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4,08

sur 1859 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La trilogie berlinoise, un pavé de 1015 pages qui réunit donc trois tomes.
Férue de seconde guerre mondiale, j'espérais que le fond historique du livre compenserait l'intrigue policière et les affaires d'espionnage qui personnellement me font bailler.
Alors, digeste le pavé ?

Le premier tome "L'été de cristal" se déroule en 1936. le titre n'est pas choisi par hasard, puisque cette année-là marque la fameuse "Nuit de cristal" (pogrom qui a tiré son nom des bris de vitrines des magasins juifs). C'est aussi l'année où, déjà, le premier camp de concentration a ouvert : Dachau. Pour l'aspect enquête, il est brièvement question de Göring et de son attrait pour les oeuvres d'art (spoliées bien entendu).
Jusque là, cela se laisse lire.

Le deuxième tome "La pâle figure" nous amène aux murmures de la guerre, en 1938. Là, l'intrigue est originale car elle fait intervenir la bête blonde, Reinhard Heydrich (qui pour peu serait devenu le "second" de Hitler s'il n'avait pas trouvé la mort suite à un attentat contre lui en 1942, mais dont la fin a précipité la solution finale, aussi appelée "action Reinhard"), mais aussi Heinrich Himmler et son goût pour l'ésotérisme (qui n'est pas feint... à ce sujet, voir l'excellent documentaire de David Korn-Brzoza "Sciences nazies : la race, le sol et le sang", qui montre Himmler faisant entreprendre des fouilles archéologiques pour démontrer que la race germanique descend directement... du dieu Thor !).
A mon sens, le tome le plus abouti.

Quant au troisième "Un requiem allemand", il se passe entre 1947 et 1948. Il est question de dénazification (avec ce que cela implique aussi de combines pour effacer le passé de certains SS et de faciliter leur fuite par une nouvelle identité, ou encore de récupération de certains d'entre eux par les Américains eux-mêmes), mais surtout de l'occupation par les Américains, les Britanniques et les Russes (et les Français dans une moindre mesure). Les premiers pions de la future guerre froide se mettent en place.
Pour tout dire, j'ai complètement décroché de cette partie-là. Moins intéressée sans doute par le sujet qui creuse surtout ce dernier aspect. Lasse surtout des questions d'espionnage.

Le personnage principal, Bernie Gunther, détective privé, est un être ambigu, dual, à la moralité très personnelle. Je ne m'y suis d'autant pas attachée que je me suis fatiguée de son humour gras (un reproche à l'auteur sur ce point : presque tous les personnages s'expriment de cette façon), de ses façons de gros lourd (ascendant porc) envers la gente féminine, et asphyxiée par les vapeurs d'alcool et la fumée de cigarette, omniprésentes.

Philippe Kerr réussit le pari d'imbriquer la grande Histoire à la fiction. Mais quel bilan tirer si comme moi c'est uniquement cet aspect qui attire ? Cela ne vaut pas de s'astreindre à plus de 1.000 pages.
Par contre, vous y trouverez votre content si les romans policiers vous passionnent en même temps que cette période trouble vous intéresse.
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Le nom de Philipp Kerr me disait quelque chose, j'avais lu il y a longtemps un de ces excellents livres impact acheté chez un bouquiniste en Thaïlande.

Dans cette trilogie se sont donnés rendez-vous James Ellroy et San-Antonio. le Berlin de l'avant et après guerre est très bien rendu et l'auteur ne tombe pas trop souvent dans le piège du béni oui oui : son héros oscille entre le sérieux des privés purs et durs à l'américaine et la gaudriole à la Dard : partie de zizi pan pan, ça boit sec, ça clope, quelques pensées marrantes du héros.

Si la majorité des lecteurs se sont gaussés sur le rendu de King sur les USA des années 50 alors je les invite à lire ce qu'un écossais peut faire comme travail de recherche sur les années 30/40 en Allemagne.

