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4,09

sur 1857 notes
Ai commenté les trois romans sur leurs fiches respectives. Cette série allie les plaisirs du thriller policier à la profonde et fascinante immersion dans le point le plus névralgique de l'histoire du XXe siècle. Je m'incline bien bas devant la qualité de cette oeuvre et repart repu de cet éclatant festin. Cependant, en apprenant que quinze ans après la publication de sa trilogie, l'auteur avait ressuscité son personnage de Bernie Gunther pour apprêter et nous servir avec régularité 11 autres tomes relatant ses aventures à diverses époques de sa vie, je vous garantis que l'appétit m'est revenu, et qu'il est très tentant de se remettre la serviette au col.
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Trois polars dont la particularité est de situer leur action dans l'Allemagne et l'Autriche nazies. Par moments, on peut se perdre dans le détail des protagonistes et de leurs rôles respectifs, cependant la lecture est plutôt aisée et attrayante.

le style de l'auteur est plein d'humour, même dans des situations paraissant désespérées pour son héros, personnage plutôt attachant bien que contrasté : il passe du courage à la peur, de l'attention portée à l'autre à l'indifférence, de la joie à la tristesse, de l'amour à la raison.

Bien sûr, nombre d'invraisemblances émaillent le récit mais elles n'empêchent pas le lecteur d'y trouver un réel plaisir. le contexte historique de cette époque de tous les dangers et de toutes les haines est parfaitement rendu et justifie quasiment à lui seul la découverte de cette trilogie.
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Bernie Gunther est de ceux à qui on ne la fait pas. Face à lui, les têtes pensantes du parti nazi et tout ce qu'il y a de moins reluisant dans l'Allemagne des années 30 et 40. Détective privé, il est à son compte depuis qu'il ne travaille plus dans la police. Berlin est son terrain de jeu, mais il ne renâcle pas à courir la campagne si son enquête l'exige. Assurément homme d'action, il cogne, tire et tabasse lorsque c'est nécessaire. Mais bernie est aussi un homme de coeur, c'est à dire prompt à aimer d'insaisissables créatures qui ne le lui rendront que rarement.
La trilogie regroupe trois enquêtes dressant un portrait de l'Allemagne nazi avant, pendant et après la 2ème mondiale. Situations et dialogues incisifs, personnages bien construits et contexte historique bien restitué (il ne fait aucun doute que Kerr s'est adonné à un travail de documentation d'une grande précision) tout en évitant l'écueil du documentaire, Philip Kerr signe là une série de romans qui emporte le lecteur dès les premières pages !
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Voici une belle trouvaille (coup de coeur Fnac) : La trilogie berlinoise de l'écossais Philip Kerr.
La ré-édition réunit trois épisodes de la série qui met en scène un privé au goût de Philip Marlowe, à l'odeur de Nestor Burma (celui de la télé) mais aux relents de Gestapo puisque la série se passe à Berlin, avant et après guerre.
Ce qu'évoque d'ailleurs la couverture avec une photo qu'on jurerait tirée des cartons de Leni Riefenstahl, l'équivoque photographe du Reich aux sujets troubles, du genre un esprit sain dans un corps sain ...
Le premier épisode, L'été de cristal, se déroule en 1936 pendant les JO de Berlin (filmés par Leni Riefenstahl justement), en pleine ascension du parti National-Socialiste.
Le titre en VO (March violets) évoque «les violettes de mars 1933» lorsque fleurirent toutes les adhésions spontanées à ce parti NAZI, et lorsqu'on traficotait pour obtenir un «petit» numéro d'adhérent prouvant ainsi sa longue fidélité à la doctrine en vogue.
Le privé c'est Bernie Gunther (ancien flic, ancien détective de l'hôtel Adlon, aah l'hôtel Adlon de Berlin ...) qui fanfaronne avec un humour grinçant et caracole avec une belle inconscience entre les pattes des monstres des SS ou de la Gestapo.
On croisera même Goering au détour d'une soirée mondaine ou encore Himmler à un enterrement.
Bernie essaie de surnager dans ces eaux nauséabondes égratignant au passage tous les profiteurs du nouveau régime.
Sur les traces de Bernie on parcourt Berlin en tous sens, de la Friedrichstrasse au Kürfürstendamm et du quartier de Schöneberg au Kreuzberg, oubliant un instant dans quelle horreur s'enfonce la belle capitale.
C'est tout l'intérêt de ce bouquin que de nous plonger dans la vie quotidienne berlinoise juste avant-guerre et de nous montrer les plus petits rouages de la mécanique nazie en marche.
Instructif et édifiant.
Le second épisode, La pâle figure, nous amène en 1938 alors que l'Allemagne envahit les Sudètes.
Cette aventure est plus classique : le privé a réintégré la police officielle, pour un temps, et part sur les traces d'un serial killer ... et sur celles de la propagande qui prépare la nuit de cristal ...
Le dernier épisode, Un requiem allemand, nous propulse en 1947 à la fin de la guerre, où l'on retrouve Bernie, marié (si, si !) dans Berlin en ruines.
Un Berlin dévasté où les femmes rescapées tentent de survivre et où la peur de la soldatesque russe est de règle.
On suit donc Bernie jusqu'à Vienne (Autriche) en pleine dénazification, lorsque les Américains tentent de récupérer les «meilleurs éléments» allemands pour constituer, face aux soviétiques, les forces d'espionnage qui feront bientôt les beaux jours de la guerre froide.
Mais Bernie garde son sens de l'humour et sa condescendance berlinoise qui n'est pas sans rappeler notre propre arrogance parisienne !
Une excellente idée que de ré-éditer ces trois épisodes qui nous auront permis de parfaire notre compréhension de cette Allemagne, avant, pendant et après. La visite est terminée, n'oubliez pas le guide ! Il s'appelle Philip Kerr (ou Bernie, c'est selon).
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Une trilogie qui met en scène un ancien flic devenu détective privé.
L'auteur fait vivre le Berlin des années 36 et 38, dans les deux premiers tomes, avec la montée du nazisme, une plongée savamment documentée.
L'auteur a créé un héros plutôt classique, un poil cynique, avec son propre sens de l'honneur, désabusé par la situation de l'Allemagne.
J'ai trouvé intéressant que ce détective croise certains personnages connus ayant existé et pas des moindres, il fallait oser.
Les enquêtes sont complexes, fouillées avec toujours un fond politique.
Le dernier tome se passe en 1947, l'ambiance des jeux olympiques de 36 et le développement de la ville de 38 sont très loin. La ville n'est que ruine et chaos, l'enquête se passe plus dans la ville de Vienne.
J'ai bien aimé cette trilogie. L'auteur a bien dépeint l'ambiance de Berlin sur les différentes époques d'avant et d'après guerre, la politique, les stratégies, les choix des personnages par rapport aux situations rencontrées, un grand travail de documentation.
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Tout a été déjà dit... un polar efficace avec le IIIème Reich en toile de fond.

