de guerre ou réfugiées russes, sert de théâtre à ce polar historique quatorzième et dernier de la série.

Comme à l'accoutumée l'écossais Philipp Kerr (1956 – 2018) produit un livre bien réalisé, rythmé et intéressant malgré quelques invraisemblance avec cette capacité à « écrire entre les lignes de l'histoire » en respectant scrupuleusement les personnages et les faits.

Ce dernier opus posthume mettant en scène Bernie au début de sa carrière ravira les afficionados mais ses faiblesses nous porte à conseiller la Trilogie Berlinoise pour les nouveaux entrants dans le monde Philipp Kerr.

Traduit de l'anglais par Jean Esch


Lien : https://www.quidhodieagisti...
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Magistral. L'action se déroule à la fin des années vingt à Berlin, en amont de celles de tous les autres romans de Kerr. Dans l'ambiance délétère où se développent et le nazisme et le communisme (qui s'allieront à l'occasion pour combattre la social-démocratie), le héros s'efforce de survivre en gardant autant que faire se peut sa morale de vie. Il y côtoie des milieux interlopes, Fritz Lang (d'où le titre) et toute une faune criminelle. Ironie et cynisme restent ses seules armes, en plus du schnaps, pour ne pas sombrer complètement. Un seul reproche à l'auteur, nous avoir quittés…
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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