Les trois romans sont chronologiques et l'on retrouve parfois des personnages transversaux, il y a la-dedans une ambiance poisseuse à la Marathon Man Et à M le maudit.

Inégal de temps en temps, le choix non arrêté de l'auteur d'écrire un roman Noir très noir et/ou un truc un peu plus soft par moment pourrait rebuter certaines personnes, pour ma part j'ai erré dans les ruines morales, en fumant des clopes de contrebande, en rencontrant des femmes fatales, des espions, des ruelles sombres, dans les secteurs, russes, américains, français, à Vienne, Berlin, en buvant de l'ersatz de café payé avec des tickets de rationnement récupérés sur le cadavre d'un passeur etc.
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Trois enquêtes à des époques bien différentes : la première à la montée du nazisme, la seconde pendant la seconde guerre mondiale et la troisième pendant la guerre froide (sur un air du troisième homme) et mon intérêt pour ce livre qui commence très fort et décroît au fil des épisodes. L'ambiance y est certes rendue de façon remarquable mais le héros Gunther, détective privé y est de moins en moins crédible et ses relations avec le pouvoir nazi de plus en plus improbables. Dommage car j'aime les romans sur fond historique mais là je me suis un peu ennuyée. Je n'ai même pas réussi à m'accrocher jusqu'à la fin et j'ai fermé le bouquin sur Vienne.
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j'ai lu nombre de critiques très favorables sur la Trilogie Berlinoise de Philip Kerr Ce n'est pas mon cas. L'ai lu la première partie, : bon, ça se lit facilement, ce n'est pas passionnant, mais par respect pour l'auteur je suis allée jusqu'au bout de cette première partie. Mais, là j'en ai eu assez et je ne lirai pas la suite Pourquoi ? beaucoup de vulgarité; j'en donnerai quelques exemples ci-après. D'abord, on y parle des femmes avec un côté machiste qui m'a fort déplu, où on les compare à de grosses pâtisseries allemandes le style, en fait il n'y en pas...il se veut accrocheur, Mais ce n'est pas parce que l'on veut faire genre policier banal qu'on doit écritre comme un cochon. Bref j'arrête, après tout tous les goûts....Voici donc ce que j'ai noter au passage, à titre de simples exemples ;:

"Elle me fixa droit dans les yeux, puis son regard descendit sur le reste de ma personne. Elle avait ce regard provoquant que seule une putain ou la star la plus inaccessible peuvent se permettre."

"La concierge était une pute en fin de carrière. Ses cheveux paraissaient aussi naturels qu'un défilé au pas de l'oie danq Wilhelmstrasse, et elle devait avoir la main enfouie dans un gant de boxe losqu'elle s'était appliqué son rouge à lèvres. . Ses seins ressemblaient à l'arrière- train de deux chevaux de trait épuisés."

" Autour de moi, les faux cils battaient avec tant de véhémence pour attirer mon attention que j'avais l'impression d'être en plein courant d'air. A quelques tables de la mienne, une femme obèse agita ses doigts boudinés dans ma direction et, prenant mon ricanement pour un sourire fit mine de s'extirper de son siège Je laissai échapper un grognement"

Une chose me déprime encore plus que de passer la soirée en compagnie d'une femme laide, c'est de la retrouver en face de moi le lendemain matin."