Ces trois romans distincts décrivent Berlin de 1936 à 1947 ; l'humour acerbe de Bernardt Gunther, détective et ancien flic, tempère la noirceur des événements. Nous y plongeons, croisant personnages historiques, prostitués, industriels, véreux et violents. Style et rythme coups de poing, accrocheurs ! Une lecture sombre et drôle !

Je ne peux que vous conseiller très fortement cette passionnante trilogie. Si vous ne devez emmener avec vous qu'un "pavé" sur la plage cet été, mettez celui-ci dans votre sac de voyage. Un ouvrage de plus de 1000 pages qui réjouira les amateurs de policiers et les passionnés d'histoire contemporaine.
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La trilogie berlinoise, un pavé de 1015 pages qui réunit donc trois tomes.
Férue de seconde guerre mondiale, j'espérais que le fond historique du livre compenserait l'intrigue policière et les affaires d'espionnage qui personnellement me font bailler.
Alors, digeste le pavé ?

Le premier tome "L'été de cristal" se déroule en 1936. le titre n'est pas choisi par hasard, puisque cette année-là marque la fameuse "Nuit de cristal" (pogrom qui a tiré son nom des bris de vitrines des magasins juifs). C'est aussi l'année où, déjà, le premier camp de concentration a ouvert : Dachau. Pour l'aspect enquête, il est brièvement question de Göring et de son attrait pour les oeuvres d'art (spoliées bien entendu).
Jusque là, cela se laisse lire.

Le deuxième tome "La pâle figure" nous amène aux murmures de la guerre, en 1938. Là, l'intrigue est originale car elle fait intervenir la bête blonde, Reinhard Heydrich (qui pour peu serait devenu le "second" de Hitler s'il n'avait pas trouvé la mort suite à un attentat contre lui en 1942, mais dont la fin a précipité la solution finale, aussi appelée "action Reinhard"), mais aussi Heinrich Himmler et son goût pour l'ésotérisme (qui n'est pas feint... à ce sujet, voir l'excellent documentaire de David Korn-Brzoza "Sciences nazies : la race, le sol et le sang", qui montre Himmler faisant entreprendre des fouilles archéologiques pour démontrer que la race germanique descend directement... du dieu Thor !).
A mon sens, le tome le plus abouti.