voilà, c'est tout ce que j'ai à dire et c'est assez comme cela.
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Plus de mille pages, tout de même, dévorées en quelques jours. Dévorées certes, mais avec un enthousiasme décroissant. J'ai beaucoup apprécié au début la parfaite description du contexte historique qui reste le gros point fort de ces trois polars, j'ai goûté avec amusement les métaphores dont le narrateur parsème ses réflexions et gratifie les personnes qu'il rencontre. le style et les personnages, détectives privés et belles blondes inconnus, sbires sans cervelles et grosses voitures, font penser aux romans noirs américains de l'époque de Raymond Chandler ou Chester Himes.
La première partie se déroule en 1936, pendant les Jeux Olympiques et la deuxième partie également à Berlin, en 1938. le troisième volet de la trilogie prend place entre Vienne et Berlin en 1947. J'ai moins accroché à ce troisième volet, lorgnant plus du côté du roman d'espionnage, avec de très nombreux personnages, où on finit par ne plus savoir au bout d'un moment qui travaille pour qui... Un autre bémol peut s'appliquer à l'ensemble de la trilogie et concerne les scènes de sexe, assez inutilement détaillées, et où le « mâle » a toujours le beau rôle, et j'ajoute le même reproche pour les scènes de torture ou de meurtre. Je sais bien que l'époque était loin d'être tendre, mais parfois un plus de suggestion et moins de détails auraient pu me suffire. Je ne me suis pas trop attachée d'ailleurs au personnage principal, Bernie Gunther, et ne suis pas sûre de le retrouver dans un autre de ses romans.
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3 polars qui ont pour héros le détective privé allemand Bernie Gunther. Ce détective plein d'humour est un mélange de Belmondo et de Tony Curtis. Sauf qu'il exerce au début du nazisme, puis après la guerre, alors que les russes et les américains se disputent Berlin. Qui manipule qui, qui est bon ou méchant dans ces périodes troublées ? Ces polars sont intéressants par le contexte historique et surtout grâce à la personnalité drôle de "dur humain" du héros. le premier me semble moins bon que les 2 autres, mais il permet de poser le personnage. Des invraisemblances, c'est sûr, un suspens modéré, mais ça reste un polar intéressant.
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La trilogie berlinoise de Philip Kerr comporte trois roman qui mettent en scène le détective Bernie Gunther, ancien policier de la police criminelle de Berlin.
Dans L'été de Cristal, Gunther ouvre une enquête pendant les jeux olympiques de Berlin, à la demande d'un riche industriel.
Dans La pâle figure, nous sommes en pleine crise de Munich et une série de meurtre d'adolescentes obligent les autorités à faire appel à notre héros.
Enfin, Un requiem allemand nous plonge dans la Vienne de 1948, partagée entre les 4 puissances occupantes.
Philip Kerr aime bien mêler les grands noms du nazisme à ses romans en leur faisant jouer un rôle particulier. Ce n'est pas toujours très crédible. Assez manichéen au démarrage, le regard de Kerr s'affine au fil des volumes. Gunther, posé en narrateur, agace vite (surtout dans les deux premiers volumes, par un humour assez lourd et répétitif. le sexe est assez omniprésent, en particulier dans La pâle figure.
Pour conclure je ne fais pas partie des inconditionnels, loin de là. La lecture de la trilogie m'a souvent agacé, mais ce ne doute pas que Kerr puisse avoir son fan club!
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Un très gros pavé, mais c'est normal, il comprend 3 livres ou disons plutôt, des épisodes dans la vie du détective Monsieur Günther....
Episode 1, nous sommes en 1936, l'Allemagne nazie se forme, les discriminations sont de plus en plus fortes envers les juifs.
Episode 2, nous somme en 1938, évidemment, et nous le savons tous, la situation ne s'arrange pas.
Episode 3, c'est l'après guerre, l'Allemagne est détruite, il faut reconstruire.
Il y a dans ce roman le contexte historique avec évidemment ce qu'il faut pour comprendre un peu mieux la situation du pays et les différents rôles des dirigeants de l'époque. Mais le roman reste avant tout un polar et une histoire de détective en charge de retrouver des personnes, d'élucider des meurtres.
J'étais assez conquis par le premier épisode, même si parfois, j'avais un peu de mal à m'accrocher, faut dire qu'entre les "Hauptsturmführer" "Unterscharfführer" et j'en passe, c'est parfois difficile de s'en sortir.
Par la suite, mon intérêt a décru, car les histoires deviennent assez invraisemblables, et le détective ressemble plus à un super-héros sorti de chez Marvel, et j'ai fini par abandonner au milieu du troisième volume, quitte à ne pas connaitre l'épilogue. Tant pis.
A part cela, l'auteur a une excellente plume, non dénuée d'humour, et certains passages, je les ai relus, car très drôles. Mais voilà....
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J'ai aimé les 2 premiers romans et pas du tout le 3e : intrigue compliquée , moins d'humour et tellement de personnages que j'avais du mal à savoir qui était qui ...Autant j'ai suivi avec intérêt les intrigues de " L'été de cristal " et "La pâle figure " , autant ces histoires compliquées de réseaux d'espionnages et d'anciens nazis m'a ennuyé . J'ai bien failli abandonner avant la fin !
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Enfin me voilà au bout de ce gros pavé (840 pages, 70 p/j).
Le moins que je puisse écrire, c'est que l'idée est originale par le choix du contexte historique choisi pour y faire vivre un détective à la Marlowe, mais cependant bien ancré dans ses origines germaniques.

Difficile, malgré les notes prises en cours de lecture, de partager mon ressenti, car ma vieille mémoire se souvient mieux de la troisième partie que de la première. Je m'y essaye toutefois.

Dès le début, le récit m'a paru fluide, obstruant seulement ma lecture par les nombreux noms phonétiquement proches, introduisant de la confusion dans mon esprit pour fixer chaque personnage.
Néanmoins, je constate que l'auteur ou le traducteur ont le sens de la formule. Un humour très british branché sur l'Histoire, nous proposant des réflexions qui peuvent paraître phallocrates à l'heure de Me-too, mais reflétant bien l'atmosphère d'une époque. Période qui a mis une bande de porcs aux rênes du pouvoir.
Bien que certaines soient désopilantes, je pense que trop de métaphores ou de comparaisons finissent par nuire à la lecture.
Pareillement, l'auteur insiste sur les noms de rue, de quartiers de Berlin ou de Vienne. Sensés nous permettre de nous repérer, ils finissent par nous perdre, malgré une tentative de suivi sur Googlemaps …. la lecture s'en est trouvé alourdie. Exit.

L'auteur semble développer un goût particulier pour l'architecture du Berlin avant son écroulement sous les bombes. Ces descriptions qui n'apportent absolument rien à l'intrigue alourdissent le récit. Si ce n'est de voir s'ajouter le nombre de pages au pavé. Je sais, c'est comme un leitmotiv anti-éditeurs chez moi !

Philip Kerr réussit à rendre banale cette brutalité qui règne en Allemagne avant guerre et qui va crescendo. Cela ressemble cruellement à notre actualité d'aujourd'hui.
Même son héros, lors de son retour à l'état de flic (Pâle figure) surfe sur cette vague noire de sang séché.
L'ensemble dans un melting-pot de noms qui font encore frémir notre imaginaire nourri des vérités historiques entendues.

En effet, les deux intrigues policières développées ainsi que la dernière, plus roman d'espionnage, ne sont là que pour la figuration et être le fil conducteur du récit. le véritable enjeu de cette lecture, c'est l'Allemagne national-socialiste vue de l'intérieur. Et, j'ai réussi à me faire peur en regardant notre actualité qui nous tire dans le même sens qu'à l'époque où les adeptes du prophète d'aujourd'hui supplantent les juifs d'hier. Avec en bruit de fond, derrière celui des bottes, celui des pièces sonnantes et trébuchantes : la guerre c'est bon pour les affaires des puissants.
Les conflits en Ukraine, Syrie, Arménie, Proche-Orient, Afrique, j'en oublie certainement, ne sont pas si lointains et réveillent les esprits va-t-en-guerre sur notre territoire. Faut qu'ça saigne ! Y a qu'à écouter les discours des Yael Braun Pivet ou de Habib Meyer, le schizophrène culturel (un juif qui porte un prénom arabe !) à propos du conflit Israélo-palestinien.

Bref un livre qui malgré les défauts (pavé) de sa qualité (bien documenté) nous ouvre à la réflexion.
Trois étoiles.

Ancelle, le 29 octobre 2023
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