Quant au troisième "Un requiem allemand", il se passe entre 1947 et 1948. Il est question de dénazification (avec ce que cela implique aussi de combines pour effacer le passé de certains SS et de faciliter leur fuite par une nouvelle identité, ou encore de récupération de certains d'entre eux par les Américains eux-mêmes), mais surtout de l'occupation par les Américains, les Britanniques et les Russes (et les Français dans une moindre mesure). Les premiers pions de la future guerre froide se mettent en place.
Pour tout dire, j'ai complètement décroché de cette partie-là. Moins intéressée sans doute par le sujet qui creuse surtout ce dernier aspect. Lasse surtout des questions d'espionnage.

Le personnage principal, Bernie Gunther, détective privé, est un être ambigu, dual, à la moralité très personnelle. Je ne m'y suis d'autant pas attachée que je me suis fatiguée de son humour gras (un reproche à l'auteur sur ce point : presque tous les personnages s'expriment de cette façon), de ses façons de gros lourd (ascendant porc) envers la gente féminine, et asphyxiée par les vapeurs d'alcool et la fumée de cigarette, omniprésentes.

Philippe Kerr réussit le pari d'imbriquer la grande Histoire à la fiction. Mais quel bilan tirer si comme moi c'est uniquement cet aspect qui attire ? Cela ne vaut pas de s'astreindre à plus de 1.000 pages.
Par contre, vous y trouverez votre content si les romans policiers vous passionnent en même temps que cette période trouble vous intéresse.
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Je n'ai donné ici que le synopsis de la première nouvelle, mais autant le dire directement : j'ai eu l'impression de lire ce livre en apnée. Chacune des trois nouvelles apporte sa pierre à l'édifice : la première montre la mise en place et l'installation de ce régime dont on sait ce qu'il deviendra ; la deuxième se situe juste avant le déclenchement de la guerre, alors que toute l'énergie allemande est concentrée sur la préparation du conflit ; la troisième, enfin, se déroule en 1947, dans l'Allemagne vaincue, au milieu des champs de ruines, alors que tout manque y compris l'essentiel, et alors que les occupants, et notamment soviétiques, sont parfois d'une extrême violence.

J'ai trouvé ce livre remarquable, autant dans l'ironie que dans la violence – qui est fortement présente. Depuis, j'ai retrouvé Bernie dans sept autres autres enquêtes, la huitième est dans ma liste de livres à lire, et j'attends la traduction de la neuvième… Autant dire que je recommande chaudement !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Un long récit en trois sections chronologiques
où l'on découvre que le parti national socialiste installé au pouvoir légalement se trouve fonctionner comme une mafia sectaire animée par des personnages fort obscurs peu fréquentables et qui se détestent.
Certes on s'en doutait MAIS PAS A CE DEGRE
d'irrationnel.

Plusieurs mois se sont écoulés depuis que j ai reposé ce livre avalé en qq jours lors d un repos forcé .
Si cadre historique et évènements sont resitués (et restitués) dans leur temporalité les intrigues s'intriquent comme dans tout bon polar avec suspens surprises et ratés ; le héros se prend les pieds dans le tapis ,loupe ses rendez-vous et tombe dans de sordides chausse-trappe; on a peur pour lui.
Mais il s en sort, pas en héros certes, mais nous l'accompagnons volontiers dans ses errements tant il nous est sympathique Bernie Gunther.
Au final une question récurrente :"et moi dans un tel bourbier social et culturel comment me serais je dépatouillé ?? "
Ceux qui partirent firent le bon choix, bien que certains pays d'accueil se fussent avérés des planches pourries : Vel d'hiv puis Drancy puis Nacht und Nebel (nuit et brouillard)
C'est ce qui me reste de cette lecture édifiante et roborative fort bien traduite de l'anglais .
Lien : http://deportations.free.fr/..
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Des polars inattendus, dans une époque inattendue avec un commissaire inattendue. Et cette trilogie relève du polar et pas du thriller.
Ce que j'aime dans le polar c'est sa situation dramatique principale « la recherche de la vérité ». Cette trilogie nous invite à rechercher la vérité, la vérité possible sur une époque, sur un peuple, sur des peuples.
En tant qu'humains nous inscrivant dans un parcourt individuel, familiale, locale, régionale, nationale, créant des relations humaines, parfois sexués, parfois non sexués, nous mesurons, depuis où nous en sommes toute la complexité de cet expérience de vivre, laissant tant de chose dans l'ombre de nos inconscients individuels et collectifs.
La trilogie telle qu'elle est nous invite à parcourir à rebours une époque par la question : quel est la vérité ? Dévoilant par ironie dramatique nos propres zonne d'ombre !

Si la SF a échoué à nous éviter la mauvaise route, le polar par contre a réussi à nous présenter nos erreurs passées !
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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